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4,3

sur 938 notes
Quelque part en Afrique tropicale, un homme dort sous un manguier. Ses défenses immunitaires sont affaiblies car il est séropositif et n'est pas soigné. Il a .déjà un coronavirus dans le sang. [....]

Dans le manguier se trouve une chauve-souris avec n autre type de coronavirus. La chauve-souris est malade. Elle a la diarrhée et crotte sur le visage du dormeur....



l'Année du Lion est parue en Afrikaans (Koors) et en Anglais (Fever) en 2016.

Prémonitoire? 

L'auteur Deon Meyer s'est soigneusement documenté pour écrire cette dystopie. La bibliographie occupe 5 pages avec les liens pour la documentation sur Internet.

En général, je n'aime pas beaucoup les dystopies mais en ce temps d'épidémie, la réalité rejoint ces fictions et j'ai plus envie de les lire qu'avant. Cette lecture vient à la suite de celle de la Peste Écarlate  de Jack London (1912). Dans les deux ouvrages,  l'humanité est pratiquement rayée de la carte et les survivants errent en bandes violentes. La technologie et le savoir sont pratiquement perdus dans la Peste Écarlate, et les humains retournent à la Préhistoire, tandis que dans l'Année du Lion il reste assez d'ingénieurs, techniciens, lettrés pour faire tourner les machines abandonnées : avions, camions, tracteurs, ouvrages hydroélectriques et même communications radio....

La fondation de la  communauté idéale d'Amanzi était l'utopie humaniste de Willem Storm, le père du narrateur. Les hommes de bonne volonté s'associeraient pour former une communauté accueillante et démocratique. Après l'afflux de survivants de toutes parts une société diverse se recompose, avec le pasteur qui veut mettre Amanzi sous la garde de Dieu, Domingo qui ne croit qu'à la force et se construit une véritable armée. Agriculteurs et artisans, militaires et techniciens, la communauté se calque sur des modèles connus. 

Amanzi  n'est pas la seule entité peuplée, il y a aussi les colporteurs et les hordes de motards pilleurs ou pillards diversement motorisés. Une grosse partie du livre raconte en détail les opérations militaires contre ces bandes. C'est la part du livre qui m'a déplu. Violence et complaisance vis à vis de la violence, beaucoup de fusillades, d'entraînements militaires de soumission au chef. Seul bémol pour moi.

Le reste est passionnant et afin de ne pas spoiler je suis forcée de laisser de côté le débat des idées.   Willem  se réfère à Spinoza,et le pasteur à Dieu, et Domingo  méprise la démocratie. Manichéiste parfois, mais pas trop. Ecologie aussi et réchauffement climatique.

C'est aussi un roman d'apprentissage, Nico le narrateur a 13 ans au début du roman et 18 vers la fin. 

C'est aussi un voyage dans les paysages grandioses de l'Afrique du Sud, on rencontre des lions, des springboks, des chacals...

