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Yves Michaud (Directeur de publication)
EAN : 9782738111807
340 pages
Odile Jacob (21/09/2002)
3/5   3 notes
Résumé :
A l'heure de la mondialisation, les meilleurs spécialistes francophones reviennent sur les grands événements qui ont marqué l'histoire et mettent en perspective les mutations en cours.

L'Université de tous les ssavoirs : une aproche contemporaine des différents domaines de la connaissance dans un esprit qui est à la fois celui du bilan encyclopédique et celui du questionnement d'avenir.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui semble donc intéresser l’aide humanitaire est d’exporter des métiers et des savoir-faire, et donc d’anticiper sur les solutions à mettre en œuvre, plutôt que de prendre en compte l’expression des problèmes par les intéressés et de définir avec eux les modalités opérationnelles à mettre en œuvre. (…)

Car l’humanitaire, ce pourrait être l’attention prise à ce qui reste de la relation d’humanité quand tout a été inexistant, bafoué, nié, tué et détruit. (…)

Ce qui serait humanitaire ne serait donc plus que des gestes exportés de grande bonté. Or la distance, la tropicalisation ne font rien à l’affaire. Certaines ONG ont montré la nécessité de se préoccuper également de ce qui se passe au coin de la rue, et surtout l’humanitaire ne saurait être le faux nez d’opérations d’ordre politico-diplomatico-militaire ou même le cache-pot de l’inaction, comme l’écrit très pertinemment Rony Brauman dans un article paru dans Libération et titré : « Humanitaire ou le nom moderne de la lâcheté » en parlant du conflit des Balkans où l’Europe n’a existé qu’à travers une vaste gesticulation humanitaire. (…)

Dans la frénésie de l’urgence, le sauveteur anticipe les besoins, s’organise dans une position de savoir, de pou-voir et de domination. La dépendance matérielle et psychique dans laquelle il retient les victimes, l’empêche d’entendre ce qui fait sens dans la crise. Il omet d’être disponible à ce que décrit Bruno Marie Duffé (Directeur de l’Institut des droits de l’Homme à l’Université catholique de Lyon) comme le « temps du récit », cet espace temporel qui permet à un individu un minimum de restauration et de reprise en main de sa capacité de penser à travers la narration de son histoire, hypothèse que l’on propose un cadre éthiquement acceptable pour cette narration. (…)

Un autre risque pourrait se situer autour de la déception. En effet, venus sur le terrain avec une grande empathie, un désir d’aide, les expatriés ont tendance à surinvestir la rencontre, voire à sublimer la nature de leur relation avec ceux qu’ils viennent aider. Ils prennent donc parti. Ils deviennent plus khmers que les Khmers, plus afghans que les Afghans, et, dans tous les cas, ne peuvent être au bout du compte que des déçus. Certains très désabusés peuvent même se laisser aller à des comportements xénophobes.
Paradoxe donc que de voir parfois s’installer du rejet et de la haine, là où il y avait de l’empathie et de la com-passion. (…)

Au bout du compte, et parce qu’il paraît impossible de résumer ce travail humanitaire à un métier ou une noble aspiration, il est possible de suggérer que ce travail doit se déployer de façon harmonieuse autour de trois champs d’intérêt.
Le savoir-faire au sens du professionnalisme et de la compétence qu’il faut aussi reconnaître chez l’autre, l’éthique au sens de la combinaison du droit et de la morale et cela d’un point de vue le plus universel possible, le militantisme, la valorisation de ses valeurs personnelles sans toutefois céder à la tentation prosélyte.
Prise séparément comme seule motivation de la démarche humanitaire, chaque orientation peut être catastrophique. Le savoir-faire en technisant et asséchant la démarche, l’éthique en moralisant et amenant à l’inhibition de l’action, la militance en renforçant la toute puissance idéologique.
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En fait de cohérence, la symétrie n’est qu’apparente entre le marché et les droits de l’Homme et la relation entre droit et mondialisation garde son mystère et ses ambiguïtés. L’apparition d’un « droit de la mondialisation » à vocation économique est beaucoup plus rapide et plus efficace que la « mondialisation du droit » qui permettrait le rapprochement des droits nationaux sous l’influence des droits de l’Homme. (…)

