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Bernard Kreise (Traducteur)
EAN : 9782879295367
304 pages
Editions de l'Olivier (04/02/2010)
3.41/5   22 notes
Résumé :
Le 30 juin 1908 tombe en Sibérie la météorite de la Toungouska. Au même moment, dans la famille d'un riche industriel, naît Bro, futur grand maître de la Confrérie de la Lumière originelle, une secte qui cherche à éliminer les êtres corrompus et reconstituer une assemblée d'élus. L'enfance dorée de Bro est vite écourtée : la guerre, la désorganisation de la société, la révolution, provoquent la fuite puis l'anéantissement des siens. Le jeune garçon se retrouve seul ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si on me demandait quel genre de livres j'aime, j' aurais beaucoup de mal à répondre. Enfin je répondrais que j'aime tous les genres de livres, sauf les livres de genre. Je n'aime pas les polars , mais le style et le pathos de James Ellroy me glacent le sang jusqu'à un certain point où je ne lis plus un livre mais du Ellroy. Je n'aime pas la science fiction mais j'aime les Chroniques Martiennes de Ray Bradburry parce que c'est d'abord une histoire d'errance . Pour ce livre, le premier que je lis de Sorokine, si l'on m'avait dit que c'était de la SF, je crois que je n'aurais pas été plus loin. Je l' ai trouvé sur le rayon nouveautés de la médiathèque et la quatrième de couverture a retenu mon attention : l'histoire d'un type pendant les années 20 bolchéviques qui part à la recherche d'une météorite tombée en 1908 en dans la Sibérie centrale.

En accédant à la connaissance spirituelle de la Chose venue du ciel, Bro va tenter de retrouver ses frères et soeurs issus de la lumière originelle et ce au pire moment de la terreur stalinienne. Il va consacrer toute sa force vitale à ce grand projet et y parvenir.

Voilà résumé tout l' argument du livre, et pour vrai dire ca ne décolle pas vraiment. Il y a pourtant une mystique qui fonctionne mais on a l' impression de compulser un recueil de mantras. C' est comme un chant de moines slavons dont ne percevrait pas la musique mais dont on verrait les bouches s'ouvrir. Ou encore une musique répétitive - comment dit on déjà en termes musicologiques ?- comme celle d' Arvo Part , émotive et lancinante. Il y a des pages que l'on saute aisément, même si on se sent vaguement coupable et peut être fautif de ne pas avoir recueilli ces parcelles de sagesse pour l'audelà. Il y a cependant quelques belles trouvailles, notamment l'outil qui permet de convertir les frère et puis le contexte de la terreur stalinienne est bien rendu.
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Une météoritique naissance russe pour expliquer et amender la genèse imaginée de « La glace ».

