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EAN : 9782290305829
433 pages
J'ai lu (22/02/2000)
  Existe en édition audio
4.28/5   345 notes
Résumé :
Cette première course autour du monde en solitaire, sans escale, devait rendre Moitessier célèbre : alors qu'il avait pratiquement bouclé son périple, le navigateur décidait d'abandonner, ou plutôt de poursuivre sa route vers Tahiti et les eaux bleues du Pacifique.

Une remarquable performance devenait pied de nez à la civilisation, aventure humaine unique et précieuse. Et ce journal de bord, un livre-culte.

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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ma série « Revival », après les thrillers des années 2000, je remonte encore plus loin, dans les années 70, une lecture importante de ma jeunesse : Moitessier !
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« C'est la Mer qui prend l'Homme, Ta-Ta-Tiennn ! »
.
Jeune, Moitessier fut un de mes Maîtres.
Comme lui, j'aimais la Liberté ;
comme lui, j'aimais la mer ;
comme lui, je détestais la société de consommation ;
comme lui, je détestais la compétition, invention de l'homme ;
comme lui, j'étais un vagabond, me déplaçant avec mon seul sac marin !
Avec lui, je faisais de la philo pratique sans le savoir, tellement loin des cours de cette matière, dont notre prof avait eu la bonne idée de mettre des petit « un », petit « a », au lieu de nous apprendre à PENSER... Mais peut-être que « penser » n'est pas dans le programme...
.
Dans « La longue Route », Bernard raconte son amour de la mer et de la Liberté. En tête du Tour du Monde à la voile et sans escale en 68, il décide d'ignorer la société et , au lieu de remonter l'Atlantique pour recevoir son prix, il av continuer vers l'Océan Indien et les îles du Pacifique !

Alors j'ai enchaîné les lectures de ma « série Arthaud » (Florence est la fille de l'éditeur ) :
Moitessier,
Tabarly,
Colas, et d'autres...
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Un bon livre, selon moi, doit avoir une influence plus ou moins pratique, servir à quelque chose pour soi-même ( j'exclue le fanatisme ! )
J'ai passé mon CAEV et mon BEMV pour enseigner la voile, je faisais mon petit Moitessier sur l'étang de Bages-Sigean, le lac d'Hourtin, celui d'Annecy, le golfe du Morbihan, avec une Caravelle ou un 420 : ….. ho, ce n'était pas grand chose...
Alors j'ai sauté sur une affiche : un propriétaire de quillard « Tigre », 11 mètres, cherchait des équipiers pour remonter de Quiberon au Havre !
Le Havre, là où habitaient mes parents ! J'étais en fin de contrat, c'était l'occasion.
Nous nous sommes tapés des délires tous les six... Nous nous sommes fait peur entre Guernesey et Cherbourg, filant, dérivant à l'ancre flottante et à sec de toile, par je ne sais plus combien de noeuds de vent !
J'étais heureux, je faisais mon petit Moitessier, mon petit Tabarly !
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Plus tard, j'ai aussi admiré les filles ( Arthaud, Autissier... )
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J'ai fini par en acheter un....Si vous passez par les côtes d'Armor, vous verrez mon vieux quillard au ponton. Depuis mes 20 ans, j'ai un peu navigué, mais maintenant, il est à quai et nous sert de maison secondaire. Peut-être qu'un de nos 5 enfants prendra le relais...
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Le bateau s'appelle : « L'Évasion » !
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Je ne suis guère féru de course au large néanmoins, tous les quatre ans, le Vendée Globe et ses fous de mer et de vent me passionnent.
Le milieu a ses stars plus ou moins historiques comme nous les chantait Renaud :
Tabarly, Pajot
Kersauson et Riguidel
Naviguent pas sur des cageots
Ni sur des poubelles.

Moitessier c'est autre chose, c'est une légende.
Très jeune, j'ai eu connaissance de son mythique changement de cap bien avant de connaitre son nom.

Qui était ce type qui renonçait à une victoire dans la première course autour du monde en solitaire et sans escale, pour suivre on ne sait quelle lubie.
Après plus de 40 années de procrastination j'ai finalement trouvé quelques réponses à cette question en lisant "La longue route".

D'abord, Moitessier est honnête, il affirme que sa victoire n'était pas certaine et même qu'il ne la méritait pas, au prétexte que son bateau était plus performent que celui de son principal rival.
L'aspect course est d'ailleurs très peu évoqué, il cherche souvent à connaitre la position de ses concurrents, non pas dans un soucis de compétition, mais pour calmer son inquiétude quant à leurs situations.

Je mentirais en disant que le texte m'a passionné de bout en bout.
Il s'agit d'une sorte de journal de bord avec énumérations lancinantes des distances parcourues, de l'orientation des vents ainsi que des manoeuvres nautiques.
Le tout dans une langue absconse, on met la barre dessous, on choque le tourmentin, on affale, on ferle, on prend des ris, on lofe, on empanne.
Du serbo-croate pour moi !

