AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070179176
160 pages
Gallimard (03/03/2016)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, complice de l’assassinat de Charles de Foucauld (1858-1916), et sur un certain commandant Florimond, qui l’interrogea trente ans après les faits, François Sureau tente de relire l’itinéraire de Charles de Foucauld à la lumière du dénuement extrême dans lequel il a choisi de finir ses jours au milieu du désert.

Tout entier abandonné à Dieu, n’ayant converti personne, lâché par ... >Voir plus
Que lire après Je ne pense plus voyagerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En flânant dans une de mes librairies préférées (dans ma ville), "Caractères"... j'ai été attirée par ce texte de François Sureau...de par son sujet.

Charles de Foucault est un destin qui m'a fascinée toute jeune... avec ses sortes de BD... présentant la vie des saints en vignettes couleur sépia...qui accentuait le réalisme de chaque parcours...
Celui de ce Père du désert avait bouleversé mon imagination... Ce que j'ignorais encore c'est qu'un grand nombre d'années plus tard... je ferai une découverte extraordinaire, en exerçant mon travail de catalographe en livres anciens...Tombant sur deux ouvrages des plus impressionnants:
son dictionnaire touareg, ainsi que ce travail gigantesque d'érudition de retranscription de poésies touaregs...
Ainsi j'ai choisi ce récit de François Sureau, que je lis pour la toute première fois...pour approfondir et "re-parcourir" la vie si atypique et étrange de cet homme, marqué tout enfant par son père, tombant dans la démence...

"S'il est parti si loin, c'est pour avoir découvert d'abord avant d'entendre un autre appel- qu'il n'était pas fait pour vivre parmi ceux de son pays.Dès sa jeunesse, malgré le ton parfait de ses lettres, et cette sensibilité si accordée au style de son temps, on voit chez Foucauld une sorte d'étrangeté. Très tôt, il n'a été chez lui nulle part, pas même chez les militaires, dont plus tard d'ailleurs, aux colonies, il jugera parfois sévèrement la conduite " (p. 99)

François Sureau écrit avec beaucoup de justesse et de précision, le parcours de Charles de Foucauld, son existence, ses doutes, ses amours, son extrême solitude au fond du désert, ainsi que son travail titanesque sur la langue et les coutumes touaregs....

"A lire sa correspondance, on comprend qu'il n'a pas seulement voulu étudier la langue touareg pour préparer l'évangélisation, mais aussi pour elle-même et pour ce qu'elle lui apprenait des habitants du désert. "(p. 70)

"Des Touaregs il a aimé l'honneur, la réserve, la poésie et la fidélité mais ne s'est pas raconté d'histoires, au spectacle de l'injustice faite aux plus pauvres, de la dureté des cœurs, de la famine, du servage, des razzias. (...)
Les témoins ont tous remarqué que son indulgence sans limites pour les déshérités se doublait d'une raide sévérité pour les puissants. (p. 52) "

Comme je le disais précédemment, c'est la première lecture de cet auteur, qui me donne envie de découvrir ses autres sujets de prédilection...
Commenter  J’apprécie          340
On ne peut pas dire qu'il s'agit d'une biographie de Charles de Foucauld, mais plutôt de tranches de la fin de sa vie, particulièrement dans les jours qui ont précédé son assassinat. Ce livre est assez court, il donne néanmoins une idée du contexte dans lequel se sont déroulés ces événements.

Et puis, surtout sans doute, l'auteur s'applique à donner et même à transmettre un ressenti du personnage mystérieux que fut Foucauld. Ce sont de petits aperçus biographiques qui constituent ce livre et qui permettent de comprendre comment s'est forcé son engagement et ce choix de vie parmi les Touaregs.

Le plateau de l'Assekrem est assurément un lieu mythique, chargé d'une attirance que nous pourrions tous ressentir si nous l'approchions. Pour ma part, je ne l'ai fait qu'à travers les lectures ou, mieux encore, les récits d'amis qui y ont séjourné plusieurs semaines, seuls avec le vent, laterre et le ciel, confrontés à l'immense de la création.

