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EAN : SIE318436_139
Arnoldo Mondadori Ed. (01/01/1900)
3.63/5   101 notes
Résumé :
Les Peruzzi: dix-sept frères et soeurs, une tribu. Des paysans sans terre, tendance marxiste, à la tête dure et au sang chaud. Parce qu’un certain Benito Mussolini est un ami de la famille, ils abandonnent le rouge pour le noir. En 1932, avec trente mille autres affamés, ils émigrent dans les marais Pontins, au sud de Rome, où démarre le chantier le plus spectaculaire de la dictature. Huit ans sont nécessaires pour creuser un gigantesque canal, assécher sept cents k... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 101 notes
Et si on jouait à Duce a dit ? Allez, elle peut être sympa cette petite variante transalpine de Jacques a dit.
En même temps, mon niveau en Rital s'étant limité à la coupe du monde 2006 où le seul et unique principe acquis était de s'effondrer lamentablement lorsqu'un joueur adverse te frôlait à plus où moins 3 m, plutôt limité le niveau en définitive...

Par contre, je connais une famille de paysans, tendance bornée au sang chaud, qui toute sa vie durant appliquera consciencieusement les préceptes de son leader charismatique à la lettre, les Peruzzi.
Véritable tribu sans terres que ces parents et leurs 17 rejetons, ils finiront par émigrer dans les marais Pontins dans l'optique de les assécher puis de les creuser afin de donner naissance au Canal Mussolini, ultime injonction d'un Duce messianique qu'ils vénèrent plus que tout.
Le fascisme trace son sillon.
Les Peruzzi en seront les zélateurs convaincus.

Bien embêté au final car si le fond passionne, la forme a eu tendance à m'assommer régulièrement pour définitivement avoir le dessus bien avant que le gong libérateur n'ait retenti.
Peu de dialogues. Un bouquin qui se veut le carnet de bord de cette famille pourtant truculente égrené par l'un des leurs. Les anecdotes historiques et familiales foisonnent. le conteur tente d'instaurer une certaine complicité avec le lecteur qu'il interpelle régulièrement mais rien n'y fait, la lassitude prend systématiquement le pas sur l'intérêt historique au point de m'avoir dégoûté d'un monstrueux plat de spaghetti pieds de porc au lard fumé et beurre au caramel salé pour les dix minutes à venir, c'est dire...
C'est d'autant plus rageant que je ne trouve absolument rien à redire sur l'écriture évocatrice qui vous transporte en cette époque fascisante des forçats de la terre.
Mais quand ça veut pas...

Canal Mussolini, j'aurai adoré qu'il me submerge, j'y ai juste bu la tasse...
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« Maldits soient les Zorzi Vila ! ». Parce qu'ils ont été chassés des terres du Nord par les riches propriétaires et la famine, parce que le Duce leur a donné un domaine agricole fertile à eux des métayers crève-la-faim sur une terre jusqu'alors abandonnée aux marécages et aux anophèles, les Peruzzi, dix-sept enfants et autant de petits-enfants, Ferrarais dans le sang, ont revêtu la chemise noire du fascisme.

Ainsi présentée ce pourrait être une fresque familiale bien sombre, mais sous la plume d'Antonio Pennacchi elle prend les couleurs d'une conquête de l'Ouest italien étrangement savoureuse.

D'abord parce que c'est une famille, que dis-je un clan, une tribu noyautée par des liens indéfectibles, qui porte en elle le sens de la révolte et de l'orgueil. Chez les Peruzzi, on ne courbe pas l'échine, on remonte les manches pour la terre, les bêtes, et on n'hésite pas à sortir le couteau chaque fois que l'on manque de respect ou de bienveillance à leur égard ou à l'ami de la famille, le Duce.

Ensuite parce que le récit fait appel à la mémoire familiale : riche de racontars ou « contars », l'histoire des Peruzzi nous est transmise par un descendant de la lignée doté d'un bagou désinvolte, comme si avoir le sang chaud était un atavisme. Adoptant le style de la transmission orale, le texte révèle une plume pleine de verve et de spontanéité, entre expressions populaires et langage de charretier, elle se révèle même impétueuse au regard des nombreuses ruptures temporelles du récit. le ton est parfois péremptoire lorsqu'il s'agit de révéler la vérité, ou plutôt la vérité des Peruzzi car le narrateur n'hésite pas à jouer avec l'Histoire et même la vraisemblance lorsque les abeilles se mettent à parler, de sorte qu'on sourit face à ce qui apparaît loufoque. Il n'hésite pas non plus à faire des comparaisons anachroniques pour dissimuler ce qui ressemble à un excès d'enthousiasme ou à de la mauvaise foi.