Heureusement Moitessier ne se limite pas à un rapport technique de sa navigation, il partage ses expériences, ses sensations, ses souvenirs d'enfance, son état d'esprit, sa fatigue, sa cuisine, les couleurs de la mer, des nuages, les oiseaux et les dauphins qui l'accompagnent. le ton est poétique voire parfois lyrique.

On peut sourire de certaines postures utopiques fleurant le Flower Power et la philosophie soixante-huitarde mais Moitessier n'était pas naïf, nous vivons à présent dans ce monde qu'il pressentait et qu'il a voulu fuir.

Et puis il y a ce fameux volte-face dans l'Atlantique, quand il quitte la course et repart pour un tour.

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Parti en 68 pour la première course autour du monde en solitaire, sa régate se transforme en une sorte de communion avec l'océan, dialogue avec deux corneilles, des phoques, des dauphins, et il décide d'abandonner la course et refaire un tour jusque Tahiti. Mais passé le Horn, la fatigue est là avec ce nouveau dilemme, rentrer se réchauffer dans les alizés et rassurer les siens?

Et c'est là sa plus belle victoire, soutenu par le yoga et son ovomaltine, il refait un tour, quatre longs et froids mois avant Tahiti, lance un grand zut à la course, à la civilisation qui abîme la planète (tiens je retrouve du Ed Abbey).

Je fus émerveillé par la science de ce marin, capable de prévoir la météo, de naviguer sans boussole, grâce aux vagues, au vent et aux étoiles.

J'ai lu ce livre la semaine de décembre 2017 où François Gabart pulvérisait le tour du monde en solitaire en 42 jours sur le trimaran Macif, mais les nostalgiques se réjouiront du lancement en juillet 2018, 50 ans après l'exploit de Moitessier, d'une course identique, des navigateurs s'élançant pour une dizaine de mois sur des voiliers conçus avant 1988, sans GPS ni désalinisateurs ni communications extérieures!!!

Lien : http://goldengloberace.com/fr/
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Peut etre plus proche de Bougainville que des navigateurs du 21e siècle, Moitessier a réalisé ce tour du monde seul, sans lien avec les siens restés à terre en Europe, sauf quelques messages laissés à des bateaux croisés à l'autre bout du monde.
La navigation de années 60 se faisait encore à l'intuition de la mer et du ciel, avec une technologie marine déjà éprouvée, mais sans aucune assistance.
Moitessier était totalement seul avec son bateau, et il nous livre un récit au ras des vagues, ses choix, ses mésaventures, ses doutes, ses peurs, ses petits plaisirs, ses amitiés avec les oiseaux, bref il nous fait partager sa vie en mer, ses émotions et la beauté de l'ocean, comme si on y était, dans un style simple (chaque terme un peu technique est expliqué en annexe) ; on y prend grand plaisir, confortablement installé, au chaud, dans notre fauteuil ! La fin du voyage est surprenante, et manque peut-être un peu de mots pour en parler, mais ce livre est aussi une occasion de réfléchir sur le sens de notre vie trépidante.
Un livre d'aventure au vrai sens !
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La longue route
Bernard Moitessier (1925-1994)
préface de Gérard Janichon
Arthaud, récit (autobiographique), 374 p, 1971


