Récit intrigant. Dans une mine de bolivie, l'argent, c'est aussi le diable, celui qui a apporté les conquérants, espagnols, la soif de pouvoir et de richesse des Européens. C'est aussi lui qui emporte les mineurs un par un, les étouffant dans les boyaux de la mine.
A travers ce roman à la première personne, où un mineur part à la recherche du diable pour enfin le détruire, ce récit-courte épopée nous emmène dans un voyage à rebours à travers notre histoire et les destructions que notre soif de richesse a engendré, mais aussi sur les espoirs qu'elle suscite.
L'histoire m'a bien plu, un petit bémol néanmoins sur le style, un peu "simple".
Néanmoins, c'est un roman d'une très grande originalité et dont la fin est bien maîtrisée.
Commenter  J’apprécie         30
Livre écrit tel un poème. L'écriture est simple, directe et sans artifice, ce qui en fait son charme.
Véritable hymne à la liberé.
Commenter  J’apprécie         00
- C'est un livre sacré, affirmaient-ils (les espagnols) d'un air sournois. Vous devez l'aimer plus que vos montagnes, vos femmes et vos enfants. La parole de Dieu est dedans.
Les Incas pressèrent l'oreille contre le livre, faisant silence un moment.
- On n'entend rien. Y a personne là-dedans! Dirent les Incas en jetant les livres dans la poussière.
Ainsi, ils moururent tous, de n'être jamais allés à l'école. Car les Espagnols les tuèrent l'un après l'autre. Ces hommes qui savaient faire marcher les pierres mais ignoraient l'existence des mots.
On parla beaucoup de la Montagne, cette nuit-là. Comme il y avait des grands-mères, on savait remonter jusqu'à ces temps un peu troubles, où tout trottait sur la terre avec des pieds de géant... Une fois donc, avec son mari, elle avait pris la fuite, la Montagne. C'était une femme riche, avec des colliers qui battaient sur sa poitrine. Des dents en or comme les Blancs. Les voleurs la suivaient depuis trois jours. Épuisée, elle finit par s'asseoir.
[...]
Mais la Montagne ne bougeait plus. Déjà son genou replié, ses jupons à volants devenaient durs comme la pierre... Alors se leva un vent de poussière rouge qui couvrit la Montagne avec tous ses bijoux. Et ainsi elle dormit. Jusqu'à ce maudit jour, où la nuit est tombée sur les Andes. Lorsque les Espagnols sont arrivés ici.
Ceux qui nous ont donné le diable ont gardé pour eux ton frère. Même s'ils l'ont placardé partout dans les églises, le corps qui n'en finit pas de pourrir sur leur croix fraîchement repeinte n'a pas d'odeur. Ici, on n'a jamais eu le loisir de goûter les pains qu'il multiplie. Nos éclopés boiteront toute leur vie. Nos morts ne ressusciterons pas.
Pourtant ses blessures nous ressemblent.
Car tout est noué pour nous déjà, avant le premier souffle. Chacun vient sous le soleil pour gratter le dos d'une montagne, ou lui garder ses bêtes, veiller sur la part de vivant qui lui est confiée.
Depuis des siècles, les hommes quittent le village un matin pour descendre en enfer... En promettant de revenir à temps pour la récolte des pommes de terre.
Ils le disent, ils l'espèrent. Il y a des mots que l'on plante comme des conjurations.
Anne Sibran et Emilie Angebault vous présentent leur ouvrage "Magda. Au grand jour". Parution le 6 octobre 2022 aux éditions Gallimard-Jeunesse Giboulées.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2652330/anne-sibran-magda-au-grand-jour
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/
Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux :
Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/
Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts
Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/
Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat
Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/
Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite