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3,89

sur 456 notes
Après l'atypique et flamboyant "année du lion", Deon Meyer est revenu aux affaires courantes. Sa solution de facilité se nomme Benny Griessel, son policier recurrent, du moins pendant sept de ses romans. Benny est également un personnage très spécial. L'antithèse du héros ordinaire : alcoolique, divorcé, pas toujours en accord avec ses enfants, guitariste à ses heures perdues, et en ménage avec une ancienne chanteuse possédant le même vice que lui. Cette liaison est, malgrè leurs défauts, harmonieuse et fait partie intégrante du nouvel opus de l'auteur sud-africain. Un fil rouge comme la disparition (crime) d'un ancien policier devenu "escort man" dans le train le plus luxueux du monde, le "Rovos". En parrallèle, un ancien combattant, franc-tireur et espion de l'ANC formé au ex-KGB et Stasi, vivant clandestinement, avec un métier qui lui plaît, en France à Bordeaux est contacté par un ancien camarade de combat pour l'inciter à reprendre la lutte armée en tuant, ni plus ni moins, le président en place de l'Afrique du Sud, lors d'un déplacement à Paris. Nous suivons Benny Griessel, son partenaire Vaughn Cupido, les Hawks du Cap autour de leur chef, la Colonele MBali Kaleni dans une enquête noyautée par les services de sécurité de l'état. Daniel Darret, l'anien sniper de l'ANC dans sa préparation de l'attentat à Paris, Benny et Vaughn dans leurs amours perturbés, l'un par une demande en mariage, l'autre par l'enfant de sa concubine.
Ce roman porte bien les stigmates du talent de Meyer, un scenario bien construit avec plusieurs affaires se chevauchant, un suspense permanent, une empathie pour les anti-héros (le futur tueur en est un), une dernière partie s'accélérant et un final surprenant. Enfin des rappels à l'apartheid dont il se sert avec bonheur. Cette fois-ci, il condamne fermement l'héritage de Mandela, surtout l'avant-dernier gouvernement corrompu de Jacob Zuma, dévoyé, soudoyé, au mains de nombreuses firmes ou états étrangers.
Une oeuvre donc à lire comme tous les précédents Meyer avec un bémol toutefois et c'est bien pour cela que j'ai parlé en début de texte de solution de facilité. Il m'a semblé qu'il s'est un peu épuisé dans la recherche de l'excellence de son scenario. Au point d'y installer quelques invraisemblances du moins je le prends comme tel. Un exemple : comment la douille de l'arme d'un suicidé peut-elle atterrir - par hasard - dans la poche d'une personne présente ?
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Deux histoires, on se doute dès le début qu'elles vont se rejoindre. La structure du récit est très efficace, un chapitre pour les enquêteurs du Cap, un chapitre sur Daniel Darret un ancien exécuteur de l'ANC (front de libération contre l'apartheid en Afrique du Sud) qui aimerait qu'on l'oublie dans sa nouvelle vie. La longueur des chapitres diminue au fil du roman puis ils fusionnent, on change alors de paragraphe en paragraphes jusqu'à la scène finale. Cette technique accélère le rythme de l'intrigue et de la lecture.
Un bon thriller, apparemment très bien documenté. Les dénonciations des dérives des hommes au pouvoir dans la république sud africaine ne doivent pas être très appréciées mais l'auteur a opportunément attendu que le président Zuma soit obligé de démissionner suite à des accusations de corruption. La proie du titre est son portrait craché.
Comme de nombreux bouquins du genre il est parfois préférable de ne pas trop réfléchir à a véracité des événements. Je le considère cependant comme une lecture intéressante, distrayante et même éducative car rien n'empêche de s'informer sur les questions qu'il suscite.

