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Michel Demuth (Traducteur)Dominique Haas (Traducteur)
EAN : 9782258070226
1648 pages
Omnibus (20/01/2006)
4.05/5   129 notes
Résumé :
Demain. Cent pionniers s'envolent pour Mars.
Ils devront l'explorer, survivre sur cette planète usée et hostile. Si l'homme ne peut s'y adapter, il faudra adapter Mars à l'homme : créer l'atmosphère, bâtir les cités, transformer les déserts en prairies, la glace en océans. Par-delà les difficultés ou les conflits idéologiques, c'est un monde nouveau que l'on invente. Jusqu'à l'émancipation de la tutelle d'une Terre de moins en moins souveraine.
Que lire après La Trilogie martienne : Mars la Rouge ; Mars la Verte ; Mars la BleueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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A mon humble avis ce n'est pas tant de la hard science que de la SF réaliste . En tous cas c'est ahurissant et ça ouvre des perspectives immenses au lecteur .
Voici clairement un de ces cycles que l'on habite pendant la lecture , et un de ceux qui sont incontestablement habités par leurs personnages .
Ce n'est pas un recueil de textes , c'est un vaste terrarium qui contient un monde dans toute sa complexité .
Mais peut-être trop long pour certains , c'est néanmoins une fresque époustouflante d'une présence fabuleuse qui plonge dans les moindres détails et dans l'intimité d'un remarquable nombre de personnages !

Le premier tome de la trilogie martienne , le premier d'un cycle de quasiment 3ooo pages avec les annexes !
C'est long ! Mais pas de doute c'est le seul moyen de découvrir la planète Mars dans tous ses états : passés ... présents et futurs .
Avant de parler de mars soulignons que l'auteur prospecte tous azimuts : le politique ... la géopolitique- on est très loin dans un monde multipolaire , ainsi que la médecine .. la robotique ... l'informatique ...
l'ingénierie ... la climatologie ... la sociologie , la planétologie ..les théories autour de la mémoire ... la génétique , le thème de l'ascenseur spatial , les traitements de longévité …
C'est vrai que c'est long , mais c'est vivant et réel .
Même si c'est une aventure en compagnie de connaissances intimes , c'est quand même un peu une épreuve , mais : sachez-le : Il n'y a rien de mieux que la trilogie martienne ! -sourire-
Dans ce tome la terraformation est encore à ses balbutiements . Elle ne passera réellement un seuil , que au second tome alors que la planète rouge verdira progressivement .
Les cent premiers colons font leur premier vol , arrivée et exploration de mars , essor de la conquête de cet environnement hostile avec tensions et rivalités politiques et idéologiques ...
La colonisation se développe entre équilibre et anarchie ... entre oppression et liberté .. entre colons visibles et clandestins et enfin entre rouges et verts ...
Cependant et avant tout , c'est une fabuleuse exploration des environnements martien actuels en compagnie de personnages compétents en planétologie et écosystèmes ( naturels et artificiels ) .

Par ailleurs la terre poursuit sa descente aux enfers et on se paye une tranche d'apocalyptique au passage , même si ce n'est pas la fin du monde , mais que cela y ressemble un peu beaucoup.
C'est suffisamment problématique pour que les terriens songe à faire leurs valises histoire de recommencer leurs bêtises ailleurs … si on les laisse faire .

Dans le second tome la terraformation passe un seuil et la planète verdie progressivement ( des Lichens .. algues ...) , sans que l'atmosphère soit réellement respirable.
La planète se réchauffe grâce aux organismes biologiques , mais aussi grâce à l'ingénierie spatiale , aux usines à effet de serre et à la géothermie etc. ..
Le clivage entre les rouges et les verts s'intensifie .

Avec le tome trois de la trilogie martienne :
Après les plantes .. , mars franchit un cap comme le titre l'indique le titre : Mars la bleue .
C'est une fresque d'une présence fabuleuse qui plonge dans les moindres détails et dans l'intimité d'un remarquable nombre de personnages , comme je le soulignais plus haut .
Mais c'est avant tout et complètement , une formidable invitation au voyage , qui embarque le lecteur dans un monde absolument réel .
C'est en effet un véritable voyage , et c'est certainement un des plus puissant récits de terraformation d'un monde , que l'on puisse lire dans n'importe qu'elle langue .

