L'enterrement de Monsieur Bouvet

Qui d'autre que Georges SIMENON aurait pu imaginer une si poignante histoire sentimentale entre une concierge (Mme Jeanne) et son mort vénéré ?

Monsieur Bouvet est son quiet locataire du troisième étage, amateur d'images d'Epinal achetées chez ses amis bouquinistes des Quais parisiens : il vient de s'effondrer face à la Seine, victime d'infarctus - mais a gardé son sourire bienveillant. On lui découvrira peu à peu une double vie bien paisible... Mais peu importe à Mme Jeanne. Ce qui la gêne le plus : ces trois mouches rôdent désormais dans l'appartement de Monsieur Bouvet après sa toilette mortuaire.

C'est qu'une vampire rôde désormais, tout au bas de l'immeuble - débarquant grossièrement de taxis imprévus : cette sinistre Mrs Marsh à l'allure princière, se disant l'épouse délaissée du mort... Son mari - un certain Samuel Marsh - l'a abandonnée un jour, à l'autre bout du monde (entre le Panama et sa mine d'or au Congo belge) pour aller vivre - en douce, sous sa nouvelle identité de René Bouvet - une vie de retraité bien rangé au Quai de la Tournelle... de ces engeances, il en vient d'ailleurs deux autres, accourus en couple : la fille unique de "M. Bouvet" et son époux marchand de tableaux anciens : n'en veulent-ils pas, eux aussi, à l'argent du mort ?

L'appartement mis sous scellés est dévasté - comme une tragédie personnelle pour Mme Jeanne... L'humble brin de buis et l'eau bénite mis en place par elle pour ses visiteurs n'auraient donc aucun pouvoir envers ces damnés vampires matérialistes venus des Beaux Quartiers ? Pour tirer tout ça au clair, le très plébéien "Monsieur Beaupère", terne inspecteur au 36 Quai des Orfèvres (habillé tout en sombre), remplacera la silhouette massive et familière du cher Jules Maigret...

C'est un grand Simenon, un roman dur plein de clair-obscur et d'odeurs d'entresols, composé par "Le Maître" à Carmel the Sea en Californie en 1950...

M. René Bouvet, 76 ans, vient de décéder d'une crise cardiaque quai de la Tournelle à Paris. Doté d'un tempérament discret, l'homme vivait seul dans un petit appartement parisien où personne ne lui connaissait de famille. Pourtant, suite à la publication de sa photographie dans la presse, le défunt sera reconnu par des proches qui affirment l'avoir côtoyé, il y a plus de trente ans, dans différents lieux mais sous d'autres identités. Quelle est donc la véritable identité de M. Bouvet ? S'agit-il de Samuel Marsh, un riche exploitant d'une mine d'or au Congo dont la femme et la fille viennent réclamer l'héritage ou bien de Gaston Lamblot, originaire de Roubaix, qui n'a plus donné signe de vie à sa famille après son départ pour Paris ? L'enquête s'annonce difficile, elle est confiée à l'inspecteur Beaupère, chargé des « recherches dans l'intérêt des familles » au quai des Orfèvres…

Tout au long du roman, Georges Simenon trie puis réunit les différentes pièces du puzzle qui serviront à reconstituer l'existence de M. Bouvet. Avec toute la finesse qui le caractérise, le romancier s'attache à entraîner le lecteur dans les méandres d'un récit tortueux aux multiples rebondissements. Il ne dévoilera le fin mot de l'histoire qu'au terme d'une intrigue bien ficelée, empruntant des chemins détournés dont lui seul a le secret. Par le biais de cette histoire, il attire notre attention sur le thème du trouble de l'idendité et d'un besoin compulsif de changer de nom. Cette décision relève du choix personnel et définitif d'un nouveau départ, souvent lié à une rupture familiale douloureuse. Un livre intéressant qui ouvre la réflexion sur la complexité de la nature humaine et sur le mystère des doubles vies.

Un vieil homme meurt subitement dans la rue . de mort naturelle certes , mais son identité problématique (une vraie poupée gigogne d'alias) et son héritage vont attirer une foule d'héritiers potentiels et d'amis retrouvés sans compter l'attention de la police . Une intrigue à tiroirs prétexte pour Simenon à une évocation poétique de Paris ,à l'exercice de son talent dans la création de personnages attachants, à manifester son humanisme désenchanté et sa tendresse pour les humbles.

Un roman policier écrit en 1950 (Simenon vivait aux USA) qui s'apparente à la série des Maigret. Un vieil homme, Monsieur Bouvet, meurt de manière subite à Paris. Une photo parait dans le journal et plusieurs personnes réclament le corps.
Derrière ce vieillard tranquille, se cache t-il quelqu'un d'autre ? On part à la découverte des multiples vies de Monsieur Bouvet, de Roubaix à Paris, en passant par l'Afrique. Ces histoires de doubles-vies sont chères à Simenon. On les rencontre dans de nombreux romans (Maigret et le clochard, Maigret et l'homme tout seul).
On retrouve le quai des orfèvres, un certain Lucas qui prend ici du galon puisqu'il mène l'enquête et surtout l'empathie de l'auteur pour son héros. On ressent toute l'estime de Simenon pour M Bouvet qui a réussi à brouiller les pistes et à terminer sa vie de manière simple, estimé par sa concierge qui veut absolument organiser son enterrement.

Cela fait déjà plusieurs jours que je remets à plus tard la publication de mon avis sur ce roman policier, non pas que je n'ai pas apprécié ma lecture, bien au contraire, mais parce que depuis la fin du Book-Lanta 6, j'ai la tête dans le guidon, alors que je n'ai même pas de bicyclette !...

Vous savez mon goût pour les vieilles choses (promis, juré, craché, je ne vais pas faire de mauvais jeux de mots à propos de mes copines IG vintage), notamment pour les films en noir et blanc, les chansons françaises d'antan et, bien sûr, les vieux romans policiers où il n'y avait nul besoin des plus récentes technologies pour résoudre les crimes, donc, forcément, quand j'ai vu ce livre à moitié prix (oui, parce que celui ou celle qui a dit « quand on n'aime, on ne compte pas », ne faisait certainement pas des pieds et des mains pour boucler la fin du mois)…

Déjà, l'intrigue est savoureuse ! Sur le parvis de Notre-Dame, un vieux monsieur meurt alors qu'il s'apprêtait à ouvrir un carton pour regarder des images d'Épinal, au milieu des bouquinistes et d'autres marchands. Pas de balle, pas de poison. Une mort naturelle donc. Mais alors que l'on s'apprête à veiller le corps de celui qu'on appellait Monsieur Bouvet, boum ! Monsieur Bouvet n'est pas Monsieur Bouvet !

Le récit est rythmé, les hypothèses se succèdent, les éventuels héritiers aussi, on parle de Seconde Guerre Mondiale, des us et coutumes de l'époque (années 50), et alors la concierge de l'immeuble… Bref, je me suis ré-ga-lée !

Ah ! Et petite précision et non pas des moindres : ici, point d'Inspecteur Maigret !

Alors, Simenon et vous ? Si mais non ?!?
Lien : https://www.instagram.com/al..