J'ai pris ce livre à la bibliothèque parce que j'ai vu la pièce d'
Harold Pinter « Hot-House » fin 2013, au Lucernaire à Paris, avec la Compagnie Adada, dans une mise en scène très originale de Valéry Forestier. J'ai donc voulu lire la pièce pour m'imprégner de toutes les subtilités du texte. Je n'ai donc lu qu'une partie de ce livre (qui présente 9 pièces de Pinter).
Hot House nous plonge d'emblée dans l'univers clos et oppressant d'une institution médicale, sorte de maison de repos où les patients sont désignés par des numéros, comme autant d'impersonnels codes-barres. le directeur Roote semble las de tout ce qui l'entoure, confondant les matricules et les dossiers. Ce qui ne l'empêche pas d'affirmer sans cesse sa position d'autorité à son second, l'ambitieux Gibbs. L'agitation de ces personnages tous issus du personnel médical, de l'alcoolique Lush à la glaçante Miss Cutts, intrigue constamment. On s'interroge : le directeur ne serait-il pas un patient comme les autres à qui l'on fait croire qu'il dirige l'institution ? À moins que ses subordonnés n'aient pris l'ascendant petit à petit, le confortant dans l'illusion du pouvoir ?
Comme souvent chez Pinter, les pistes sont nombreuses. Pour autant, le Prix Nobel de littérature dénonce ici le poids de l'institution, ses règles contraignantes et exorbitantes par rapport au monde extérieur. Un sujet dans l'air du temps, où l'autorité est remise en cause à tous les échelons.
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