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Le chant pour celui qui désire vivre tome 3 sur 4
EAN : 9782264030450
176 pages
10-18 (20/11/2001)
4.35/5   53 notes
Résumé :
Une mère inuit raconte une histoire à sa fille, soré, pour l'endormir. Le père rentre, il a bu, beaucoup trop bu. Il frappe sa femme longuement et violemment, à coups de poings et de pieds, elle tombe sur le sol, inerte. Le lendemain matin, Soré, devenue orpheline, quitte le village. Déracinée, la petite fille grandit avec l'obsession de ses origines, de ses ancêtres dont elle cherche les traces dans tout le pays.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Soré, le livre de Jørn Riel m'a déroutée, sans doute parce qu'il est rare de s'immerger dans la culture inuite. Je l'ai terminé en pensant qu'il fallait que j'en lise d'autres pour mieux comprendre et apprécier.

En attendant son mari, Maria raconte l'histoire d'Arluk à sa fille Soré, puis elle la couche. Quand Karale rentre, il est ivre et bat Maria. Grièvement blessée, elle est emmenée à l'hôpital. Karale est retrouvé pendu le lendemain matin. Soré est recueillie par son grand-oncle, puis par une famille danoise.

Je crains de trop peu connaître la culture inuite pour réellement apprécier les contes dispersés au long du livre. La sagesse m'a échappé. J'ai pourtant aimé l'histoire de Maria qui m'a introduite dans la vie des Groenlandais à l'époque où le pays était une colonie danoise.

Soré est un roman trop court pour que j'aie eu le temps de plonger dans ces vies si différentes.

Lien : https://dequoilire.com/sore-..
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Dans un crépuscule polaire que seule la blancheur de la neige illumine doucement, les nouveaux Inuits se rassemblent encore, parfois, autour d'une veillée. Soré, tout comme sa mère qu'elle a quittée enfant et leurs ancêtres, est une conteuse et dans la parole de ces conteurs, ce sont des siècles de tragédies et de joies qui se transmettent, l'histoire du Groenland et de l'Alaska quand aucune frontière établie ne les séparait, celle d'un peuple chasseur et pêcheur colonisé par le Danemark, méprisé et soumis à cette culture étrangère. Chez les Inuits, les légendes sont encore bien vivantes, les traditions et les croyances aussi.
On entend peu parler de cette partie du monde: je me suis sentie totalement dépaysée mais aussi fascinée par ce paysage vaste, blanc, et ce ciel immense et sans cesse changeant. Fascinée aussi par la dureté de la vie et la solidarité entre les habitants.
Ce roman, l'un des derniers de Jorn Riel et peut-être l'un des plus graves - car ça commence vraiment mal pour la petite Soré et sa mère - me donne l'envie d'aller explorer son oeuvre inspirée des 16 ans qu'il a passé au Groenland et de ses nombreux voyages qui ont suivi. Une très belle découverte!
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Troisième et dernier volet de cette saga qui retrace un millénaire de la vie au Groenland. Ce roman suit la vie de Soré et de sa mère Maria qui l'a abandonnée enfant. Ici point d'angélisme sur les minorités ethniques, on est loin du “bon sauvage”: Maria est battue violemment par son mari alcoolique, Soré se fait violer adolescente par des marins danois. Sans parler d'un environnement hostile.
La mère et la fille vont être séparées et chacune mènera sa vie avant de se retrouver et de raconter, à travers leurs parcours, le XXe siècle groenlandais. La domination des danois, puis l'autodétermination, le nomadisme qui disparait, arrivée d'une certaine modernité, la pauvreté qui perdure, maladies et alcoolisme également. Malgré tout la culture et l'identité des autochtones sont préservées tant bien que mal.
Jørn Riel, dans cette trilogie, exprime tout son amour pour ce pays si dur pour ses habitants et si généreux grâce à eux. Avec notamment une prédominance de personnages féminins forts et marquants. Une évocation sensible, avec une touche d'humour salutaire, des aventures et des voyages dignes des grands explorateurs. L'auteur conclut ici cette trilogie de fort belle manière.
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Riel, ou le danois anti-colonialiste, anti-raciste, en un mot anti-crétinisme, nous livre deux femmes groenlandaises – la mère totalement défigurée, cassée par les coups de son mari, réparée tant bien que mal par un séjour de deux ans à l'hôpital, et la fille, et toutes deux 'possèdent la parole, que l'on écrive ou que l'on raconte, c'est toujours la parole. Et celui qui la possède, possède le plus grand pouvoir.' Elles vivent entre 'des bandes de couillons radins qui ne veulent pas donner aux autres le salaire qu'ils méritent, et qui ornent leurs petites âmes mesquines d'épiciers de décorations qu'ils fabriquent eux-même.' (C'est ainsi que le médecin danois non raciste s'adresse aux danois du Groenland) Elles savent que les blancs ont, 'de tout temps, considéré les hommes dont la peau et le mode de vie différaient des leurs comme sous- dévellopés et arriérés. Et qu'ils pensent que notre langue est primitive parce que nous n'avons pas de mots pour exprimer ce qui appartient à leur monde.' Parce que ces femmes sont des invocatrices d'esprit, mais sans renoncer à la moitié de leurs âmes, et pour elles, le bonheur suprême c'est de donner. Un livre magnifique, autour de personnages aussi vrais que hors de notre commun.

