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EAN : 9782072903694
384 pages
Gallimard (25/11/2021)
3.82/5   30 notes
Résumé :
Joël Raviv, agent des services secrets israéliens, décide de prendre sa retraite anticipée après la mort mystérieuse de sa femme Ivria (accident ? suicide ? meurtre ? )
Cet homme qui n'avait cessé de parcourir le monde - de Manille à Bangkok, de Genève à Helsinki - s'enferme dans le quartier résidentiel de la banlieue de Tel Aviv en compagnie de trois femmes: sa fille Netta, jeune adolescente épileptique, Lisa sa mère et Abigaïl sa belle-mère. Là, en congé de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique

Cette oeuvre d'Amos Oz au titre intriguant de 1989 est avant tout un chef-d'oeuvre littéraire d'introspection.

Le protagoniste principal, Joël Raviv, 47 ans et agent haut placé du service de renseignements de son pays (le Mossad ?) décide, à la mort de son épouse, Ivria Lublin, de prendre une pré-retraite et de s'occuper de leur fille Netta, une adolescente fragile de 16 ans et demi.

Ivria a été son grand et seul véritable amour, mais leur longue relation a connu des périodes troubles et délicates. Quoi de plus naturel qu'au moment de sa disparition brutale, il passe en revue toute une série de moments passés ensemble. Seulement, chez Joël ce récapitulatif prend rapidement l'allure d'une réflexion profonde sur le sens des choses et surtout le sens de la vie.

Une entreprise qui risque d'ennuyer relativement vite le lecteur, à cause du manque évident d'action et de considérations fatalement répétitives, à moins que de disposer de qualités littéraires et humaines d'un grand écrivain, comme justement Amos Oz.

Amos Klausner, de son nom de baptême, n'a pas choisi au hasard son pseudo Oz, qui signifie "force" en Hébreu.

Il en faut, je présume, pour avoir le courage de se lancer dans une introspection tellement sincère et honnête.
Probablement que le traumatisme qu'il a souffert quand sa mère dépressive s'est suicidée lorsqu'il n'avait que 12 ans, explique en partie cette capacité, comme dans son impressionnant roman "Une histoire d'amour et de ténèbres", son roman autobiographique de 2003, d'ailleurs.

Il faut aussi se rendre compte que l'existence de Joël, sans sa douce moitié et sans un boulot contraignant, n'est guère facile, d'autant plus qu'il partage son habitation avec sa belle-mère Avigaïl, sa propre mère Lisa et sa fille Netta, qui fait des crises d'épilepsie.

Et bien que sa mère et belle-mère sont des amies et toutes les 2 actives dans l'Association pour les enfants autistes et dans le "Comité d'accueil des nouveaux immigrants", il y a entre elles parfois des disputes que Joël essaie de calmer en proposant de faire appel à une compagnie de C.R.S. ou à l'O.N.U. Ce qui laisse supposer qu'il n'a pas (encore) perdu complètement son sens d'humour.

Pour s'occuper l'esprit, Joël se livre à toute une série d'activités domestiques et du jardinage. Ainsi, il fait la connaissance de ses voisins, un vieil homme d'origine roumaine et les Vermont frère et soeur, des Américains qui ont fui leur pays après un divorce. Avec Ann-Mary Vermont il a même une affaire sans lendemain.

Je vous laisse découvrir comment Joël Raviv réussit à récupérer finalement son ancien entrain et goût à la vie.

Si ce roman n'arrive peut-être pas tout à fait au niveau de son best-seller précité, "Une histoire d'amour et de ténèbres", fait est qu'il s'en rapproche, du point de vue richesse littéraire, indéniablement.
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À quoi tient le choix d'une
nouvelle lecture ?
Je venais de terminer la saga Blackwater (que j'ai lu d'une traite et adoré) et aucun autre livre de ma PAL ne me faisait envie... jusqu'à ce que "Connaître une femme" d'Amos Oz s'impose ! Quoi de mieux après une saga familiale qu'une autre histoire familiale bien bancale ?

Du moins, c'est ce que je pensais...

Parce qu'en fait, "Connaître une femme" c'est plutôt l'histoire d'un homme face au deuil de son épouse.

Le pitch est simple !
Joël, un agent des services secrets israéliens, est exfiltré d'urgence d'une mission suite à la mort accidentelle de son épouse Ivria.

On connaîtra uniquement la façon dont Ivria est morte mais jamais les circonstances exactes : suicide, meurtre, accident ? On ne le saura jamais et Joël non plus !

D'une façon générale, ce livre est plutôt l'histoire d'introspection d'un seul personnage.

Même si Joël est un espion, ça n'a rien à voir avec un livre de John le Carré. de même, la mort relativement mystérieuse d'Ivria ne donnera jamais lieu à une enquête.

