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EAN : 9782846821773
P.O.L. (04/01/2007)
4/5   39 notes
Résumé :
Adèle est conductrice de navette scolaire sur un plateau très isolé, en altitude. Elle transporte une dizaine d'enfants et d'adolescents, essentiellement des fratries, dont les histoires se mêlent à la sienne. Pendant les trajets, dans les intempéries, ses souvenirs, ses pensées, glissent sur les routes écartées, pendant que grands et petits parlent, se disputent, se taisent. Elle se souvient de son corps mal ajusté, de sa propre adolescence douloureuse. Adèle est u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cela faisait déjà quelque temps que j'avais le projet de découvrir l'oeuvre d'Emmanuelle Pagano : c'est chose faite avec, pour commencer, Les Adolescents troglodytes ; et je passerai certainement très vite à la Trilogie des rives (Lignes & Fils, Saufs riverains) tellement j'ai aimé ce roman.
En guise de quatrième de couv', une carte : des chiffres renvoyant à des altitudes, une tache bleue symbolisant un lac, certainement celui d'Issarlès en Ardèche, bleues aussi les eaux de la Loire et d'un ruisseau, le Tauron.
Pourquoi cette carte ? Certainement parce que le lien entre les hommes et l'espace est au centre du travail d'Emmanuelle Pagano.
Sur le plateau, en altitude, l'eau, la roche, la neige, le vent, la tourmente, les nuages, le brouillard, la pluie, les arbres rythment le quotidien des gens qui vivent dans ces paysages. Ils en jouissent autant qu'ils les subissent. Il existe comme un corps à corps entre eux et le monde, une espèce de combat journalier, quelque chose de physique, de violent souvent, surtout l'hiver, de doux parfois, l'été peut-être... Mais dans le livre Les Adolescents troglodytes, de l'été, il n'en est pas question puisque l'histoire commence le premier septembre (jour de rentrée scolaire !) et se termine mi-février. C'est donc une histoire d'hiver.
La narratrice s'appelle Adèle. Elle s'exprime au féminin lorsqu'elle évoque le moment présent ou au masculin pour parler du passé. Elle a changé de sexe, être un garçon ne lui convenait pas, elle se sentait femme. « Je me comprenais fille lentement, en creux du corps et des coups de mon petit grand frère. Davy Crockett c'était lui, et moi tout le reste : les arbres, les castors, la solitude, la tourbière léchée par la rivière. » Après l'opération, elle est revenue vivre au pays de son enfance, en haut, près de la ferme où elle avait vécu jeune avec son frère. Personne ne l'a reconnu(e), enfin presque.
La dizaine d'enfants qu'elle conduit à l'école tous les matins dans la navette scolaire n'imagine pas qu'elle a d'abord été un garçon et elle trouve que c'est bien comme ça, parce qu'évidemment, dans le pays, ça jaserait. C'est mieux de ne rien dire, de ne pas évoquer ce passé douloureux.
Son frère consolide les parois rocheuses au-dessus des routes à l'aide de filets, boulot risqué qui tient de l'alpinisme, du funambulisme et de l'acrobatie. Ce frère, elle ne le revoit plus. Il n'a jamais accepté d'avoir une grande soeur. « Mon frère, c'est un homme inverse, un homme figé en l'air, il monte et descend, bien encordé. Son corps se plaque dans les plis des roches pour travailler, il oublie, son visage est abrasé par les éléments, marqué comme les parois. Un homme tracé, mon frère, mais un homme sans mémoire, sans mémoire de moi depuis dix ans. »
