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EAN : 9782823609981
192 pages
Editions de l'Olivier (05/01/2017)
3.41/5   45 notes
Résumé :
"D’autres nuits surgirent derrière ses paupières, mais la lumière n’y avait plus de chaleur, il ne s’en échappait aucun bruit, aucun son, aucun souffle. Elle se rendit compte que, ni ici ni là-bas, elle n’arrivait à rire, à respirer, à se sentir vivante, et qu’elle lévitait dans un mouvement aveugle, chutait dans le vide, sans terre ni ciel."

Esha a quitté Calcutta pour s’installer à Paris, la ville dont elle rêvait. Or, d’année en année les déception... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Librairie Caractères/ Issy les Moulineaux- Commande mars 2017- lecture août 2023

Lecture prenante, chamboulante, toutefois broyant tout rayon d'espérance, à mon grand regret...!

Un roman que j'avais commandé après ma 1ère lecture de cette auteure; découverte des plus enthousiastes , avec " le Testament russe"...
et puis involontairement, ce roman a fini par m'attendre patiemment sur mes rayonnages....jusqu'à cet été...

Texte prenant et même bouleversant...mettant en situation deux jeunes filles indiennes, aux origines opposées ou disons " très éloignées " !

L'une, Esha, née à Calcutta, décide de quitter son Inde natale et de se rendre à Paris, avec l'accord familial, pour y faire des études...échappant ainsi au sort très réduit réservé aux jeunes filles Indiennes....On espère avec elle que l'Europe et Paris vont combler ses voeux...

Esha réussit, devient professeur d'anglais, vit seule; les hommes ne font que passer...En dépit d'une liberté et de possibilités même pas imaginables en Inde, Esha ne parvient pas à "se sentir chez elle " dans sa patrie d'adoption...Elle va , au fil des années, de désillusion en désillusion !

Quant à Mina, issue d'une famille de paysans pauvres, elle n'a pas même eu la chance de s'instruire...et de choix, elle n'en a pas eu vraiment. Elle se retrouve d'ailleurs entraînée par crédulité et ignorance dans un mouvement d'insurrection paysanne, qui la dépasse...
La seule lumière ( et qui lui sera fatale) c'est son amour- passion pour Sam, son cousin, avec lequel elle a grandi...Elle croira à un amour partagé...et cela la mènera à une fin tragique.

Entre parenthèses...les Hommes , dans le récit de l'auteure, ne sont guère brillants ni intéressants. Plutôt des êtres falots, profitant de systèmes machistes, privilégiant avant tout " Les Mâles "!...

Une troisième figure féminine apparaitra, Marie qu'Esha rencontre sur les réseaux sociaux. Elle aussi est indienne, elle a été adoptée, fait des allers-retours entre Paris et Calcutta pour retrouver ses parents biologiques et en même temps, s'engouffre dans une suractivité politique, sociale... elle aussi ne trouve ni la sérénité ni un équilibre. Marie n'est bien nulle part....Elle en quête !

Même si Esha a ,parfois , raison dans ses colères, dans ses désillusions, en observant trop fréquemment les mêmes injustices, les mêmes attitudes irrespectueuses envers les pauvres, les femmes et les étrangers ....l'Europe, la France, Paris, lui offraient un véritable espace personnel intellectuel et intime !

Surtout qu'Esha connait fort bien les dysfonctionnements de son pays d'origine ,où les violences sont nettement plus meurtrières et radicales...

Alors, je n'ai pas pu m'empêcher d'en vouloir à Esha qui n'a pas su transfigurer son " exil" et ses difficultés alors que Mina a été broyée cruellement, tragiquement, sans que la vie ne lui offre aucun échappatoire , sans jamais aucune main tendue....

Esha ne fait que formuler du " négatif ", sa tristesse d'éprouver à jamais le sentiment de n'être plus d'aucun pays...On la sent mécontente de l'Europe, des racismes et exclusions plus sournoises...mais elle est aussi réticente et peu affectueuse envers les sollicitations de sa mère, veuve, qui aimerait bien qu'elle revienne auprès d'elle...

