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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782355840449
370 pages
Sonatine (04/11/2010)
3.4/5   89 notes
Résumé :
Joel Deveraux est à l'orée d'une brillante carrière dans un cabinet réputé d'avocats d'affaires new-yorkais. Mais celle-ci est brisée net par une sinistre histoire de drogue, et Joel se retrouve du jour au lendemain avocat commis d'office dans de minables affaires de délinquance. Lui qui ne fréquentait que les hautes sphères de la société se retrouve ainsi dans les rouages les plus misérables du système juridique, parmi les pauvres et les déshérités. Vient enfin le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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"Élu meilleur thriller de l'année par le Washington Post" annonce Pocket en couverture. Méfiance donc du lecteur averti, toujours circonspect face aux artifices marketing des éditeurs, mauvaises expériences passées oblige.

Eh bien en l'occurence j'avais tort. Car Verdict est un excellent thriller juridique, où flics, détectives et autres privés en mal de rédemption laissent ici la vedette à deux avocats, Myra et Joël, exerçant leur profession dans l'ingrat segment des commis d'office. L'une par vocation, parce qu'il faut bien démarrer par quelque chose avant d'évoluer ; l'autre, ancien avocat d'affaire virtuose, à la suite d'une déchéance professionnelle et personnelle sur fond d'héroïne.

L'affaire qui les réunit semble simple, trop simple pour les défenseurs persuadés de l'innocence de leur client, accusé de meurtre dans le quartier new-yorkais des dealers, les Gardens. Ils vont alors chercher et chercher encore une troisième voie. Et la trouver. Vraiment ?

Justin Peacock a "construit" son livre méthodiquement, classiquement : au début, il pose le décor et ses personnages. C'est nécessaire, mais pas vraiment enthousiasmant. Il faut tenir... Puis vient le moment de l'enquête : pas de rebondissements à chaque chapitre : on n'est pas dans un page turner mais peu à peu, la réflexion s"installe, les questions affleurent, les personnages prennent du corps et de l'intérêt.

Et enfin, vient le procès. Et ses suites. Et c'est là que le livre prend tout son intérêt : pas de coup de théâtre ni de révélation magistrale, mais une puissance et une profondeur de réflexion qui s'installe peu à peu, laissant à la fin le lecteur confronté à sa propre perception et à son jugement. Pas facile.

J'ai beaucoup apprécié le rythme de ce thriller et sa montée en puissance au fil des pages. C'est un livre efficace, qui ne cède à aucun des - faciles - artifices classiques du genre dont tant d'auteurs de polars/thrillers raffolent.

Demain, j'achète le suivant, Au-dessus des lois.
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Je suis très amateur de polars juridiques. Je ne connaissais pas cet auteur, il avait bonne presse chez les babelionautes, j'ai donc fait connaissance avec son écriture et bien m'en a pris.
C'est un premier roman, certes il faut bien commencer, mais certains commencent mieux que d'autres et c'est le cas, ici, pour Justin Peacock. Ce dernier, avocat de formation, connaît forcément la chanson. Un noir accusé d'avoir tué un blanc et blessé un autre noir, tel est le thème du bouquin. L'avocate principale déléguée sur cette affaire est Myra, Joël, notre héros, le scripteur lui est adjoint. Il plaidera, à un moment, de façon stratégique, Myra restant maître du dossier. Peacock place son intrigue chez les dealers, drogués, petits chefs de gangs et affidés. Il n'y a pas vraiment de nouveauté, il s'agit d'une affaire classique dans ce genre, rivalité, argent dû, retard à payer, embrouilles, femmes et, forcément, bagarre amenant au dérapage.
Joël a un passé qui l'a amené d'un cabinet réputé à un cabinet nettement moins huppé aux affaires de commis d'office.
Commis d'office ou non, ce qui compte c'est le résultat, le verdict. Aussi, classiquement la construction est basée sur le procès, pièce maitresse du roman : présentation, enquête, procès et verdict, dénouement.
Le début est un peu lent, l'intrigue monte en puissance, alors, page après page pour prendre le lecteur et ne plus le lâcher, le ficelant de fait à son fauteuil, jusqu'au dénouement que, personnellement, je ne voyais pas venir.
C'est de la belle ouvrage! Les personnages jouent habilement le rôle qu'ils se sont vus confier par l'auteur, les dialogues claquent et sont vifs quand il le faut, le langage des rues, tel qu'il doit être parlé là-bas, quant-au procès, les échanges procureur/avocats de la défense, les interrogatoires et contre interrogatoires un régal. Bref pourquoi s'en priver?
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Verdict a été le premier roman de Justin Peacock, publié en France. Cet auteur est juriste de métier et a longtemps exercé son activité aux côtés d'un juge fédéral. Dès les premières lignes, son vécu professionnel transparait et cette sensation nous accompagne tout le long de notre lecture. Pour la première fois, je découvrais une affaire présentée exclusivement sous l'angle judicaire. le coupable et son mobile sont donnés d'emblée. Seul le verdict reste en suspens et constitue, ainsi, l'unique énigme du roman. A travers ce sujet, l'auteur nous laisse à penser, avec effroi, que même si, en amont, l'enquête policière est menée avec exemplarité, les plaidoiries des avocats pèseront, d'avantage dans la balance, au moment de décider du sort du prévenu. Il décortique le système judiciaire américain et nous détaille à l'envi comment un avocat peut jouer des objections, en quoi les apartés entre les juristes pourront influencer sur les décisions ou comment ériger une stratégie de défense à partir d'ajournements.