J'ai dévoré ce livre jusqu'au dénouement final (et inattendu). 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Je savais que Deon Meyer était plutôt spécialisé dans le polar (je me demande même si je n'en ai pas lu un sans être capable de m'en souvenir . . . ). Cet écrivain sud-africain nous propose avec l'année du lion un bon récit post apocalyptique. Sans tomber dans le pessimisme.
Cela commence en mars de l'année du chien, avec un père et un fils qui vont devoir faire face aux dangers issus des miettes du monde perdu : chiens donc, redevenus sauvages après la disparition de leurs maîtres humains puis humains violents rescapés d'une fièvre qui a terrassé une grande partie de l'humanité, ne laissant en vie que 5% de la population, puis encore moins puisque plus d'infrastructures viables . . .
La relation filiale est l'un des thèmes centraux du livre, avec cette obsession pédagogique du père à transmettre à son fils quelque chose de vraiment utile dans la connaissance des êtres humains qualifiés « d'animaux sociaux ».
L'autre aspect qui rend cet ensemble intéressant vient de l'accent mis par l'auteur sur la nécessaire transition à opérer pour passer d'une microsociété en survie (type de celles qui essaient de se construire dans des séries comme « the walking dead ») à celle d'un nouveau départ civilisationnel. C'est la colonie d'Amanzi (« eau » en zoulou) qui est fondée dans ce but par Willem Storm. L'eau, élément si important. . .
En ce sens, ce roman est presque positif, car c'est un défi enthousiasmant que mettre à profit les capacités et les talents des survivants, les associer au nouveau départ rêvé. Mais il n'est cependant pas positiviste car il reconnaît que le progrès ne vient pas naturellement de la science, que ce nouveau départ doit s'accompagner d'une réflexion sur notre statut un peu à part dans le grand ordre des choses sur Terre. Et là, ce n'est pas gagné si l'on considère les péripéties de cette mini société en formation. L'humain est décidément trop humain...
Enfin, c'est pour pourvoir à cette nécessité qu'il y a le projet (encore de la transmission) d'histoire d'Amanzi. Construire du neuf en s'appuyant sur la mémoire. La narration mêle ainsi les témoignages de certains de ces protagonistes qui racontent leur propre épopée au fondateur de la colonie qui fabrique ainsi un recueil qui éclaire le déroulement de l'intrigue d'un angle à chaque fois différent.
Les scènes d'actions sont très efficaces, presque visuelles et l'ensemble se lit très facilement, voici quelqu'un qui sait tenir son lecteur en haleine. Livre dense et captivant de bout en presque bout. Je ne commente pas la fin, je critique trop souvent les réalisateurs français ne sachant pas finir un film . . .
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Ce roman me laisse assez dubitative. D'un côté, en fan inconditionnelle des histoires traitant de la survie de l'humanité après une catastrophe naturelle, le thème avait tout pour me plaire.
Car voilà que l'humanité est réduite à la portion congrue et au beau milieu de ce quasi néant, survivent un père et son fils. Et le père, géologue humaniste, décide de regrouper et fonder une communauté pour réenclencher la civilisation. Voilà le point de départ.
Pour une fois, la fin du monde ne se déroule pas aux Etats Unis, mais en Afrique du Sud. Et ça fait vraiment du bien, de voir le monde survivre ailleurs et découvrir les spécificités culturelles et géographiques de ce pays qu'il est moins courant de voir mis en scène dans les romans.
L'écriture est agréable, avec une alternance du récit par le fils et le recueil de témoignages des autres membres de la communauté. Et cette communauté est composée de personnalités bien trempées, des personnages attachants, dont la diversité rend la vie ensemble aussi riche que mouvementée. J'aime à penser que l'auteur a bien cerné comment les gens réagissaient à la nouvelle forme de survie de l'humanité, dans son rapport à la mort, à la nature, à l'amour et à l'autre.
Ce qui m'a moins plu, c'est que la survie est essentiellement traitée côté guerre, défense armée contre les méchants autres survivants.
En contre partie, la survie, la culture, la remise en route de l'électricité paraissent si simple que l'on se dit que dans d'autres bouquins où les survivants ont plus galéré, ils n'étaient franchement pas doués.
La fin est une belle pirouette, exécutée un peu rapidement à mon gout, mais c'est original.