L'auteur a produit ici un texte de SF réaliste qui est tout simplement incroyable et réaliste à l'extrême .
Un véritable travail de titan que l'auteur a fourni et qui est à mettre en rapport avec celui que nécessiterait la terraformation d'un monde –sourires- .

Cependant aussi documenté que soient ces textes et son auteur , un facteur crucial n'est pas évoqué dans ces pages . C'est celui des basculements cycliques de la planète rouge sur son axe .
C'est un problème certes sur le très long terme , mais qui hypothèque nécessairement tout projet potentiel de terraformation martien à moins de mobiliser des technologies qui seraient du ressort de l'ingénierie spatiale …
Mais je veux bien concevoir et admettre que ces textes soient déjà assez longs _-sourires- Donc , bon ok …

La réflexion de l'auteur a émergée au préalable , dans un texte plus ancien , pas forcément très connu et qui est fort sympathique pourtant : , Les menhirs de glace , chez Folio .
Je signale aussi le recueil de nouvelles intitulé , Les martiens , ( chez Pocket ) qui contient quelques textes infiniment agréables et qui développent des points de détails sur cette trilogie .
Ce recueil est Impeccable pour se faire un petit weekend sur Mars ou même pour explorer l'univers sans se plonger d'emblée dans cette longue aventure .

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Longtemps délaissée au profit de galaxies lointaines, Mars revient sur le devant de la scène depuis quelques temps, grâce à quelques robots curieux et des découvertes en chaîne. En science-fiction aussi, la planète rouge a été rapidement passée de mode, incapable qu'elle était de rivaliser avec des voyages à la vitesse de la lumière et des aliens venus du fin fond de l'univers.

Robinson prend avec cette trilogie ambitieuse le contre-pied de ce qui se fait habituellement dans le domaine : on ne trouvera pas de moteurs miraculeux qui permettront de résoudre tous les problèmes physiques ni un auteur qui brise allégrement les lois de la physique dès que ça l'arrange, mais au contraire un récit très réaliste, et très documenté scientifiquement, allant d'ailleurs parfois jusqu'à la limite de l'ouvrage technique.

Cent pionniers sont envoyés sur Mars en colons. Leur voyage prendra des mois, comme il se doit. Ils ont tous été choisis pour former une équipe capable de mettre en place un petit écosystème habitable par les humains : on y retrouvera des botanistes, des ingénieurs, des médecins, … et un psychiatre pour tenter d'encadrer le tout. Les colons ne sont pas non plus des êtres vierges uniquement préoccupés par le succès de leur mission, chacun emmène dans ses bagages sa culture, sa religion, ses positions politiques et ses a-priori.

Des déchirements font d'ailleurs bien vite leur apparition : fidélité à la Terre contre partisans d'une identité martienne propre et surtout, fil rouge de toute la trilogie, la terraformation. A-t-on le droit de changer l'équilibre de Mars, de chercher à la doter d'une atmosphère respirable par les terriens, de favoriser même l'apparition de la vie et de nouvelles espèces martiennes, ou doit-on respecter la planète en la conservant dans son état originel et en ne faisant que le strict minimum pour assurer notre survie ? Ce débat s'envenime d'autant plus que sur Terre, on réclame bien vite une intense exploitation minière de Mars comme retour sur investissement, en échange d'un flux ininterrompu de migrants : quand on est en surpopulation et étranglé par la pollution, envoyer l'excédent d'humains sur une planète vide semble une excellente solution.

On est bien loin d'une épopée victorieuse à la gloire de l'humanité ! Au menu, on retrouve plutôt des manoeuvres politiques, des industriels prêts à tout pour faire main basse sur les richesses de la planète, des tensions religieuses, des grands idéaux politiques brandis par des révoltés, … moins glamour, mais sans doute nettement plus réaliste. À certains moments, plongé dans les manoeuvres politiques et les problèmes économiques martiens, on a plus l'impression de lire un livre d'histoire qu'une fiction.

