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Dominique Peters (Traducteur)
EAN : 9782253151487
832 pages
Le Livre de Poche (31/10/2004)
3.73/5   1252 notes
Résumé :
La route 50 coupe droit à travers le désert du Nevada, sous un soleil écrasant. On n'y entend que le jappement lointain des coyotes. C'est là qu'un flic étrange, un colosse aux méthodes très particulières, arrête des voyageurs sous des prétextes vagues, puis les contraint de le suivre à la ville voisine Désolation. Et le cauchemar commence...

Après plus de vingt romans, best-sellers planétaires, Stephen King démontre avec éclat qu'il n'a rien perdu de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 1252 notes
Ces derniers temps, je vois souvent Stephen King passer dans mon fil d'actualité, ce qui m'a grandement donné envie. D'autant que ma dernière lecture de cet auteur remonte à presque deux ans et que j'avais dit que je n'attendrai pas un an cette fois-ci avant de le relire... J'ai donc choisi "Désolation" dans un premier temps (et "Les régulateurs" dans un second, pour bientôt). Et que dire d'abord, si ce n'est que je viens de passer un savoureux moment horrifique !

Nationale 50, désert du Nevada.
Mary et Peter se rendent chez la soeur de ce dernier, qui vient d'emménager à New York et dont ils lui ramènent la voiture. Ralph, Ellen et leurs deux enfants sont sur la route des vacances dans leur camping-car. Johnny, quant à lui, chevauchent le pays sur sa moto, en quête de matière pour son prochain livre. À priori, rien ne les lie, à part peut-être qu'ils sont arrêtés par le même flic.

Collie Entragian mesure plus de deux mètres et pèse pas loin de 140 kg. Ce flic, il impressionne, par sa carrure au premier abord, par ses comportements et paroles étranges ensuite. Mary, Peter, Ralph, Ellen, David, Johnny (et quelques autres) finissent par s'en inquiéter, grandement... Et clairement, il y a de quoi...

Moi qui lis essentiellement la nuit, et avec le temps qu'il fait en ce moment, autant vous dire que j'étais dans les conditions idéales pour cette lecture. L'angoisse se pointe dès le premier chapitre et ne nous quitte pas d'une semelle durant les 832 pages que compte le roman. Elle monte même crescendo, avec la tension. Frissons et malaise garantis jusqu'à la fin !

Comme à son habitude, l'auteur sait jouer avec nos nerfs et notre impatience. Il prend son temps pour tout installer : les personnages, les décors, l'ambiance, afin d'y implanter une intrigue captivante et haletante. La pression monte, autant que l'angoisse. C'est souvent éprouvant mais on y prend énormément de plaisir, on en redemande même.

Les protagonistes à la personnalité finement ciselée, la description des lieux et du climat (patelin isolé, désert du Nevada, tempête), l'atmosphère oppressante et angoissante, l'intrigue agilement et horrifiquement bien ficelée, l'alternance des points de vue entre les divers personnages, tout ça m'a beaucoup plu, m'a tenue en haleine et fait tressaillir jusqu'au bout.

Pour les amoureux du genre, il y a tout ce qu'il faut : une dimension surnaturelle qui se mélange subtilement au réel, des événements horrifiques et morbides (sans jamais tomber dans le trop dégueu et le sanguinolant), des créatures susceptibles de réveiller les phobies (araignées, serpents, scorpions, chauve-souris, coyotes, rats et j'en passe), un taux d'angoisse allant croissant.

Je n'ai qu'un petit reproche à lui faire, c'est le chemin que finit par prendre l'intrigue. Ici, on est clairement dans la lutte du Bien contre le Mal, soit Dieu contre Satan, apportant une dimension un peu trop religieuse à l'histoire (ce qui, normalement, n'est pas trop ma tasse de thé). Dieu par ci, Dieu par là, c'est par moments un peu rébarbatif.