Doté d'un réel talent de conteur, l'auteur pourrait être accusé de réécrire l'Histoire de l'Italie tant il se montre complaisant à l'égard du fascisme. Mais à lire entre les lignes, on découvre tout simplement un récit absous d'idéologie, résolument orienté sur la condition paysanne du début du XXe : des miséreux coincés entre révolutions avortées et incurie politique qui ont davantage adhéré au fascisme par loyauté lorsque le Duce a entrepris de bonifier les terres de l'Agro Pontin en construisant un canal et asséchant les marais, que par conviction politique. Dés lors, des milliers de paysans du Ferrarais et de Vénétie se sont transformés en pionniers ayant conquis de nouveaux territoires exploitables, prêts à accepter tous les discours des dignitaires au pouvoir - hommes providentiels -, à combattre les Méricains pendant la Seconde guerre, pourvu qu'on leur laisse leurs terres.
C'est une oeuvre dense qui prête à sourire mais qui éclaire d'une manière magistrale une part de l'Histoire italienne que je ne connaissais pas : la condition paysanne et les rapports du peuple italien avec les politiques.

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"La faim. C'est à cause de la faim que nous sommes partis. Et pour quelle autre raison, je vous le demande? Sans la faim, nous serions restés là-haut. C'était notre village. Pourquoi l'aurions-nous quitté? Nous y avions toujours vécu et toute notre famille y habitait. Nous connaissions le moindre de ses recoins et la moindre pensée de nos voisins. La moindre plante. le moindre canal. Jamais nous ne serions venus autrement.
Nous avons été chassés, voilà la vérité. A coups de manche à balai; Par le comte Zorzi Vila. Il nous a dépouillés...."

Difficile de ne pas accepter le voyage, après ce début!
Racontée par un des petits fils, né dans des circonstances bien particulières dans lesquelles des abeilles ont un grand rôle, voici donc l'histoire d'une famille de paysans , la famille Peruzzi, du début du siècle à la fin de la seconde guerre mondiale. Très inspirée donc de la propre famille de l'auteur qui a pris le parti , puisque c'est un roman, de raconter l'histoire de cette population paysanne à travers les souvenirs de ceux qui l'ont vécue à la place où ils étaient. C'est à dire celle de gros travailleurs , cultivant les terres de propriétaires terriens, sur lesquels un désastre est tombé en 1927, le quota 90:
"Et bien , le Duce a soudain annoncé: " Je réévalue la lire. A partir de maintenant, c'est le quota 90 , jamais plus de 90 lires pour une livre sterling....Nous autres aussi, les Peruzzi , nous avons commencé sur le moment" Nom de nom, l'est habile not' Duce."

Seulement les Peruzzi n'avaient pas réalisé que non seulement cela divisait leurs revenus presque par deux, mais qu'aussi , tenus de partager la récolte avec le propriétaire- en quintaux et non en lires- et les frais- eux en lires-" ils se retrouvaient nus comme des vers. Une main devant et une derrière,voilà à quoi ils nous avaient réduit. A l'état de crève la faim.."

Et c'est ainsi que la famille Peruzzi et ses 17 enfants , ainsi que 30 000 de leurs compatriotes se sont retrouvés dans une région pas très hospitalière, celle des marais Pontins, à creuser les 31 kilomètres du canal Mussolini.
"Ce fut un exode. Trente mille personnes en l'espace de trois ans- dix mille par ans- parties du Nord. de la Vénétie, du Frioul, du Ferrarais. Emmenées à l'aventure au milieu d'étrangers parlant une autre langue. Ils nous traitaient de " bouffeurs de polenta"; pis encore de "Cispadans", ce qui, dans leur bouche, signifiait " envahisseurs" . Ils nous regardaient d'un sale oeil . Et ils priaient Dieu pour que la malaria nous emporte."