Alors, pour Foucauld, appel du désert ou appel de Dieu ? François Sureau cherche des explications qui ne m'ont pas satisfait. Comme Saint Augustin ou François d'Assise, ces hommes ont réalisé un cheminement mystérieux qui n'appartient qu'à eux et qu'ils seraient les seuls à pouvoir vraiment expliquer.

L'écriture érudite de François Sureau m'a paru quand même manquer de simplicité pour commenter la vie d'un homme qui avait choisi isolement et dénuement complets pour approcher à sa manière le divin tel qu'il pouvait le ressentir.
Commenter  J’apprécie          270
« Je ne pense plus voyager » François Sureau (Gallimard 140 pages)
Je ne connaissais rien de la vie de Charles de Foucauld, hors sa conversion sur le tard qui, après une carrière militaire, le conduira à la fin de ses jours vers une cabane d'ermite au fond du Sahara, non loin de Tamanrasset. Malgré de belles qualités d'écriture, cette biographie pointilliste qui cherche à nous livrer par petites touches successives ce qui a fait le sens de son engagement ne m'a guère fait apprécier le personnage. Pas plus le « gros garçon triste, abreuvé de cognac puis mariné dans l'eau d'Evian, toujours amoureux de ses aises », « vieil enfant bien élevé », que l'officier « vieux briscard de haute taille, barbu jusqu'aux yeux (…) sabrant sans pitié les cavaliers rouges d'Abd El-Kader », ni que le converti et militant catholique sans troupe que sa solidarité tardive affichée avec les plus humbles ne déssille d'un regard colonisateur. Certes ici ou là on trouve quelques trop rares détails sur les Touaregs, l'apparente liberté des femmes non voilées quand les hommes « masquent leur bouche pour dompter leurs vaines paroles », leur poésie (et il y avait de quoi approfondir cet aspect que Charles de Foucauld a largement travaillé) mais le désert (et ce qu'il provoque comme appel) qui aurait pu être un personnage à part entière reste absent, autant que les questions d'exil. Quant à la surprise fondamentale dans la rencontre de l'autre, François Sureau parait tourner autour plus que l'approfondir vraiment. Ce livre semble surtout un prétexte à l'auteur, énarque, membre du Conseil d'Etat puis avocat, pour afficher ses belles lettres classiques dans un vocabulaire châtié, inondant son texte de références nombreuses et de digressions cultivées, dignes d'un cénacle littéraire de la fin du XIXème siècle.
Commenter  J’apprécie          91
Cette biographie de Charles de Foucauld est très documentée et écrite avec une passion communicative. La langue est riche et le texte se lit admirablement, mais l'émotion de la quête spirituelle de l'ermite cède trop souvent le pas sur des propos confinés dans une gaine dévotieuse, voire théologique. François Sureau convoque de nombreuses références pour comparer voire expliquer les bouleversements et le cheminement religieux de la vie de Charles de Foucauld mais à mon sens, il oublie une chose essentielle : l'appel du désert peut aussi primer sur l'appel de Dieu. J'en veux pour preuve les quelques lignes décevantes sur l'ermitage de l'Assekrem, visité il y a 40 ans dans le cadre d'une expédition à la Nicolas Bouvier... L'Assekrem, ce n'est pas qu'un piton rocheux balayé par les vents. C'est un lieu magnétique, magique, à la beauté foudroyante, avec une dimension temporelle extrêmement forte, à égalité avec la spirituelle.
Commenter  J’apprécie          40
J'aurais souhaité que ce récit me transporte dans le silence du désert. Cela s'est produit, mais pas assez longtemps pour en ressentir la chaleur. J'ai pensé refermer le livre trop bavard.
Alors que je ne m'y attendais pas, dans le deuxième moitié du livre, la biographie de Charles de Foucault s'est mise en marche, depuis son enfance qui est une clé pour le comprendre. Finalement, ce récit de vie permet de s'approcher de cet homme que l'histoire idéalise peut être trop.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
LeFigaro
22 mars 2016