On est loin du Lumineux "Testament russe" où la narratrice exilée trouve toutefois des bonheurs dans la langue francaise, les livres et la Littérature russe.

Pour atténuer l'impression mitigée ressentie avec ce roman, je vais satisfaire deux autres curiosités afin d' affiner mon appréciation du parcours littéraire, humain de Shumona Sinha avec la lecture de 2 autres de ses textes :
" Calcutta" (2014) et " L'autre nom du bonheur était français "(2022)...

Cette fiction :" Apatride" nous rappelle un mal universel, qui se réveille, s'accentue en périodes de crise, sommeille toujours ..

( malheureusement !).L'Exilé, l'Étranger, Celui qui nest pas d'ici , qui devient très vite ou le
" bouc-émissaire"ou l' Indésirable !!

" Esha avait baissé les bras, elle ne cherchait plus à dissoudre les malentendus, elle avait pris conscience que la notion de l'Autre était opaque pour beaucoup de gens, l'être étranger demeurait une énigme, ses gestes, paroles, pensées, sa vie et ses intentions étaient une source d'angoisse et d'effroi."











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Ce roman m'a laissée en lisière de ces pages tout le long de la lecture. Je l'aurai abandonné s'il n'avait pas été aussi court. Il y est question de trois femmes entre Paris et l'Inde et de leurs intégrations, du rejet vrai ou supposé. Rien de nouveau, mené par une écriture pas toujours facile à suivre. Des petits bouts par ci par là. Trop pessimiste.
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Apatride de Shumona Sinha parle de deux destins de femmes (voire trois) qui se trouvent chacune d'un côté du monde, une à Paris et les deux autres en Inde. C'est l'histoire de femme mais aussi de pays et de civilisation ; en Inde on retrouve les problèmes avec le gouvernement et la manière dont sont traitées les femmes qualifiés de facile mais dans les faits amoureuses, et en France on retrouve la violence de la société mais aussi le supposé rejet de l'autre. Et si pour l'Inde je n'ai rien à redire car je ne connais que très peu la politique de ce pays, je n'en dirais pas autant de la France.
Je suis tout à fait d'accord avec l'autrice quand elle dénonce cette explosion de violence en France, cet irrespect total venant d'une grand part de la population, mais aussi ce problème de religion très communautariste avec l'Islam et l'indifférence des autres qui laissent faire au nom des droits de l'homme détournés ou par lâcheté et donnent du crédit à toutes les plaintes mêmes les plus absurdes.

« Les émeutes au nom de la religion sur le sol d'Europe bouleversaient Esha non seulement par leur violence, mais aussi parce qu'elle croyait avoir laissé derrière elle un sous-continent entier ravagé par les émeutes communautaristes, les trains incendiés, les corps jetés vifs dans les flammes, les foules hystériques manifestant avec les tridents et des sabres, des drapeaux et des bandanas couleur safran. A présent elle vivait dans le pays des élus, des éclairés et des nantis. Elle n'aurait pas pensé que se déclarer athée était encore un tabou ici, que la chute de la croyance avait laissé place à l'ignorance, laquelle n'était qu'une réaction passive et soumise, une désillusion, un désarroi, un vide. Elle n'aurait pas pensé qu'il existait dans ce pays qui croyaient qu'au-delà des nuages il y avait un barbu, deux, trois barbus, son fils, la mère et la pute, les mille deux cents vierges, toute une clique, et qu'ils allaient bientôt rétablir le pouvoir du plus grand, qu'ils allaient provoquer un bain de sang au de sa clémence et de sa magnanimité. »