Région inhospitalière, travail très dur et dangereux, mais promesse donnée par Mussolini de leur donner des terres si le pari est gagné... Et donner des terres à un paysan qui a toujours travaillé pour les autres auparavant, c'est l'acquérir à sa cause. C'est ainsi qu'en tout cas comme cela que moi j'ai compris sans aucun problème ( avec des liens plus personnels assez savoureux) l'engagement de la famille à côté de leur Duce!
Après, oui, de la mauvaise foi, il y en a , bien sûr, mais pleinement assumée et assez réjouissante! Et quelques vérités qui ne manquent pas de sel; par exemple ( mais il y en a plein dans tout le roman):
"Le roi avait ordonné qu'on arrête le Duce et, juste après, les hiérarques conjurés. Il les avait roulés eux aussi. le fascisme était tombé, point final. Qu'on n'en reparle plus. Je ne vous dis pas les fêtes dans toute l'Italie. Jusqu'à l'année précédente, les gens criaient à l'unisson: " Du-ce, Du-ce" et " Nous gagnerons." Désormais personne ne l'avait jamais supporté. Exactement comme chez les socialistes en 1919-1921. Ou le PCI et la Démocratie chrétienne vers 1994. Ne parlons pas de Craxi. D'ailleurs, vous verrez, ce sera bientôt le cas de Berlusconi et de je ne sais qui dans cent ans. " Quoi, moi? Tu crois vraiment que j'ai pu voter pour une telle plaie?"

L'auteur est le roi de la digression, chaque anecdote en entraine une autre, ce qui, avec le style oral ( très bien traduit) rend quelquefois ce roman foisonnant un peu difficile à suivre. Mais c'est vrai qu'après quelquefois des pages de digressions en tous genres, on s'aperçoit de l'habileté de la construction du récit !
J'aime les romans qui me racontent L Histoire par le biais d'une histoire familiale, je ne pouvais qu'aimer celui-ci qui m'a raconté l'Italie dans un roman dense, plein d'énergie et souvent très drôle, mais qui n'adhère que très peu, c'est vrai, au politiquement correct!


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C'est une plongée dans l'Italie de la première moitié du XXe siècle, au travers d'une saga familiale, que va découvrir le lecteur en lisant ce roman. Antonio Pennacchi le souligne lui-même dans le préambule : "ce livre est la raison pour laquelle je suis venu au monde". Ayant étudié l'histoire italienne avec grand intérêt, ce livre qui se définit "entre chronique et farce" m'a interpelé.

Ce roman est une saga familiale, celle des Peruzzi, dont l'histoire évolue avec le contexte historique de l'arrivée du fascisme et de Mussolini en Italie. Largement inspiré de sa propre famille, le narrateur pourrait être Antonio Pennacchi lui-même. de la rencontre de ses grands-parents à sa naissance ; de la guerre de 14-18 à la seconde guerre mondiale ; l'auteur arrive à entremêler L Histoire avec un "H" majuscule et la petite histoire, celle des paysans italiens de l'époque.
C'est avec beaucoup de franchise que le narrateur explique l'attachement des Peruzzi au Fascio puis au parti fasciste. Chose inavouable de nos jours, il faut savoir qu'après la Première Guerre Mondiale, les soldats italiens sont conspués par leurs compatriotes et par le parti socialiste, initialement contre le conflit. Seuls les adhérents au Fascio et Mussolini les reconnaissent, les remercient et, surtout, promettent à leur famille (souvent des paysans métayers) de devenir propriétaires terriens. Comment auraient-il pu ne pas ovationner cet orateur proche du peuple ? Antonio Pennacchi n'a que faire des conventions et replace les choses dans leur moule initial : il n'était pas condamnable d'être fasciste au début du mouvement, avant la dictature et les horreurs de la guerre.
Mais ce livre est aussi l'histoire de l'assénissement des Marais Pontin, notamment par le Canal Mussolini où vivaient les Peruzzi. Une vie extrêmement difficile au début de leur urbanisation, lorsque moustiques et malaria profiléraient.

Les personnages sont nombreux dans ce roman, mais je n'ai eu aucun problème pour m'y retrouver ; certainement du fait que l'auteur les nomme sans cesse et les fait entrer dans la tête du lecteur grâce à la répétition.
Entre personnages fictifs (les Peruzzi) et ceux ayant une réalité historique, Antonio Pennacchi entremêle les deux avec brio. Un glossaire en fin d'ouvrage permet au lecteur de se documenter sur l'activité et le rôle de certaines personnalités citées dans le livre.
Concernant la famille Peruzzi en particulier, ils sont tous attachants de par leur unité malgré des caractères trempés et très différents.

Le style d'écriture d'Antonio Pennacchi est tout à fait atypique. Très dense, avec de longues descriptions et surtout un nombre trop important de digressions, il faut vraiment une concentration extrême pour ne pas se perdre. le schéma commun est le suivant : une histoire nous est racontée ; celle-ci amène une anecdote qui va ouvrir une grande parenthèse de quinze pages ; puis on revient à l'histoire initiale. Pour un roman de 500 pages, j'ai malheureusement trouvé cela lassant après en avoir lu les trois quarts.
Notons tout de même le langage "paysan", argotique et haché, que j'ai beaucoup apprécié puisqu'il permet de se plonger dans le quotidien des métayers.

