Si j'avais existé en 1991, j'aurais aimé rencontrer
Houellebecq à cette époque-là moi aussi. Informaticien pas passionné, il venait de commettre son premier essai sur
Lovecraft. Suivit ensuite le roman de « L'
Extension du domaine de la lutte », que quiconque sur cette terre se devrait de lire honnêtement. Mais en 1991, je passais seulement du statut de foetus à celui de nourrisson.
Dominique Noguez pallie mes lacunes d'existence en racontant sa rencontre avec Michel. Je ne pourrais pas dire assez comme il est bon de le retrouver sans les querelles médiatiques qui s'escriment à le raboter ces temps-ci.
De littérature houellebecquienne, nous en lirons peu causer là-dedans car c'est surtout de la vie mondaine de Michel que Dominique aime à bavarder. Très anecdotique mais il est plaisant de découvrir notre auteur s'efforçant à vivre au quotidien, lors de ses sorties en boîte foireuses, au restaurant à s'écorcher le bide, dans des émissions littéraires merdiques, consommant du Prozac avec enthousiasme puis laissant tomber cette molécule sans intérêt pour retourner aux petits verres de vin qui élargissent l'âme.
Les quelques rares études littéraires présentes dans ce livre ne sont pas mauvaises, surtout parce qu'elles nous permettent de retrouver les meilleurs passages des romans de
Houellebecq. En fait, on ferait mieux de lire
Houellebecq sans intermédiaire. Vous aviez pris la bonne résolution de cesser de lire des conneries pour l'année 2016 ? Chic, vous aurez le temps de vous taper toute la bibliographie de
Houellebecq en échange. Bien joué les gars.