Le récit souffre cependant de la même faiblesse que tous les livres très (trop?) documentés : le manque de rythme. À force d'être précis, l'auteur se perd souvent dans des détails peu intéressants. En plein milieu d'un grand chamboulement dans le monde martien, on peut ainsi se retrouver à étudier pendant 25 pages les différents types de mousse et de lichen capables de survivre dans un monde très froid. À la longue, ces digressions finissent par lasser, et j'ai été pris d'envie plus d'une fois d'appuyer sur l'accélérateur.

Cette trilogie martienne restera longtemps dans ma mémoire pour sa crédibilité et son réalisme. Je pense que je ne rencontrerai pas de sitôt un autre roman capable de rivaliser avec elle sur ce plan-là. On a également droit à une belle réflexion sur la relation de l'être humain avec son environnement, entre domination et harmonie. Les deux points de vue ont chacun leurs partisans et aucun de deux camps ne remporte véritablement le débat.

Une trilogie à n'entamer que si on a bien compris à quoi on avait affaire, car les lecteurs qui souhaitent un roman d'aventures palpitantes risquent d'être vite déçus.
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Merci à Babelio et aux éditions Omnibus grâce à qui, et grâce à Masse Critique, j'ai pu recevoir cette édition de la trilogie de romans que Kim Stanley Robinson a consacré à Mars...ou plutôt à sa conquête et à sa terraformation par l'humanité.
L'inconvénient est que l'humanité y a importé, en même temps que sa technologie et sa fantastique capacité d'apprentissage et d'adaptation, ses défauts, sa violence, ses dissensions et tous ses vilains petits travers. Ce n'est pas tellement contre les difficultés techniques que les personnages se battent ici: ce sont les factions qui s'opposent, les parties politiques qui se déchirent, les conceptions du monde qui s'entredéchirent.
Alors, la Trilogie de Mars, passionnant ou pas? Et bien, en ce qui me concerne, oui, malgré quelques défauts, j'ai énormément apprécié cette lecture, mais je suis prête à reconnaître que cela ne conviendra pas à tout le monde.
J'avais déjà lu Mars la rouge, dont j'avais pensé ceci:
Étrangement, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais ce qui ne m'a pas empêché d'aimer, quoique moins que prévu. Mars la Rouge m'a rappelé quelque chose qui m'avait frappé dans le très excellent, quoique moins connu et c'est dommage, Station Solaire d'Andreas Eschbach, c'est que quelque soit le progrès technique qu'on nous dépeint dans des univers de science-fiction se voulant réalistes, l'humain finit par y être le point d'achoppement, l'humain et ses débats, ses fanatismes et ses défauts, mais aussi l'humain et sa volonté d'aller toujours plus loin.
Roman couvrant plusieurs décennies, Mars la Rouge commence par le départ de la terre de l'Ares, vaisseau contenant les cent premiers colons. Pas le premier vol habité vers Mars, mais le premier qui n'est pas censé comporter un retour. Seulement, sur cent personnes, et plusieurs nationalités, il y a évidemment moult courants sur ce qui doit être fait une fois sur place. Simplement étudier la planète? La terraformer pour créer une planète plus propice à la survie humaine hors d'habitats souterrains, alors que la Terre est presque exsangue de pollution et de surpopulation? Et bientôt, d'autres colons arrivent, trop disent certains...
Il y a là dedans bien plus de sociologie et de politique que je m'y attendais pour être honnête, j'ai presque envie de dire trop car j'ai entamé cette lecture avec l'envie d'un peu SF modèle hard science.
Je vais être franche: j'ai trouvé que cela souffrait de longueurs et le style, volontairement technique, est parfois plutôt aride. Puisqu'on parle de ce qui m'a fait tiquer, citons aussi Maya Toitovna, un personnage féminin que j'ai trouvé terriblement cliché. Il n'en reste pas moins que voir peu à peu se développer les thèmes du roman est complètement fascinant, que si ça reste lourdement américano-centré comme souvent la SF américaine, cela l'est bien moins que souvent, avec par exemple le développement des colonies suisses et arabes. C'est réellement de la SF pour amateurs du genre: si le genre vous rebute dès qu'il se fait technique, ce n'est pas par celui là qu'il faut commencer!
C'est une belle fresque malgré ses défauts, un livre qui moi m'a fait rêver.