Les premiers chapitres ne sont pas très attrayants, le contexte est lent à se mettre en place. A partir du traitement de l'affaire du meurtre, l'auteur parvient à casser la monotonie ambiante. de nombreux dialogues permettent de supporter les descriptions exhaustives et parfois un peu techniques qu'il fait des procédures engagées. Cependant avec du recul, je dois reconnaître que l'auteur a réussi à me tenir en haleine rien qu'avec l'incertitude du verdict final à venir. Ainsi malgré certaines longueurs, j'ai lu avec une relative avidité ce roman, qui par endroits me semblait plus proche d'un documentaire que d'une fiction. Choisir l'avocat de la défense pour en faire le narrateur permet d'avoir un point de vue original et lui confère une place particulière mais pas inintéressante dans le genre.
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Depuis que j'ai découvert Gianrico Carofiglio et ses romans judiciaires j'ai régulièrement des bouffées d'envie de lire des histoires se déroulant dans un tribunal. J'ai bien lu un ou deux Grisham il y a bien longtemps sans être vraiment séduit . Aussi quand un nouveau nom apparaît, j'essaie de le lire. Pour voir.

Et là, c'est quand même assez bien fait. Parce qu'avec cette histoire d'avocat déchu, contraint de devenir avocat d'office après une sordide histoire de drogue qui a coûté la vie à une de ses collègues avec qui il entretenait une relation, Justin Peacock dresse un portrait assez crédible de la justice américaine dans son mode de fonctionnement. J'ai hésité à dire réaliste, mais je ne suis pas spécialiste, alors...

En tout cas l'opposition très marquée qu'il dresse entre un avocat commis d'office et de cabinet est assez intéressante. L'argent et l'ambition sont bien sûr au centre de celle-ci et Justin Peacock ne manque pas de souligner que le travail, lui reste identique. Qu'il ne s'envisage pas uniquement en terme de carriérisme. (Un petit retour sur le Coupable idéal de Jean-Xavier de Lestrade pour illustrer ceci ne peut d'ailleurs pas faire de mal). Mais l'auteur ne s'arrête pas non plus à cette seule vision. Il revient aussi à plusieurs reprises sur la notion de vérité, précisant que celle-ci n'est pas forcément capitale dans l'instruction d'un dossier, l'objectif étant parfois de lui substituer une version convaincante à même d'innocenter un prévenu. Avec ce que cela implique de problème de conscience.