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Les romans policiers nous offrent, le plus souvent, autre chose qu'une simple énigme à résoudre ; c'est parfois un meurtre familial avec des tenants et aboutissements psychologiques à élucider, mais ce peut être aussi beaucoup de violence et/ou de perversité, ou une immersion dans un milieu totalement inconnu et dépaysant...
Ceux de Déon Meyer, et "La proie" en particulier, nous offrent d'abord une vue sans concession sur l'actuelle Afrique du Sud.
Ici, son héros de 55 ans dont un des noms est Daniel Darret, un homme immense, noir, a trouvé refuge en France, à Bordeaux, après des années passées dans la clandestinité de l'ANC.
La première impression de l'ère post Mandela n'est pas très positive ; beaucoup de magouilles et de corruption à tous les niveaux, et des policiers honnêtes et souhaitant faire correctement leur travail comme Benny Grissel et Vaughn Cupido dirigés par la colonel Mbali Kaleni doivent parfois mener des investigations secrètement.

La construction du récit est formidable : deux histoires, menées en parallèle au départ, finissent par se rejoindre dans les dernières pages ; il y a celle qui se déroule en Afrique du Sud, une enquête menée par deux policiers des Hawks, les Faucons, cette structure d'élite qui traite les affaires de criminalité violente, et celle menée en France, autour de Daniel Darret, qu'un ancien bon camarade de lutte est venu trouver : avec son arrivée, les ennuis commencent...
En Afrique du Sud, un ancien policier devenu consultant en protection personnelle est "tombé" d'un train luxueux reliant le Cap à Prétoria ; malgré le coup de couteau Okapi reçu dans la nuque, le cas est classé suicide. Nos enquêteurs iront jusqu'au bout de leurs recherches, même si leurs carrières pourraient en pâtir. En France, une dernière action est demandée à Daniel Darret, mais une action difficile et dangereuse même si elle semble justifiée face aux multiples trahisons du président dont le nom n'est jamais cité mais qui pourrait bien être Jacob Zuma.

Les personnalités des policiers sont plutôt sympathiques, ils sont très humains et pris dans toutes leurs contradictions mais pleins d'humour ; il y a de bonnes bagarres, des filatures, des russes pas très catholiques, la préparation du meurtre d'un président, une demande en mariage, un autiste Asperger ébéniste très doué... et un rebondissement de dernière minute bien amené.
Le fond de l'histoire est occupé par la dénonciation de la dépravation et de la cupidité de certains dirigeants sud-africains de cette époque presque contemporaine.

Extrait p 215 : " Daniel rentre chez lui. Plein de frustrations remâchées. Et de fureur. Contre Lonnie qui est venu l'accabler. Qui est venu polluer son petit paradis avec ses histoires de décadence du pays natal. Qui est venu le mettre face à un choix crucial.
Il a fait ce qu'il avait à faire pendant tant d'années. Il s'est battu pour le droit et la morale, il a donné la majeure partie de sa vie pour cette cause et pour son pays, et n'a rien reçu en retour. Tout perdu. Une perte massive, déchirante."

