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EAN : 9782070329311
330 pages
Gallimard (31/05/1996)
4/5   9 notes
Résumé :
Au dos de l'édition de 1990 chez Belfond :
"Je suis un humoriste, un plaisantin, je suis un acrobate et un provocateur. Mes ouvrages font le pied au mur pour plaire, je suis cirque, lyrisme, poésie, horreur, bagarre, jeu, que voulez-vous de plus"
Ces entretiens font vivre l'aventure capitale d'une création moderne qui démonte, renverse les formes en usage, accepte ouvertement les contradictions et dynamite toute théorie. Face à Dominique de Roux, Gombr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voilà encore un livre qui nous prouve bien que les auteurs adorés, il vaut mieux se les garder pour des rendez-vous galants littéraires. Dès qu'on essaie de les approcher dans leur vie, et surtout dans leurs confessions laborieuses pour justifier la raison de leur existence, on se rend compte que l'auteur sublimé n'était qu'un pauvre pâtre imbu de lui-même, et ceci d'autant plus qu'il se cache sous la prétérition de la modestie.


La Pornographie était un roman brillant, excitant, crasseux avec des bouts de verre qui scintillent. Comment peut-on passer sans dommage de cette extase à la platitude des confessions intimes ? J'aurais dû le prévoir…


Gombrowicz nous raconte sa vie en faisant mine de refuser le jeu de l'autobiographie. Il nous parle de ses livres comme s'ils avaient un sens précis, une puissance d'attaque et de destruction du monde avérée. Il nous emmerde avec sa théorie de la Forme, un truc compliqué et bourgeois qui n'innove rien mais avec des majuscules bien placées, on pourrait refaire le monde. le seul discours intéressant contenu dans ce livre concerne la jeunesse. Il s'agissait d'une thématique majeure de la Pornographie, et Gombrowicz la développe ici pour rappeler, une fois encore, que la jeunesse n'existe pas, qu'elle n'est qu'un fantasme de vieux adultes rabougris qui se paluchent sur les chairs fraîches pour les forcer à vivre leurs désespoirs d'un autre temps. Mais pour éprouver cette idée dans la plénitude de sa forme, on peut vraiment se contenter seulement de la Pornographie, et fureter, peut-être, au hasard d'autres romans, sans doute bien meilleur que ce Testament.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La littérature est extrêmement facile ; c'est pourquoi elle est extrêmement difficile. Un récit, un poème, un roman --- rien de plus simple, n'importe quelle ménagère en est capable. Mais de là à pénétrer sur ce terrain où la parole devient incisive...
Pour y parvenir, voici ce que je vous propose : aucune docilité, aucune modestie. Cessez d'être des petits enfants sages. Soyez présomptueux, arrogants, désagréables. Une bonne dose d'anarchie et d'irrespect absolu vous serait utile. Soyez également délicats, narcissiques, hypersensibles, égocentriques et égoïstes. Et puis -- attrapez aussi quelques maladies chroniques. En outre -- soyez fantaisistes, irresponsables, ne craignez pas la bêtise et la bouffonnerie. Sachez que la crasse, la maladie, le péché, l'anarchie sont vos aliments.
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Pour ce qui touche au marxisme, je ne vois pas l’utilité de ce viol pratiqué sur eux-mêmes par des bourgeois de naissance et d’éducation qui s’efforcent de s’identifier au prolétariat en invoquant la doctrine. Du vent, tout ça !
Et du luxe… Ces analyses sans fin, ces états d’âme archisubtils, ces scrupules trop dramatiques, cette façon de couper les cheveux en quatre sentent le luxe ; et l’odeur du luxe n’est pas une odeur de sainteté.
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Un Dieu ou des idéaux ne sont pas nécessaires pour découvrir la valeur suprême. Il suffit de rester trois jours sans manger pour qu’un morceau de pain devienne cette valeur ; nos besoins sont à la base de nos valeurs, du sens et de l’ordonnance de notre vie.