Mais si j'ai apprécié cela sur la France, car c'est très juste, le côté politiquement correct du rejet de l'autre, de l'exclusion de l'autre ou le nom et la couleur de peau seraient un frein à la réussite, m'a plus qu'agacée ! Pourquoi ? Parce que c'est faux. Et ce que je déteste dans cette démarche outre le fait que ça joue sur des clichés médiatiques et les mensonges politiques et autres, c'est que ça met de côté la réalité qui n'est pas celle-là. En effet la galère et la pauvreté concernent tout le monde et pas que les étrangers, et personne n'a selon sa couleur de peau où ses origines un métier bien définit, et bien sûr pour l'autrice forcément venu d'ailleurs veut dire sous-métier… Bref ! de tels clichés m'ont énervé. Et ceci a fait que j'ai eu du mal avec ce livre où la plainte, la douleur, semble être leitmotive de ces pages, et d'ailleurs passé la page 138 j'ai survolé complètement le reste, sauf les dernières pages que j'ai lu correctement et qui n'ont fait que confirmer mon opinion plombée sur ce livre. J'avoue que je n'ai pas compris ce qu'elle faisait là cette fin et je n'arrive pas à lui donner sens. Faut croire que le malheur colle à la peau et doit rester coller.

Alors certes ce livre permet de voir le recul de la France (et de l'Europe) sur ces valeurs qui avaient fait de cette terre et de ce continent un lieu éclairé. Il permet de voir la lâcheté des hommes, d'avoir un aperçu très mince sur la femme en Inde, mais pour voir cela faut lire le reste, hélas… C'est-à-dire les clichés mais aussi l'histoire d'amour pas intéressante avec Julien. Bref, un cri de révolte quasiment raté.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Quitter un lieu que l'on aime pour des raisons vitales et vivre dans un autre lieu que l'on ne comprend pas pour les mêmes raisons est une situation impossible à vivre. Il est question ici de survie. A la question : Ou voulez-vous aller ? Il est impossible de répondre : chez moi. Ce lieu n'existe pas. La réponse en elle-même détruit votre être et vous fait ressembler au papillon qui, attiré par la lumière, finit par s'y brûler les ailes et mourir. Etre de nulle part , c'est ne pas être. de Calcutta à Paris, vous croisez chaque jour des gens qui sont d'ici et là, elles vivent en cet endroit. Vous n'êtes que de passage et sentez confusément puis de plus en plus clairement que vous n'êtes pas né au bon endroit.
Esha est indienne, vit en France, dans un costume trop large pour elle. Trop libre pour une immigrée, même cultivée, elle doit rester à la place qu'on lui accorde sous peine de...retourner là-bas où elle n'a plus sa place.
Mina vit là-bas, ne peut envisager autre chose que de rester, percevant l'injustice sans pouvoir l'exprimer, victime sans en comprendre le sens réel, idéaliste malgré elle...
Et Marie, noyant sa culpabilité dans un activisme stérile, se cherche une identité qu'elle n'aura jamais, s'invente un déchirement pour mieux exister.
Etre née quelque part...
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APATRIDE de SHUMONA SINHA

Livre lu pour le jury du roman de France Télévision 2017
Ce roman m'a mis mal à l'aise...j'ai habité de nombreuses années à Paris et sa banlieue et bizarrement j'ai ressenti comme Esha les mêmes appréhensions ... les couloirs du métro déserts quand les pas résonnent je me retourne et il me tarde d'arriver sur le quai .

Quelques loubards et quelques regards que j'estimais malveillants en tant que femme j'accélérais le pas en serrant mon sac à main discrètement....

Pour elle en plus c'est la couleur de sa peau qui la traumatise, les questions des personnes volontairement ou involontairement lui posaient sur son origine, son métier etc... Elle a du mal à s'intégrer. Son métier d'enseignante la torture. Les élèves de son lycée sont durs et violents. Je pense que n'importe qui pourrait sombrer dans la déprime...

Combien d'apatrides ayant rêvés d'un PARIS idéal sont déçus....Pour moi une grande ville est un désert d'humanité où le meilleur et le pire se côtoient.. Combien de cadavres découverts dans des appartements après de longs mois sans qu'une seule personne s'inquiète du sort du mort. Les voisins s'inquiéteront à cause de l'odeur.

D'un chapitre à l'autre nous suivons l'histoire d'ESHA à Paris et de Mina près de CALCUTTA. Deux destins tragiques. Pauvre Mina qui sera balayée par les vieilles coutumes ancestrales de l'INDE. Elle avait juste pêché par amour.