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Avec « La proie », Deon Meyer livre un thriller efficace et captivant. Deux intrigues se déploient , en parallèle, l'une en France et l'autre en Afrique du Sud . A Bordeaux, sous l'identité de Daniel Darret , un ancien combattant de l'ANC , se construit une nouvelle vie . Un ancien compagnon de lutte vient le relancer pour un dernier combat. Tandis qu'au Cap, deux policiers de la brigade des Hawks( la police criminelle sud-africaine) sont confrontés à une affaire louche : la mort d'un ancien collègue retrouvé sur une voie ferrée. L'Afrique du Sud est dirigée par un président corrompu qui piétine les récentes tentatives de démocratie . Deon Meyer dénonce le pillage économique de la famille Gupta alliée au vénal président Jacob Zulma, ils ont été arrêtés en 2018. le rythme du roman est orchestré avec efficacité. L'auteur , réalisateur et scénariste, dévoile des scènes visuelles dignes d'un film d'action et d'espionnage. Un thriller à conseiller.
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Un très bon polar, très agréable à lire.
Des petites impressions à la fin de lecture.
Pas le meilleur Déon Meyer pour moi, la palme revenant à « L'année du lion » roman postapocalyptique dont la fin nous tient en haleine et nous fait espérer une suite.
On retrouve avec plaisir les personnages récurrents Benny Griessel et Vaughn Cupido de la brigade des Hawks.
L'intrigue est composée de deux brins entrelacés (comme le fameux scoubidou d'Hervé le Tellier), un en France à Bordeaux, l'autre en Afrique du Sud au Cap. Pour moi, il y a même trois énigmes qui ne composeront plus qu'un seul brin narratif qu'à la toute fin du roman.
Une belle déclaration d'amour à la ville de Bordeaux, ce qui n'est pas pour déplaire à un ancien bordelais.
Un cri de colère politique également pour Déon Meyer, contre de l'ex-président Jacob Zuma (à la tête du pays jusqu'en 2018, date de parution du roman), contre la Chine, contre les trois frères Gupta et leur captation de l'état mais également contre de la Russie mafieuse de Poutine. L'auteur imagine une fin radicale à ce président corrompu dont je ne vous dirai rien pour ne pas spolier le roman …
Un petit bémol : la demande en mariage comparée à l'Armageddon ; un peu ridicule et qui n'apporte pas grand-chose au personnage de Benny Griessel qui perd un peu en crédibilité avec ce thème récurrent fort évitable…
A lire donc ce roman à double lecture dont on tourne les pages d'autant plus rapidement que la fin se rapproche !
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La bonne nouvelle, c'est qu'on trouve aussi des pavés sur la plage. 563 pages de pur bonheur bien noir pour "La proie" de Deon Meyer à dévorer absolument.

Les deux arcs narratifs qui semblent bien loin l'un de l'autre finissent bien sûr par se rejoindre, et pas en douceur. Ici, le monde est dur et cruel, et les gentils tuent et meurent pour leur idéal. Ici, c'est du vrai et bon polar, bien bâti, bien balancé, bien rythmé... Bref, des Séries Noires comme celle-là on en redemande.

#LaProie #DeonMeyer #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Au Cap, Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d'un ancien membre de leurs services, devenu consultant en protection personnelle, a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde. le dossier est pourri, rien ne colle et pourtant, en haut lieu, on fait pression sur eux pour qu'ils lâchent l'enquête.

À Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l'ANC, mène une vie modeste et clandestine, hanté par la crainte que son passé ne le rattrape. Voeu pieux : par une belle journée d'août, un ancien camarade vient lui demander de reprendre du service. La situation déplorable du pays justifie un attentat. Darret, qui cède à contre coeur, est aussitôt embarqué, via Paris et Amsterdam, dans la mission la plus dangereuse qu'on lui ait jamais confiée. Traqué par les Russes comme par les services secrets sud-africains, il ne lâchera pas sa proie pour autant…
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Ce livre a été publié en 2018. Il précède et donc explique le début du livre « cupidité » Mais lire l'un avant l'autre ne gêne ni la compréhension de l'un, ni celle de l'autre, et j'ai d'ailleurs autant apprécié l'un que l'autre (avec toutefois une légère préférence pour l'un …

Au Cap , le colonel (la colonelle c'est la femme du colonel!) Kaleni Mbaly charge ses deux enquêteurs Benny Griessel et Vaughn Cupido de la brigade des Hawks d'élucider le meurtre d'un ancien policier devenu enquêteur privé, garde du corps.... Ce dernier, Johnson johnson qui était très apprécié, a été balancé par une fenêtre du Rovos, un train que l'on déclare être le plus luxueux du monde. Difficile de conclure à un suicide ; alors meurtre, vengeance ?
Par ailleurs ainsi qu'il le fait souvent l'auteur nous invite à une deuxième enquête qui n'a rien à voir, quoique l'on connaisse déjà le procédé et donc il n'y aurait pas de fumée sans feu … Celle-ci débute à Bordeaux. C'est l'histoire d'un homme qui cherche à se faire le plus discret possible. Daniel Darret, c'est son nom, cache son passé. Défenseur de la veuve et de l'orphelin il n'hésite pas, malgré tout, à intervenir lorsque cinq jeunes malfrats agressent une femme sur les quais. Très vite il sera rattrapé par son destin : peut-on échapper à son passé voire à son futur ? Chapitre après chapitre le rythme va s'accélérer et l'on va très vite comprendre que la politique n'est jamais très loin : ainsi on va voir surgir les services secrets russes, ainsi que l'écrit l'auteur, les Russes sont excellents en matière de technologie, d'espionnage électronique, la cyberunité du FSB du Kremlin excelle au piratage numérique, elle épie, vole des données, glisse des fausses nouvelles, perturbe les systèmes. Toute ressemblance avec la politique suivie par l'ancien président de l'Afrique du Sud ne serait pas fortuite ; mais là je ne me risquerai pas dans une analyse politico-policière.
Un livre que j'ai lu d'une traite et dont je recommande la lecture.
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La Proie, c'est comme deux histoires en une seule.