Pour tout dire, j'ai franchement aimé ce livre et je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir terminé... mais j'en ressort avec l'impression de ne rien y avoir compris !

Pourtant, Joël a fait résonner en moi le manque d'émotion et le besoin de contrôle qui suivent un évènement traumatisant mais je ne suis pas certaine d'avoir saisi toute la portée de ce livre.

Il méritera donc une relecture un de ces jours !
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Joël est agent des services secrets israéliens. « À vrai dire, il se voyait comme un négociateur de marchandises abstraites. » (p. 47) Quand son épouse décède brutalement, il démissionne et déménage de Jérusalem à Tel-Aviv. Dans la grande maison qu'il partage avec sa fille Netta et les deux grands-mères de l'adolescente, il laisse passer les jours, se remémorant qui était Ivria. Hélas, il lui semble qu'elle lui échappe, que son souvenir même n'est pas fiable. Tout le monde s'étonne qu'il lâche prise et se laisse engloutir par la lenteur domestique de son quartier résidentiel, lui qui passait sans cesse d'aéroports en hôtels. Alors que son ancien patron le sollicite au sujet d'une ancienne affaire à Bangkok, Joël sait qu'il ne peut compter que sur son instinct. Ce dernier est-il toujours affuté ?

Qu'il est étrange de ne pas retrouver un auteur que l'on aime à la lecture d'un de ses anciens textes ! Joël n'a suscité aucune empathie chez moi, pas plus que sa fille, si distance et cassante. 200 pages, c'est long quand on ne s'attache à aucun personnage... Je continuerai à lire Amos Oz, car ses autres textes m'ont beaucoup touchée.
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En matière de choix de livres, je fais confiance au hasard. Je me rends dans une bouquinerie à 1 euro le livre et je fais le plein guidée par un titre ou un auteur, mais jamais par la quatrième de couverture. Cette fois c.est le nom d'Amos Oz qui m'a attirée ; j'avais adoré «  une histoire d'amour et de ténèbres » son livre qui l'a rendu célèbre en France en tout cas. Celui-ci a été écrit avant. C'est l'histoire d'un homme faisant partie du renseignement israelien qui décide après la mort de sa femme de se consacrer à sa famille et de prendre sa retraite pour s'occuper de sa famille. Cet arrêt le pousse à réfléchir à sa vie et analyse sa relation conjugale passée. Joel est un personnage curieux assez froid qui n'exteriorise pas ses sentiments et l'ecriture traduit tout à fait sa personnalité. Arrivera-t-il enfin à vivre sa vie «  naturellement » car rien n'est simple pour lui ?
L'écriture est sèche mais précise, tout comme le personnage. Mais j'avoue parfois ne pas avoir compris certaines choses comme la passion de cet homme pour une sculpture.
Un livre original et riche même si sa lecture n'est pas toujours reposante. On sent une tension incroyable.