En conclusion, je dirais que ce livre est passionnant durant les 300/350 premières pages. Un puits de savoir sur l'histoire de l'Italie du XXe siècle mais aussi une découverte du monde paysan. Avec des descriptions et des digressions moins longues, le roman aurait gardé ce côté saga historique vivante et entraînante. Malheureusement, les 150 dernières pages ont été très dures à lire, le style devenant lassant et ennuyant.
Une lecture mitigée mais dont le fond historique est très intéressant néanmoins. Elle intéressera les amateurs d'histoire italienne et ceux qu'un style descriptif et plein de digressions n'effraie pas.
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Une savoureuse fresque politique et familiale de paysans de Ferrare, sur 40 ans d'Italie fasciste.

Publié en 2010, à soixante ans, le huitième roman d'Antonio Pennacchi, est de son aveu même, "l'oeuvre de toute une vie", préparée par l'ensemble de ses écrits précédents, incluant le remarqué "Mon frère est fils unique" de 2003, superbement porté à l'écran en 2007 par Daniele Lucchetti.

"Canal Mussolini" a été truffé d'éléments autobiographiques savamment agencés et réarrangés par cet auteur atypique, authentique fils d' "émigrés intérieurs" de la Vénétie vers le Latium dans les années 30, tour à tour séminariste pendant 2 ans, inscrit au néo-fasciste MSI pendant 2 mois puis au PCI, comme ouvrier chez Alcatel Italia, pendant 30 ans, avant de reprendre ses études à temps partiel et de commencer une carrière d'écrivain à 44 ans...

"Canal Mussolini", entièrement raconté "à l'oral" par un narrateur qui ne sera identifié qu'à la dernière page, nous plonge dans la saga familiale des Peruzzi, prolifique famille de cultivateurs pauvres, métayers dans la Vénétie de Ferrare, devenus massivement fascistes après la première guerre mondiale, séduits par les promesses de terres du premier programme mussolinien, avant que, totalement ruinés par les effets de la politique monétaire mussolinienne, ils n'acceptent avec joie de participer à l'exode intérieur massif qui conduit 30 000 familles italiennes de Vénétie à coloniser les ex-marais Pontins, au sud de Rome, jadis vaste marécage livré à la malaria, que les grands travaux fascistes (et notamment le percement du canal Mussolini) ont (c'est une vérité historique) rendus parfaitement cultivables...

Une fresque exceptionnelle qui court de 1910 à 1950, embrassant aussi bien des dizaines de drames familiaux que les errements de la "grande politique" mussolinienne, mais aussi les complaisances politiques des uns et des autres, rendus incroyablement savoureux par la forme orale et dialectale de l'ensemble de la narration (la traductrice, à l'instar d'un Serge Quadruppani confronté au verbe de Camilleri, livre d'ailleurs ses réflexions et ses partis-pris dans une excellente postface).

"À partir de ce moment-là, Giolitti n'a plus voulu les voir. Il était fait comme ça - aujourd'hui avec toi, demain avec un autre -, il ne se perdait pas en subtilités en matière d'amis et d'ennemis. Quand il avait besoin d'une voix au Parlement, il l'achetait au premier venu ; exactement comme maintenant, en fin de compte, si bien que tout le monde affirme qu'il a inventé le transformisme. Il a même inventé les repentis, et il a battu la Camorra en enrôlant les camorristes, il a tout inventé, et si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait même inventé le centre gauche. Il y a plus de cent ans. Ce sont les réformistes qui n'ont pas voulu. Alors, il a inventé la Démocratie chrétienne."