Alors, tous les matins, elle s'accroche à son métier pour éviter de trop penser, elle regarde dans son rétro les gamins qu'elle dépose à l'école encore un peu endormis, cachés sous leur capuche, s'amuse de leurs mimiques, de leurs gestes, essaie de deviner leurs pensées, leurs peurs, interprète leurs silences. Ils vivent tous dans des fermes isolées, dans la montagne, loin de tout. Ils sont enfants de fermiers, de néo-ruraux, d'originaux. L'hiver, elle les ramasse dans la nuit et les relâche le soir dans une obscurité encore plus dense. Elle les connaît à force, et le regard qu'elle porte sur eux est plein d'amour, de tendresse, de compréhension : « Ils sont mon bruit, ma vie, mon mensonge.» Et leur douleur est la sienne: «  Les voir régulièrement, annuellement tristes, les soirs de rentrée me met mal à l'aise, je me sens comme en périphérie de moi-même. J'ai l'impression de les avoir conduits à côté de leurs attentes. » (Lire ces mots à quelques jours de la rentrée scolaire me touche particulièrement et me rend triste, moi aussi.)
Des enfants, elle n'en aura pas, alors, ils sont un peu les siens, elle en a la responsabilité.
Sur le chemin de l'école, matin et soir, l'oeil rivé sur l'état des routes, elle pense à sa propre vie quand elle habitait la ferme du fond, celle qui n'existe plus… Un espace de vie englouti : « La rivière n'existe plus, c'est un lac maintenant, artificiel, large et plat, calme et si vaste par-dessus notre ferme. Devenue fantôme humide, revenant à chaque vidange, tout abîmée, presque en ruine, notre maison, notre ferme, et dans le reflux l'étable, les chemins, et les ponts de la rivière. » Un lieu disparu, un pan de vie passé autour duquel elle tourne inlassablement sans vraiment pouvoir s'en détacher...
Les Adolescents troglodytes est un texte magnifique : les rapports humains, tout en non-dits, en silences, en paroles murmurées, quelques mots lourds de sens, lâchés un peu trop vite dans un pays de montagne où l'on parle peu, sont très justement décrits.
Et pourtant l'amour est là, baigné de souffrance, englué de peur, mais là, dans chaque geste, chaque regard. Regard de tendresse, d'amour, que l'on porte à l'autre, à la dérobée, malgré des différences que l'on finit par admettre parce que l'essentiel est ailleurs.
Et puis, il y a l'écriture d'Emmanuelle Pagano : mélange d'oralité et de poésie, de raccourcis géniaux, d'images fulgurantes et magiques, une écriture douce et crue, sensuelle et quasi organique parfois qui évoque de façon magnifique une nature à la fois sujet d'observation, de contemplation, d'appréhension mais aussi refuge bienveillant, une nature omniprésente, omnipotente, que l'on tente de lire, de déchiffrer pour savoir ce qu'elle nous prépare car là-haut, sur le plateau, sur les routes qui longent les gouffres noirs et profonds, on sait qu'elle peut réserver le meilleur comme le pire.
Enfin, mon propos serait incomplet si j'oubliais d'évoquer l'humour qui au détour d'une phrase surgit de façon inattendue, brisant momentanément une tension oppressante.
Un très beau texte à lire absolument !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce roman m'a fortement ému. Avec poésie, dans un langage vif, sans fioriture, presque oral, mais que l'on sent pourtant travaillé, Emmanuelle Pagano nous invite à découvrir deux paysages, comme deux reflets d'une même solitude : le paysage des hauts plateaux ardéchois et le paysage intérieur de sa narratrice, Adèle.

