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Luc Baranger (Traducteur)
EAN : 9782702138397
405 pages
Calmann-Lévy (30/11/-1)
3.68/5   57 notes
Résumé :

Légèrement hypocondriaque, un poil névrosé, Charlie Asher est un type tout ce qu'il y a de plus normal. Il est ce qu'on appelle un mâle bêta. Vous savez ? Le genre à traverser la vie dans les clous, toujours là pour tendre un Kleenex à celle qui s'est fait larguer par une grosse brute de mâle alpha. On peut dire que Charlie a eu de la chance. Propriétaire d'un immeuble au cœur de San Francisco, il tient un magasin d'articles d'occasion en compagnie de deux f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Individu banal, et pleinement rassuré par sa propre banalité, Charlie a obtenu tout ce qu'il souhaitait dans la vie : un emploi stable, une femme merveilleuse, et récemment une petite fille. Ce bonheur sera de courte durée, car son épouse meurt peu de temps après l'accouchement. Il apprend par la même occasion son recrutement forcé dans la famille des « marchands de mort », les auxiliaires humains de la Faucheuse, disparue depuis quelque temps. Charlie doit désormais se débrouiller pour récupérer les âmes des mourants, et les conserver précieusement jusqu'à trouver leur nouveau propriétaire. En cas d'échec, ce sont les créatures des Ténèbres qui viendront se les approprier, gonflant ainsi leurs pouvoirs…

Christopher Moore signe un nouveau roman totalement décalé, avec les ingrédients qui constituent sa marque de fabrique : un anti-héros qui se demande pourquoi le sort s'acharne sur lui, entouré d'une galerie de personnages excentriques. Les situations burlesques s'enchaînent, et les réparties cinglantes fusent dans tous les sens. le thème du roman laisse aussi la place à quelques séquences d'émotion et d'interrogations sur le sens de la vie, en nous faisant vivre les derniers instants d'une personne ou un deuil difficile.

J'ai beaucoup apprécié l'univers qu'a imaginé Moore, en récupérant des concepts dans plusieurs religions et mythologies. On a ainsi des emprunts au bouddhisme pour la réincarnation, avec quelques modifications. Les mourants laissent leur âme dans un objet-clé de leur existence : un bijou, un disque culte, un outil de travail, … Les marchands de mort sont donc tous des vendeurs d'objets de seconde main, guettant le bon client. Une personne qui achète l'objet reçoit du même coup l'âme, qui peut ainsi poursuivre son ascension karmique. Les monstres sont quant à eux issus des mythologies celtiques et grecques. Et même si la théologie n'est pas extrêmement poussée, l'ensemble forme un tout plutôt cohérent.

Une petite déception avec la fin, qui m'a semblé trop simple et trop rapide, comme si l'auteur était pressé d'en finir. Mais autant je peux pardonner une introduction lente ou trop complexe, un milieu de récit mou ou tournant en rond, autant sur les fins je me montre intraitable. Ça n'enlève rien aux qualités du roman, qui constitue un très bon divertissement et arrachera plus d'un sourire.
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A la suite du décès de sa femme, Charlie Asher, américain tout ce qu'il y a de moyen dans le San Francisco d'aujourd'hui, découvre qu'il est un marchand de mort. Il doit récupérer les âmes des défunts, avant que les forces des ténèbres ne le fassent à sa place, afin de leur trouver une nouvelle enveloppe corporelle…
On connaît depuis quelque temps la méthode narrative de Christopher MOORE : un rythme effréné, une galerie de personnages caricaturaux, et un humour totalement décalé et omniprésent. On avait également remarqué que derrière l'absurdité apparente, on trouvait ici et là un mot, une phrase, un paragraphe, qui nous conduisaient, l'air de rien, à une vraie réflexion sur la vie en société et ce que nous sommes.
Un sale boulot utilise ces mêmes ingrédients pour s'intéresser cette fois-ci à la mort. de ses différentes représentations dans le monde et à travers l'Histoire, aux diverses façons d'appréhender le travail du deuil, en passant par la plupart des croyances religieuses, tout y passe sous la plume originale de l'auteur.
Alors ce n'est pas parce que le personnage principal du roman combat les démons à l'aide de pétards qu'il ne faut faire que rire. Au contraire, en tant que romancier, Christopher MOORE doit être pris très au sérieux.
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Aux journées forums des métiers, certains jobs n'attirent vraiment pas les foules... Celui de « marchand de mort » n'a, par exemple, pas le vent en poupe... Pourtant, il faut bien que quelqu'un s'en charge !
Alors, pour combler ce déficit professionnel, les marchands de mort sont recrutés sans leur accord et n'ont pas d'autres options que de s'employer à ce sale boulot.
C'est ce qui arrive à Charlie, mâle bêta par excellence, le jour de la naissance de sa fille et, accessoirement, celui aussi de la mort de sa femme. le karma quoi.
Seulement ce métier s'apprend à la dure. Pas de DRH, pas de stage de formation ni de perfectionnement, pas de conseils de collègues ni de sites internet dédiés. On apprend à tâtons, au fil de ses erreurs. Un sale boulot quoi.
Christopher Moore est un habitué des sujets décalés, des thèmes sérieux qu'il prend un malin plaisir à examiner sous un angle irrévérencieux. Il m'avait déjà conquis avec « L'Agneau », ce cinquième évangile narrant la vie de Jésus entre ses 6 et 30 ans, et il réitère.
Le thème de la mort est ici abordé avec le même manque de sérieux, mais aussi avec une bonne louche de tendresse. On sourira beaucoup aux difficultés de Charlie Asher dans son nouveau poste, on rigolera de ses bourdes et de ses incompréhensions.
Mais « Un Sale boulot » n'est pas seulement un roman de pur divertissement, car C. Moore a su étayer son propos de réflexions religieuses, éthiques et philosophiques qui amènent le lecteur à, parfois, cesser de rire pour se questionner.
Le traitement est un peu long et quelques coupes n'auraient pas été inutiles, mais ce roman est une lecture fort sympathique et vivement conseillée pour s'assouplir les zygomatiques.
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Si j'ai lu ce livre c'est, avant tout, parce que j'en avais lu de bons avis dernièrement. Je dois avouer que ce n'est pas du tout le genre de livre qui m'attire de prime abord : l'humour omniprésent, le côté décalé, le cadre moderne .... Bref, le contraire de ce que j'affectionne dans la SFFF.