C'est le portrait d'un navigateur solitaire, amant de la mer, et détestateur du monde moderne, qui va vite, prône l'argent, ne respecte pas la nature. Même s'il se soucie de sa femme, de ses enfants, dont il sait que sans eux, il n'est rien, et à qui il veut donner de ses nouvelles pour les rassurer, et quelquefois les risques sont grands quand il jette le jerrycan contenant lettres, photos et journal de bord sur le pont d'une vedette, et de ses amis surtout, de qui il ne sait rien tout le temps de la course, l'appel de la quiétude est le plus fort, il lui faut se reposer en lieu aimé, en compagnie d'amis éprouvés. L'amitié occupe une très grande place en son coeur.
Parti de Plymouth en 68 pour faire pour la première fois le tour du monde en passant par les trois caps, Bonne-Espérance Afrique du Sud), Leeuwin (Australie), Horn (Amérique du Sud), il sent qu'il ne doit pas revenir en Europe, et ce bien qu'il soit vainqueur et puisse donc empocher le prix de la victoire. C'est un homme libre qui écoute sa voix intérieure, même si elle est confuse. Il lui faut aller en tel endroit, même s'il ne sait pas pourquoi. Tandis que la terre se dégrade, lui est bien, seul, sur son bateau. Plus que du miracle de sa liberté, c'est du chant du monde dont il jouit. le Temps a pris une autre dimension. Il n'a plus conscience de sa durée.
Nous faisons le tour du monde avec lui, à bord de son Joshua, son bateau, son ami, sa raison de vivre. Il l'écoute et le regarde, il a la science des voiles, et sait user des trinquettes et des ris ; il aime le bout-dehors ; il écoute la mer et les étoiles, il écoute le vent. Bernard Moitessier sait naviguer, et ne panique pas en cas de coup dur, s'appuie sur son expérience. Il lit les cartes, fait des points, étudie les lettres des cap-horniers. Passer du Pacifique à l'Atlantique n'est pas aisé. du côté de la Tasmanie, c'est piégeux, et l'océan Indien n'est pas simple. Pendant une tempête, il est capable de dormir quand les vagues se creusent. Il se protège des requins quand il nage. Il peut agripper une corde pour remonter facilement et rapidement sur le bateau, ou nage près de celui-ci à un endroit où il lui est aisé de remonter. Il apprivoise les oiseaux, il est heureux de la compagnie des dauphins. Il lit : Steinbeck, Saint-Exupéry, Jean Dorst, Avant que nature meure, Gary. « Ceux qui ont écrit ces livres ne s'exprimaient pas seulement avec des mots et des idées, mais avec des vibrations. Et ces vibrations vont bien au-delà de nos pauvres petits mots inventés par les hommes. ». Il répare ce qui est endommagé. Il collecte l'eau de pluie, il mange plus ou moins bien selon le temps, sa forme physique, et pour la garder, s'oblige à faire des exercices. Il fait attention à sa peau, qu'il garde saine bien qu'il se savonne peu. Il prend le soleil, allongé nu sur le pont, il a parfois très froid quand l'eau traverse ses bottes ou que ses doigts sont brûlés à travers ses moufles.
Pour aller plus vite et soulager Joshua, il allège son bateau, et jette à l'eau cordes, nourriture, et même le pétrole, dont il se sert pour sa lampe. Ce geste est-il bon pour les mers ?
Grâce à ses pensées, nous apprenons à le connaître ; il a passé son enfance en Indochine, mais il a oublié la langue de là-bas, a transporté du riz et des crevettes séchées, fait un peu de trafic d'armes si l'on en croit les soupçons de la police ; ces voyages en jonque, sans aucun appareil pour connaître sa position, ont décidé de sa vie entière ; pendant ses croisières-école de Méditerranée, il n'utilisait pas le compas pour participer à l'univers réel, visible ou invisible, où se meut un voilier. L'un de ses frères s'est suicidé, sa mère a une vie intérieure très riche. Il a mangé mouettes et cormorans. Il a déjà fait un grand voyage Tahiti-Alicante avec Françoise sa compagne. Les conditions climatiques étaient différentes.Il prend beaucoup de photos pour montrer la beauté de la mer, des baleines, de la lumière dans le vent, de son amie la lune.
Partir pour une si longue route demande beaucoup de préparation. le bateau doit être dans un excellent état. Il faut faire des choix : que prendre, que laisser ? Il est besoin de voiles de rechange, et de plusieurs girouettes. Il ne faut pas trop charger le bateau. Il faut équilibrer les charges.
le livre se lit très bien, même si on ne connaît rien à la voile. le récit est accompagné de photos et de dessins de l'auteur. La route est à la fois maritime et intérieure. On découvre une vie inconnue, exigente, à la fois d'action très physique et de contemplation où l'on peut s'oublier. La mer hypnotise. La solitude peut se faire sentir, et la fatigue mener au délire. Les jours ne sont jamais monotones, ce qui donne à la vie en mer cette dimension particulière. le navigateur éprouve la paix et la joie de vivre en harmonie avec l'univers.
L'auteur verse ses droits d'auteur au Pape pour qu'il entreprenne des actions bénéfiques à l'humanité.
C'est un homme vraiment extraordinaire.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J’avais un tel besoin de retrouver le souffle de la haute mer, il n’a avait que Joshua et moi au monde, le reste n’existait pas, n’avait jamais existé. On ne demande pas à une mouette apprivoisée pourquoi elle éprouve le besoin de disparaître de temps en temps vers la pleine mer. Elle y va, c’est tout, et c’est aussi simple qu’un rayon de soleil, aussi normal que le bleu du ciel.
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C'est toute la vie que je contemple, le soleil, les nuages, la mer, le temps qui passe et reste là. C'est aussi, parfois, cet autre monde devenu étranger, que j'ai quitté depuis des siècles. Ce monde moderne artificiel où l'homme a été transformé en machine à gagner de l'argent pour assouvir de faux besoins, de fausses joies.
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Pour les grands voiliers d’autrefois,le pot-au-noir représentait de longs jours épuisants à manœuvrer les lourds phares carrés sous une chaleur moite et un ciel plombé,pour profiter des moindres variations de la brise,avec des virements de bord continuels.Pour nous autres,petits yachts,le pot-au-noir est simplement un moment très énervant à passer,mais sans plus,car les virements de bord ne posent aucun problème et la zone sera en principe assez vite traversée.Cela n’empêche qu’un marin abordera le pot-au-noir avec mauvaise conscience.
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J'écoute la mer, j'écoute le vent, j'écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n'ai pas sommeil.
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Un second faisceau s'élève à côté du premier. Puis un troisième. Bientôt il y en a une dizaine comme un gros bouquet de lumière surnaturelle dans le sud. Et je comprends maintenant que ce n'est pas l'arche maudite. C'est une aurore australe, la première de ma vie, peut-être le plus grand cadeau que m'aura donné ce voyage.
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Le Sunday Times
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