La mort de
Jean Raspail m'a incité à relire ce titre paru en 1973, que l'auteur m'avait dédicacé, que j'ai prêté et donc égaré …
Je désespérais le retrouver mais mon libraire a eu la délicatesse de m'orienter sur sa réédition par Via Romana en 2016 et je me suis replongé dans ce passionnant voyage qui emmène le lecteur autour du monde avec des étapes en Sibérie, au Japon, dans les Andes, mais aussi à Troyes et Amiens et nous promène à travers les siècles avec un auteur sans doute moins ethnologue que romancier surtout quand il croise
Jacques Perret.
Obsédé par le manque de mémoire temporelle de ses contemporains et donc par l'oubli de leurs racines, Raspail part sur la piste des derniers survivants des peuples en voie d'extinction ou d'assimilation. Pèlerinage aux étapes contrastées arrivant sur une conclusion désespérante car «
la hache des steppes ne porte pas bonheur ».
A noter que plusieurs des vingt chapitres figurent (avec quelques variantes) dans «
Le Son des tambours sur la neige et autres nouvelles d'ailleurs » et que je suggérerai à un lecteur découvrant Raspail de préférer le son des tambours à
la hache des steppes … mais cet avis n'engage que moi.
Cette relecture permet de mesurer le chemin parcouru par l'auteur dans sa réflexion politique et religieuse au fil de sa longue vie. Au début des années 70, ces pages sont celles d'un chrétien déboussolé par le Concile et d'un jeune aux tendances anarchistes ; au terme de son parcours
Sire et
L'anneau du Pécheur, par exemple, illustrent son évolution vers le monarchisme et l'Eglise. Evolution vers Via Romana … alors que
la Hache des Steppes n'a vraiment rien de catholique … au contraire !