Maintenant que j'ai terminé les deux romans suivants, je suis plus appréciative. Peut-être que j'avais moins d'idées préconçues, ayant déjà pu me confronter au style de Mars la rouge ?
Après la très violente fin du roman précédent, Mars la verte commence plusieurs années après et nous fait suivre certains survivants des Cent Premiers mais aussi une partie de leurs enfants et petits-enfants. C'est difficile d'en offrir un résumé sans spoiler le précédent... disons que Mars développe deux faces, l'officiel et l'underground, et que le roman se partage entre progrès de la terraformation et merveilles techniques et mouvements sociaux et politiques tandis que de nombreux groupes se forment, se délitent et se reforment, personne d'accord avec personne: les indigènes, les métanationales qui veulent garder la main, l'Autorité transitoire, et surtout, ce que je juge le plus intéressant, les Verts et les Rouges, qui défendent, parfois dans la violence, souvent même dans la violence, deux visions radicalement différentes de l'avenir de Mars, très bien décrits pas leurs appellations respectives. C'est parfois technique, parfois étrangement religieux, voire bizarre, quand Hiroko se prend pour la mère nourricière de la planète, cela souffre comme le premier tome de quelques longueurs, liées entre autre au soin du détail de l'auteur, mais c'est impressionnant et prenant.Et cela n'oublie pas la terre, qui s'enfonce encore plus, si, si, c'est possible, dans le chaos; suite à une catastrophe dont je ne révélerai pas la teneur vu que je ne m'y attendais pas, et que je veux vous laisser la primeur de la surprise!

Le dernier tome enfin se révèle aussi riche et complexe, avec les mêmes défauts et qualités, des longueurs à supporter mais aussi l'immensité de ce qu'il décrit, encore plus grandiose dans son échelle. On y assiste pour la première fois à un Martien posant le pied sur Mars, mais aussi à d'autres conquêtes que la planète rouge.
C'est aussi l'occasion d'explorer les conséquences du traitement de longévité qui est un point essentiel du scénario, puisqu'il permet à des personnages de survivre du tome 1 au 3 ! J'avoue qu'au début, ça m'avait déplu, je trouvais cela un peu facile, mais je dois reconnaître que la façon dont ces conséquences sont abordées m'a fait changer d'avis!