"En effet, les bonifications ne sont pas une invention de Mussolini, mais un problème que l'Italie unitaire s'est posé aussitôt après le Risorgimento et l'unification. Les plaines du Centre et du Sud étaient abandonnées depuis des siècles : les gens s'étaient retirés sur les montagnes pour se défendre des Barbares et des Sarazins, puis avaient été chassés par les latifundia et la malaria. Un désert. À la fin du XIXe siècle on promulgue donc - toujours et surtout dans la vallée du Pô - les premières lois et entame les premières grandes interventions de bonification à l'initiative de particuliers qui souhaitaient à juste titre accroître leurs cultures et augmenter leurs gains. Il ne faut pas croire que c'étaient des philanthropes.
Or, dans le centre et le sud de l'Italie - les régions plus pauvres et davantage atteintes par la malaria -, on n'avait jamais touché au moindre brin de paille : il n'existait pas de classe d'entrepreneurs à proprement parler ; les riches propriétaires terriens se contentaient de réunir les fruits de leurs terres et de les manger dans leurs palais en ville. c'est ainsi que les cercles de Nitti et de la Banca Commerciale décident d'introduire le capitalisme : "Si les riches du Sud n'en sont pas capables, nous prendrons leur place, nous autres du Nord." Avec l'argent de l'État, évidemment."

