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Danièle Robert (Traducteur)
EAN : 9782742772544
161 pages
Actes Sud (30/01/2008)
3.84/5   35 notes
Résumé :
 Dans un entretien accordé en 1987 au critique américain Joseph Mallia, Paul Auster déclarait : « Toute mon œuvre est d’une seule pièce, et le passage à la prose n’a été que la dernière étape d’une évolution lente et naturelle. »
  Cette évolution joue sur l'ensemble des années soixante-dix — une décennie durant laquelle il a exploré et approfondi tous les aspects de cette parole initiale qu’est la poésie.
 Fondatrice, mettant au jo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Aujourd'hui Paul Auster fête son 70ème anniversaire et cela fait aussi 25 ans que je lis ses livres. A quelques exceptions près j'ai tout lu de lui. C'est mon auteur préféré ^_^

Ce recueil fait partie des livres que je n'avais pas encore lu. Ce n'est pas le style de poésie auquel je suis sensible. C'est parfois un peu trop abstrait/hermétique à mon goût, je préfère de loin ses romans.

Le recueil est divisé en 6 parties :
- Rayons (1970)
- Nonterre (1970-1972)
- Murales (1971-1975)
- DIsparitions (1975)
- Fragments de froid (1976-1977)
- Dans la tourmente (1978-1979)

J'ai mis mes passages préférés en citation.

Challenge multi-défis 2017 (12)


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Publié dans les années 70, donc dans la jeunesse de Paul Auster et bien avant qu'il soit connu, c'est un recueil de poésie plutôt froid et impersonnel, au premier abord, qu'il nous livre ici. Un "tu" qui apparait de temps en temps, de la lumière, des champs, une nature peu accueillante, faite d'un silence lourd. Etonnant d'ailleurs, cette nature chez Auster, plus habitué à l'urbanité et aux personnages plus qu'aux descriptions des paysages.
Il faut du temps avant d'arriver à dégager un fil de ces poèmes tant ils sont abstraits, mais avec de la persévérance, on peut y retrouver les thèmes chers à Paul Auster, la presque mort et la renaissance, l'énergie indispensable à cette survie, la solitude. Je n'ai pas trouvé d'informations autour de ce recueil de poèmes donc j'en ai fait mes propres déductions. J'y ai lu, pour ma part, un exorcisme de l'holocauste bien que je ne sois pas sûre que des membres de sa famille y aient participé. Ce n'est qu'une intuition personnelle, ou plutôt, même, ma manière à moi de me raccrocher aux poèmes.
Ce recueil m'est resté assez hermétique malheureusement, et j'y ai pourtant consacré pas mal de temps. Intéressant malgré tout, et touchant certaines cordes vibratoires par instant.
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L'oeuvre poétique de Paul Auster est difficile à appréhender, même pour ceux qui sont férus de poésie, les clefs d'accès à une compréhension globale de son travail poétique, semblent posséder un code secret pour pouvoir le déchiffrer pleinement. Dès les premiers vers, l'auteur nous entraîne dans les arcanes de son labyrinthe hermétique, tel un alchimiste voulant nous faire partager ses résultats rhétoriques, mais sans en donner les éléments didactiques, afin de percer les mystères de sa dialectique à la finalité absconse. Cependant, les vers de Paul Auster nous emportent par la magie des mots à la beauté ésotérique, égrenant encore un peu plus avec
une parcimonie occulte, la sibylline et énigmatique prose poétique aux enchaînements subtils, par des répétions de mots malicieux et des jeux de sonorités enchanteresses. Néanmoins, en continuant d'essayer coûte que coûte, de trouver le fil rouge de sa poésie, on découvre un auteur tourmenté, cherchant dans l'essence de l'existence, un sens à la vie, partant dans toutes les directions, qu'elles soient religieuses : la terre promise, brutes avec la nature, sensuelles avec l'amour ou plus abstraites avec une interrogation philosophique au déterminisme confus. le poète nous perd dans un étrange parcours complexe, ou seuls quelques initiés peuvent exhaler son oeuvre magnifique dans le ton et l'écriture, mais obscure dans son exacte définition. Peut-être que c'est en lisant ses romans qu'on pourra résoudre le logogriphe de sa poésie ou finalement, l'auteur n'a t-il pas voulu garder une aura intime et ténébreuse en forgeant le mythe d'une poétique impénétrable.
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DISPARITIONS de PAUL AUSTER
Poèmes écrits dans les années 70 qui préfigurent les romans qu'il écrira plus tard. Lecture facile et agréable. Comme beaucoup de grands écrivains, ses débuts en écriture se furent par la poésie.
Extraits
SAUVETAGE
Réunion d'hommes-cendres. le moyeu blême du ciel
Développé à fond jusqu'à atteindre
La rondeur d'une anthère
Sur la pente tourbeuse d'où
Je les voyais. Mai-vert: ce qui fut dit,
Audible dans l'oeil. Les mots,
Mêlés à la neige,n'
Accusaient pas la bouche. Je bus
Le vin qu'ils me mesuraient. Me tenant peut-être,
Près du lieu où tu
Aurais pu être. Je ramenai
Tout
Chez moi dans l'autre monde.

