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Patrick Charbonneau (Traducteur)Sibylle Muller (Traducteur)
EAN : 9782742780808
263 pages
Actes Sud (30/11/-1)
3.65/5   24 notes
Résumé :
Après la publication des Anneaux de Saturne, l'éminent écrivain de langue allemande W. G. Sebald (1944-2001) projeta d'écrire une histoire naturelle et culturelle de la Corse. Il choisit l'île française comme territoire emblématique de sa vision du monde, et comme point de départ d'une nouvelle pérégrination littéraire. Les quatre récits corses que voici ont été extraits par l'auteur lui-même du manuscrit inachevé pour être publiés de manière isolée. Réunis ici, cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Campo Santo se divise en deux parties dont on peine à comprendre le lien. La première rassemble quelques nouvelles ayant pour décor la Corse : promenade à Ajaccio où tout semble se rapporter à Napoléon, description du cimetière de Piana et digression de l'auteur sur les croyances et le rapport à la mort des Corses, ou encore éloge de la forêt de Bavella qui suscite des souvenirs germaniques au narrateur...

La deuxième partie s'ouvre elle sur une quinzaine d'essai traitant tous d'écrivains allemands, que je ne connaissais pas pour la plupart (Handke, Améry...Grass, Kafka et Nabokov pour les plus connus). On y retrouve des observations propres à Sebald sur l'après-guerre et la culpabilité allemande face aux atrocités commises, ainsi que la quasi absence de cette thématique dans la littérature allemande.

Corpus finalement très curieux, je retiens surtout de cette succession d'essai une désagréable impression de dérive intellectuelle constante de l'auteur au détriment de toute narration : les propos sont intéressants mais soporifiques, tant par les remarques fleuve de Sebald que par leur caractère analytique sous un prisme académique.
Ajoutons à cela que je ne suis pas une grande amatrice de la littérature allemande, et que j'ai trouvé la mise-en-page barbare : il m'a fallu m'accrocher pour parvenir à terminer ce bouquin pourtant pas si épais...Une première rencontre peu concluante avec Sebald !
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Dix-huit fragments d'une prose poétique exceptionnelle hantée par la destruction et l'énigme de la mémoire.

Dès le milieu des années 1990, après la publication des «Anneaux de Saturne», W. G. Sebald a travaillé à un livre sur la Corse, resté inachevé après sa disparition en décembre 2001. Sous le titre «Petites proses», quatre textes sur la Corse sont rassemblés dans la première partie de ce livre paru en 2003 et traduit par Patrick Charbonneau et Sybille Muller pour les éditions Actes Sud (2009). La deuxième partie de «Campo Santo» se compose de treize essais inédits en français, écrits en 1975 et 2001, et l'ensemble, quoique qu'hétéroclite, ravira le lecteur ou la lectrice attentifs de l'oeuvre de Sebald, en mêlant comme toujours ses lectures et méditations personnelles, autour des thèmes et des personnages qui hantent sa mémoire et son écriture. le livre se conclut par le texte de réception de Sebald à l'Académie Allemande, «signe bienvenu d'une légitimation inespérée».