Mais ça ne m'a pas empêchée de continuer à lire, encore et encore, sans jamais vouloir m'arrêter et sans cesse pressée de reprendre là où je m'étais arrêté.

Un excellent et terrifiant moment !
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"Ça commence comme dans un film noir
Un jeune couple embarqué dans une sale histoire"...

Les deux premières rimes de Rio Grande du grand Eddy Mitchell résument parfaitement le point de départ de Désolation, le pendant Kinguesque aux Régulateurs de Richard Bachman. En effet, tout débute avec le couple Jackson embarqué par un flic taillé comme une armoire à glace. On se voit tout de suite dans un thriller avec flic psychopathe enlevant des touristes sur la Nationale 50 qui traverse les plaines arides du Nevada pour les tuer. Après torture, imagine-t-on.
Il y a du vrai dans cette approche même si c'est loin d'être aussi simple.

Bienvenue à Désolation, bourgade minière paumée et à première vue seulement animée par les buissons d'amarante qui traversent la rue comme dans les westerns. le flic avec sa stature colossale et son comportement bizarre était déjà inquiétant. Mais cette espèce de ville fantôme augmente d'un cran la nervosité des Jackson. Et la mienne en même temps. Et ce n'est qu'un début.

Du thriller, l'histoire glisse vers un récit plus proprement kinguesque, avec des étrangetés qui apparaissent petit à petit. D'autres personnes prises dans les filets du policier vont s'agréger et devoir surmonter des événements douloureux (dans tous les sens du terme) qui ont de quoi faire vaciller le pragmatisme et la rationalité la plus cartésienne.
Le roman prend une dimension eschatologique à l'aune de la commune au nom si désespérant.

Comme toujours, Stephen King met l'accent sur la construction de son récit et de ses personnages. Chacun se voit étoffer de son passé, expliquant sa personnalité et éclairant sa conduite dans les événements qui nous intéressent. le côté prêchi-prêcha de certains passages est parfois redondant et fastidieux. La religion est souvent présente dans les livres de King car c'est une caractéristique importante de la société américaine. Là, il a à mon goût un peu trop forcé la dose.

Ça n'en reste pas moins un ouvrage très prenant, avec de nombreux retournements de situation que viennent tempérer des moments plus statiques, où des choses importantes se disent. Ou se taisent aussi. La question du libre arbitre est posée de façon prégnante. Quant aux forces maléfiques en oeuvre en ville, elles ont de quoi révulser plus d'un phonique. A commencer par moi. Il y a des scènes que je ne suis pas prête d'oublier.

En conclusion, Désolation ne fera pas partie de mes lectures préférées de l'auteur tout en m'ayant procuré beaucoup de satisfaction. Me reste à lire son pendant sous pseudo, Les Régulateurs. Tak!
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Après de longues années d'abstinence, je retrouve un Stephen King qui parvient une fois de plus à maintenir le suspense au plus haut niveau: dès la troisième page, j'étais conquise, prête à affronter le pire tout en le redoutant avec effroi.
Pas un instant je ne me suis ennuyée auprès du jeune David, de l'écrivain nobélisable Johnny ou de Steve et Cynthia coincés dans cette ville cauchemardesque, Desolation, où les a coincés un flic-zombie de plus de deux mètres. J'ai retrouvé la narration propre à Stephen King parsemées d'extraits de paroles de chansons et de pensées invasives, son humour langagier dans les dialogues, ses personnages banals, tout ce qui rend sa plume reconnaissable entre mille.
Mais je n'étais pas habituée, ou bien j'ai oublié, à cet aspect gore omniprésent ici qui m'a au début rebutée mais auquel il a bien fallu me faire: la décomposition du flic, dans les premières pages, n'a pas été une partie de plaisir pour moi (alors j'imagine pour les personnages!). Il faut aussi accepter que ce roman tourne essentiellement autour de la religion et des miracles, mais pourquoi pas, ça apporte une autre dimension de lecture.
Bref, c'est un retour plutôt réussi et je n'exclue pas de revenir plus régulièrement vers cet auteur: il me reste l'embarras du choix, vu sa production impressionnante!
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Décidément quel auteur que Stephen King !
J'avais adoré l'Outsider, et je ne pensais pas écrire un jour qu'un autre de ses romans le dépasserait pour moi. Et pourtant ce roman existe avec Désolation.
Et ça ne traîne pas dans ce livre, puisque dès les premiers pages, Mary Jackson croit avoir vu un chat cloué sur un panneau de signalisation d'une route perdue du Nevada.
Quelque chose cloche dans le coin, c'est instantanément l'impression du couple (Mary & Peter) quand ce flic de plus de 2 mètres au physique inquiétant les arrête.
Une intrigue particulièrement oppressante se met en place, amenant son lot de découvertes terrifiantes et d'indices qui font progresser l'histoire.
Un fabuleux roman dans le genre, Stephen King fait une nouvelle fois preuve de son talent, et si l'on mesure la qualité d'un livre au regret de l'avoir terminé, celui de se dire qu'on aurait aimé écrire de telles lignes atteste d'un grand moment de lecture. A ne surtout pas rater.
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Roman de Stephen King.

