Un ouvrage intéressant , même si inégal.Je rédige ces quelques impressions, en mettant de côté la trop célèbre filiation car personnellement tout écrivain qui parle de ses coups de coeur littéraires, ses remarques et son cheminement personnel par rapport au livre sont toujours d'un apport précieux... pour la qualité de la réflexion mais aussi car la chaîne du Livre se transmet de façon épatante par ses biais, et donnent des idées de découvertes aux autres lecteurs potentiels...
J'ai regretté un style un peu lourd et ampoulé dans certaines parties. Cette lecture reste plaisante... car on voit la construction et l'évolution affective, intellectuelles d'une jeune femme, à travers des révélations littéraires qui l'ont aidée à réfléchir et à grandir...
Je laisse du suspens quant aux auteurs choisis par
Mazarine Pingeot...
Certains commentaires quelque peu figés, à mon humble avis... ont été balayés par un très beau chapitre consacré à un auteur que j'affectionne, et plus particulièrement un de ses textes très percutants , bouleversants à maints égards. Il s'agit de
Romain Gary et de l'un de ses romans ,tiré d'une expérience personnelle , violente et fortement symbolique d'une Amérique ségrégationniste... mais qui s'étend à l'Universel... Je veux parler de son roman "
Chien blanc"... Je n'en dirait pas plus. C'est un texte bouleversant, qui nous fait réfléchir au genre humain, dans son ensemble... que je vais m'empresser de relire, car c'est un souvenir très fort, mais qui date d'un certain temps..
J'achèverais cette note avec des appréciations sur la lecture auxquelles j'adhère totalement: "Vivre en lisant, lire pour vivre: ces deux choses on toujours été inextricablement liées pour moi. La lecture m'est un aliment qui, tout en apaisant ma faim, la stimule. Comment envisager un seul jour sans lire ? [...]
La lecture m'est une drogue qui comble probablement un manque, qui le crée aussi, mais qui m'apaise avec une telle douceur, dans le silence des mots ! Car il est vrai que la lecture a cette particularité unique; les mots restent silencieux. (...)
Entrer dans une librairie est un rituel;: s'offrent aux yeux autant de pistes, de mondes, et d'heures, de bonheurs futurs renfermés dans ces blocs de papier. C'en est presque oppressant. La liberté du choix, l'immensité des possibles réduisent la curiosité, l'inhibent. Pourtant, savoir qu'il y aura toujours un livre quelque part, que l'on n'a pas lu, est une raison de ne pas désespérer tout à fait. (p.189-190)