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Vous n'auriez pas pensé au Groenland pour vos prochaines vacances ? Vous changerez peut-être d'avis après avoir lu Jørn Riel, auteur danois qui y a vécu 16 ans... Dernier tome du "Chant pour celui qui désire vivre", Soré peut aussi bien se lire indépendamment du reste de la trilogie qui retrace 1000 ans d'Histoire du peuple Inuit. Il met en scène une héroïne contemporaine renversante de courage : la jeune Soré, recueillie par son grand-oncle Lûtivik après la mort violente de ses parents. Par-delà les épreuves dramatiques qui émaillent sa vie, elle redécouvrira son plus grand trésor : l'histoire de sa famille et de ses ancêtres. Au fil de ses pérégrinations pour reconstituer celle-ci, Soré se fait le témoin d'une société en mutation, dont les valeurs d'humilité et de solidarité restent les meilleures armes face à une nature aussi rude qu'enchanteresse.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Toute jeune, j'ai reçu en cadeau le don du conteur, dit-elle. En ce temps-là, j'avais une voix claire et une imagination galopante. Magga se souvient sûrement que j'avais toujours une histoire en tête, et que je savais relier les mots en phrases, aussi facilement que je nouais les fleurs en couronne en été. C'étaient mes histoires, nées de tout ce que j'entendais et que je vivais. Les récits poussaient et voulaient sortir. Ils s'élevaient en moi et devenaient immenses parce qu'ils souhaitaient être racontés. Tant que ma mère Abelone vécut, ce fut ainsi. J'étais si heureuse alors. Puis il arriva quelque chose qui pendant longtemps tua ma joie de raconter. »
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Nous savons, que de tout temps, les Kavdlunait1 ont considéré les hommes dont la peau et le mode de vie différaient des leurs comme sous-développés et arriérés. Ils pensent que notre langue est primitive parce que nous n’avons pas de mots pour exprimer ce qui appartient à leur monde. Pour pouvoir, nous expliquer, nous empruntons à leur langue des mots qui auparavant étaient inutiles. 
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Lûtivik était un artiste doué d'une grande imagination. Un Noël, il fit un jeu d'échecs pour Johannes. Les tours étaient des morses, les cavaliers des baleines, les fous des rennes, et les reines des ours. Les pions étaient tous de petits phoques marbrés et les rois des aigles, l'animal que Lûtivik admirait le plus, même s'il lui volait de temps à autre un agneau.
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C'était une vieille maison, une des dernières dont le toit était encore couvert de tourbe. Une grande fenêtre donnait sur la mer, et du côté de la montagne s'élevait un monticule de terre et de pierres. Deux grands blocs de granit l'entouraient, la protégeant contre le vent du nord, et elle soupirait et gémissait sans cesse, comme le font les vieilles maisons ; en hiver à cause de la pression de la neige et des grands coups de vent, en été à cause de la pluie ou du soleil brûlant. C'était une vieille maison grognon, mais elle était très belle : quand on la regardait, on sentait le lien entre les hommes et la nature.
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Nous savons que de tout temps,les kavdlunait ont considéré les hommes dont la peau et le mode de vie différaient des leurs comme sous-développés et arrièrés .Ils pensent que notre langue est primitive parce que nous n'avons pas de mots pour exprimer ce qui appartient à leur monde.Pour pouvoir nous expliquer,nous empruntons à leur langue des mots qui auparavant étaient inutiles.
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Videos de Jorn Riel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorn Riel
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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