Simone Veil, la force de la conviction

Si la sincérité ne paie pas, elle garde confiance dans les personnes des deux sexes, même si elle avoue préférer travailler avec les femmes qui prennent les choses au sérieux.
Ce que Simone ne supporte pas, c'est qu'on ne s'implique pas totalement dans son travail.
Quand les gens disent : Que je ne suis pas facile dans le travail, je crois que c'est ça la raison... Pas une question d'autoritarisme.

En novembre 1974 apparut pour la première fois à l'Assemblé nationale cette inconnue en robe bleue.
La nouvelle ministre de la santé défendait la liberté au plus grave, au plus intime, des femmes en situation de détresse: la dépénalisation volontaire de grossesse.
L'intensité de sa conviction, de sa voix, de son regard scintillant bouleversera la législation et la vie Françaises.
Et celle des hommes qui se sentaient impliqués dans la procréation.
Au grand dam des conservateurs ; malgré leurs clameurs, la loi Veil fut ratifiée.
Bien avant, Simone Veil avait gagné d'autres batailles. Moins visibles. Souterraines.
Jeune magistrate, elle avait milité avec succès en faveur d'une justice et pour le respect des détenus qu'elle allait visiter, qu'ils soient nés d'un coté ou de l'autre de la Méditerranée.
Quinze ans plus tôt, au sortir de l'enfance, c'est le plus désespéré, le plus audacieux des combats qu'elle avait livré face à l'horreur de l'extermination : la lutte pour la vie.
La sienne , celle de sa mère et de sa sœur tant aimées.

Elle connait et dénonce les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes.
Il existe une différence, une complémentarité positive qui justifie de militer pour la parité.
Les femmes doivent intervenir dans la conception des lois, car nous apportons quelque chose d'essentiel.
Différences de salaire pour taches égales, mi-temps voire quart de temps, et toutes difficultés afférentes pour les femmes chargées d'enfant, travaillant dans les super marchés, l'intérim, mais aussi dans les sphères plus élevées.
Pas question pour Simone Veil d'établir des quotas stricts homme-femmes dans tous les secteurs.
Mais tout de même.
En France, dit-elle, la parité n'existe que pour certaines élections et les partis politiques préfèrent payer des amandes plutôt que de respecter les textes.

Libre et véhémente, exigeante et souveraine, Simone Veil, fut avant tout une combattante qui agit en femme de cœur, un modèle pour ses contemporains, une insoumise qui disait haut ce que l'on chuchote.
Aujourd'hui, l'héroïne de notre temps entre dans l'histoire.

A l'écoute des bruits du monde et de l'oppression d'où qu'elle vienne, Simone se réfère toujours à l'histoire.
Elle voit souvent plus loin que l'actualité immédiate à laquelle nous habituent les sondages et micros-trottoirs de cet fin de siècles.