On retrouve dans la pièce de théâtre « La collection » d'
Harold Pinter une histoire de couples comme il aime à les raconter autour du thème de la jalousie nourrit de fantasmes, de mensonges et de non-dits. Pinter sait rendre le sujet universel par sa sobriété et l'importance des silences. Car dans ses pièces, ce qui n'est pas dit est aussi important que ce qui est dit.
J'ai eu la chance de la voir jouer au théâtre des Bouffes-du-Nord à Paris dans une mise en scène de Ludovic Lagarde servi par un casting exceptionnel avec, notamment, Mathieu Amalric.
Le dramaturge anglais met en scène deux couples dont un couple d'hommes, ce qui est téméraire pour une pièce qui date du début des années 60. Ce que j'ai apprécié également c'est que l'homme et la femme accusés d'adultère, Stella Horne et Bill Lloyd font le même métier. Certes, ils sont couturiers, dans un milieu plutôt privilégié, mais ils sont bien dans le même monde professionnel.
Bref, James veut savoir la vérité sur ce qui s'est réellement passé une nuit dans un hôtel de Leeds entre Stella, sa femme, et Bill qui vit avec Harry. de multiples pistes sont proposées par l'auteur comme dans un polar dans lequel on a du mal à démêler la vérité du mensonge.
Alors que le moteur de l'action est un téléphone, tous les quatre se révèlent énigmatiques et ambivalents.
C'est drôle car cela fait penser au développement des nouvelles technologies, aux fake-news et a tout ce que l'on peut colporter sur les réseaux sociaux. Pourtant, pas d'internet à l'époque, alors
Harold Pinter est-il avant-gardiste ?
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