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Dans ce recueil de courtes proses qui prennent le prétexte d'un séjour en Corse, d'articles critiques limpides, le talent de Sebald se diffuse avec son habituel charme mélancolique. Loin de constituer des fonds de tiroirs, Sebald continue ici sa réflexion sur la mémoire et ses revenants.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Publié en 2003 en Allemagne, Campo Santo (1) est un assemblage hétéroclite de différents textes dont le premier noeud, pourrait-on dire, est composé de quatre récits assez brefs sur la Corse.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’était une belle journée radieuse, les branches des palmiers de la place du Maréchal-Foch remuaient légèrement dans la brise venue de la mer, il y avait dans le port un bateau de croisière blanc comme neige, tel un grand iceberg, et je me promenais par les ruelles avec le sentiment d’être libre comme l’air, je pénétrais dans l’une ou l’autre des sombres entrées de maison semblables à des galeries de mine, je lisais avec une certaine piété les noms des inconnus sur les boîtes aux lettres de fer-blanc, et j’essayais de m’imaginer habitant l’une de ces forteresses de pierre, sans autre occupation jusqu’à la fin de mes jours que l’étude du temps passé et du temps qui passe. Mais comme aucun d’entre nous ne peut sereinement rester face à soi-même, et comme nous devons tous avoir des projets plus ou moins sensés, le fantasme qui venait de naître en moi – passer quelques dernières année sans la moindre espèce d’obligation – fut bientôt refoulé par le besoin de remplir l’après-midi d’une manière quelconque, et donc, sans savoir comment je me retrouvai dans le hall du musée Fesch, tenant à la main un carnet, un crayon et un billet d’entrée.
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Bien que le gibier qui autrefois peuplait en si grande quantité les forêts de l'île soit à présent presque complètement exterminé, aujourd'hui comme hier, tous les ans au mois de septembre, la fièvre de la chasse explose en Corse. Lors de mes excursions à l'intérieur de l'île, j'ai chaque fois eu l'impression que toute la population masculine participait à un rituel de destruction depuis longtemps dépourvu de finalité. Les hommes d'un certain âge, portant en général leur tenue civile, le bleu de travail, sont postés le long des routes jusque tout en haut dans la montagne, les plus jeunes, dans une sorte d'équipement paramilitaire, quadrillent la région en jeep et en 4x4, comme s'ils occupaient le pays ou attendaient une invasion de l'ennemi. Pas rasés, avec de lourds fusils et des gestes menaçants, ils ressemblent aux milices croates et serbes qui ont détruit leur pays avec leur activisme absurde, et comme les cow-boys Marlboro de la guerre en Yougoslavie, les chasseurs corses, quand on s'égare sur leur territoire, ne plaisantent pas.
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À cette époque, tous étaient indispensables, même ceux qui étaient morts. En revanche, dans les conurbations de la fin du XXe siècle, où chacun est remplacé dans l'instant, et en fait superflu dès sa naissance, il importe de jeter sans cesse du lest par-dessus bord, d'oublier sans réserve tout ce dont on pourrait se souvenir, la jeunesse, l'enfance, l'origine, les aïeux, les ancêtres.
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Selon toute apparence, la famille d'un défunt qui possédait un quelconque bout de terrain ne voulait pas ou n'osait pas emporter le mort hors de son bien familial. L'enterrement sur la terre héritée des ancêtres, usuel en Corse pendant des siècles, ressemblait à un contrat d'inaliénabilité de cette terre, passé entre chaque défunt et sa descendance, et tacitement renouvelé de génération en génération.
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En revanche, dans les conurbations de la fin du XXe siècle, où chacun est remplaçable dans l'instant, et en fait superflu dès sa naissance, il importe de jeter sans cesse du lest par-dessus bord, d'oublier sans réserve tout ce dont on pourrait se souvenir, la jeunesse, l'enfance, l'origine, les aïeux et les ancêtres.
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Video de W. G. Sebald (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de W. G. Sebald
Diffusée sur France Culture tous les samedis de 17h à 18h, l'émission de Matthieu Garrigou-Lagrange intitulée "Une vie une oeuvre", se consacrait le 29/09/2012 à dresser un portrait de l'écrivain allemand, W. G. Sebald. Par Christine Lecerf. Réalisation : Jean-Claude Loiseau. Winfried Georg Sebald naît dans un petit village retiré de Bavière, quand les bombes pleuvent sur l’Allemagne.Trop petit pour se souvenir mais incapable d’oublier, Sebald ne cessera de s’attaquer aux troubles de la mémoire allemande et à ses ravages dans les têtes et dans les corps, comme il l’écrira dans son essai manifeste "De la destruction", publié en 1999. Dès l’âge de vingt deux ans, Sebald s’exile volontairement en Angleterre, d’abord à Manchester, puis à Norwich, où, jusqu’à sa mort tragique dans un accident de voiture, à l’âge de 57 ans, il enseigne et commente les œuvres de ses auteurs de prédilection, comme Kafka, Walser ou Bernhard. Chercheur de traces, Sebald se met à arpenter le paysage et à collectionner les vieilles cartes postales pour écrire ses propres livres. "Les émigrants", "Les anneaux de Saturne", "Austerlitz" sont tous des objets inclassables dans le paysage littéraire : montage de texte et d’images, télescopage d’époques et de lieux, qui réveille les mémoires. Portrait d'un promeneur mélancolique qui chassait les souvenirs comme on chasse les papillons. Avec : Romain BONNAUD, créateur du blog Norwich consacré à Sebald Ulrich von BÜLOW, directeur du fonds Sebald aux Archives de Marbach Lucie CAMPOS, auteur de « Sebald, fictions de l’après » Patrick CHARBONNEAU, traducteur de Sebald George Arthur GOLDSCHMIDT, traducteur et écrivain Muriel PIC, auteur de « Sebald, l’image papillon » Ruth VOGEL-KLEIN, spécialiste de l’œuvre de Sebald Marie, amie d'enfance de Sebald Textes lus par Stéphane Valensi Archives Entretien de W.G.Sebald avec Michael Silverblatt, 6 décembre 2001, KCRW Sebald lit "Les émigrants", Hoergold, 2000 Theresienstadt, ein Dokumentalfilm von Kurt Gerron, 1944 Liens Blog français « Norwich » consacré à Sebald : http://norwitch.wordpress.com Blog allemand Sebald : http://www.wgsebald.de/werke.html Archives de Marbach : http://www.dla-marbach.de/
Bibliographie Lucie CAMPOS, Coetzee, Kertesz, Sebald, fictions de l’après, Classiques Garnier, 2012 George Arthur GOLDSCHMIDT, L'esprit de retour, Seuil, 2011 Muriel PIC, Sebald l’image papillon, Les presses du réel, 2009 Ruth VOGEL KLEIN, W.G. Sebald / Mémoire, Transferts, Images, in "Recherches Germaniques" n°2, 2005
Thèmes : Arts & Spectacles| Littérature Etrangère| Allemagne| Mémoire| Winfried Georg Sebald
Source : France Culture
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