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A côté d’une certaine authenticité, quelle ambiance irrespirable, mensongère et grotesque se détache de cette crise [de rébellion de la jeunesse] ! Et pourquoi ? parce que cette révolte des jeunes est en vérité l’œuvre des adultes. Voilà : quelques centaines de jeunes commencent une bagarre pour des raisons quelconques […] et ils défoulent à l’occasion leur rancune contre la société. […] Mais alors la presse, la radio, s’emparent d’un thème excitant, bon à commenter, savoureux, et les feuilletonistes, les sociologues, les philosophes, les politiciens noircissent des tonnes de papier. […] Le monstre de la jeunesse, tel qu’il nous apparaît maintenant, est de notre propre (et adulte) fabrication.
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Mes attentats contre la Forme, où m’ont-ils mené ? A la Forme, justement. Je l’ai tant et tant brisée qu’à force je suis devenu cet écrivain dont la Forme est le sujet. Voilà ma forme, et ma définition.
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Videos de Witold Gombrowicz (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Witold Gombrowicz
Witold Gombrowicz : Entretiens avec Gilbert Maurice Duprez (1967 / France Culture). Diffusion sur France Culture du 14 au 20 janvier 1970. Photographie : L'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), portrait daté de 1967. - Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images. Ces entretiens avec le grand écrivain polonais, disparu en 1969, ont été enregistrés en 1967 et diffusés pour la première fois du 14 au 20 janvier 1970. Witold Gombrowicz a enregistré cette série d'entretiens avec Gilbert Maurice Duprez en juin 1967 alors qu'il venait de se voir décerner le prix international de littérature "Formentor". Plutôt que d'y voir une tentative d'exégèse de son œuvre par lui-même, il faut plutôt considérer ces entretiens comme une suite d'esquisses en vue d'un autoportrait que l'on pourrait intituler : Witold Gombrowicz par Witold Gombrowicz. L'écrivain polonais est mort en 1969 des suites d'une grave affection cardiaque. Gombrowicz n’a jamais pu jouir pleinement du succès de son œuvre, notamment à l’étranger. C’est en France, grâce notamment au vif succès des représentations du "Mariage" au théâtre Récamier en 1964 et de "Yvonne Princesse de Bourgogne" au théâtre de France en 1965, que son œuvre trouve l’un des retentissements les plus rapides. Polonais mais antipatriote visant une forme d’universalité humaine, il était important pour Gombrowicz que son œuvre dépasse les frontières de son pays. Witold Gombrowicz : « Mon histoire est celle-ci : j'ai quitté la Pologne en 1939, après j'ai passé vingt-trois ans en Argentine, puis après une année à Berlin je me suis établi ici, à Vence, à cause de ma santé qui n'est pas très bonne. Exilé ? Oui, premièrement je suis un exilé politique à cause du régime communiste en Pologne, mais aussi dans un sens spirituel. C'est-à-dire que je veux être un écrivain universel et dépasser ma situation particulière de Polonais, même je ne voudrais pas être un écrivain européen. Ma philosophie est de dépasser la nation. Je suis dans un certain sens un antipatriote. » Grâce à ces entretiens, enregistrés en juin 1967, soit un an et demi avant sa mort, on découvre un Gombrowicz certes fatigué, à la voix enrouée, mais toujours plein de la vivacité intellectuelle et de cette lucidité presque déconcertante qui irrigue son œuvre. Posant un regard critique sur la société et notre façon d’être au monde, on y découvre un Gombrowicz qui exècre beaucoup de ses contemporains et la littérature moderne en général, déclarant la guerre à Joyce ou au nouveau roman, dont la forme trop complexe brouille toute possibilité d’une vraie expérience de lecture. Ces enregistrements sont des ressources rares et précieuses qui permettent aux auditeurs et auditrices d’entrevoir les mouvements intimes de l’un des esprits les plus excentriques et fascinants de la littérature européenne du XXe siècle.
Source : France Culture
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