Verdict se lit avec un plaisir certain, on y trouve son comptant d'objections rejetées ou retenues, les apartés avec le juge, les ajournements... des éléments attendus, connus, et qui ont l'avantage d'être mis en scène autour d'un narrateur avocat, dont les préoccupations, qu'elles soient d'ordre professionnelles ou personnelles, toutes empreintes de doutes et d'une certaine forme de fragilité, ne laissent jamais indifférent ni insensible.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Aussi intense que La Défense Lincoln de Connelly, aussi manipulateur qu'un John Grisham, l'univers de Justin Peacock est une découverte incontournable pour tous les amoureux du thriller juridique !

En effet, si on retrouve assez souvent des médecins légistes ou des policiers comme personnages principaux dans les thrillers, il est rare d'y trouver des avocats et pas n'importe lesquels : les avocats d'affaires qui vont devoir -malgré eux- débarquer dans le monde pénal... du fait de mes études j'adore véritablement cette catégorie très spécifique du polar car toutes les références subtiles permettent une mise en perspective très intéressante de la fiction.

Ainsi l'auteur se permet d'une part de forger une enquête extrêmement minutieuse, bien ficelée et d'autre part de faire la critique d'un monde corrompu jusqu'à la moelle, un monde que personne ne pourrait soupçonner l'existence et qui portant dirige dans l'ombre notre monde : celui des affaires...

Verdict est un premier roman d'une extrême maitrise, d'un suspens intense et d'une grande intelligence. Justin Peacock donne ses lettres de noblesse au genre avec un personnage central qui va évoluer dans un univers qui lui est parfaitement inconnu. On sent vraiment que l'auteur connait son droit, il sait de quoi il parle et cela donne une véritable sincérité et réalité à ce roman.

[Au dessus des lois -son deuxième livre- est du même niveau : une histoire très bien agencée, avec une écriture encore plus fluide et solide pour permettre au lecteur de se plonger corps et âme dans une affaire qui ne le laissera pas indemne. Encore une fois le personnage central et les protagonistes secondaires sont approfondis tant dans l'intrigue principale que du point de vue de leur vie personnelle. de surcroit pas d'hémoglobine en surcharge, il s'agit bien d'un mystère à élucider, d'un piège à éviter, d'un mécanisme financier à broyer...]

En définitive si vous aimez les polars : offrez-vous les deux Justin Peacock pour Noël : c'est une de mes meilleures découvertes de l'année !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
 “Parfois, à te regarder boire des cosmos, je me dis que c’est encore ce qu’il y a de plus féminin, chez toi.
 Possible. C’est ce qui a fait fuir mon dernier mec. Pas les cosmos, le fait que je ne me voyais pas déménager en banlieue et pondre une nichée de petits braillards. Nous étions ensemble depuis plus d’un an quand j’ai compris qu’il percevait mon métier comme une sorte de passage dans ma vie.
 Il n’avait pas l’air de très bien te connaître
 Je pense qu’il n’avait tout simplement pas assez d’imagination pour entrevoir les composantes de ma personnalité qui lui échappaient.”
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Pour la première fois, je voyais Chris clairement pour ce qu'il était : un individu qui n'était pas différent de moi, à ceci près que, chez lui, la chance avait tournée, encore plus que chez moi. Il était ce à quoi j'avais échappé de justesse. L'aversion primaire qu'il m'inspirait avait toujours eu ses origines dans nos similitudes, évidemment, mais à cet instant je compris que mon dédain était une forme de haine de soi, une manière de me juger pour des défauts identiques.
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Mais cela risque aussi d'impliquer une déposition devant la cour contre vos dealers, ce qui ne va pas sans inconvénient.

- Ils me tueraient ? glapit-il avec une ébauche de rire nerveux.

- C'est un exemple d'inconvénient, répondis-je. Je ne peux pas vous promettre qu'ils ne l'envisageront pas.
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A mon avis tout ce qu'on raconte dans la profession (d'avocat) sur la responsabilisation des clients, la nécessité de leur laisser l'impression d'être aux commandes, cela revient à organiser une opération porte ouverte à la grande kermesse de la foutaise... Si ils comprenaient d'entrée de jeu que j'étais seul aux manettes, cela épargnerait quelques pertes de temps et autres menues contrariétés à tout le monde
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Quand un prévenu se présente à la barre des témoins, aucun jury ne voit jamais le brave type en lui. Ils voient un bonhomme que l'on a catalogué comme tueur.
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