AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0000DMQWG
Julliard (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
Editions Julliard - Collection Capricorne - 1958 - Traduit de l'américain par Madeleine Barrault.
A travers la vie du héros de ce roman, le grand puritain Joe Chapin, et de sa famille, c'est toute l'existence de l'aristocratie provinciale des Etats-Unis depuis une cinquantaine d'annéers que nous retrace ce célèbre romancier, le moderne Balzac américain.
Héritier d'une immense fortune, Chapin se sentait l'étoffe d'un président des Etats-Unis, mais son a... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après 10, rue FrederickVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
John O'Hara, en 1955, lors de la parution de Ten, North Frederick, a 50 ans, une carrière accomplie et des succès littéraires qu'il a obtenu dès ses premiers romans dans les années 30. Il est également un alcoolique typique des écrivains américains de sa génération (Fitzgerald, Hemingway, Caldwell, Faulkner, Jim Thompson, la liste est longue) et représentatif d'une ambiance plutôt dépressive de cette génération après-guerre.
Le roman qu'il livre en 1955 est à la fois un monument qui lui vaudra le National Book Award en 1956 et une somme-testament dans lequel il livre l'ampleur de son dégout pour le puritanisme et l'hypocrisie de la haute bourgeoisie WASP de Pennsylvanie (lui l'irlandais donc catholique donc exclu de cette bourgeoisie) et du rôle du couple dans cette société. Comparé de façon évidemment excessive par les critiques (américains ?) à Balzac, on trouve certainement dans le premier tiers du roman une façon rigoureuse de prendre le temps de détailler chaque personne de l'intrigue en prenant le temps de mettre clairement en valeur son rôle typique dans la société de Gibbsville – la ville imaginaire qui apparait déjà dans Samarra et qui est l'alter égo de Pittsville où est né l'auteur.

514 pages qui se lisent d'une traite ou en tous cas sans l'ombre d'une longueur. Passionnant de bout en bout avec, bien sur, le final assez systématique chez John O'Hara dans l'alcoolisme (symptome de dépression) et la mort, un final ici quasi autobiographique et prémonitoire.
Traduit en 1958 chez Julliard, jamais réédité. Quand on songe que From the Terrace (1958), le livre qu'O'Hara considérait comme sa «plus grande réussite en tant que romancier» n'a jamais été traduit en français (sauf erreur), on mesure l'étendue du poids des modes sur les éditeurs frileux. Quel dommage que les éditions Bernard Pascuito qui ont réédité plusieurs de ses livres et – on peut l'espérer – auraient poursuivi y compris avec des traductions inédites, aient fait faillite.
Commenter  J’apprécie          51
Ce roman est le plus beau de tous les "John o'Hara" parus en France.
Il y a les livres que l'on aime beaucoup, que l'on n'oublie pas, que l'on relit plusieurs fois, et 10 RUE FREDERICK est de ceux là.
Il y a les romans dans lesquels on n'entre pas tout à fait, mais je ne sortirai jamais de celui-ci, ou il restera toujours en moi.
Je le conseille vivement à ceux qui ont aimé "Rendez-vous à Samarra", car ce roman est pour moi très largement au-dessus et je mettrai 10 étoiles si je le pouvais.
Il n'a pas été réédité depuis 1958, et c'est très injuste et dommage. Il est donc difficile à trouver (sauf en VO).
Il a obtenu en 1956 le "National Book Award for fiction".
Et généralement, quand un roman est adapté au cinéma (avec Gary Cooper) c'est qu'il est bon. le film (que je n'ai malheureusement pas vu) "Ten North Frederick" a obtenu en 1958 le "Léopard d'Or" au festival international de Locarno.
En conclusion, c'est un roman magnifique, remarquable, passionnant, et l'on s'attache beaucoup à son principal personnage JOE CHAPIN, auquel la vie n'a pas beaucoup donné, malgré sa richesse. le livre commence par son enterrement, et se termine par sa mort, avec une courte deuxième partie de son "biographe" qui nous relate ses dernières années, malheureuses, après l'histoire de sa vie racontée dans les 492 pages précédentes.
A lire absolument.

Commenter  J’apprécie          44

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce n'est pas la même chose que de prétendre qu'un changement s'est produit du jour au lendemain, car il est peu de faits - si même il en existe - qui amènent un changement radical et immédiat dans la vie des êtres humains. Le changement est presque toujours comme une eau qui coule, rapidement ou lentement, mais même les événements les plus importants de la vie n'entraînent pas ce qu'on appelle des changements du jour au lendemain.
Seule, la mort même cause ce changement du jour au lendemain, mais alors, naturellement, il n'y a pas de lendemain.
S'il est stupide de dire que la vie d'un homme est finie tant qu'il y a encore en lui de la vie qui peut réagir devant la vie nouvelle (que cette vie nouvelle soit une drogue ou un nouvel amour partagé), il est également stupide de nier que dans la vie d'un homme vient le moment ou il ne réagit plus parce qu'il ne le veut plus ou qu'il ne le peut plus.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a toujours assez à faire tant que le coeur bat. Il n'y a jamais, jamais assez de temps pour tout faire. Même lorsqu'on n'a plus rien à faire qu'à se souvenir, c'est suffisant et on n'a pas le temps de tout se rappeler. Et la vie d'un homme est plus que personne ne peut se rappeler entièrement, simplement la vie d'un homme, aussi nous nous rappelons ce que nous pouvons, ce dont nous avons l'occasion de nous souvenir, dont le souvenir nous cause joie ou tristesse.
Il n'y a ici, dans la biographie de Joe Chapin, rien qui n'ait pu être vu ou entendu par ceux dont les voix étaient proches de la sienne.
Quoiqu'il ait pensé, quoiqu'il ait ressenti, cela a toujours été exprimé à quelqu'un d'autre, ou par le truchement de quelqu'un d'autre, et le lecteur peut juger lui-même de la véracité de ce qu'il a dit, ou n'a pas dit.
Et de même, dix ans après la mort de Joe Chapin, ceux qui ne gardaient plus ou moins bien son souvenir ne pouvaient plus s'appuyer que sur les faits réels ou apparents de son existence, et bien rarement sur ses pensées et ses désirs cachés.
Enfin, quelque part après sa mort, il fut placé dans le >Passé où seuls ses paroles et
ses actes connus peuvent être mis en balance avec celles et ceux qu'il n'a ni accomplis ni prononcés.
Et puis, quand vint le moment où il fut placé dans le Passé, il disparut de la vie de tout le reste d'entre nous, qui attendons notre tour.
Commenter  J’apprécie          00
La politique est un commerce : le commerce des échanges de services, et si quelqu'un est votre obligé pour un service si important qu'il sera toujours désireux de s'en acquitter, mais pour un service d'une nature si exceptionnelle qu'il ne peut être payé de retour, celui qui a rendu le service joue le rôle de dictateur aussi bien que de bienfaiteur.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : alcoolismeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (5) Voir plus




{* *}