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EAN : 9782073027573
432 pages
Joëlle Losfeld (17/08/2023)
3.88/5   70 notes
Résumé :
Une famille de la haute bourgeoisie versaillaise dans les années soixante : la vipère parfumée à L’Heure bleue, c’est la mère. Le père banquier est absent, les quatre frères se détestent. Ou bien ils s’aiment un peu, beaucoup. Ils ont faim car la mère ne veut pas qu’ils mangent. Ils ne sentent pas bon car elle leur interdit l’eau chaude, et puis à peu près tout, sauf la confession. Jacques se rebelle. Il refuse de faire sa communion solennelle et tombe gravement mal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un beau roman très travaillé très écrit très talentueux certainement. C'est un beau roman dont je n'ai pas compris l'histoire-oui bien sûr j'ai compris l'histoire- où plutôt cette histoire ne m'a pas touché, le sens m' a échappé et le but du livre aussi…
C'est un beau roman, oui bien sûr la fratrie, les jalousies, le père dominé-absent, le parfum de la mère, les claques inutiles, le trouble du fils, la maladie… Oui en effet mais j'ai posé 10 fois ce livre pour le reprendre avec de moins en moins d'envie , de plus en plus de lassitude …
À mes yeux-bien sur à mes seuls yeux- le talent de l'auteur n'a pas su effacer le labeur de l'auteur. le dur travail de l'écrit à tout prix n'a pas comblé le vide que j'ai rencontré dans ce livre, en tout cas durant les 200 premières pages- sur 418.
Comme souvent dans ces circonstances je me sens un peu seul face à quelques critiques dithyrambiques.
Je n'oublierai jamais Folcoche, mais j'oublierai je pense « la fête des mères ».
(J'avais écouté l'auteur chez Augustin Trapenard et je crois que je n'aurai pas du céder à un achat d'impulsion-médiatisation)
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J'aurais préféré que la postface fût la préface, connaitre le Haricot pour mieux comprendre Jacques.
Il était une fois Jacques Bauchot second d'une fratrie de quatre, qui de petit garçon à l'âge adulte, va mettre à nu ses sentiments et ses émotions. Avec un certain humour, Il analyse tous ses ressentis. C'est un hypersensible.
Il est né dans une famille bourgeoise totalement déchirée, son père est allé dans les camps de concentration et ce traumatisme sera un des fils conducteurs du livre. Ce père adoré délaisse ses quatre fils souvent livrés à eux-mêmes. La mère est belle, évanescente et totalement dépressive.
Jacques traverse la vie comme il peut, malade, écorché vif, en manque d'amour et perdu.
J'ai aimé lire ce livre même si cette exacerbation de l'analyse des sentiments m'a laissé une grande tristesse dans l'âme. C'est mon second roman de R. Morgiève pour qui j'ai une grande admiration. Il écrit des romans exigeants, la syntaxe, le vocabulaire, le phrasé tout est parfait. Même si je n'ai pas les codes de la stylistique, nul doute que cet homme est talentueux.
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Le nouveau roman de Richard Morgieve, auteur notamment du « Cherokee », m'a laissée complètement sonnée tant il est magnifiquement écrit (mais connaissant déjà la plume de l'auteur, je me doutais que j'allais une fois de plus être époustouflée par son style) et bouleversant.
Nous suivons l'histoire des tourments de Jacques Bauchot, le narrateur, de ses 10 ans dans les années 60, à l'âge adulte.
Nous plongeons ainsi au coeur d'une famille de la haute bourgeoisie versaillaise.
L'argent ne manque pas et l'adage selon lequel « l'argent ne fait pas le bonheur » est ici parfaitement illustré. Jacques, deuxième d'une fratrie de quatre, est admiratif d'un père banquier qui n'est jamais vraiment revenu des camps de concentration et brille par son absence. Jacques est totalement fou de sa mère, une femme sublime, envoûtante mais inaccessible, versatile, toxique, quelque part désoeuvrée et absente elle aussi à sa façon. Une mère qui leur inflige une discipline de fer (régime alimentaire sévère, eau froide pour se laver, miroir placé trop haut afin de ne pas perdre de temps à s'admirer,etc) et les traîne à l'église.
Jacques, enfant, ne trouve pas de réconfort auprès de ses frères, haïssant l'aîné qui le martyrise et le petit dernier qu'il jalouse. Il va grandir et se construire comme il peut, marqué par les problèmes de santé et refusant l'amour…

C'est un roman qu'on peut rattacher au roman familial dans la veine de ceux de Mauriac ou encore Bazin, un roman sombre (mais parfois très drôle), poignant, d'une grande profondeur, sur la filiation, l'héritage et la prédestination.
Le roman en lui-même a une histoire particulière que je vous laisse découvrir grâce à une postface de l'auteur qui achève parfaitement le récit.
Un roman sublime qui est un des romans de cette rentrée littéraire absolument incontournable pour moi.
Richard Morgiève est un écrivain français qui mérite d'être beaucoup plus lu et mis en lumière car son talent est exceptionnel, son écriture d'une qualité rare et singulière.
Immense coup de coeur.
Je ne sais plus quel magazine titré « un chef d'oeuvre d'autofiction qui mettra le lecteur à terre ». Je suis absolument d'accord (sauf avec le terme « autofiction », il s'agit d'une véritable oeuvre de fiction même si elle s'inspire de faits réels).
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A la première personne, Jacques Bauchot raconte son enfance dans la bourgeoisie versaillaise, entouré d'un père banquier très occupé, d'une mère « vipère » et de ses frères ennemis.

