AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330082284
64 pages
Actes Sud (04/10/2017)
3.14/5   7 notes
Résumé :
L'Afrique, encrage du poème, des réminiscences du temps fragile de l'enfance. Un temps retrouvé dans l'évocation des parfums, des odeurs de sucre et de peau, les odeurs du fleuve, celles de la boue. Entre le poème et la prose Nimrod ne choisit pas. Sa langue est une voie dérobée où marchent depuis trente ans ses «Gens de brume» aux lisières de l'aube.
Que lire après Gens de BrumeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En une cinquantaine de pages, et trois brèves parties, Nimrod nous fait pénétrer dans son passé plus ou moins proche, celui de l'enfance tchadienne tout d'abord, comme découverte de nombreuses sensations, notamment amoureuses, puis celui de la vie en France et de l'amour pour la Provence, dans laquelle il achètera un mas avec celle dont il divorcera peu de temps après.

Dans ces trois parties, contenant des poèmes en prose plus ou moins développés, c'est une poésie sensorielle qui se fait jour, principalement, et poésie sensorielle qui fusionne particulièrement bien avec l'atmosphère, le lieu, le quotidien, dans laquelle elle se produit, en des tranches de vie qui mêlent habilement prose et poésie, tant formellement, que thématiquement, ou encore stylistiquement.

Une découverte intéressante, qui me donne envie d'en découvrir davantage sur l'auteur : je suis en effet un peu trop restée sur ma faim quant à la longueur de l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          180
Un petit livre rapide à lire. L'auteur y évoque avec brio les odeurs, réminiscences de l'enfance et des amours passés mais jamais bien éloignés du présent. La mémoire est réveillée par les sens dans une poésie qui balayent les marques du temps. Une prose simple mais limpide. J'ai passé un très bon moment.
Commenter  J’apprécie          130
Gens de Brume est un petit livre de poésie en prose, où le poète Nimrod se remémore son enfance au Tchad, les premiers émois de son adolescence et son amour pour Déborah et la Provence.

Le recueil débute sur les rives du Chari et par un parfum d'arachide mélangée à du riz pour la bouillie quotidienne ; puis se distingue une fragrance bien particulière qui affole les sens du jeune narrateur, celle de la belle Odile...Changement de décor ensuite ; on rejoint une salle de classe où tous s'amusent des saillies de Brom, véritable Cyrano de Bergerac et manipulateur de la langue française qu'il maîtrise à merveille. le rideau retombe sur la Provence et la nostalgie du narrateur envers les paysages et la maison dans laquelle il a vécu avec son ancienne campagne.

Le rythme est calme, lent, auréolé d'odeurs et de souvenirs qui s'estompent ; le lyrisme de Nimrod est agréable, mais ne m'a pas transcendée ; cette ode à la nature et aux femmes est un peu trop classique, et le poète n'a pas réussi à mes yeux à se distinguer de ses prédécesseurs...Dommage !
Commenter  J’apprécie          50
« Tout instant de nos vies a son odeur. »
Nous avons tous notre madeleine de Proust.
La collection Essences publie des moments intimes d'auteurs autour des parfums qui ont guidé leur vie.

Enfant, sur les bords du fleuve Chari, au Tchad, Nimrod se souvient de la bouillie de riz à la pâte d'arachide que lui servait sa mère tandis que son père allait pêcher les harengs.
Des senteurs d'amande, de lait, de miel couvrent l'odeur de poisson qui suit à la trace les gens de brume.
A l'école, il découvre l'amour avec un parfum qu'Odile dépose sur son poignet et derrière l'oreille.
« Odile est une fée qui brûle du désir de m'emporter, mais je suis trop jeune pour répondre à sa prière. Je suis trop sot. Aussi se contente-t-elle de me parfumer. »
Il la retrouvera plus tard, jeune fille gracieuse à la féminité imposante lors d'un baptême collectif sur les bords de la Chari.

Avec Brom, un camarade de classe, « ce pongo, aux membres noueux que couronnait une tête de carnaval bordée d'oreilles de singe et un nez de toucan d'un noir charbonneux », il découvre le parfum exotique de Baudelaire et la littérature.

Récemment divorcé de Déborah, l'homme se retrouve seul dans leur maison de Provence.
« Déborah m'a fait don de quelque chose en ce pays. »

Tout n'est finalement qu'histoires d'amour. le ciel, la lumière, le sortilège des parfums entraînent le narrateur, au crépuscule de sa vie, à se remémorer ses plus belles rencontres.

« Des mots rayonnants, des mots de lumière, avec un rythme et une musique, voilà ce qu'est la poésie » disait Théophile Gauthier. Ce texte court et lumineux est un moment de poésie.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          31
J'en voulais plus ! Beaucoup plus! le style m'a plu, ce qui était esquissé également, mais j'aurais tellement aimé en savoir plus, sur son pays, sur son installation en France et sur toutes réflexions intérieures. Trop d'ellipses, après j'entends que c'est de la poésie en prose mais quand même...Je repars non rassasiée malgré la beauté des textes proposés.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Actualitte
13 août 2018
La langue de Nimrod est belle et classique. Souple et soyeuse, parfois teintée d’une douce ironie. Gens de brume est composé de trois mouvements : l’enfance et son jardin d’Eden, les troubles parfumés de l’adolescence, les saveurs cosmiques de l’adulte qui épouse les pays de Sauve ou de Sommières.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme Cyrano, il appartenait lui aussi à une minorité. Elle s’exhalait, tel un parfum de grand prix, pour ces lycéens qui à raison de cinq ou six heures par jour se trouvaient à l’abri de leurs langues maternelles, de leurs tribus, de leurs coutumes, pour vibrer aux délices d’une langue chère entre toutes : le français. Il explorait notre futur et, par là, nous enseignait les ressources de l’amour.
Commenter  J’apprécie          10
Contre toute attente, au moment de regagner la salle de classe, le parfum que je n’ai pas réussi à sentir me passe sous le nez dont la note de tête exhale le magnolia et la note de queue la citronnelle. C’est miraculeux ! Autour de la fontaine de l’école se déploie un beau et vieux magnolia dont les fleurs parfument la cour en sa saison. À ses pieds poussent nombre de bosquets de citronnelle. Comment a-t-on pu enfermer leurs extraits dans une mince fiole de verre ?
Commenter  J’apprécie          00
Odile est une fée qui brûle du désir de m’emporter, mais je suis trop jeune pour répondre à sa prière. Je suis trop sot. Aussi se contente-t-elle de me parfumer
Commenter  J’apprécie          10
Cette première amorce de discours sur le parfum accroît son importance en moi, qui le rend aussi insaisissable qu’une luciole dans les plis de la nuit.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : tchadVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus




{* *}