Publié dans les années 70, donc dans la jeunesse de
Paul Auster et bien avant qu'il soit connu, c'est un recueil de poésie plutôt froid et impersonnel, au premier abord, qu'il nous livre ici. Un "tu" qui apparait de temps en temps, de la lumière, des champs, une nature peu accueillante, faite d'un silence lourd. Etonnant d'ailleurs, cette nature chez Auster, plus habitué à l'urbanité et aux personnages plus qu'aux descriptions des paysages.
Il faut du temps avant d'arriver à dégager un fil de ces poèmes tant ils sont abstraits, mais avec de la persévérance, on peut y retrouver les thèmes chers à
Paul Auster, la presque mort et la renaissance, l'énergie indispensable à cette survie, la solitude. Je n'ai pas trouvé d'informations autour de ce recueil de poèmes donc j'en ai fait mes propres déductions. J'y ai lu, pour ma part, un exorcisme de l'holocauste bien que je ne sois pas sûre que des membres de sa famille y aient participé. Ce n'est qu'une intuition personnelle, ou plutôt, même, ma manière à moi de me raccrocher aux poèmes.
Ce recueil m'est resté assez hermétique malheureusement, et j'y ai pourtant consacré pas mal de temps. Intéressant malgré tout, et touchant certaines cordes vibratoires par instant.