Le constat serait celui de l’impuissance : l’Etat a perdu le contrôle de ses frontières, que les acteurs économiques traversent et transgressent ouvertement car ils s’organisent selon des stratégies désormais globales. Il perd aussi le contrôle de la règle de droit, inadaptée aux réseaux transnationaux (ceux du commerce, mais aussi ceux du crime organisé, ou de la communication par Internet). Ces sont les acteurs économiques qui finissent par produire leurs propres règles, évidemment adaptées à leurs propres intérêts. Dans ce monde gouverné par une ploutocratie cosmopolite suffisamment flexible et mobile pour marginaliser à la fois les Etats, les citoyens et les juges, la démocratie est à ré-inventer. (…)

Un véritable partage de souveraineté impose de revivifier la société civile et d’ouvrir un espace de confrontation.
C’est la condition pour constituer à l’échelle mondiale un lien social qui ne soit pas réduit au seul lien marchand et pour que les droits de l’Homme restent la boussole qui indique la voie d’un ordre juridique mondial.
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Tout le discours du néolibéralisme actuel, toute la rhétorique de ses idéologues ne peuvent masquer le fait que le taux de croissance mondiale depuis le milieu des années 1970 reste nettement inférieur à celui des Trente Glorieuses. Ce n’est que l’inégalité sociale et économique qui a crû à pas de géant. [ …]

Cette politique d’une globalisation sans frein soumise aux impératifs du capital n’a pas permis, jusqu’à présent, de regagner le rythme de la croissance de l’âge d’or. En revanche, elle a accéléré la concentration du capital dans les mains d’une poignée de groupes transnationaux dont le chiffre d’affaires dépasse le PIB de nombreux pays. La globalisation a eu pour conséquence une montée de l’inégalité économique et sociale, tant du point de vue international qu’à l’intérieur même des pays [ …] En même temps, cette politique fait tout pour affaiblir, voire détruire, les systèmes de sécurité et de protection sociales qui avaient jusqu’ici fait l’orgueil des pays développés.
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La souveraineté européenne sera une souveraineté éthique, au service d’idéaux, fondements mêmes de l’Union européenne. A savoir, l’instauration en Europe d’une société solidaire, antitotalitaire et écologique.
Une Europe incarnant l’idée de développement durable et le principe de la responsabilité face à l’avenir tourne-rait le dos aux idéologies néolibérales du moment. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’économie de marché, mais bien la prédominance du marché et de ses lois. Après le mythe de l’Etat salvateur, nous récusons le mythe du marché salvateur. (…)

Jean-Paul Sartre a bien compris la chose quand il disait que l’antisémitisme ne serait vaincu que le jour où l’on prendrait les juifs pour ce qu’ils sont, des êtres humains comme vous et moi, des policiers et des malfrats, des infirmières et des femmes de joie, des prix Nobel et des imbéciles. Et en ce qui concerne les immigrants, il n’en est pas autrement.
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(…) face au chaos, le Léviathan confisque une part de notre liberté pour nous donner en échange de la sécurité ; il se construit ainsi en souverain. (…)
Aussi les enjeux qui font nos élections législatives ou présidentielles deviennent-ils dérisoires par rapports aux enjeux fondamentaux que sont le commerce international, la politique des droits de l’Homme, les grands chapitres de ces biens communs de l’humanité (…) sur lesquels les choix nationaux ont de moins en moins de prises. Ceux qui délibèrent et ceux qui décident ne sont plus au même niveau. Le grand danger auquel se trouve confrontée l’Europe, c’est de réconcilier au maximum le niveau de la délibération et celui de la décision, l’espace délibératif électoral et l’espace de décision. (…)
Bref, nous sommes dans un monde où le territoire compte infiniment moins que le réseau, l’association, l’invention, la communication.
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