En effet, même si ce n'est pas ma tasse de thé ça se laisse lire sans déplaisir. Les personnages sont hauts en couleurs et leurs péripéties se suivent avec sympathie quand bien même elles peuvent paraître grotesques. le gros plus a été les passages où les Morrigan deviennent les protagonistes car cela ajoute à la noirceur de l'histoire bien que les dialogues restent dans la même veine que le reste du roman : vraiment marrants.

Partant avec un a priori négatif, j'ai été étonnée par ce livre à la fois délirant mais qui peut aussi bien être poignant comme un mélodrame dans certains passages. Ce n'est pas le genre d'expérience littéraire que je me vois réitérer souvent mais je garde quand même de cette lecture un bon souvenir.
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De nos jours à San Francisco un homme qui n'a rien demandé à personne se retrouve à devoir assister la mort. Il ne tue personne mais doit collecter les âmes des défunts après leur décès. On se doute que la tâche ne l'enchante pas mais certaines entités lui font vite comprendre que s'il ne s'active pas, lui et sa fille risquent gros. Vous imaginez un petit bonhomme genre Woody Allen jouant la mort entouré d'une galerie de personnages gentiments secoués allant d'un clochard « impérial », une employée gothique mineure raffolant de surnaturel, un disquaire resté bloqué aux années 70 et deux cerbères sortis des enfers pour ne citer que les plus marquants et vous obtenez un roman qui oscille entre l'humour débridé et le drame sombre.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
19 décembre 2023
Un roman caustique, émouvant, inventif, et plein de fantaisie ! Et assurément une bonne pioche pour son éditeur. Le public, les critiques et même le cinéma américain ne s’y sont pas trompés…
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au terme d'une sélection naturelle des spécimens les plus forts opérée à travers les siècles, les mâles alpha finissent souvent gâtés en terme d'attributs physiques, telles la taille, la force, la force ou la beauté, d'où leur succès auprès des filles. Le gène du mâle bêta a néanmoins survécu, non pas en affrontant l'adversité, mais en l'anticipant et en l'évitant. Pendant que le mâle alpha courait après les mastodontes, le mâle bêta savait déjà que s'en prendre à ces énormes bulldozers poilus, armé d'un bâton pointu, s'avérait être une aventure vouée à l'échec. Il préférait donc rester au camp à consoler les veuves éplorées.
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une autre solution consistait à dégainer son arme et à tirer dans la serrure, mais Charlie était aussi nul en destruction de serrures qu'en défonçage de porte. Alors il décida de sonner. (p.340)
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Charlie resta dans son coin, les regardant plaisanter pendant qu'ils mangeaient leur fromage. Il se dit que tout ceci méritait d'être écrit dans le livre. Il les regarda aider leur mère avec le bassin hygiénique, lui donner à boire et essuyer son visage avec un linge humide. Il remarqua que Madeline, tout comme Sophie, mordillait le tissu. L'aînée des filles, dont Charlie finit par comprendre qu'elle n'était plus de ce monde, appela encore à trois reprises. La première fois, Madeline téléphona avec le chien et des deux autres avec le couvre-lit. Quand midi sonna, fatiguée, elle s'endormit. Environ une demi-heure plus tard, elle commença à haleter, se calma, cessa de respirer pendant une minute avant de recommencer, pour s'arrêter à nouveau définitivement.
Alors Charlie s'éclipsa, l'âme de Madeline dans sa poche.
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"Je trouve que ça rappelle le jambon, dit Nemain en recrachant des lambeaux d'âme. Le jambon, Macha, tu te souviens de ce que c'était? Aimions nous ça?"
Badd avala son morceau de viande et s'essuya les serres sur sa poitrine emplumée.
"Le jambon vient juste d'être inventé, dit-elle, c'est comme les téléphones portables.
- N'importe quoi, répondit Badd d'un air atterré.
- Mais si, répliqua Macha.
- J'ai décidé que nous adorions le jambon; insista Macha."
(...) Le silence s'installa entre elles. Nemain mordillait dans son morceau d'âme rougeoyante, Badd lissait ses plumes et Macha étudiait le crâne de l'animal en le retournant entre ses serres.
"On dirait une tête de marmotte, dit-elle.
- On peut faire du jambon avec de la marmotte?"
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(...) Ainsi, nombre de mâles bêta deviennent hypocondriaques, névrosés, paranoïaques et développent un penchant inquiétant pour la pornographie et les jeux vidéo.
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