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/02/05/note-de-lecture-la-voie-de-bro-vladimir-sorokine/
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Second tome de la trilogie, qui est en fait le premier par ordre chronologique.
Si on y comprend bien la source du mythe, la surprise du marteau de glace est passée et le livre perd de son intérêt après la moitié de l'ouvrage.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le chemin qui nous ramenait à la Glace devint un bonheur pour moi, une joie pour Fer et une épreuve pour Nikola. Fer et moi, nous marchions jour et nuit dans la taïga sans ressentir la moindre fatigue, comme si nous étions poussés dans le dos. Nikola ressentait à peu près la même chose que moi avec l'expédition de Koulik. Il cessa de discuter, tomba dans une sorte de rage, puis il pleura. Nous le soutenions par les bras. Il ne pouvait pas manger non plus. Fer et moi nous nourrissions de baies, la faim ne nous tourmentait absolument pas. Après que mon coeur s'était mis à parler, j'avais à jamais oublié la sensation de faim.
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En outre, ils mangeaient toujours plus que nécessaire, enlaidissant leur corps et leurs volonté par cet excès. Mais le plus monstrueux était que les hommes aimaient dévorer des êtres vivants, leur retirant la vie à seule fin de se remplir le ventre de leur chair. Cette viande y était digérée, puis rejetée de leur corps en des excréments infects. La volonté de l'homme transformait un oiseau vivant en un tas de déjections, et c'était parfaitement normal pour un homo sapiens. Partageant cette planète avec les autres êtres vivants, les hommes les dévoraient. Cette monstruosité suprême s'appelait la loi de la vie.
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De retour à la maison, je mangeais le maigre repas que m’avait laissé ma tante et je me plongeais dans la lecture des livres que j’avais empruntés à la bibliothèque universitaire. Il s’agissait principalement de livres d’astronomie et sur l’histoire de l’Univers. Les planètes et le caractère infini du monde des étoiles qui entourait la Terre me troublaient. Je prenais parfois des livres de minéralogie, mais je ne les lisais pas, me contentant d’examiner à loisir les illustrations en couleurs. Je restais fasciné des heures durant, étendu sur mon tapis. D’une manière générale, je n’utilisais aucun manuel de mathématiques et de physique, me contentant des cours. La littérature ne m’attirait pas non plus : le monde des hommes, leurs passions et leurs aspirations, tout cela me semblait dérisoire, vain et éphémère. On ne pouvait s’appuyer là-dessus comme sur une pierre. Le monde de Natacha Rostov et d’Andreï Bolkonski ne se distinguait aucunement, en réalité, du monde de mes voisins qui se disputaient tous les soirs à la cuisine à cause des réchauds à pétrole ou du seau à ordures. Le monde des planètes et des pierres était plus riche et plus intéressant. Il était éternel. Un jour, j’arrachai d’un atlas astronomique une page où était imprimée une représentation de Saturne que j’agrafai au mur. Quand ma tante s’installait pour coudre, Saturne se trouvait au niveau de sa tête. Mais pouvait-on comparer Saturne avec la tête de tante Flora qui marmonnait au sujet des bolcheviques, du mouvement des réformateurs de l’Église, du prix du drap et du crêpe de Chine ?
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Soudain, alors que je descendais dans un vallon, je perçus devant moi un grognement, des râles, un bizarre pleurnichement. Je continuai de marcher sans me retourner. Le grondement augmenta, j’entendis des gémissements. Devant moi s’étalaient des buissons. Et je vis deux ours qui déchiquetaient une femelle élan portante. L’un lui serrait la gorge entre ses mâchoires, l’autre déchiquetait son gros ventre. De la gueule de l’élan s’arrachaient des geignements rauques, ses belles et longues pattes battaient l’air, impuissantes. Les os de l’élan craquaient sous les pattes furieuses et les crocs des ours. Le contenu du ventre noir tacheté de blanc se répandit, et, avec les intestins roses et jaunes, s’échappa un petit élan qui n’avait pas eu le temps de naître. Noiraud, avec son pelage mouillé, ses grands yeux humides, il avait eu à peine le temps de bâiller de sa bouche tendre, rose et blanche, que les dents d’un ours se refermèrent sur sa tête en craquant. Le sang écarlate du nouveau-né jaillit comme une fontaine de la gueule de l’ours. Un peu plus loin, j’entendis un grognement : un ourson déjà grand se précipitait pour participer à la curée de ses parents. Une fois sur place, telle une boule de poils marron, il pénétra dans les entrailles de la femelle élan en gargouillant d’impatience.
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Je suis né en 1908 au sud du gouvernement de Kharkov dans un des domaines de mon père, Dmitri Ivanovitch Sneguiriov. Il était alors le premier industriel sucrier de Russie et disposait de deux propriétés : l’une près de Saint-Pétersbourg, à Vaskélovo, l’autre en Ukraine, à Bassantsy, où je devais passer mon enfance. En dehors de ces terres, notre famille possédait une maison en bois au centre de Moscou, petite mais confortable, rue Ostojenka, et un immense appartement à Saint-Pétersbourg dans l’aristocratique rue Millionaïa.
Mon père avait bâti lui-même le domaine de Bassantsy, « à l’ère troglodytique de l’industrie sucrière », époque où il avait acquis plus de deux mille hectares de bonne terre ukrainienne plantée de betterave à sucre. Il avait été le premier entrepreneur russe à décider de contrôler ses propres plantations de betteraves afin de ne plus les acheter aux paysans, comme au bon vieux temps. C’est à ce moment que mon grand-père et lui construisirent une raffinerie de sucre. Ils n’avaient pas vraiment besoin d’un domaine, dans la mesure où la famille vivait déjà dans la capitale. Mais mon grand-père pusillanime avait insisté :
« À notre époque pleine de malices, un patron doit vivre au plus près des betteraves et de son usine. »
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Vidéo de Vladimir Sorokine
Dimanche 16 mai 2010 Rencontre avec le romancier russe Vladimir Sorokine, Anne Coldefy-Faucard et Luba Jurgenson : « L'espace dans l'oeuvre de Sorokine », dans le cadre du banquet de printemps 2010 intitulé "L'Espace russe".

Vladimir Sorokine est connu dans les milieux non-conformistes depuis la fin des années soixante-dix. Il est né en 1955, et devient un écrivain russe majeur après l'effondrement de l'Union soviétique. Ses romans, nouvelles, récits et pièces de théâtre sont de véritables événements, suscitant louanges, critiques acerbes, contestations, indignation. Écrit dans les années 1985-1989, Roman est un des chefs-d'oeuvre de l'auteur. Il est publié en 2010 en français chez Verdier, en même temps que La Voie de Bro (Éd. de l'Olivier).
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