Cette trilogie s'est révélée fort intéressante, complexe et surtout très riche. On pardonne bien volontiers ses quelques défauts quand on se laisse entraîner, et on effectue alors un des plus extraordinaires voyages de la SF moderne, très nettement dans la catégorie Hard SF.
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Je vais faire une chronique générale pour la trilogie, sinon je crois bien que je ne vais pas m'en sortir. Avec ma mémoire de poisson rouge, lorsque je lis plusieurs tomes d'affilée j'ai toujours du mal où finit l'un et où commence l'autre.
Je suis une grande amatrice de science-fiction, même si je choisis avec soin les ouvrages dans lesquels je me lance, car certains contiennent une telle masse d'informations compliquées qu'ils parviennent parfois à me donner la migraine…
Ici, il y a un peu des deux en fait. L'histoire est réellement intéressante et j'ai été tout de suite embarquée. le seul souci, à mon sens, c'est que j'ai l'impression que l'auteur s'égare un peu trop par moments, interrompant le fil du récit pour y glisser toutes sortes d'anecdotes. Cela ralentit considérablement le rythme et j'avoue que cela avait tendance à me faire décrocher. Il m'a donc fallu un temps fou pour en venir à bout et c'est bien dommage encore une fois, car l'histoire me plaisait vraiment !
Même si parfois j'avais la sensation que les explications données au cours du récit étaient un peu trop poussées (pas facile de tout comprendre lorsque l'on n'est pas scientifique soi-même…) je dois tout de même reconnaître que l'auteur a dû fournir un travail titanesque de recherches.
Au-delà de tout le côté novateur, une vie nouvelle sur une planète totalement différente qui suscite de nombreux débats parmi les pionniers entre les conservateurs et ceux qui veulent tout transformer dans l'environnement, il y a aussi et surtout beaucoup d'enjeux politiques ici. Encore une fois, on retrouve plusieurs clans. Tout d'abord ceux qui restent dépendants de la Terre et puis ceux qui veulent s'en détacher. Ensuite, les querelles entre les différents peuples et cultures reprennent, comme sur Terre. Je trouve que c'est finement joué de la part de l'auteur, car malheureusement, même avec une chance de repartir à zéro on sait tous que l'homme est ainsi et qu'il oublie difficilement les préjugés et les querelles d'antan…
Ce que j'ai apprécié également, c'est l'alternance des points de vue. Chaque protagoniste choisi a un métier différent ainsi qu'une personnalité qui lui est propre. Cela rend les choses vraiment intéressantes.
Je me suis un peu perdue dans le temps par contre, car il était parfois difficile de faire le lien entre les années terriennes et les années martiennes… Les jours et les sols étant totalement dissemblables et ne se correspondant pas entre eux, passer de l'un à l'autre est déstabilisant.
En résumé, j'ai réellement aimé ma lecture. C'est une histoire incroyable et criante de réalisme grâce au travail de recherches titanesque fourni par l'auteur. L'aspect un peu trop technique m'a malgré tout dérangée et c'est bien dommage, car je ne l'ai pas apprécié pleinement, je suis restée un peu trop en retrait par rapport à l'intrigue. Je pense que c'est une saga que je relirai si j'en trouve le courage en prenant bien mon temps cette fois-ci. Peut-être que j'arriverais mieux à m'imprégner de ce fantastique univers la seconde fois !
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Si le terme « science-fiction » peut être appliqué pleinement à une oeuvre, c'est bien celle-ci. le mot est souvent galvaudé : parfois la science est tout-à-fait superficielle, et la fiction prend le pas sur tout autre considération : « Starwars », « Startrek », « Starship troopers », « Alien », sont certes de magnifique réussites cinématographiques, télévisuelles et même parfois littéraires, mais il faut bien le reconnaître, c'est souvent la transposition dans l'espace de genres purement terrestres comme le western, le polar, ou l'horreur… le côté scientifique tient plus du Playmobil, du Lego ou du Meccano (ce n'est pas forcément péjoratif), que des recherches de la Nasa. Ce qui n'enlève rien bien sûr à l'intérêt de ces productions qui, dans leur genre, sont également des chefs-oeuvre.
Kim Stanley Robinson (né en 1952) est devenu, grâce à la « Trilogie martienne » et quelques autres ouvrages, un des grands noms de la SF.
« Mars la Rouge » (1992), « Mars la Verte » (1995), et « Mars la bleue » (1996) forment un ensemble très cohérent qui raconte l'exploration, la colonisation et la terraformation de la planète Mars, sur un peu plus de deux cents ans, mais pas forcément plusieurs générations, parce que la science ayant fait d'énormes progrès, les gens vivent très longtemps.
« Mars la Rouge » : En 2026 commence la première colonisation de Mars. Une centaine de Terriens font le pari d'explorer cette planète aride et hostile… et d'y survivre. « Si l'homme ne peut s'y adapter, il faudra adapter Mars à l'homme ». C'est ce qu'on appelle la terraformation : création d'une atmosphère, des cités, transformation des déserts en terres arables, des glaces en océan, etc. Et au-delà de ce défi scientifique, la cohabitation et la mise en place d'une société, avec ses contradictions et ses conflits, parfois violents. La terraformation a ses partisans et ses opposants. Ceux-ci multiplient les sabotages et déclenchent même une révolution…
« Mars la Verte » : le nom vient de la re-création du système végétal, partie primordiale de la terraformation. On suit l'histoire des premiers colons (ceux qui ont survécu à la première révolution) jusqu'en 2120 date d'une deuxième révolution. L'époque est marquée par une montée des eaux suite à une éruption volcanique dans l'Antarctique martien.
« Mars la Bleue » : cette partie, la plus longue de la trilogie, traite plus particulièrement de l'émancipation par rapport à la Terre, et la mise en place de l'exploration de tout le système solaire.
Comme on le voit, à travers l'histoire d'une planète (et quelle planète !) c'est une partie de « l'histoire du futur » que nous raconte l'auteur, une histoire que n'auraient pas reniée Heinlein, ou Asimov, ou Arthur C. Clarke. Nous l'avons dit, le côté scientifique et technologique est à l'honneur (Robinson a mis six ans à récolter tous les renseignements utiles sur le sujet), mais le tour de force de l'auteur est d'inclure tous les éléments économiques, écologiques, sociologiques, politiques, moraux et religieux, en plus des éléments d'astrophysique, de botanique, ou de physique des matériaux. Une oeuvre colossale, dont la portée est immense.
Pour les amateurs de science-fiction, et pour tous les autres, (si vous ne connaissez pas, c'est le genre de bouquin idéal pour une initiation, même si le côté technique peut rebuter un peu), « La Trilogie martienne » est incontournable !

