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EAN : 9782718609805
192 pages
Galilée (17/01/2019)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Voici le cœur de l'argument du livre que je voudrais consacrer à l'idée de biographie : les rêves n'émettent pas la moindre idée de cause. Les rêves sont encore vivants, non les phrases. Ils errent. On ne saurait faire un tissu si continu de ses désirs, ni des actions où ils se projettent ou qu'ils inventent, qu'il puisse passer pour vraisemblable.
Que lire après La vie n'est pas une biographieVoir plus
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La plus belle méditation sur le caractère sexuel de l’activité onirique se trouve dans la longue délibération intérieure qui a eu lieu dans l’âme de Byblis (…)
« Que me voulez-vous, images de la nuit? Pourvu que ce que moi je vois dans l’obscurité de mon rêve ne voie jamais le jour! O imago noctis, il suffit que mes cuisses soient trempées ! Il suffit que mon corps obtienne de l’image nocturne la jouissance manifeste qui ressemble le plus (imitata voluptas) à la satisfaction sensuelle qu’on éprouve dans le jour. En vérité les songes ont-ils une valeur ? Ont-ils un poids dans le réel (pondus) ? Oui, les songes importent dans le réel du corps qui désire. Feu impur (flammae obscenae) vous excitez des rêves d’une affreuse tendresse! Non seulement mon corps se joint (jungere) à son corps mais, quand Somnus me quitte, mon âme répète dans mon esprit les images sublimes au cours desquelles j’ai vu son corps entrer en moi en rêve. Car, si jumeaux que nous soyons, tout ce qui nous sépare est ce qui sert à nous unir. Dans le rêve se resserre le lien le plus serré. Le rêve est la piété (pietas) du visage ancien: c’est-à-dire de la dépendance au premier monde. C’est ainsi que chaque nuit revient l’unité d’avant la naissance. Dans chaque nuit se reconstitue la sombre unité qui était celle d’avant le soleil. Le lien le plus serré, voilà ce qui me hante. Ce lien est plus puissant que la gémellité elle-même. Me lie à toi un lien (vinculum) plus proche (propior) que tout lien. »
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Parfois on fonce vers la défaite et on a raison. Parfois il faut en effet foncer vers elle parce qu'il faut faire vite, il faut passer à autre chose. La défaite peut être un raccourci. Il est souvent préférable de renoncer à l'honneur et à la bonne image sociale qui s'y revendique pour lui préférer la vigueur d'une nouvelle attaque, la splendeur agonisante et intime d'une nouvelle création. Il est indispensable d'oublier le plus vite possible les visages de ceux qui vous rejettent. On se murmure à part soi “fini la maltraitance ! Adieu au levain de haine, à la parole violée, à la malveillance, à la falsification, au commérage, à la rationalisation, au ragot ! Adieu les amis qui n'étiez pas des amis !
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Le rêve est farouche, instable, audacieux, intrépide au plus noir de la nuit. La vie dans la nature est désirante. Le rêve, comme il appartient au désir, appartient au monde inquiet, curieux, mouvant, métamorphique, prédateur, vivant. Toujours, “extra-vagant”, il est presque plus vivant que le vivant. Plus morphogénétique que les animaux homéothermes qui en accueillent la visitation. Plus exubérant que le nuage poussé par le vent qui le déforme alors qu'il croit le poursuivre. A l’intérieur de la vie, à l'intérieur du corps, au cours du sommeil, il donne accès à un autre espace plus spontané et plus incontrôlable.
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On disait clapier pour les lapins,
mémoire pour les cryptes,
Galerie pour les musées,
Mythe pour les héros,
Prénoms pour les martyrs
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Le réel de l'homme est son désir et non le réel. De même chez tous les animaux. Tous les êtres qui rêvent ont quitté le réel pour une proie inconnue dont ils sont affamés et qu'ils pourchassent sans finir. Leur souffle halète. Les muscles se crispent. Le coeur leur pince. Soudain ils sont si fourbus que le sommeil les entraves et les enveloppe dans la nuit solaire, mais leur poursuite s'y poursuit encore.
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L'auteur Pascal Quignard a bâti une oeuvre érudite et sensible. Avec "Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour", il poursuit sa réflexion sur la sexualité et la relation amoureuse et nous parle d'art, de masochisme, ou encore de sirènes... Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Les Amants / René Magritte
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