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Amos Oz a-t-il un lien de parenté avec le magicien (d'Oz)? toujours est il que ce nom atypique a attiré mon regard, lorsque je longeai les allés de la bibliothèque. le titre aussi, peut être même, plus encore que le nom de l'auteur, avait particulièrement retenu mon attention. "une panthère dans la cave" évidement ce n'est pas de ce roman dont il est question ici, mais c'est celui, qui m'a fait découvrir Amos Oz. Dans "connaitre une femme" on retrouve, à mon sens, cette espèce de mélancolie pesante. L'écriture est très soignée et le cadre, le pays natal de l'auteur, est joliment dépeint. Les personnages sont attachants, mais surtout l'intrigue qui change de rythme à plusieurs reprise, se mérite. Je m'explique: ce roman, m'a donné envie, après l'un ou l'autre des chapitres, de finir la lecture en diagonale ou même de commencer un autre livre en parallèle, signe, s'il en est, de mon ennui. Pourtant, avec un peu de persévérance, quelques pages plus loin, l'histoire est relancé, grâce à un rebondissement inattendue ou un détail insignifiant du début du roman, qui m'a obligé à faire un retour en arrière des plus plaisant… Voilà donc un beau livre, dont j'ai apprécié la lecture, même si je ne suis pas sûr d'avoir compris toutes les subtilités de l'écriture, du message et de l'intrigue développé par l'auteur, mais au moins j'aurai passé un bon moment.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une nuit de parfaite ente, il lui demanda à voix basse: "Qui t'a appris ça ? Ton amant ?" Ivria s'esclaffa dans le noir et repondit : "Que ferais-tu si c'était vrai ? irais-tu l'abattre sans laisser d'indice ?" Joël répliqua : " Au contraire, il mériterait que je lui offre une bouteille de cognac et un bouquet de fleurs. Qui est cet heureux veinard ? "
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Il savait que les actes des hommes, tous les actes de tous les hommes, qu'ils soient motivés par la passion et l'ambition ou qu'ils ne visent qu'à tromper, mendier, accumuler, qu'ils soient faits de dérobades, de faux-fuyants, de méchanceté, de duplicité ou de générosité n'étaient en réalité que compétition et imposture, destinés à impressionner, à attirer l'attention, à inscrire dans la mémoire de la famille, de la société, de la nation ou de l'humanité, des mesquineries ou de pseudo-bontés calculées ou improvisées.
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Quand ses collègues de bureau lui parlaient du dernier bouquin de John Le Carré en le lui recommandant chaudement, il consentait à essayer de le lire. Le scénario lui paraissait contestable et loufoque ou, au contraire, simpliste et transparent. Après quelques dizaines de pages, il renonçait définitivement. Il voyait dans une nouvelle de Tchekhov ou de Balzac des énigmes qu’aucun roman policier ne recelait.
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L’été, la télévision diffusait quantité de séries policières, d’espionnage ou des histoires de services secrets. Joël s’endormait régulièrement au milieu pour ne se réveiller qu’au moment des informations de minuit … Il n’avait jamais trouvé le moindre intérêt à ce genre de films et n’avait guère eu le temps de se pencher sur la question. Ce qui valait aussi pour les romans du même style. Quand ses collègues du bureau lui parlaient du dernier bouquin de John Le Carré en le lui recommandant chaudement, il consentait à essayer de le lire. Le scénario lui paraissait contestable et loufoque ou, au contraire, simpliste et transparent. Après quelques dizaines de pages, il rebonçait définitivement. Il voyait dans une nouvelle de Tchékhov ou de Balzac des énigmes qu’aucun roman policier ne recelait.
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Dans mon vocabulaire, le mot «compromis» est synonyme de vie et son contraire n'est ni intégrité ni idéalisme, c'est fanatisme, mort. Défendre l'idée d'un compromis, ce n'est pas tendre la deuxième joue mais rencontrer l'autre à mi-chemin, faire des concessions, arrêter de tuer et de mourir. Vivre, en étant malheureux s'il le faut, mais vivre. Il y a deux manières de résoudre une tragédie, en l'occurrence le conflit israélo-palestinien. Soit on s'inscrit dans la tradition de Shakespeare et l'on se retrouve à la fin de la pièce avec une scène jonchée de cadavres et de fortes probabilités que la justice règne. Soit on préfère la manière Tchekhov: à la fin, tous les personnages sont amers, déçus, mélancoliques, mais vivants.
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Videos de Amos Oz (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amos Oz
1/10 Amos Oz : Ailleurs peut-être (France Culture - Adaptation radiophonique). Diffusion sur France Culture du 20 juin au 1er juillet 2016. Photographie : Arad. Amos Oz. 2004 © MICHA BAR AM / MAGNUM PHOTOS. La vie de tous les jours dans un kibboutz imaginaire des années 60, décrite par un des plus grands écrivains israéliens contemporains. Roman traduit de l’hébreu par Judith Kauffmann. Adaptation : Victoria Kaario. Réalisation : Jean-Matthieu Zahnd. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Ce feuilleton en dix épisodes est l’adaptation du premier roman d’Amos Oz, « Ailleurs peut-être », publié aux Éditions Gallimard. Amos Oz y dépeint la vie des membres d’un kibboutz imaginaire, celui de Metsoudat-Ram, dans les années soixante. Sur le fil d’une année, Ezra, Reouven, Bronka, Noga et les autres, s’aiment, se trompent, se quittent, font des enfants, légitimes ou pas. Et ces drames intimes qui jalonnent le récit n’entravent en rien la marche de la vie collective, rythmée tant par les célébrations communistes que par les rumeurs qui empoisonnent la vie des villageois. 1er épisode : Un village idyllique, Messieurs-dames 2ème épisode : Le charme de la banalité quotidienne 3ème épisode : Le Premier Mai 4ème épisode : Puissance du mal 5ème épisode : Deux femmes 6ème épisode : Soirées poétiques 7ème épisode : Un personnage diabolique 8ème épisode : Tu es à nous 9ème épisode : Idylle familiale 10ème épisode : Tableau final Avec : Violaine Schwartz, Quentin Baillot, Jean-Gabriel Nordmann, Evelyne Guimmara, Mohamed Rouabhi, Christine Culerier, Rebecca Stella, Nicolas Lê Quang et bien d’autres Bruitage : Sophie Bissantz Equipe de réalisation : Bernard Lagnel et Anil Bhosle Assistante de réalisation : Julie Gainet Source : France Culture
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