Alors, faut-il le lire ? Oui. ça reste un roman original. Je vous recommande même d'aller sur le site de l'auteur qui a mis des photos des lieux, de l'avion, du camion que l'on croise dans le roman.
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Reconnaissons à @Deon Meyer d'avoir imaginé avant l'heure une pandémie mondiale résultant d'un coronavirus. Heureusement, la vraie pandémie n'a pas eu la gravité de la fièvre telle que racontée dans le roman.
A part cela, je dois avouer que je n'ai pas du tout accroché avec le livre, que je considère comme le plus mauvais de tous ceux que je l'ai lus de cet auteur, que j'apprécie pourtant. Les 700 pages m'ont parus longues et sans grand intérêt.
Nous sommes dans le récit d'une après-pandémie, l'humanité ayant réduite de 95%. le narrateur, un ado (c'est dit à peu près 90 fois, donc on le retient), est témoin de la reconstruction difficile d'un nouveau monde. le problème, c'est que ce récit de Robinsons tourne en rond. Arrivent plein de personnages dont on survole l'histoire. Ils sont très traumatisés, mais pas longtemps... D'autres sont très blessés, mais pas longtemps... Ne parlons pas des incohérences permanentes, de la traduction médiocre, des clichés et des répétitions incessantes.
Quant à la fin, elle pourrait être intellectuellement stimulante à défaut de plausible, mais le narrateur amorphe ne nous donne pas envie de creuser davantage. On est juste content de passer à autre chose.
Pour les amateurs du genre, le Fléau de Stephen King me parait bien meilleur; je n'ai pas lu La Route.
Et ne vous fâchez pas définitivement avec @Deon Meyer, il est capable de bien mieux.
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Très apocalyptique et incroyablement plausible .Du grand Art .On se projette tellement facilement dans l'univers du roman qu'il se pourrait que ce soit vraiment ça que nous sommes en train de vivre.
Fantastique écrivain ,Deon Mayer .Il ne vous reste plus qu'à le lire pour vous en convaincre.
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Par les temps qui courent ce livre n'est peut-être pas à mettre entre toutes les mains de peur qu'il n'alimente la théorie du complot !
Une étrange résonance avec cette année 2020 fait mouche tout au long de la lecture.
Des communautés survivantes d'un Covid qui a décimé une grande partie de la population terrienne.
Un monde chaotique ou les animaux reprennent possession de leur instinct et où l'homme devient une proie, une nature qui se passe bien de leur présence et la face sombre de certain groupe plus dangereux encore que les animaux.
On pense d'abord à La Route de Mc Carthy mais on fini par s'en éloigner car c'est la reconstruction d'une communauté égalitaire qui se dessine.
Le combat d'un homme pour installer une vraie démocratie et d'un autre pour retourner à Dieu, tout autour rôde des voleurs, pilleurs ...
Il y a aussi une dimension philosophique sur la place de l'homme dans la nature, sur l'éducation, les choix de vie ... et le dénouement est tout à fait inattendu.
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Je ne suis pas franchement adepte de la lecture de dystopies. Cependant, celle-ci a une résonance toute particulière : publiée en 2016, elle évoque très précisément les conséquences dévastatrices d'une pandémie qui ravage 90% de l'humanité. Un virus de type Corona a anéanti la quasi-totalité de la population mondiale, à part quelques individus épargnés grâce à un patrimoine génétique particulier …

C'est le cas du jeune narrateur, Nico et de son père Willem, un humaniste généreux et altruiste, qui se met en tête de reconstruire sur les décombres une communauté animée par l'esprit des Lumières. Démocratique, laïque, écologique et dénuée de toute ségrégation raciale …

Un thème déjà rencontré dans le roman « Malevil » de Robert Merle (publié en 1972 et qui se déroule autour de Fumel après une catastrophe nucléaire), ouvrage cependant non cité dans la bibliographie.

Nous sommes donc transportés en Afrique du Sud, où tout est à reconstruire. Au départ, les survivants ont à leur disposition les objets et denrées laissés à l'abandon par les populations dévastées, puis doivent recréer les conditions d'une vie collective supportable : fabriquer de l'électricité, du diesel pour les véhicules, semer et récolter, élever du bétail. Ils construisent ainsi, sous la houlette de Willem, une sorte de communauté autonome, régie selon les principes démocratiques rapidement mis à mal par des ambitions personnelles … puis survient très vite l'affrontement entre ces sédentaires qui édifient un monde nouveau et ceux qui vivent de prédation et de coercition. Un monde classique, en somme !

L'occasion pour certains de révéler leur nature violente, pour d'autres de se construire une nouvelle ligne de vie. Nico vit son adolescence dans ce monde de violence, car la guerre entre les habitants d'Amanzi et les gangs de motards fait rage et il fait partie des escouades de défenseurs les plus entraînés, conduits par le mystérieux Domingo.

Réticente au départ de la lecture de ce pavé, j'ai rapidement été captivée par les aventures des personnages multiples de cette saga de la renaissance, j'en ai apprécié le références historiques et philosophiques, les description précises des combats comme des solutions écologiques choisies par les survivants … leur sens de la culpabilité aussi, leur aptitude à la survie.

Un gros bémol toutefois : la grande explication de la « fin » (dans les deux sens possibles) qui nourrit sans doute aujourd'hui une interprétation complotiste malvenue.