"Quand nous avons envahi la Grèce, Adolph - qui avait répété au Duce sur tous les tons "laisse tomber les Balkans, n'y ouvre pas un nouveau front, concentre-toi sur l'Afrique du Nord, prenons Suez et l'Egypte" - a eu une syncope : "Qu'esse t'es allé fout' en Grèce sans rien m'dire ? T'aurais au moins pu m'avertir, non ?
- Tu m'a peut-êt' averti quand t'es allé envahir la Pologne, la Tchécoslovaquie et maint'nant la Roumanie ?"
(...) "J'pouvais quand même pas leur laisser l'pétrole !" a-t-il lancé au Duce en guise d'explication. L'Italie avait lu la nouvelle dans le journal. le Duce avait piqué une crise : "Ah oui ? Ben, j'vais t'montrer." (...) Et lui - Hitler - s'est sacrément mis en rogne : "Spèce de taré, tu crois qu'y a du pétrole ? Y a foutr'ment rien en Grèce ! Y sont encore plus pauv' que vous, vous n'y êtes allés que pour m'faire enrager, qu'le diable vous emporte !" "
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critiques presse (19)
LeSoir
29 mars 2021
La saga des Peruzzi, suite : Pennacchi prolonge « Canal Mussolini ».
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BDGest
11 avril 2017
Une entreprise de deux cents planches, très ambitieuse. Peut-être aurait-il été préférable que les auteurs fassent leurs classes avec une matière moins complexe.
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Lexpress
15 mars 2012
Sur trois générations, cette petite histoire dans la grande est pleine de promesses. Toutefois, c'est presque trop: trop de personnages et de ruptures temporelles, un écart trop grand entre les différents niveaux de langage utilisés.
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Lexpress
07 mars 2012
Claironné à la première personne dans un style parlé, le récit est sans cesse alourdi par des interpellations lancées par le narrateur au lecteur et, pire, par des répliques censées reproduire le langage populaire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
27 février 2012
Roman à la fois dense et fluide, Canal Mussolini, dévoile l'Histoire avec un grand "H", celle de l'Italie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
24 février 2012
C'est parfois drôle, surtout quand le jeu politique se pare de ses meilleurs atours burlesques et absurdes, embrouillé comme un récit oral peut l'être […].
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Lexpress
22 février 2012
Une belle réussite littéraire, d'autant plus attachante qu'elle semble très liée à l'histoire familiale de l'auteur.
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Lexpress
20 février 2012
Entre campagnes militaires et faveurs agricoles, le narrateur nous livre donc une vision très personnelle du régime politique instauré par le Duce.
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Telerama
20 février 2012
Il fallait du culot, et un vrai talent de conteur, pour oser dire l'inavouable, et en outre rendre hommage au monde paysan.
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Lexpress
13 février 2012
Éblouissant, truculent, réjouissant, Canal Mussolini est véritablement un ouvrage excellent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
09 février 2012
Canal Mussolini, d'Antonio Pennacchi, est un livre foisonnant, une fresque picaresque sur la famille Peruzzi, des paysans sans terre et sans le sou avec en toile de fond le fascisme.
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Lexpress
06 février 2012
Antonio Pennacchi raconte avec style la condition de milliers d'italiens poussés par la misère à suivre Mussolini dans ses folies.
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Liberation
06 février 2012
Canal Mussolini, mené sur le ton du racontar, ou du «contar», comme on dit chez les Peruzzi, est remarquablement construit.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
03 février 2012
Dans cette fresque épique et picaresque - qui adopte parfois les tonalités de la légende ou celles d'un réalisme magique typique de la tradition paysanne -, l'histoire des Peruzzi croise celle de Mussolini.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
03 février 2012
Dans Canal Mussolini, Antonio Pennacchi nous raconte, avec une énergie joyeuse et par moments très attachante, la saga d'une famille paysanne.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
03 février 2012
C'est le mérite d'un bon livre que celui de susciter une réaction, de pousser à chercher un peu plus loin. La littérature n'a pas à se plier au politiquement correct.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
01 février 2012
Par ses anecdotes et nombreuses digressions, avec un style foisonnant, parfois excessif, l'auteur exprime sans doute tous les détours et aléas, subterfuges, concessions et tiraillements pour conserver la famille en l'état, lui donner une raison d'être.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
23 janvier 2012
"Qu'il soit bon ou mauvais, ce livre est la raison pour laquelle je suis venu au monde", prévient Antonio Pennacchi. Il peut être tranquillisé : le livre de sa vie est excellentissime.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
05 janvier 2012
"Canal Mussolini" est un livre important de cette rentrée d'hiver. En 2010, ce gros pavé transalpin signé Antonio Pennacchi, a reçu le prix Strega, le bien nommé. Car il s'agit d'un roman sorcier. A priori, l'assèchement et la bonification des marais Pontins n'est pas un sujet emballant pour un lecteur français. Mais ainsi écrit, comme une épopée hardcore et une leçon d'histoire maligne sur l'Italie du siècle dernier, cela devient passionnant, « addictif » même.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Là où pullulaient autrefois chambres de travail, ligues et sections socialistes, les gens déchiraient en masse leur carte pour s'inscrire au Fascio, dont la force, la détermination, l'idée unique sautaient aux yeux : "Ces types-là vont réussir. Ou plutôt ils ont déjà réussi." Exactement ce qui s'est produit ensuite le 25 juillet 1943 : la veille tout le monde était fasciste, et le lendemain tout le monde était anti. Ou en 1989-1994 : avant les gens étaient tous communistes et démocrates- chrétiens, après ils ne juraient plus que par Berlusconi et la Ligue lombarde. Le vent tourne, mon ami, et quand il tourne, la tempête arrive.
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Il y a encore quelques années, vous vous en souvenez sans doute, tout le monde était démocrate-chrétien ou communiste, et tout le monde a proclamé du jour au lendemain son appartenance à la Ligue lombarde ou au parti de Berlusconi. Si vous les regardez bien, les gens qui préparent les biftecks, les saucisses et les haricots secs aux fêtes de la Ligue les ont auparavant préparés aux fêtes de l'Unità, chez les communistes. Ainsi va le monde, qu'est-ce que vous croyez ?
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Que dites-vous ? Qu'un prêtre ne devrait pas tirer ? Hé, ce sont des théories d'aujourd'hui, et de toute façon je ne vois pas de grande différence entre tirer soi-même et bénir ceux qui tirent à votre place. Ce sont des hypocrisies de la modernité. Plus nous progressons et plus nous faisons des manières.
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Quoi qu’il en soit, pour être honnête […], je vais vous raconter la vérité jusqu’au bout, tout au moins telle que je la connais et telle que mes oncles me l’ont relatée : nous avons, nous aussi, magouillé un peu.
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L'oncle cordonnier
Il n'avait même pas été journalier, il ne s'était pas penché une seule fois sur la terre. Dans sa vieillesse il n'a cessé de se plaindre de mal de dos et de maudire le jour où il était venu ici : "L'est trop basse, la terre", ne pouvait-on la placer un peu plus haut ?
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Videos de Antonio Pennacchi (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonio Pennacchi
Au programme de cette émission : Le coeur de l'Angleterre, Jonathan Coe, Folio (https://www.librest.com/livres/le-coeur-de-l-angleterre-jonathan-coe_0-7153223_9782072922664.html?ctx=8eff791de070d85b1502247cd0509386)  -  Diomede les Peruzzi, Antonio Pennacchi, Globe (https://www.librest.com/livres/diomede--les-peruzzi-antonio-pennacchi_0-7152830_9782211302579.html)  -  L'Etat a toujours soutenu ses territoires, Laurent Davezies, Seuil/ La République des idées (https://www.librest.com/livres/l-etat-a-toujours-soutenu-ses-territoires-laurent-davezies_0-7143964_9782021451535.html?ctx=7a89b7aa3f9f2a6c9ab274fcac0f94a2)  -  Des fortifs au périf, Jean-Louis Cohen, André Lortie, Pavillon de l'Arsenal (https://www.librest.com/livres/des-fortifs-au-perif-jean-louis-cohen_0-7372625_9782354870560.html?ctx=7656891646b97ba36122966e28300363) A retrouver sur librest.com  (https://www.librest.com/)
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