Une se passe en Afrique du Sud. On suit l'enquête de Benny Griessel et de Vaughn Cupido. Elle est difficile à mener. Nos enquêteurs doivent faire des choix difficiles entre notamment leur loyauté, l'envie de bien faire leur travail et ce qu'on leurs demande de faire car le milieu est corrompu.

L'autre histoire de passé en France et en Europe. Son personnage principal, Daniel D'arrêt est un être avec un lourd passé. le lecteur apprend assez vite quelle a été son histoire, ce qu'il chercher à fuir ou tout du moins à laisser derrière lui. On comprend le dilemme auquel il est confronté.

Au fil des pages, les deux histoires finissent par se rejoindre. le rythme de la lecture s'intensifie et se traduit par des chapitres plus courts, alternant les deux histoires qui finissent par n'en faire plus qu'une.

J'ai passé un agréable moment de lecture, me surprenant à ne pas lâcher ce livre. La partie se passant en Afrique est très intéressante à lire car très instructive sur ce qui se passe dans ce pays et dans ce milieu.
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Deon Meyer (que j'adore) a fait des efforts : il a construit un roman à deux voix, deux intrigues parallèles qui ne se croisent qu'à la toute fin et s'éclairent l'une l'autre.
Pourtant, le livre est lent, presque mou : on ne retrouve pas le rythme trépidant de Kobra et on s'ennuie presque.
.... Désolé Déon !
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Deon Meyer se surpasse. Il nous livre un double récit à suspense pour le prix d'un seul. 1/ Une enquête menée par son duo de policiers sud-africains : le métis Vaughn Cupido et le blanc Benny Griessel, du Groupe criminalité violente, s'intéressent à un meurtre commis dans un train de luxe entre le Cap et Pretoria, puis à l'apparent suicide d'un ancien ponte de l'ANC mis au rencart. 2/ Une tranche de la vie peu paisible d'un immigré noir apprenti ébéniste à Bordeaux.
Bien évidemment, les deux récits vont se rapprocher et s'entrecroiser jusqu'à l'aiguillage final, ce qui est normal pour une aventure qui débute sous des auspices ferroviaires.
Meyer nous a habitué à ses personnages de flics hantés par leur passé pas toujours reluisant, à leurs soucis quotidiens d'alcoolisme et de régime alimentaire et à leurs enquêtes minutieuses. Il excelle à décrire les rapports humains dans cette nation dite « arc-en-ciel » où se côtoient les Zoulous, les Xhosas, les Afrikaans, les métis, les Indiens, les Asiatiques et bien d'autres. Il décrit sans s'appesantir le contexte économique et social de l'Afrique du sud. Sur l'autre versant du roman, on est scotché par sa description de l'itinéraire dangereux d'un tueur à gages en Europe, proche du mythique « Chacal » de Frederick Forsyth.
Meyer ne se gêne pas pour mettre en cause le régime corrompu de Jacob Zuma, sans précaution oratoire superflue, hormis celle de ne point citer son nom ni celui de ses associés mafieux indiens les frères Gupta. Il faut dire que celui-ci n'y a pas été de main morte depuis près de vingt ans, entre les pots de vin, les viols et les accointances réitérées avec la pègre. Ce n'est pas le moindre intérêt de cet excellent roman.
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