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EAN : 9782070325078
608 pages
Gallimard (03/03/1989)
4.23/5   50 notes
Résumé :
Dans la vénérable série des journées qui ont fait la France, entre Giono, Edgar Faure et François Mitterand on trouve cet ouvrage remarquable de Zoé Oldenbourg. Elle y analyse la "croisade" contre les Cathares menée par l’Église défaillante dans un Languedoc étonnamment moderne.

Avec force détails elle montre le mécanisme qui amène la Papauté à déclencher une croisade violente et sanglante contre le pays du Languedoc, mené par le Comte de Toulouse et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le bûcher de Montségur/Zoé Oldenburg
Voici un ouvrage très complet non seulement sur le catharisme mais aussi sur l'état de l'Église au XIII é siècle en Languedoc et sur la croisade contre les Albigeois, l'Inquisition et enfin le célèbre siège de Monségur dernier bastion des Cathares.
Pour qui s'est rendu sur le site, l'évocation de cette tragédie dans ce livre prend une dimension moins abstraite. Au crépuscule d'une journée de juillet 2007, j'ai fait l'ascension de l'escarpement menant aux ruines du château (1207 mètres). Personne pour troubler l'enchantement : j'étais le dernier visiteur. L'ascension dura environ une demie heure et me laissa le temps de méditer tous les souvenirs de lecture sur cette terrible journée du 16 mars 1244. le jour déclinait et de gros nuages sombres poussés par un vent assez violent créaient une ambiance étrange. Au milieu de toutes ces pierres, je me remémorais la décision du pape Innocent III qui prêcha en 1209 la croisade contre la soi-disant hérésie cathare jusqu'à l'anéantissement.
Issu en partie de la doctrine de Mani, ainsi que de l'arianisme , du gnosticisme et du bogomilisme, le catharisme se développa à partir du XII é siècle.
En fait le catharisme d'une part déplorait les « magouilles » financières de l'Église catholique, et d'autre part refusait le dogme et se plaçait en marge de la droite ligne tracée par la Papauté lors des Conciles de Nicée ( en 325 et 787 ) et de Latran (1179). « Les dogmes catholiques qui choquaient le plus les Cathares étaient ceux de la Trinité et de l'Incarnation. Ce pendant, les Cathares ont toujours manifesté une telle dévotion à la personne du Christ qu'aucun catholique ne pouvait aller plus loin. »
L'ascétisme des « Parfaits » occitans et la ferveur des « croyants » de plus en plus nombreux aussi bien au sein des classes nanties que des masses populaires induisait un manque à gagner non négligeable (mariages, baptêmes, messes etc…) et était jalousé par l'Église.
En quelques lignes, voici un résumé de l'esprit cathare : « "De ces hommes qui jouissaient d'un si grand prestige, dont l'ascendant sur les âmes devait être énorme, aucun n'a cherché à se mettre en avant , à brandir la bannière de son Église contre une Église haïe de tous, à entraîner les foules vers quelque contre-croisade vengeresse. On ne peut qu'être surpris par la force d'âme de ces pacifiques entre les pacifiques, qui dans une tentation si terrible ont su rester fidèles à la pureté de leur vocation. Ce n'est certainement pas par peur ni par manque d'énergie qu'ils ont choisi de ne jouer dans le drame sanglant que fut la croisade d'autre rôle que celui de martyrs. Leur force, ils le savaient n'était pas de ce monde. Ennemis de la violence, ils ne pouvaient lutter qu'avec des armes spirituelles, bien différentes de celle de l'Église où le spirituel et le temporel étaient si intimement mêlés l'un à l'autre que les meilleurs ne parvenaient plus à les distinguer. La lutte était trop inégale, et à l'heure où un Arnaud-Amaury pouvait se prendre pour une force spirituelle et où Saint Dominique, abandonnant la bénédiction pour le bâton, se transformait en pourvoyeur de bûchers, l'Église cathare devenait dans le midi de le France la seule véritable Église ; et les « bons hommes », vénérés à l'égal de saints, pouvaient être assurés de la complicité de tout le pays languedocien. "

Un très beau livre d'histoire relatant avec clarté les hauts et les bas de l'Église en Occitanie jusqu'au drame final pour les Cathares qui survint après un siège de six mois.
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Sans prétendre à l'érudition ni à la rigueur sur le sujet d'un Michel Roquebert ou d'une Anne Brénon, Zoé Oldenbourg, romancière avant d'être historienne, exposait dans ce livre toute la partie documentaire qu'elle a utilisée dans ses deux fictions sur le thème des cathares : "Les cités charnelles" et "les brûlés".
L'ensemble est de très bonne facture, et je le dis avec d'autant plus d'émotion qu'il constitua jadis, un peu par hasard, mon premier contact documentaire sérieux et approfondi sur la tragédie albigeoise, et qu'il me donna envie d'en savoir plus, et même beaucoup plus.
À conseiller sans rougir pour les profanes, donc, aux côtés par exemple de Histoire des Cathares de Roquebert.
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Simplement une question:
Finalement, Dieu a-t-il reconnu les siens ?
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Ce livre à bien sûr un peu vieilli, mais il demeure un classique incontournable. Zoé Oldenbourg a consacré plusieurs romans au catharisme, mais elle nous offre ici une étude plus historique sur le sujet. le siège puis la chute de Montségur y sont remarquablement restitués.
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Bien écrit, édifiant et plein d'enseignement.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce n'est pas une critique. C'est plutôt pour confirmer ce que dit le résumé qui accompagne la présentation du livre. C'est tout à fait çà. J'ai vraiment lu ce livre avec beaucoup , beaucoup d'intérêt et je regrette de ne pas trouver les mots nécessaires pour attirer l'attention des lectrices et lecteurs pour qu'elles (ils) le lisent. Du moins celles et ceux que le passé intéresse, bien entendu.
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Quel que puisse être le sort réservé pour l'éternité à l'âme de Simon de Montfort, ceux qui admirent Napoléon, César, Alexandre et leurs semblables ne sauront, en toute justice, refuser leur admiration à ce grand soldat ; les autres sont libres de constater qu'il fut, somme toute, un être assez médiocre, choisi pour une besogne cruelle dont il s'est acquitté du mieux qu'il a pu. La responsabilité morale de ses actes lui incombe bien moins qu'à ceux qui avaient pouvoir de les bénir et de les absoudre au nom de Jésus-Christ.
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Videos de Zoé Oldenbourg (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zoé Oldenbourg
merci @Zoé de Tarlé pour le montage
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