François Sureau poursuit un voyage immobile entre Orient et Occident, dans les pas de Charles de Foucauld.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Des Touaregs il a aimé l'honneur, la réserve, la poésie et la fidélité mais ne s'est pas raconté d'histoires, au spectacle de l'injustice faite aux plus pauvres, de la dureté des cœurs, de la famine, du servage, des razzias. (...)
Les témoins ont tous remarqué que son indulgence sans limites pour les déshérités se doublait d'une raide sévérité pour les puissants. (p. 52)
Commenter  J’apprécie          250
Il faut l'imaginer seul entre ces quatre murs de pierres sèches, au milieu de ce chaos minéral, et parvenu aux extrémités de tout, du monde et de lui-même. Ceux qui croient à la communion des saints penseront aux âmes sauvées par l'indicible souffrance de cet homme à l'amour duquel il n'était pas répondu. (p. 79)
Commenter  J’apprécie          160
Un de ses biographes a écrit que le pire de ses épreuves, durant le reste de sa vie, a été le souvenir. C'est une épreuve sans pareille que de voir son père perdre la raison. Non que l'enfance disparaisse: c'est au contraire le pays tout entier des adultes qui paraît s'abîmer sans recours dans le chaos d'un seul esprit. Foucault avait six ans. (p. 86)
Commenter  J’apprécie          60
Cet étranger sur la terre, où voulait-il aller ? Cet ermite aux milliers de lettres, qui voulait-il convaincre et de quoi ? Les saints s'effacent devant la main qui les façonne. Il ne reste de leur passage que des copeaux. Il n'est demandé à personne de les imiter, mais ils font entrevoir ce qui nous sépare de ce que nous sommes. Comme cette vision nous fait mal, nous la recouvrons de mots. Les hagiographes les versent par poignées comme les dénonciateurs. Je me reproche à présent d'y avoir ajouté les miens.
Commenter  J’apprécie          30
A la fin de son voyage, le 28 janvier 1884, il se présente, dans ses vêtements ruinés par le chemin, portant un sac de colporteur, à la porte du consulat de France de Mogador et dit, étonné peut-être du son de sa voix après tout ce temps passé dans la peau d'un autre :"Je suis le vicomte de Foucault." Mais le secrétaire du consul le fait jeter dehors. L'histoire n'a pas retenu le nom de celui qui avant les autres, et Charles lui-même, a su que le vicomte de Foucauld était mort.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de François Sureau (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Sureau
Cette semaine, Augustin Trapenard reçoit François Sureau pour "S'en aller", édité chez Gallimard. "Je connais peu d'images aussi frappantes que celle par laquelle Nabokov décrit le départ d'un train : ce sont les wagons qui reculent le long du quai. Quant à la destination, elle n'est jamais celle qu'on a entrevue, en esprit, au moment de s'en aller".
François Sureau, écrivain reconnu, explore dans son dernier ouvrage la quête commune de ceux qui cherchent à s'évader des contraintes du quotidien. Avec une plume élégante et introspective, il évoque la fascination pour l'ailleurs, partageant des anecdotes de voyages et des rencontres marquantes. de Victor Hugo à Philby père et fils, en passant par Patrick Leigh Fermor, l'auteur tisse ici un récit captivant autour de ces âmes en quête d'une liberté insaisissable.
À travers les récits de ses propres voyages – de la Hongrie post-Mur de Berlin à l'Inde et l'Himalaya, en passant par les horreurs de la guerre en Yougoslavie – il nous transporte dans un monde où l'aventure devient le fil conducteur de l'existence. Son écriture, empreinte de poésie et de réflexion, célèbre la beauté des découvertes et la richesse des expériences vécues.
En revisitant ces moments clés de sa vie, François Sureau nous invite à contempler la grandeur de l'inconnu et à embrasser la diversité du monde qui nous entoure. À travers cette méditation sur l'aventure, il nous rappelle que la recherche de la compagnie de ceux qui partagent notre soif d'évasion est un voyage en soi, une quête perpétuelle de sens et de beauté
+ Lire la suite
autres livres classés : charles de foucauldVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (49) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1830 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}