Mary et Peter roulent tranquillement sur une route perdue du Nevada quand ils sont arrêtés par un policier de taille impressionnante. le contrôle du véhicule vire rapidement au cauchemar. Ralph, Ellen et leurs enfants Kirten et David reviennent de vacances dans leur camping-car quand un policier anormalement grand leur fait de grands signes. La famille Carver n'aurait pas dû s'arrêter. Johnny est un auteur sur le déclin qui tente de renouer avec le succès en faisant un grand voyage à moto à travers l'Amérique, façon Hemingway. Si seulement il n'avait pas traversé le Nevada, ni croisé la route de ce gigantesque policier bien inquiétant. « Me lèche pas les bottes. […] Ton destin n'en sera que pire. » (p. 100)

Vous avez compris, il y a quelque chose de pourri sur les routes du Nevada. Cette chose, c'est Collie Entragian, shérif de Désolation, ville perdue du Nevada dont la population semble avoir été décimée par un tueur fou. « Ne me dites pas qu'un homme, même fort comme un orignal, a pu faire le tour de la ville et tuer deux cents personnes […] parce que, excusez-moi, mais je ne le crois pas. » (p. 295) Et dans Collie Entragian, il y a Tak, antique démon venu des profondeurs de la terre via la mine de cuivre à ciel ouvert de la région.

Tout ce que le désert compte d'horrifique est convoqué dans ce roman : busard, coyote, scorpion, serpent à sonnette et autres vermines répondent aux ordres de Tak, dans un ensemble grouillant qui n'est pas sans rappeler les terribles plaies d'Égypte. Et de fait, le roman regorge de métaphores bibliques puisque le jeune David, foi chevillée au corps s'oppose au grand Tak et qu'un personnage, celui que l'on soupçonnait le moins d'un tel acte, se sacrifie pour tenter de sauver les pauvres pécheurs qui l'accompagnent. Stephen King se plaît à faire s'affronter le mal le plus abject et le bien claudiquant d'humains que la spiritualité a plus ou moins quitté. « Pour que ça marche, il faut qu'on reste tous. Il faut qu'on abandonne notre libre arbitre au profit de la volonté de Dieu, et il faut qu'on soit prêts à mourir. Parce que c'est ce qui risque d'arriver. » (p. 434)