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
— Je pense qu'il faudrait le remettre sous gravité martienne, disait-il à quelqu'un qui n'était pas dans la pièce. C'est peut-être une forme de mal de l'altitude. Ou une maladie microbienne. Une allergie. Une réponse systémique. Un œdème, de toute façon. Il faut tout de suite l'emmener dans une navette spatiale et le placer dans un anneau en rotation à la pesanteur martienne. Si j'ai raison, ça lui fera du bien ; si je me trompe, ça ne peut pas lui faire de mal.

Nirgal aurait voulu dire quelque chose, mais il ne put trouver assez de souffle. Ce monde l'avait infecté – écrasé – fait bouillir, mariner dans les microbes et la vapeur d'eau. Un coup au cœur ; il était allergique à la Terre.
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-[...] On ne peut pas parler d'écosystèmes sans parler de choses vivantes. Ce qui existait ici sur Mars avant nous n'était pas une écologie.Il n'y avait que la géologie. On pourrait même dire qu'une écologie a démarré ici, il y a longtemps, que quelque chose a mal tourné, qu'elle a gelé et que nous sommes en train de tout recommencer.
Elle grommela et il s'interrompit. Il savait qu'elle croyait en une espèce de valeur intrinsèque de la réalité minérale de Mars. C'était une version de ce que certains appelaient l'éthique de la terre, mais sans le biote. L'éthique de la roche. L'écologie sans la vie.
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Le lit du Gand Canal avait été creusé par une loupe spatiale concentrant le soleil renvoyé par la soletta. La loupe planait très haut dans l'atmosphère, au-dessus des nuages thermiques formés par la roche fondue et volatilisée. Elle avançait en ligne droite, et avait tracé un chemin de feu dans le sol, sans prendre garde aux détails topographiques.
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Vous restez dans vos petits trous, plongés dans vos petites expériences, comme des gamins qui jouent aux petits chimistes. Alors que tout un monde s'étend autour de vous. Un monde dont les formes sont cent fois plus larges que leurs équivalents terrestres, mille fois plus anciennes, avec des traces de la création du système solaire dispersées un peu partout. Un monde qui a à peine changé durant ces derniers milliards d'années. Et maintenant, vous allez détruire tout ça. Sans même avoir l’honnêteté de le reconnaître.
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Elle s'éveilla avec, dans l'esprit, le visage de Frank à vingt-trois ans. Elle eut une pensée floue pour ce qu'elle avait lu à son sujet, essayant de recoller les fragments pour avoir une image. Le père: qu'est-ce qui avait pu le pousser à s'inscrire aux Alcooliques anonymes trois fois pour les quitter deux fois (....ou bien était-ce trois?...) Cela sonnait mal. Et ensuite, comme en réponse à sa question,elle pensa au Franck intoxiqué par le travail qu'elle avait connu, même si le travail semblait un idéal peu Frank Chalmersiste. Le Frank qu'elle avait connu ne croyait pas à la justice sociale. Politiquement, c'était un pessimiste, engagé dans une perpétuelle action d'arrière-garde pour empêcher le pire de s'aggraver encore. Une carrière vouée à limiter les dégâts -, et, selon certains, à se pousser dans le monde. Sans doute vrai. Bien qu'elle ait toujours pensé qu'il ne visait le pouvoir que pour mieux limiter les dégâts.
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Vidéo de Kim Stanley Robinson
RENCONTRE AVEC KIM STANLEY ROBINSON

Romancier et nouvelliste, Kim Stanley Robinson est peut-être le plus jeune de nos Grands Anciens. Son oeuvre magistrale dessine pour l'humanité à venir une carte indispensable des chemins de l'espace Rencontre avec celui qui est allé sur Mars.

Avec Kim Stanley Robinson Modération : Ugo Bellagamba
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