MIROIR
Mis à nu
Par ton oeil féroce, obsidien,
Par la colère
Blême et aboyant
Contre le miroir-chien qui te fixait
D'un regard aveuglant:
Le dieu de Spinoza,
Échappé des franges du discours, géométrique,
Circulant dans la courbe
De l'exil,
Hasarde un autre monde.
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D'habitude, je ne suis pas très poésie. Mais comme j'adore Paul Auster, je me suis lancée. Cela m'a bien plu ! Bon, ce n'est pas toujours très joyeux. C'est Paul Auster, quoi !
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
VEILLE

Nuit. Et j’ai avancé ma main de mendiant
vers ton ombre, cramponnée
aux murs nets, ocre,
de la faim.

Au-dessus de nous, le ciel a fait
éclater son secret.
Au-dessus de nous, une charrue a fendu la terre
en deux. J’ai vidé
les constellations, puis
t’ai fourrée à nouveau d’éternité.

Nuit. Et je t’ai verrouillé dans
la question
qui s’écoulait de moi avec la rosée. Et j’ai appris par cœur
le silence. Et j’ai bâti une réponse
pour personne. Et je suis remonté
de ton corps profond, lumineux.
Et me suis perdu moi-même
à jamais.

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RAYONS
(1970)


Dans le moyeu la coquille implose,
survit comme un jeu de mots de terreau et rocaille,
se dressant tel un bâton, pour envahir, chasser
le bavardage qui emplissait son corps
pour jaillir, attendre les coups
à venir — ville en germe, de fait, non surgie, même hors
de la ville. Va-t’en. La roue
fut une tromperie. Elle ne peut tourner.

p.17
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Ombre à ombre

Contre la façade du soir :
ombres, feu, et silence.
Pas vraiment le silence, mais son feu -
l'ombre
portée par un souffle.

Pour pénétrer le silence de ce mur,
je dois me dépouiller de moi-même.
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Les morts meurent encore : et en eux
les vivants. Tout l'espace,
et les yeux, pourchassés
par des objets fragiles, réduits
à leur usage.
Respirer et accepter
ce manque d'air, le souffle unique,
recherché dans les fissures
de la mémoire, dans l'écart qui sépare
cette langue de dissensions, sans laquelle la terre
aurait considéré sous de meilleurs auspices
l'aplanissement des vergers
de pierre. Même le silence
ne me traque pas.
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MIROIR



Mis à nu
par ton œil féroce, obsidien,
par la colère
blême et aboyant
contre le miroir – chien qui te fixait
d’un regard aveuglant :

le dieu de Spinoza,
échappé des franges du discours, géométrique,
circulant dans la courbe
de l’exil,
hasarde un autre monde.
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