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Dix jours sans écrans" est le dernier livre que mon aîné a emprunté au CDI de son collège. Il vient à peine de le commencer hier soir, mais il a l'air de lui plaire. J'ai profité qu'il dorme pour le lire à mon tour.
C'est un roman de 160 pages, écrit très gros et illustré. le style d'écriture est vraiment très simple. La lecture est donc aisée et relativement rapide.
L'histoire débute dans une classe de CM2, au moment où la maîtresse propose à ses élèves un défi, «
Dix jours sans écrans », qui consisterait à minimiser le temps passé devant les écrans (console, ordi, tablette, télé) pendant plusieurs jours d'affilée. Si les élèves éclatent de rire pensant à une blague, la plupart d'entre eux déchantent vite quand ils comprennent qu'elle est sérieuse. Mais tous les enfants ne seraient pas contre de tenter ce challenge. Lorsque la petite Anouk propose un référendum, Louis et Gordon restent sereins, persuadés qu'une majorité de "non" l'emportera. Mais le "oui" l'emporte et haut la main ! Aussitôt, chacun est prêt à s'investir dans ce défi : créer des affiches pour en expliquer les enjeux et inviter un maximum de personnes à les rejoindre, organiser une réunion avec les parents pour qu'ils motivent leurs enfants, proposer des activités (extérieures, créatives, ateliers découvertes, etc) afin de s'occuper autrement, etc. À la surprise de Louis, trois autres classes décident d'entrer dans la compétition, pendant que la plupart des parents décident de s'investir également.
C'en est trop pour Louis ! Dix jours sans regarder sa série préférée à la télé ? Dix jours sans PS4 ? Impensable ! le défi se fera sans lui et pour le prouver, il crée les Anti Défi Débile Anonymes (
ADDA), et six de ses camarades le rejoignent pour boycotter ce challenge ! Mais difficile de s'y mettre à 100% quand les parents s'en mêlent et que les copains se réunissent autour d'un tournoi de foot...
Paloma, de son côté, est très enthousiaste. Son père, journaliste à la radio locale, s'investit à fond dans le projet, au point d'installer un mini-studio à l'école et mettre en place des petites "interviouves" quotidiennes. Sa mère, quant à elle, qui a pour habitude de planifier ses journées en fonction de ses émissions TV, n'est pas très très emballée. Entre son père un peu envahissant et sa mère peu motivée, comment Paloma va-t-elle pouvoir se passer de ses écrans ?
Les chapitres alternent entre les points de vue de Louis et de Paloma, l'un pro-écrans et la seconde motivée pour rapporter un max de points à sa classe. Ils ne s'entendaient pas très bien avant cela, leurs désaccords n'arrangeront pas les choses, du moins au début. Car à ne plus avoir constamment le nez face à un écran, on passe plus de temps avec les autres, on fait plus attention à eux, on les écoute davantage aussi. C'est ainsi que Paloma commencera à apprécier de plus en plus Gordon, le meilleur ami de Louis qu'elle prenait pour l'idiot de la classe. C'est ainsi que Louis se rapprochera d'Anouk, surnommée "Madame-je-sais-tout" ou "Dicoquiparle" et meilleure amie de Paloma. Au fil des pages, on voit évoluer chacun des enfants, la maîtresse, ainsi que certains parents également, on les voit aller de plus en plus facilement vers les autres, s'entraider, mettre des mots sur leurs difficultés à résister.
Aucunement, il est dit que les écrans sont mauvais, le score de chaque enfant le démontre d'ailleurs puisque, à une exception près, aucun des participants n'a eu le maximum de points. Il est juste explicité qu'il faut savoir les utiliser sans en abuser. Et je trouve cette approche joliment conçue.
Quant aux personnages, des enfants essentiellement donc, je les ai trouvés mignons tout-plein, rigolos, attendrissants, très différents les uns des autres afin que chaque jeune lecteur puisse s'identifier.
L'histoire est pleine de spontanéité, d'humour, de jolies confidences. La relation aux autres est mise en avant, l'amitié et l'entraide également. On n'oublie pas non plus la fierté de soi, quand on réalise quelque chose alors qu'on s'en croyait incapable. Et on n'oublie pas non plus les leçons qu'on en tire : les écrans c'est chouette, mais il y a d'autres choses à voir et à vivre aussi (et souvent juste à côté).
Un très chouette petit roman jeunesse, en plein dans l'actualité, très facile à lire, bordé d'humour et de répliques cocasses.
(À souligner tout de même les "du coup" à répétition, ce qui est assez redondant à la longue.)