Adèle est conductrice de navette scolaire. Et dans les lieux que l'on traverse avec elle pour aller chercher les enfants et les adolescents qui vivent dans les fermes les plus reculées, on voit, on sent, on vit, ce qui se dissimule sous le mot "isolement". Il y a l'isolement géographique, bien sûr. Mais aussi l'isolement lié au comportement, aux moeurs, aux modes de vie, aux différences : les paysans qui s'accrochent à leurs terres sont isolés du reste du monde, des autres hommes qui vivent dans les villes ou dans des régions aux climats plus riants ; mais les nouveaux-venus qui quittent la ville ou viennent d'autres campagnes sont eux aussi isolés des gens qui habitent le plateau depuis longtemps. On les observe, ces étrangers qui s'installent, on les juge, on les classe, on les étiquette : néo-ruraux, écolos farfelus, sorcière. Ce dernier qualificatif est attribué à la mère de trois des enfants que véhicule Adèle. Parce qu'on ne la connait pas, cette mère célibataire. Parce qu'elle ne veut voir personne. Parce qu'elle a trois enfants de trois pères différents. Parce qu'elle lit beaucoup. Ou pour n'importe quelle autre raison.

Ce paysage, créateur d'isolement, Emmanuelle Pagano lui rend néanmoins hommage, dans ses tableaux de neige, de roche, de brume, d'eau, de feuillages, au travers d'une poésie lumineuse, directe, franche, sans lyrisme dissimulateur. Car elle ne cache pas qu'il est difficile à vivre, ce pays, elle ne cache pas la neige qui emprisonne, les fermes abandonnées ou noyées dans les lacs de barrage, elle ne cache pas le gris, le noir, la nuit, la distance. Mais elle l'aime tellement, cet endroit, qu'elle nous le fait aimer. On sent que les mots d'amour qu'elle donne à sa narratrice pour parler de son coin d'Ardèche, se sont ses propres mots à elle. Et elle illustre aussi cette évidence : aimer c'est aussi savoir dire ce qui déplait.

"La nature, c'est comme le reste, c'est pas plus beau ni plus pur qu'une ville, que les zones commerciales ou les zones industrielles, que les éoliennes hautes et arrogantes au-dessus des épicéas. Des fois même la nature elle est comme ça énervante et neurasthénique, à l'automne si moche et sale, boueuse et collante au printemps quand la neige poisse, arrogante avec le soleil intact de l'hiver, et ridicule si verte l'été. Pénible, ennuyeuse, comme tout le reste. Si pourtant le plateau me vient souvent autour de moi si beau, c'est juste parce que j'y vis. C'est bête, mais magnifique est l'endroit où on vit, ça dépend de comment on se lève, de comment on regarde au dehors, ça dépend de si on regarde." (P61)

Bon, j'arrête de citer, sinon je vais recopier tout le bouquin. Parce que les deux trois phrases qui suivent sont aussi très belles. Elles parlent de l'accord qui existe entre la nature et l'homme. Et même triste, la nature est plaisante, tant qu'elle s'accorde à notre tristesse. Allez, juste encore quelques mots pour mieux vous faire comprendre : "Que la pluie soit froide dans le cou, ça ne nous enlève pas l'envie de pleurer, mais ça nous rend la dépression presque belle." (P 61)

Mais passons au second paysage de ce roman, qui est, en fait, le sujet principal. Il s'agit du paysage intérieur d'Adèle. Adèle aime cette terre ardéchoise, cette terre rude à qui elle pardonne sa rudesse, parce qu'elle la connait. Et elle la connait depuis toujours, et elle connait toute l'histoire, toutes les légendes et tous les gens de cet endroit. Pourtant, même si Adèle connait tout le monde, personne ne connait Adèle. Personne ne sait qu'elle a vécu toute son enfance dans la "ferme du fond", une bâtisse désormais engloutie par un lac artificiel. Elle a été embauchée comme conductrice de navette sans que l'on sache d'où elle sortait. Elle venait de la ville. D'une ville où elle s'était installée en quittant la ferme du fond, à la fin de l'adolescence, au moment des études, au moment où elle était devenue Adèle. Parce qu'avant ça, quand elle vivait à la ferme du fond, elle n'était pas Adèle. On ne sait pas quel était son prénom, mais ce n'était évidemment pas Adèle : en ce temps-là, elle était un garçon.

