J'avoue que je n'ai pas toujours été très agréable avec cet auteur dont le premier livre m'avait déplu ainsi que
Funérailles, mais bon seuls les fous et les imbéciles ne changent pas d'avis, aussi je reconnais que j'ai été surpris par
Psycho. Montanari nous emmène dans le milieu du cinéma, à Philadelphie, loin d'Hollywood et ses déceptions mais aussi sans obturer la réalité de l'engouement pour cet art et la crédulité des uns comme des autres à tout ce qui y touche. le pouvoir, le succès, la réussite sont des facteurs de biens des maux humains sans oublier toutes les perversions que l'auteur n'oublie pas de nous tracer. L'homme est ainsi fait qu'il a du mal à réprimer ses pulsions et ses rêves loin de tout bon sens.
Les protagonistes de l'histoire sont les duettistes habituels, Kevin Byrne et Jessica Balzano, inspecteurs à la crim de Philadelphie, la ville de l'amour fraternel, qui ne compte pas, pour autant, moins de crimes que les grandes villes américaines.
L'assassin, un pervers de première, se sert de sa culture cinématographique pour mettre en oeuvre ses homicides (on l'aurait compris avec le titre, à ce propos le titre original : The skin gods : la peau des dieux est plus propice à une lecture sans ambiguïté, alors que le titre français fait, immédiatement, penser à
Hitchcock) de façon aussi horrible que possible eu égard aux modèles de films qu'il utilise pour ce faire. Il y a de l'hémoglobine en veux-tu, en voilà ! Cependant, jamais cela ne nuit à la lecture, le film est sanguinaire, l'acte criminel l'est autant. L'intrigue est époustouflante et les destins s'entremêlent avec brio de par la classe du narrateur. La bonne idée de Montanari, en plus, vient de sa narration à deux voix, l'une utilisant la première personne du singulier, celle du criminel, l'autre à la troisième personne, le narrateur. le tout est bien ficelé et extrêmement prenant quitte à lire ce bouquin d'une traite.
Le duo Byrne/Balzano est attachant ainsi que bien décrit. Je veux dire que les personnages sont tout particulièrement étoffés et l'étude de leurs caractères brillamment analysée. La vie de cet homme et cette femme, leurs tracas, leurs vicissitudes, les familles, leurs origines, l'un irlandais, l'autre ritale sont habilement campés et proprement définis.
Le style est habile et simple, lisible sans contrainte, haletant, prenant comme dit plus haut, bref du bon Montanari ou du bon tout simplement. Un livre qui élève son auteur aux meilleurs écrivains américains, Burke, Bunker, Connely, Deaver ou anglais, Rankin, entre autres.
A recommander.
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