Mais voici un sacré roman d'aventures où les références philosophiques ne prennent pas plus d'importance qu'il ne faut … J'ai bien noté que la seule monnaie utilisée dans cette cité-état était le sel, avec pour unité une boîte cylindrique que nous connaissons tous : le Cérébos


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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- Vous sentez-vous différente ?
- Ni plus ni moins que mes congénères. J'imagine que chaque être humain pense être unique. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'il ne représente que quelques atomes dans une multitude.
- Alors pourquoi avoir choisi un tel récit ? Ne trouvez-vous pas que l'instant s'y prêtait mal ? Des gens souffrent et meurent par millier, une crise économique mondiale s'installe...quel est l'intérêt de lire un roman post-apocalyptique qui ne laisse survivre qu'une infime portion de l'humanité ?
- Et si justement l'instant était parfait pour ce genre de roman ? Si justement il faisait prendre conscience de ce que nous sommes et surtout de ce que nous pourrions être ? S'il apportait presque un sentiment de soulagement ? Ne vous êtes-vous jamais rassuré avec des destins pires que le vôtre ?
- Nous savons tous que ce sentiment est éphémère et que l'être humain est un individualiste qui pense à court terme mais j'essaie de comprendre quel plaisir un virus imaginaire a pu vous apporter alors que la planète en combat un tout à fait réel. Peut-être serait-il plus judicieux de lire la presse...
- La presse ? Être assommé d'informations contradictoires qui ne font qu'apporter anxiété et angoisse ? Les réseaux sociaux aussi tant que nous y sommes...ce ramassis d'informations ou le vrai se mêle au faux sans qu'il soit possible de les différencier. Non...je préfère de loin m'évader ailleurs, quand bien même ce soit dans un roman qui me rappelle à la réalité.
- Que vous a-t-il apporté de si particulier ?
- de la beauté d'âme. de vraies valeurs. de la force. de la violence propre aux vivants. de la solitude et de l'amour aussi. Des choses vraies... loin de cette superficialité dans laquelle nous vivons.
- Je vous trouve bien dure, presque amère.
- Simplement réaliste. Je me demande parfois si nous appartenons tous à la même espèce.
- Ce roman vous a visiblement troublée...
- Oui. de bien des façons. Les récits post-apocalyptiques me rendent souvent tourmentée.
- Cela veut-il dire que celui-ci était particulier?
- Oui, sans doute un des meilleurs que j'ai pu découvrir.
- Pouvez-vous développer ?
- Non, vous n'avez qu'à le lire.

Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Deon Meyer se renouvelle complètement et nous propose ici un roman post-apocalyptique tout à fait passionnant. L'histoire se déroule en Afrique du Sud alors que 95% de l'humanité ait disparu à la suite de la Fièvre due à un redoutable coronavirus. le récit est centré autour des souvenirs de Nico Storm qui raconte les évènements ayant précédé la mort de son père une trentaine d'années auparavant.

Comme toute bonne dystopie, ce roman peut s'assimiler à un conte philosophique et, de fait, il fournit suffisamment d'éléments pour se poser des questions sur nos choix de société, en termes écologiques et politiques.

Après avoir survécu à la Fièvre, Nico et son père Willem tentent de survivre dans un monde hostile, le début du roman fait penser à La route mais en moins dur. Willem les installe à Vanderkloof et fait savoir qu'il souhaite y créer une communauté pacifique ouverte aux survivants de bonne volonté.

Dans les 3 ans du récit, les années du Chien, du Chacal et du Lion, différentes vagues de migration viennent enrichir cette communauté avec de personnalités fortes qui vont apporter leurs talents à la communauté et structurer le roman.
Ce petit monde s'organise, se hiérarchise, développe une agriculture et remet en état les installations électriques. Mais ce succès attire aussi les convoitises et la colonie va devoir se défendre contre des gangs de pillards et mener la guerre contre Numéro Un, avec le soupçon de la présence de traîtres….