Et c'est ce paysage intérieur qu'Emmanuele Pagano dépeind avec autant de poésie et de vérité que le paysage venteux et neigeux et ingrat du plateau. On passe 200 pages dans la peau d'une femme qui se souvient de son enfance dans un corps de garçon, d'une femme qui vit une vie de femme, est amoureuse, sensible, et aussi très maternelle avec tous ces enfants qu'elle transporte. Mais une femme qui vit dans la douleur de n'être une femme qu'au présent : elle n'a pas de passé (elle n'a pas eu de corps de petite fille et son corps d'enfant masculin n'existe plus ; tout comme la ferme de ses premières années, disparue sous la surface du lac et qui ne surgit, humide et en ruine, qu'aux périodes de vidange - belle métaphore) et elle n'a pas de futur, Adèle, en tout cas, elle ne peut pas envisager ce futur de femme dont elle rêve, un futur avec un homme à qui elle pourrait tout dire (parce que, pour l'instant, personne ne connait le secret de sa "transformation") et un futur dans lequel elle pourrait porter un enfant. Et c'est sans doute pour cela qu'elle appelle la cargaison de frimousses qu'elle transbahute vers l'école : "Mes gamins", avec affection et un pincement au coeur. Des gamins qu'elle conduit depuis des années à travers le plateau et qu'elle voit devenir, peu à peu, des adolescents, c'est-à-dire des garçons qui deviennent hommes et des filles qui deviennent femmes, naturellement.

Alors voilà pourquoi j'ai été ému par ce livre. Pas à cause du sujet, mais à cause de la façon dont il est abordé : avec poésie, comme je l'ai dit, et aussi avec une douceur, une sensibilité, une vérité, une tendresse pour les personnages qui sont vraiment splendides, prenantes, communicatives.

Pour comprendre, bien sûr, il faut lire "les Adolescents troglodytes". Mais je voudrais juste encore parler de deux points. le premier, c'est le moyen qu'utilise l'auteur pour nous aider à nous glisser dans la peau de sa narratrice. On vit ainsi avec Adèle la solitude dans laquelle elle s'enferme autour de son secret. Et on mesure avec elle combien était indestructible sa certitude d'être née fille dans un corps de garçon. Pour réussir cela, Emmanuelle Pagano s'appuie sur de nombreuses réflexions qu'elle souffle à Adèle, mais elle utilise aussi très subtilement les accords de genre.

Il y a les phrases d'Adèle qui se souvient de son enfance. Elle dit donc, "quand j'étais petit". Rien de plus logique.

Il y a aussi les phrases d'Adèle qui se souvient de sa phase de "mutation" : avant d'être opéré, l'adolescent qui deviendra Adèle a déjà commencé à transformer son corps, par des traitements hormonaux. Et il a déjà des relations avec des hommes. Ces souvenirs sont présentés sans fausse pudeur, mais sans exhibition inutile. le plus important est le malaise de ce garçon devenant femme, un malaise irrépréssible, malgré la tendresse de son partenaire, qui se veut rassurant. Et Adèle formule donc ses souvenirs ainsi : "Je me sentais cogné, brutalisée. Je me sentais à la fois esseulé et soumise à une impudique proximité." (P69)

On sent dans cette alternance d'adjectifs au masculin et au féminin l'état d'esprit de la narratrice. Cela démontre le fait que, même s'il semble oral, naturel, le texte est très travaillé, comme je l'ai dit au départ. Ce n'est pas si simple, comme idée, de vouloir donner une impression de masculinité et de féminité mêlées (en attendant que l'une prenne le pas sur l'autre). Et la réalisation de cette idée, sa concrétisation dans le texte, n'est pas non plus des plus faciles. Jouer sur les accords était la solution (une fois que c'est fait, ça semble évident), mais il fallait y arriver, il fallait choisir quels mots mettre au féminin, quels autres mettre au masculin. Et le choix n'est pas anodin.

