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EAN : 9782221034606
269 pages
Robert Laffont (30/11/-1)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Albin cherche encore sa vérité. Il a vingt-cinq ans, tous les dons (sauf le don d’imitation). Il ne refuse ni le monde d’aujourd’hui ni celui de demain. Simplement, il ne veut pas choisir encore, car choisir, c’est se limiter.
Comme Giraudoux, il trouverait du charme à l’obscurité. Il serait volontiers contrôleur des Poids Mesures, mais... pendant huit jours.
Comme John Diebold, que personne ne connaît et qui est un des hommes les plus importants du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pendant le mouvement de libération de mai 68, Albin, jeune homme de 25 ans doué pour à peu près tout mais plutôt dilettante jusqu'à présent, se lasse des aventures amoureuses sans lendemain. Il décide de rechercher l'âme soeur, le grand amour, et compte bien, une fois sa partenaire trouvée, appliquer avec elle sa philosophie de la vie et de l'amour ; liberté absolue, voyages voire nomadisme mobilité au gré de ses envies, petits boulots, curiosité éclectique, etc, d'où le titre du roman « La liberté en croupe ». Albin vivra quelques temps avec Lore, une étudiante qui croit aux vertus de la révolution, mais après quelques semaines de vie de bohême et de sexualité nirvanesque, la jeune fille tournera le dos à cette liberté sans cadre, sans argent, sans perspectives. Mais le livre se termine quand même sur une note d'espoir et un rendez-vous à Agen, écrit sur un bout de papier, fixé par Albin à Lore, qui est venu dormir chez lui.

Autour du personnage principal d'Albin gravitent ses parents qui forment un couple usé et rêvent chacun de leur côté d'une séparation et d'une nouvelle vie amoureuse. Justement, Paul vit une liaison avec Paméla, une ex d'Albin, une jeune fille un peu écervelée mais parfaitement souple, malléable, amoureuse, admirative de cet homme d'expérience relativement riche qui attend d'être admiré. Nicole la mère jette son dévolu sur Augustin, un artiste homosexuel amoureux d'Albin, qui acceptera cette femme, sorte extension d'Albin, qui finalement le rendra heureux et lui fera immédiatement comprendre qu'il n'est pas homosexuel.
Personnage secondaire, un ancien ethnologue qui a connu l'amour dans une tribu isolée d'Amazonie et qui s'en veut, le jour où un bulldozer de déforestation traverse sa forêt, d'avoir non seulement rejoint le monde civilisé , quitté un mode de vie qui le rendait heureux, mais aussi abandonné une femme qu'il aimait. Il a succombé aux charmes de la société de consommation et de ses stimulations.

Un roman léger et agréable à lire dans le style, mais qui questionne intelligemment le sujet de l'amour, avec des passages intéressants (Voir en Citations).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
* – Papa est ravi ? Pourquoi ?
– Parce que tu es allé dans son bureau et que tu as tripoté ses livres. C’est un homme très sensible. Il a toujours peur que ses enfants ne jugent sa vie sans intérêt. Il est étonné que tu n’aies pas touché aux bouquins érotiques.
– Il a un moyen de s’en apercevoir ?
– Je crois. Est-ce que tu y touches, toi ?
– C’est son espoir. J’ai passé ma vie à attendre de lui un grand amour et lui m’a toujours rêvée lubrique. Alors le pauvre homme bouquine, et moi aussi.

* Nicole CARCÊS se demandait ce qu’elle allait faire de sa liberté. Elle se contempla longuement dans la glace. Elle vit d’abord l’image quelle regardait tous les jours, l’image technique : silhouette, maquillage. Au-delà, s’approchant, elle étudia son visage : les yeux d’Albin, le nez d’Albin mais une structure de visage un peu molle. Pas beaucoup de rides, une peau sans éclat. Coiffure trop sage, un cou sans défaut. Un bon corps fidèle, fabriqué exprès pour ses tailleurs de Chanel. « Qui peut avoir envie de ça ? pensa-t-elle crûment. C’est bien, c’est parfait pour tromper son mari, mais pour un nouvel amour ? Paul m’a déçue jour après jour sans que je puisse lui reprocher autre chose que d’être lui. Je l’aime bien depuis qu’il est parti. Il a choisi. Il accepte d’être ordinaire. Moi, sûrement pas.»
Certaines pensées engagent. Nicole Carcès ne pouvait plus être ordinaire. Pour se le prouver, elle téléphona à ce vieux soupirant que toutes les femmes ont en réserve. Elle lui dit que Paris l’ennuyait et qu’elle aimerait bien faire un petit voyage. « Cela tombe bien, dit le vieux soupirant, je pars pour la Suisse mettre de l’argent à gauche.»-«Zéro éliminatoire », dit Mme Carcès (c’était une expression d’Albin) et elle raccrocha. Mais elle se garda bien de triompher. Maigre victoire remportée sur un mufle. D'ailleurs elle n’aimait pas Genève.

* – Êtes-vous heureux ? demanda-t-il aux Moss-Pulci.
– Nous sommes sereins, dit Moss.
– Vous ne brûlez pas.
– Le feu consume, dit Nicole. Augustin me traite comme une forêt. Il débroussaille, il aère, il conserve mes belles essences.
– Comment va la vie quotidienne ?
– Nous menons une vie d ascètes intelligents, avec quelques débauches. Chaque jour, j’apprends à Nicole un peu de ce que je sais, la peinture, la musique. Nous donnons du grain aux oiseaux ; nous lisons, La nuit nous réunit, Je désapprends la solitude. L’amour n’est plus luxure.
– Il y a un peu de mélancolie dans vos propos.
– C’est ce que j’aime chez Augustin. Sa mélancolie est suave.
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Il trouva sur le bureau de son père l’autobiographie de Bertrand Russell qui venait de paraître. Il lut le prologue dans une sorte d’éblouissement : «… J’ai cherché l’amour, d’abord parce qu’il est extase — extase si puissante que, plus d’une fois, pour en jouir seulement quelques heures, j’aurais volontiers sacrifié le reste de mon existence. Je l’ai cherché en second lieu parce qu’il nous délivre de la solitude, de cette affreuse solitude Qui amène notre conscience à se pencher en frissonnant sur l’abîme insondable et glacé du non-être. Je l’ai cherché, enfin, parce que j ai vu dans l’union amoureuse comme une préfiguration mystique du ciel, tel que l’ont rêvé les saints et les poètes.»
Russell avouait deux autres passions : « La soif de connaître, le sentiment presque intolérable des souffrances du genre humain », mais Albin, cette nuit-là, ne s’intéressait qu’à l’amour. Il relut plusieurs fois ce texte et le répéta en fermant les yeux. Il savait qu’il ne l’oublierait jamais.

Au fond, il, n’y avait que deux mots à retenir : chercher l’amour. Etait-ce « chercher à aimer » ? « J’ai essayé de trouver Paméla aimable. Très mauvais. Les bergers veulent trouver les brebis aimables et ils y parviennent en regardant les étoiles. Est-ce chercher LA femme à aimer ? Russell savait que le sort et notre genre de vie ne nous offrent qu’un choix extrêmement limité. « J’ai cherché l’amour » veut dire : j’ai considéré l’amour comme la chose la plus importante de la vie ; j’ai toujours été attentif, prêt à tout abandonner pour qu’il existe et m’envahisse. En somme, il a écrit des Principia Mathématica et vécu selon les Principia Erotica. »
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