Avec
Les marchands de gloire, paru en 1925,
Marcel Pagnol livre une pièce de théâtre satirique et traite, à sa façon, de l'honneur des hommes morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale.
Edouard Bachelet est un modeste fonctionnaire à la Préfecture. Rien de particulier chez cet homme si ce n'est qu'il a dans sa famille comme une sorte de trésor : un enfant mort pour la Patrie lors de la Première Guerre mondiale. Un enfant mort en héros au champ d'honneur, c'est l'assurance du rejaillissement de cette gloire sur le reste de sa famille, et sur son père qui va ainsi pouvoir considérer autrement sa carrière. C'est assez cynique en effet, mais voilà, il organise le rapatriement du corps et l'enterrement en grande pompe à grands renforts de drapeaux et de chants patriotiques. Il faut marquer le coup, le sacrifice de son fils le vaut bien, sa carrière à lui aussi.
Mais voilà, ce qui devait arriver arriva : ledit fils n'est pas mort, il était blessé et amnésique, soigné en attendant de pouvoir rentrer. le voilà donc en chair et en os, chez lui, auprès de son père qui le pensait mort et de sa fiancée qui en a épousé un autre. Seule une amie d'enfance qui a toujours été amoureuse de lui et sa mère sont heureuses de le revoir…en vie. C'est un comble.
Cette pièce est cocasse, grinçante et peut être un tantinet amorale. Malgré tout, c'est drôle (rire jaune bien souvent) et c'est surtout révélateur d'une époque qui se cherchait des héros après des années d'horreur.