Une autre illustration de l'importance du genre des mots (mais c'est de toute façon le sujet du roman, le genre et ce qui peut se cacher derrière : sexualité et identité) c'est une phrase du frère d'Adèle, Axel. Il a toujours refusé d'accepter cette "transformation". Il n'a jamais appelé son "ex-frère" par son prénom de fille. Et pourtant, à un moment donné, il remplit Adèle de joie, en la traitant de "conne". C'est la première fois qu'il l'insulte au féminin.

Le deuxième et dernier point, c'est la construction de l'intrigue, qui prend vraiment et s'élabore au fil des pages, des évocations, des souvenirs, des rencontres. Cette intrigue s'appuie sur divers secrets, mais aussi sur les relations entre les protagonistes. Comment vont-elles évoluer ? Et comment Adèle elle-même va-t-elle pouvoir évoluer en portant le poids de son secret, le poids du regard que les autres portent ou risquent de porter sur elle ?

Pour terminer, je dirai que ce roman m'a semblé être un appel à chaque lecteur pour qu'il pense à sa propre solitude, à sa propre différence. Car nous sommes tous différents, en fin de compte. Ce qui veut dire : capables de s'enrichir les uns les autres.
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Étranges accords des participes et adjectifs, peu compréhensibles au début de ce «roman» puisqu'alternent le féminin et le masculin, attachés à la même personne, la narratrice dont le travail est de conduire une navette de ramassage scolaire en Ardèche, pays de neige et de vent somptueusement évoqué. Peu à peu, le lecteur va comprendre que ce je «épicène», aujourd'hui femme, est né homme et qu'il parle de son enfance au masculin, puis de son âge adulte au féminin, parfois, souvent, dans la même phrase — mais je crois que jamais Emmanuelle Pagano n'utilise le terme de «transsexuel».
Sont encore évoqués ses rapports difficiles avec son petit frère Ludion, dont elle a, un temps, juste après son opération (elle, le petit frère est donc devenu soeur), partagé un appartement, rapports difficiles encore avec son entourage (un garçon est parti, une fille est revenue ; «J'étais un garçon, et je suis devenue une femme d'ici», mais elle fera ce qu'elle peut «pour que les bouches se fatiguent»). L'attachement de la conductrice aux élèves, enfants et adolescents qu'elle transporte, et qu'elle sait rendre si touchants, si proches, son investissement humain dans ce « travail » est empreint d'une belle émotion, lourd d'interrogations souvent : «J'ai l'impression de les avoir conduits à côté de leurs attentes».
Dans ce roman, on appréciera de superbes descriptions d'un paysage parfaitement connu et ressenti, au travers d'une écriture qui pratique le grand écart entre un style classique riche de mots savants, étonnants, inattendus, inventifs, et l'expression orale qui est la nôtre aujourd'hui. Délicat et cru, ce roman saute habilement du rire aux larmes.
On retiendra encore de ce livre un hymne à la campagne, à la vie à la campagne dont l'auteur possède une intelligence parfaite.
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Beaucoup de routes escarpées et dangereuses, on attache sa ceinture et on regarde le paysage d'une superbe blancheur. J'ai eu la sensation d'être dans le grand huit avec des jumelles et voir les ados de loin, et que me suis fait une peur bleue dans la descente. Les ados et la musique classique, quel ambiance, c'est très relaxant ! (page 152) ; j'ai trouvé les vaches bleues... et les prénoms qui se ressemble Marie et Marine, Julien et Joël, Adèle et Axel, et un prénom que je découvre "Nielle". J'ai trouvé le livre superbement blanc, comme la couverture du livre en n'oubliant pas la dame blanche, les fantômes et la neige que du blanc.... Lien entre le frère, La femme et la nature. Roman de terroir. Les ados d'aujourd'hui. La météo joue un rôle importante.
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J'ai lu également ce livre avant de le donner à un ami et avec sa bénédiction...