Les personnages sont bien campés et les relations du narrateur avec son père, crises et doutes d'adolescent, sont bien rendus. Les relations humaines sont décrites dans leur complexité, les récits des différents « colons » enrichissent le roman et nous font participer aux débats qui agitent cette société qui se reconstitue : liberté religieuse, démocratie ou dictature, mensonge ou vérité…
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Il y avait de quoi avoir un peu peur avant d'aborder le dernier roman de Deon Meyer. D'abord parce que l'on a la sensation depuis quelques temps que l'auteur sud-africain tourne un peu en rond, répétant toujours un peu la même recette, sans retrouver le souffle et surtout la chair de ses premiers livres. Ensuite parce qu'une citation du Times en quatrième de couverture compare L'Année du Lion à La Route, de Cormac McCarthy. On a l'impression que les choses aujourd'hui sont relativement simples. Mettez deux ploucs dans un roman et vous êtes le nouveau Faulkner. Balancez les survivants d'une épidémie ou d'une apocalypse nucléaire dans un monde en perdition, ou mettez un cheval dans votre roman, et vous êtes le nouveau McCarthy.
Bref… Deon Meyer a donc totalement changé de sujet. Fini – au moins temporairement – les flics sud-africains, on passe avec L'Année du Lion au récit post-apocalyptique. le point de départ est des plus classiques : un homme, Willem Storm, et son fils, Nico, sont sur la route. Ils font partie des survivants à une épidémie qui a tué 90% de la population mondiale. Et quand on est dans le Karoo, cette région désertique d'Afrique du Sud, 90% d'humains en moins, ça fait qu'il ne reste plus grand monde. C'est Nico qui raconte les événements. Un Nico adulte, bien loin de l'adolescent de treize ans jeté sur les routes aux côtés de son père. Et l'on apprend vite que depuis lors Willem est mort. Il a été assassiné. Et il ne s'agit pas d'une mauvaise rencontre avec un gang de pillards survivants. Car Willem avait un projet. Il voulait créer une nouvelle communauté, Amanzi, faire l'expérience d'une sorte d'histoire de l'évolution humaine en vitesse accélérée : regroupée des nomades devenus des sortes de chasseurs-cueillir, recréer une société autosuffisante, développer ou plutôt redévelopper les technologies nécessaires à son progrès et tenter de faire repartir au moins un petit bout du monde du bon pied.
C'est cette expérience que raconte Nico Storm ; la manière dont la communauté s'agrège et se développe, les inévitables conflits internes, la nécessité de se défendre contre d'autres groupes beaucoup moins bien intentionnés, l'expérience d'une démocratie balbutiante… et tout cela jusqu'au drame annoncé et à son explication.
En écrivant L'Année du Lion, Deon Meyer se place donc dans une longue lignée d'écrivains tentant d'imaginer la manière dont un embryon rescapé d'humanité pourrait essayer de se reconstruire en tentant d'éviter les erreurs du passé. du Fléau de Stephen King au plus récent Station Eleven d'Emily St John Mandel, en passant donc par La Route et des dizaines d'autres ouvrages qui ont usé de ce point de départ, le lecteur commence à être assez habitué au sujet et se trouve donc assez difficilement surprenable. L'Année du Lion, en fin de compte, est d'ailleurs assez peu surprenant. Il est par contre extrêmement efficace et il est incontestable que l'on s'y laisse très vite entraîner. Si tous les stéréotypes du genre sont là – les tentations théocratiques ou autoritaristes de la communauté, les expéditions dangereuses, les adversaires bestiaux, les batailles héroïques – Deon Meyer les utilisent avec intelligence. La manière dont il structure par ailleurs son récit entre les souvenirs contés par Nico Storm et les extraits d'entretiens menés par son père auprès des membres de la communauté, permet par ailleurs de toujours laisser planer des zones d'ombres et de ménager un véritable suspense du début à la fin. Enfin – et ce n'est pas négligeable – les personnages du roman, sous une apparence de départ souvent monolithique, se révèlent peu à peu, au gré notamment des entretiens, bien plus complexes et incarnés. Tout cela lui permet de mettre en place une fresque épique dotée d'un souffle incontestable.
Alors bon, Deon Meyer n'est pas Cormac McCarthy ; il est Deon Meyer. Un Deon Meyer qui sait construire un récit, qui sait en faire un redoutable page turner, et surtout un Deon Meyer qui semble trouver là une deuxième jeunesse, un second souffle. C'est déjà très bien.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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