Nous voici parti pour un petit paradis où il se passe quatre mois entre le moment où le soleil se lève et celui où il se couche !
C'est avec le Lodvig que commencera notre périple … dégustons le … avec Alice, la belle Alice qui n'oubliera pas ce qu'elle lui doit …
Continuons avec une petite séance chez le dentiste … pauvre Bjorken, il nous donne une belle leçon de courage …
Et ces touristes fous qui se sont laissés tenter par un voyage tout au nord parmi ces citoyens isolés du reste du monde … Mads Madsen essaiera de donner une leçon de savoir vivre en harmonie à un drôle de couple …
Les histoires de Fjordur, où on apprend qu'il est préférable de ne faire aucun trou quand on tue quelqu'un sinon les mauvais esprits de la victime pourraient s'échapper…
Satisfaire Lasselille pourquoi pas, le but, que ce soit emblématique, préventif et dissuasif pour Bjørkenborg …
Nous rejoignons Lodvig, il est temps de laver son tricot et son caleçon, cérémonie importante car cette opération ne se renouvelait que deux fois dans l'année au printemps et à l'automne, les autres vêtements seront juste racler un peu avec un couteau, ça suffit bien …
On retrouve Anton, l'écrivain d'une trilogie … la foi et l'espérance, les deux premiers tomes déjà écrits, il ne restait à rédiger que la troisième partie traitant de la charité.
Et pour finir partons tester le traîneau à vent avec Doc et Mortensen, et bien sûr car on est prudent avec « un peu de provisions de bouche, au cas où. Huit morceaux de chocolat noir et quatre bouteilles d'eau de vie » … c'est ça être prudent dans le nord est du Groenland !
Des petites histoires qui nous amusent et nous permettent de voir le monde autrement.
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Ces racontars sont toujours très amusants.
Ces petites nouvelles parlent de la vie de plusieurs chasseurs, au Groenland.
Ils sont en général deux par station, éloignés de plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres.
Il leur arrive toujours des histoires étonnantes, que ce soit avec des ours, le vent, ou cette fois-ci même, avec des touristes !
Ces hommes, je trouve, sont souvent diplomates et poètes, parfois taiseux, parfois bavards, mais ont toujours des idées étonnantes !
Dans ce recueil, il leur prend de créer un char à voile, de faire dessaouler un touriste, ou encore d'apprendre à porter le monocle !
Il y a de la tendresse dans ces racontars, et en ces hommes du froid.
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Voilà un livre vraiment très amusant ! C'est un recueil de nouvelles désopilantes mettant en scène une série de chasseurs vivant à demeure au Groenland au début du siècle passé.
Ils s'appellent Lodvig, Fjordur, William-le-Noir, Bjorken, Mads Madsen, Lasselille. Ils sont barbus, vivent à la dur, boivent beaucoup et se lavent deux fois par an. Ils ne craignent pas les ours mais redoutent les touristes que leur envoie le Directeur de la Compagnie.
Nous passons ainsi des moments farfelus avec chacun d'eux : construction d'un traineau à voile, cadeau d'un jeune boeuf musqué pour consoler un ami chasseur qui a perdu son chien, rachat d'un vieux canon pour saluer dignement l'arrivée du capitaine Olsen, arrachage d'une dent cariée...
L'humour est présent à chaque page et cela donne envie de lire les autres tomes. "L'ours avait senti en Lodvig l'odeur d'un bon repas chaud. Naturellement rien à voir avec un petit phoque marbré ou un saumon gras ou encore une poignée de myrtilles. Mais un repas avec une odeur âcre un peu étrange, un repas exotique auquel il n'avait encore jamais goûté. Et l'our avait faim."
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Retrouver les chasseurs du Groenland c'est comme un party de vieux chums; on les connait, on les aime bien même si on ne voudrait pas nécessairement vivre avec... Outre le racontar qui donne le titre à cet opus, hilarant et suave, c'est l'arrivée pour un été de touristes qui domine la trame de ce bouquin. On y constatera que Maddens ne connait rien aux femmes, que la roulette russe est un jeu dangereux, qu'Anton a des pulsions qui couvaient etc. William échappe au pire danger qui soit se marier et Doc doit s'improviser dentiste... Comme à l'accoutumée tout est prétexte à philosopher.. et à boire un coup! Je les trouvent irrésistibles ces chasseurs aux habitudes de vieux garçons, un anti-spleen garanti!
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On fit bouillir de la viande et pendant le repas Fjordur s'attaqua plus sérieusement à cette langue eskimo qu'il avait presque oubliée. Il raconta ses nombreuses années passées dans la Baie D'Hudson, et quand il eut ingurgité des quantités convenables d'imiaq, la bière groenlandaise, au goût à mi-chemin entre une vieille Carlsberg et la pisse de renard, il parla de l'Indienne Petua qui avait été sa compagne. L'histoire fit forte impression sur l'assemblée. C'était une histoire violente, passionnante et triste, et les femmes reniflèrent d'émotion. Les hommes grognèrent et brandirent dangereusement leurs couteaux à viande devant tout le monde quand Fjordur en arriva à la partie de l'histoire où, de ses propres mains, il avait lentement étranglé les assassins de Petua.
Dans le nord-est du Groenland, on parlait une langue que tout le monde comprenait. C'était une salade de langues nordiques, avec le danois comme ingrédient de base, et assaisonnée d'un peu de groenlandais. Une belle langue pittoresque, où l'on soulignait volontiers certaines opinions en faisant appel à Dieu ou à diable.
Il aurait été par exemple impensable que Mads Madsen s'écrie : "Mince !" Les lobes de ses oreilles en auraient sûrement brûlé de honte, et ses amis l'auraient regardé avec une curiosité étonnée. Parce que "mince" était une expression à la fois fadasse et floue, qui de surcroît ne voulait rien dire. Alors que s'il hurlait : "Pute vierge !" ou "Putain de bordel de pompe à merde !", l'auditoire savait aussitôt que la première exclamation se rapportait à quelque chose d'étonnamment désagréable et la seconde à quelque chose de répugnant ou d'authentiquement contrariant.
Etre porteur libre signifie qu'on porte le monocle sans fil, dit-il. C'est seulement quand on est capable de porter le monocle dans une orbite humide, en marchant, en courant, en sautant, en honorant les femmes, oui, et même en dormant, sans le perdre; alors, là seulement on devient porteur libre.
Le secret, c’est quelque chose que tu pressens, mais que tu ne sais pas.
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour.
Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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