Ces derniers temps, je vois souvent
Stephen King passer dans mon fil d'actualité, ce qui m'a grandement donné envie. D'autant que ma dernière lecture de cet auteur remonte
à presque deux ans et que j'avais dit que je n'attendrai pas un an cette fois-ci avant de le relire... J'ai donc choisi "
Désolation" dans un premier temps (et "
Les régulateurs" dans un second, pour bientôt). Et que dire d'abord, si ce n'est que je viens de passer un savoureux moment horrifique !
Nationale 50, désert du Nevada.
Mary et Peter se rendent chez la soeur de ce dernier, qui vient d'emménager à New York et dont ils lui ramènent la voiture. Ralph, Ellen et leurs deux enfants sont sur la route des vacances dans leur camping-car. Johnny, quant à lui, chevauchent le pays sur sa moto, en quête de matière pour son prochain livre. À priori, rien ne les lie, à part peut-être qu'ils sont arrêtés par le même flic.
Collie Entragian mesure plus de deux mètres et pèse pas loin de 140 kg. Ce flic, il impressionne, par sa carrure au premier abord, par ses comportements et paroles étranges ensuite. Mary, Peter, Ralph, Ellen, David, Johnny (et quelques autres) finissent par s'en inquiéter, grandement... Et clairement, il y a de quoi...
Moi qui lis essentiellement la nuit, et avec le temps qu'il fait en ce moment, autant vous dire que j'étais dans les conditions idéales pour cette lecture. L'angoisse se pointe dès le premier chapitre et ne nous quitte pas d'une semelle durant les 832 pages que compte le roman. Elle monte même crescendo, avec la tension. Frissons et malaise garantis jusqu'à la fin !
Comme à son habitude, l'auteur sait jouer avec nos nerfs et notre impatience. Il prend son temps pour tout installer : les personnages, les décors, l'ambiance, afin d'y implanter une intrigue captivante et haletante. L
a pression monte, autant que l'angoisse. C'est souvent éprouvant mais on y prend énormément de plaisir, on en redemande même.
Les protagonistes à la personnalité finement ciselée, la description des lieux et du climat (patelin isolé, désert du Nevada, tempête), l'atmosphère oppressante et angoissante, l'intrigue agilement et horrifiquement bien ficelée, l'alternance des points de vue entre les divers personnages, tout ça m'a beaucoup plu, m'a tenue en haleine et fait tressaillir jusqu'au bout.
Pour les amoureux du genre, il y a tout ce qu'il faut : une dimension surnaturelle qui se mélange subtilement au réel, des événements horrifiques et morbides (sans jamais tomber dans le trop dégueu et le sanguinolant), des créatures susceptibles de réveiller les phobies (araignées, serpents, scorpions, chauve-souris, coyotes, rats et j'en passe), un taux d'angoisse allant croissant.
Je n'ai qu'un petit reproche à lui faire, c'est le chemin que finit par prendre l'intrigue. Ici, on est clairement dans la lutte du Bien contre le Mal, soit Dieu contre Satan, apportant une dimension un peu trop religieuse à l'histoire (ce qui, normalement, n'est pas trop ma tasse de thé). Dieu par ci, Dieu par là, c'est par moments un peu rébarbatif.
Mais ça ne m'a pas empêchée de continuer à lire, encore et encore, sans jamais vouloir m'arrêter et sans cesse pressée de reprendre là où je m'étais arrêté.
Un excellent et terrifiant moment !