Il ne m'a pas passionné. Je m'attendais par moment que le car soit accidenté. J'avais lu un roman plus palpitant dont le titre m'échappe où la conductrice a un grave accident avec un car de ramassage scolaire aux USA .

L'écrivain décrit  la vie routinière d'un chauffeur de car avec les désagréments des routes enneigées, verglacées, voilées par le brouillard.

Mais finalement elle nous dévoile la vie et les tourments  d'un transsexuelle qui craint que sa véritable identité soit découverte.

Se lit vite et s'oublie. (pour moi )
Mireine
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La nature c’est comme le reste, c’est pas plus beau ni plus pur qu’une ville, que les zones commerciales ou les zones industrielles, que les éoliennes hautes et arrogantes au-dessus des épicéas. Des fois même la nature elle est comme ça énervante et neurasthénique, à l’automne si moche et sale, boueuse et collante au printemps quand la neige poisse, arrogante avec le soleil intact de l’hiver, et ridicule si verte l’été. Pénible, ennuyeuse, comme tout le reste. Si pourtant le plateau me vient souvent autour de moi si beau, c’est juste parce que j’y vis. C’est bête, mais magnifique est l’endroit où on vit, ça dépend de comment on se lève, comment on regarde au-dehors, ça dépend de si on regarde. Il y a des jours, des matins ou des nuits, où le temps dans le paysage, où l’air dans les arbres est exactement, presque trivialement, en accord avec le temps dans notre corps, l’air dans notre humeur, on est maussade et dehors aussi, l’humidité se palpe de partout, de nous jusqu’aussi loin là-bas, où ne voient pas nos yeux, puisque le crachin nous interdit de voir. Il nous surprend jusque dans la cuisine, et on s’y attendait tellement. Que la pluie soit froide dans le cou ça ne nous enlève pas l’envie de pleurer, mais ça nous rend la dépression presque belle.
Hier étrangement c’était un soleil large qui se plaçait en transparence sur mes larmes, et ça marchait pareil. Mes larmes étaient claires, lumineuses. Doubler notre air du climat des choses ça nous soulage partout, du moment que partout c’est là où on vit. [...]
Aujourd’hui la buée je pense pas qu’elle soit froide, ni chaude, sur la joue de Nadège, je sais aussi qu’à son âge c’est parfois le contraire, nulle part c’est là où on vit. Nulle part à cause de cette difficulté de l’adolescence d’être si soudainement et violemment sexuée. Mais je ne sais pas si c’est plus facile pour elle. Oui je crois que ça doit être plus facile, quand on a un sexe à peu près cohérent.
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Les ados, en un seul été, elles se retournent, elles ne deviennent pas adultes, elles ne quittent pas l’enfance non plus, mais elles se retournent, étrangement, dans un âge impossible.
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La mémoire, il faut la laver et la remplir tous les jours.
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Emmanuelle Salasc - Ni de lait ni de laine - éditions P.O.L Où Emmanuelle Salasc - qui s'est appelée Emmanuelle Pagano - tente de dire de quoi et comment est composé son recueil de nouvelles "Ni de lait ni de laine" et où il est notamment question de l'écriture de textes courts, du je et du nous, du il et du elle, de familles dysfonctionnelles et d'autobiographie, d'identification aux personnages et de non fiction, de la parution en "formatpoche de '"Nouons nous", -et où Emmanuelle Salasc lit la nouvelle "A trottinette"-, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "Ni de lait ni de laine", à Paris le 17 avril 2024
"La famille, tout le monde en a une, même ceux qui n'en ont pas, même ceux qui en ont plusieurs. La famille, c'est l'endroit au monde où on est le plus aimé, le plus haï, le plus protégé, le plus violenté, le plus soutenu, le plus abandonné, le plus nié, le plus encouragé, le plus cajolé, le plus admiré, le plus dénigré, le plus compris, le plus incompris. La famille est un superlatif. On y est seul, on y est nombreux."
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