Ce festin aux goûteuses saveurs autobiographiques est un ravissement.
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D'avril 2004 à novembre 2010, Oberlé adresse 65 lettres à Emilie. On y parle vraiment de tout et de n'importe quoi, mais avec quel talent !
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Emilie, recueil de chroniques publiées dans Lire, allie précision du verbe et subtilité du propos. Du grand art.
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De l'amour des livres
Ne vous éloignez jamais des livres, fillette, et si possible constituez-vous une bibliothèque. "Les livres sont des maîtres qui nous instruisent sans verges ni férules, sans cris ni colères. Si on les approche, on ne les trouve point endormis, si on les interroge, ils ne dissimulent point leurs idées. Si l'on se trompe, ils ne murmurent pas...O livres, qui possédez seuls la liberté, qui seuls en faites jouir les autres et qui affranchissez tous ceux qui vous ont voué un culte fidèle !" L'auteur de ces lignes, le savant bibliophile anglais Richard de Bury, a rédigé au XIVe siècle le premier traité de l'amour des livres. Dans son -Philobiblion- il célèbre cette passion avec des accents dignes de la harpe de Salomon chantant les grâces de sa bien-aimée: "Les livres sont au-dessus de tous les biens de la terre, au-dessus du roi, des vins et des femmes...
Mine profonde de Sagesse, puits d'eau vive, épis délicieux pleins de graine, urnes d'or remplies de miel, seins gonflés du lait de la vie, fleuve quadrifique du Paradis, où se repaît l'esprit humain, oliviers fertiles..." A-t-on jamais utilisé langage aussi quintessencié pour glorifier la bibliophilie ? (p. 50-51)
De l'amour des livres
Que votre maman vaque en paix, adorable Emilie, aujourd'hui je me bornerai à vous transmettre le virus des livres, une mission de moindre politesse pour un chroniqueur de magazine littéraire.
Bien que" professionnel du livre ancien", je me garderai de vous bonnir ici ce qu'on appelle -bibliophilie-, un terrain fleuri, certes, mais semé de ronces, qui depuis quelques années appartient plus à la Bourse qu'à la Curiosité. (p. 49)
Les livres sont des personnes, des personnes vivantes, éternellement jeunes. (...)Croyez-moi , Emilie, exactement comme vos amours de lycée, la passion des livres connaît des désirs, des jalousies, des surprises et des joies, les trahisons en moins. (p. 52)
De l'amour des livres
Les relations avec les livres sont charnelles. Comme les mortels, les volumes ont une tête, un dos, des nerfs, des coiffes et des charnières. Il faut savoir les toucher, les caresser, les respirer et aussi les astiquer régulièrement s'ils sont de peaux vêtus. Si besoin, je vous donnerai quelques leçons particulières. pour la recette du jour, le mille-feuilles s'impose. (p. 52)
De longtemps, je chéris les livres, les vins, les cigares, les chiens et les vauriens. Jamais je n'ai eu à me plaindre de ces préférences, car j'ai largement été payé de retour, ce qui n'eût peut-être pas été le cas si je m'étais passionnément adonné aux duchesses, minets, cigarettes, whiskies et petites sauterelles. Que votre maman vaque en paix, adorable Emilie, aujourd'hui je me bornerai à vous transmettre le virus des livres.
Dans « Je me souviens », Gérard Oberlé revient sur son premier émoi érotique devant la bouchère de son village d'enfance ou encore de sa fureur face à l'inspecteur d'académie qui a mis fin à sa carrière de professeur de latin. Il nous parle aussi de son amour des mots et des livres, de sa passion pour la littérature. Il replonge dans ses souvenirs pour nous raconter des anecdotes personnelles et culturelles.