Notre époque ne supporte pas la différence. Nous devons nous plier aux lois de la mode. Si vous êtes différent des autres votre vie est un enfer. Alors imaginons l'étranger qui arrive à PARIS. Mais peut-être dans la France profonde s'est pire....Oui vous êtes déjà étranger si vous n'êtes pas depuis toujours du village....Nous avons des progrès à faire. Mais des deux cotés.
Mireine
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
15 mars 2017
Ce roman malheureusement très actuel résonne comme un cri de colère contre la bonne conscience des sociétés indiennes aussi bien que françaises.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeDevoir
20 février 2017
Un roman au vitriol sur la violence ordinaire.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
05 janvier 2017
Un roman qui claque comme un cri de révolte.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les émeutes au nom de la religion sur le sol d’Europe bouleversaient Esha non seulement par leur violence, mais aussi parce qu’elle croyait avoir laissé derrière elle un sous-continent entier ravagé par les émeutes communautaristes, les trains incendiés, les corps jetés vifs dans les flammes, les foules hystériques manifestant avec les tridents et des sabres, des drapeaux et des bandanas couleur safran. A présent elle vivait dans le pays des élus, des éclairés et des nantis. Elle n’aurait pas pensé que se déclarer athée était encore un tabou ici, que la chute de la croyance avait laissé place à l’ignorance, laquelle n’était qu’une réaction passive et soumise, une désillusion, un désarroi, un vide. Elle n’aurait pas pensé qu’il existait dans ce pays qui croyaient qu’au-delà des nuages il y avait un barbu, deux, trois barbus, son fils, la mère et la pute, les mille deux cents vierges, toute une clique, et qu’ils allaient bientôt rétablir le pouvoir du plus grand, qu’ils allaient provoquer un bain de sang au nom de sa clémence et de sa magnanimité.
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Elle se souvint de son adolescence, c'était un lycée pour filles, dans un quartier modeste de Calcutta, ses camarades et elle commentaient le parcours et l'oeuvre de la philosophe féministe (**Simone de Beauvoir), rêvaient de découvrir la ville où se mêlaient des peuples divers, des artistes et des intellectuels, de connaître l'amour libre, de rencontrer l'homme de leur vie, qui serait aussi un homme du monde, de l' époque, de l'avenir.


( p.33)
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Esha n'osa pas dire à Marie, comme elle n'osait pas le dire à sa mère, ni même se l'avouer, qu'elle ne comprenait plus le sens de la liberté dans cette ville occidentale.Le corps de la Femme, ici ou ailleurs, voilé ou dévoilé, suscitait toujours autant de véhémence.Quelques centimètres de tissu, ici c'était trop, ailleurs, pas assez.

( p.165)
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Depuis quelque temps elle doutait de son désir de vivre encore ici, dans ce pays, dans ce foutoir géant où les gens venaient de tous les coins du monde, où on s'offusquait de voir tant de gens venir de tous les coins du monde, qui démantelaient le pays, comme on le fait de vestiges ou de vieilles demeures, pour le façonner, le remodeler, le transformer hâtivement. Un pays, c'est toujours une problématique, un chantier sans fin.
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Esha avait compris que l'ordre du marché du travail ne supportait pas d'anomalie. Les plombiers, gardiens, cuisiniers, caissières, prostituées, nounous, restaurateurs, épiciers, éboueurs, venaient tous d'un pays précis, chaque pays de la planète semblant fournir, selon un consensus secret, tel ou tel type de main-d'oeuvre, et il n'était pas question de semer la pagaille dans cet ordre.
p.109
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Vidéo de Shumona Sinha
Shumona Sinha présente son sixième livre, "L'autre nom du bonheur était français", édité par Gallimard. Ce récit autobiographique raconte son parcours depuis l'Inde de son enfance jusqu'à la France. Ce texte est dédié à la langue française, qu'elle considère comme sa "langue vitale", sa langue d'écriture. 
Son amour pour la langue française est venu d'un amour pour la France, lui-même guidé par son premier amour qui est celui des livres et de la littérature.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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