On plonge au coeur des années 60 puis de toute une vie, floue, s'égarant entre recherche d'identité et recherche d'amour.

Au grand théâtre des sentiments, Morgiève joue dans la catégorie des seigneurs avec un style époustouflant.
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Jacques, le narrateur, est le numéro 2 des enfants d'une famille de la haute bourgeoisie versaillaise des années 60. le père est banquier. La mère, fortement empreinte de religiosité, est une « mère au foyer », tâche qui, visiblement, ne la comble pas, bien au contraire. le père est plutôt absent, jusqu'à ce qu'il s'installe avec sa maîtresse et s'absente complètement.
C'est cette famille qui nous est contée là, une famille où les enfants sont aimés certes, mais mal aimés.
Jacques grandit, rompt avec la religion au grand scandale de sa mère, se coltine un frère aîné pas toujours marrant, prend soin de ses petits frères, et éprouve un amour fou pour sa mère, non servi en retour. Il vit tout cela dans une sorte de déprime permanente, longtemps aggravée par des problèmes de santé.
J'avoue, qu'appâté au début, je me suis vite lassé de la déprime du narrateur. Les mots "je" ou "j'" sont les mots les plus utilisés, le plus souvent en tête de phrase, et envahissent le récit. le monde extérieur n'existe pas, la société est invisible. "Le moi est haïssable" avait écrit Pascal. J'en suis venu à me dire qu'ici c'était approprié, malgré l'intérêt du style.
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
15 novembre 2023
Somptueux roman publié sous pseudonyme en 2015, "La fête des mères" valait bien une réédition en pleine lumière.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
05 octobre 2023
Fête des morts, "La Fête des mères" est une célébration frénétiquement vivante. Une graine plantée en nous, tel le haricot de l’ami de toujours.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Marianne_
25 septembre 2023
Richard Morgiève avait 7 ans quand sa mère a succombé à un cancer, 13 quand son père a choisi d’en finir. Cette désolation est devenue la matière éclatée et infinie de ses livres.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Après un grand silence qui m'a fait battre le cœur pour toute la vie, je me suis éveillé. J'ai touché mon visage, mon crâne, pour me rassurer. Vérifier si j'étais moi. J'étais perdu dans mon pyjama, perdu de partout. Comme si je venais d'essayer de photographier l'instant d'avant la création du monde. Je suis resté comme ça je ne sais combien de temps.
Je suis sorti de la chambre. Par la fenêtre, la clarté de la nuit éclairait l'escalier aux marches peintes en blanc, je n'ai plus bougé. Je ne voyais que le palier, le tapis bleu qui recouvrait en partie les marches, les appliques en bronze doré imitant des torchères, mon ombre sans trop d'ambition d'enfant. Je n'étais pas vieux, ça se lisait sur le mur. Je ne pouvais pas regagner mon lit, ça m'était interdit par une force inconnue. J'ai traversé le palier, découvert mon père, assis, plus bas. Je voyais ses épaules voûtées, sa nuque. Je l'ai rejoint et me suis assis à côté de lui, écrasé par un poids qui venait je ne sais d'où. Je me disais que je devais faire quelque chose pour lui, c'était capital.
Sinon nous irions en enfer. J'ai posé ma main sur sa cuisse, tout doucement pour qu'elle ne soit pas lourde, gênante. Je devais avoir dix ans. Je crois que c'était l'automne. Mon père s'est levé, il m'a tendu la main. C'était rare, j'étais heureux…
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Oui, j'étais enfermé et plus je vivais, plus je m'enfermais, de plus en plus seul, quasiment inutile à moi-même. Mes habitudes ne me plaisaient pas, n'étaient pas des béquilles, j'étais un être de néant. Je ne donnais pas le change, je vivais au sens le plus restrictif, comment j'en étais arrivé là ne me préoccupait plus. C'était comme ça, j'étais une conséquence, pas plus, pas moins.
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Je commençais à avoir un passé et il était triste. Ou me rendait triste, j’imaginais que les vieux messieurs, les vieilles dames devaient souffrir de tous ces souvenirs qui devaient les remplir, les gaver. Heureusement, il n’y avait pas que le passé pour ceux qui vivaient, le présent existait.
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J’avais imaginé que j’écrirais mon histoire… Je me trompais, mon histoire c’était impossible. On était toujours dans une autre histoire, écrite par d’autres. Une autre histoire qui annihilait la notre, qui nous captait, nous utilisait, puis nous laissait… Seuls, délaissés par les histoires et les êtres, tous seuls le long de la route.
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J'étais très mal à l'aise, aurais donné tous mes dollars pour ne pas être là. Vivre... Ce n'était pas facile. Pas si évident que ça. J'ai croisé le regard de la femme dans le rétroviseur intérieur, elle m'a envoyé un baiser, de ses lèvres réunies en cœur. Je me suis senti rougir, j'aurais eu envie de me blottir dans le giron d'une énorme maman poule dont j'aurais été le poussin. À la place, je me suis rencogné contre la capote, j'ai fermé les yeux. J'étais bien plus un enfant qu'un héros adolescent en fuite, sous la protection de mes paupières, j'ai retrouvé un peu de mère et de père, un peu de lait et de tabac, un peu de notre demeure ; et je me suis endormi.
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