Théâtre de la Révolution : Pâques fleuries

Cet été je suis allée en Bourgogne sur les traces de Romain Rolland et c'est dans une librairie de Vézelay que j'ai trouvé une première édition de la pièce de théâtre "Pâques fleuries" publiée en 1926.
Si "Jean-Christophe" est l'oeuvre romanesque la plus connue du prix Nobel de littérature il n'en demeure pas moins que sa production dramatique et tout particulièrement les huit pièces qui composent son Théâtre de la Révolution ont une place non négligeable.
"Pâques fleuries" est le prologue des drames de la Révolution qui a pour pendant l'épilogue "Les Léonides".
La pièce se déroule en 1774 au château de Courtenay. Son titre fait écho au dimanche des Rameaux qui a été choisi parce que le dimanche suivant a pour nom Pâques Sanglantes. C'est une façon d'imager les événements annonciateurs de la Révolution française qui éclatera quinze ans plus tard.
Le prince de Courtenay (en réalité Louis-François de Bourbon prince de Conty cousin de Louis XV) défend les lois du royaume et face à Louis XV défaillant il se veut protecteur du droit et de la nation. Son fils le comte d'Avallon s'oppose fermement à lui en prétendant que le premier serviteur de la nation est le roi à qui il reste fidèle.
Leur désaccord est si grand que le prince va le déshériter en faveur du chevalier, son fils illégitime.
Si certains domestiques du château commencent à se révolter en cachette, les bourgeois, le notaire et l'avocat notamment, savent bien que ces nobles orgueilleux devront bientôt compter sur eux pour la simple et bonne raison que leurs biens ont fondus comme neige au soleil.
Ce qui qui m'a amusée c'est l'intervention de Jean-Jacques Rousseau en personne dans la pièce. Il donne des leçons au petit vicomte de dix ans et passe un peu pour un vieux fou mais c'est aussi une façon de montrer qu'il fut un inspirateur de la Révolution en référence aux "Confessions".
Il est indéniable que cette pièce un intérêt historique et mériterait d'être plus connue.


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Cette pièce historique de Romain Rolland, parue en 1926, est la première d'une série de huit qui compose le cycle "théâtre de la révolution. Elle fait le récit d'une lutte, en 1774, d'un prince de sang et son fils naturel contre son fils légitime et ses créanciers. C'est une intrigue qui se noue autour de la succession du prince et de la fidélité au roi. Elle annonce la révolution, avec en point d'orgue une apparition de Jean-Jacques Rousseau que l'auteur nous décrit comme visionnaire. Cette pièce trouve son épilogue dans la dernière de la série "les Léonides" où la lutte entre ces personnages est à son paroxysme. Romain Rolland écrit un théâtre brillant et intelligent. Les personnages de ces deux pièces ont beaucoup de style et s'apprêtent à se lancer dans l'époque troublée et tragique de la révolution française.