Kamikaze Mozart

Ce livre est un petit bijou. C'était ma première rencontre avec Daniel de Roulet et j'en ressors émerveillée.
N'ayant pas pu terminer le livre hier soir, je l'ai même pris en classe pour achever ma lecture durant la séquence DVD prévue pour mes élèves (Chut, ne le répétez pas hihihi).
J'ai été touchée par la simplicité des rencontres, des émotions. Au coeur même du drame, des vies singulières, pleines et assumées se rencontrent, se découvrent, s'aiment, s'entrelacent sur fond de Mozart ou de bruits d'atomes.
J'ai souri, vers la fin, lors du concours du " jeté de noyaux de cerises". Un peu d'humour et de légèreté dans un monde si sérieux.
Fumika est un exemple de femme libre pourtant enfermée dans tant de prisons (culturelles, sociales, militaires, familiales, amoureuses....). Quelle belle leçon !
Je referme ce livre émerveillée, émue, touchée.
Les Wolfgang ont su me captiver, me séduire, me repousser. Fumika a su me guider.
J'ai aimé ce livre passionnément !
Je sais maintenant que je me replongerai tout bientôt dans d'autres pages de Daniel de Roulet.

Le roman débute en 1943. Fumika, une jeune femme japonaise est venue étudier le piano à Berkeley. Mais voilà, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, et elle sera internée dans un camp avec d'autres compatriotes, ou tout simplement des citoyens américains d'origine japonaise. Elle va retrouver dans le désert Wolfgang, un Suisse violoniste, qui travaille à la construction de la bombe atomique, et dont elle est amoureuse. Mais les choses vont se passer mal, et elle devra retourner au Japon, dans le cadre d'échange de prisonniers, et elle épousera malgré elle le fiancé choisi par sa famille, qui s'apprête de mourir en kamikaze.

J'ai lu ce roman sans déplaisir, l'écriture est fluide et agréable, nous passons d'un personnage à un autre, et ils sont tous bien caractérisés. Néanmoins j'avoue être restée un peu sur ma faim. Les événements décrits dans le livre sont connus, archi-connus même, et rien n'est vraiment surprenant dans ce récit, voire un peu attendu. C'est comme feuilleter un album de photos que l'on connaît déjà d'ailleurs. Et compte tenu des thèmes abordés dans le livre, il aurait fallu pour moi quelque chose de plus, une originalité de ton, une écriture exceptionnelle, que je n'ai pas trouvées chez Daniel de Roulet. Ce fut une lecture plaisante, mais très oubliable j'en ai peur.