Ce roman est loin d'être mon préféré de Stephen King. S'il est toujours réjouissant (oui, oui, réjouissant !) d'assister à la débauche de violence mise en scène par l'auteur, le texte est un peu long et parfois bavard, notamment dans les dialogues et les récits des différents personnages. L'intérêt principal de ce texte est son roman jumeau, Les régulateurs. On y retrouve les mêmes personnages face au même monstre, mais selon un scénario totalement différent. À noter que les deux romans ont été publiés le même jour, le second sous le pseudonyme de Richard Bachman. le maître de l'épouvante est aussi un maître du marketing et de l'évènement !
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Trois personnes étaient à table : une femme, un homme et un bébé dans une chaise haute. La femme portait encore le long tablier dans lequel elle avait fait la cuisine, et le bébé un bavoir où était écrit JE SUIS UN GRAND GARÇON, MAINTENANT. Il était un peu de côté, derrière sa tablette sur laquelle attendaient plusieurs tranches d'orange. Il contemplait Cynthia avec un sourire figé dans un visage violacé. Ses yeux sortaient de ses orbites boursouflées comme de grosses billes du loto. Ses parents étaient tout aussi boursouflés. Elle vit toute une série de trous sur le visage de l'homme, petits, presque comme les piqûres d'une seringue hypodermique, dont deux sur le côté du nez.
Sur la table, plusieurs grands serpents à sonnette glissaient entre les plats en remuant le bout de leur queue. Tandis qu'elle regardait, le haut du tablier de la femme se gonfla et, pendant un instant, Cynthia la crut encore en vie, en dépit de son visage violacé et de ses yeux fixes. Elle crut qu'elle respirait. Puis la tête triangulaire d'un serpent sortit de son encolure à volants, et de minuscules yeux noirs la regardèrent.
Le serpent ouvrit la bouche et siffla. Sa langue s'agita.
Il y en avait d'autres. Des serpents par terre sous la table s'enroulant autour des chaussures de l'homme mort. Des serpents plus loin, dans la cuisine – elle en voyait un, énorme, des écailles en forme de losange sur le dos, qui se déplaçait sur le plan de travail en Formica, sous le four à micro-ondes. Plusieurs, par terre, se dirigeaient vers eux, et vite.
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Il lâcha sa femme et s'adossa au mur entre les deux fauteuils de vinyle rouge. Il y resta appuyé un moment, puis plia les genoux. Il glissa le long du mur jusqu'à ce qu'il se retrouve assis, les mains tendues vers le lit, les joues trempées, une goutte pendant de son nez, les cheveux relevés à l'arrière du crâne, la chemise sortie de la ceinture, le pantalon découvrant le tibia au-dessus des chaussettes. Il resta assis comme ça et pleura en gémissant. Sa femme s'agenouilla près de lui et le prit dans ses bras comme elle put, et c'est alors que le médecin entra, suivi de l'infirmière, et que David sortit discrètement, en larmes mais réussissant à contrôler ses sanglots.
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Johnny ne jeta qu'un coup d'œil aux corps pendus et se dit : La tempête, les coyotes assis le long de la route comme une haie d'honneur, celui qui nous surveillait à la prison, les busards, les morts. Quel réconfort si seulement on pouvait croire à un cauchemar. Mais ce n'en était pas un. Il lui suffisait de sentir l'odeur aigre de sa propre sueur par les canaux bouchés et douloureux de son nez pour en être certain. Il lui arrivait quelque chose d'incroyable, quelque chose qui était au-delà de tout ce qu'il aurait jamais accepté de croire, et ce n'était pas un rêve.
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Il éclata de rire. Cela ne lui plairait sans doute pas, mais il ne pouvait s'en empêcher. Le rire, c'est comme ça, un peu comme un pet : parfois, on peut le retenir, parfois non.
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Ralph sortit et serra son fils dans ses bras, sans barreaux entre eux, cette fois. Et quand David l'embrassa sur sa joue gauche gonflée, Ralph Carver poussa un cri de douleur puis éclata de rire. Johnny trouva que c'était un des sons les plus extraordinaires qu'il eût jamais entendus, un son que jamais on ne pourrait expliquer dans un livre : son intensité, comme celle de l'expression sur le visage de Ralph Carver quand il regarda son fils, serait toujours indicible.
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