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EAN : 9782266164818
207 pages
Pocket (03/08/2007)
3.59/5   16 notes
Résumé :

Ngazan est née pauvre et fière dans un bidonville africain. Par amour pour un jeune Français, elle accepte de le suivre à Paris.

Mais la Ville Lumière n'est pas un eldorado. Elle découvrira vite que la condition de femme africaine et vertueuse est la même partout, dans la forêt équatoriale ou dans la jungle urbaine occidentale : vraiment, vraiment pénible...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ngazan est une femme forte et fière de son peuple et d'elle-même. Elle refuse de s'abaisser à la prostitution ou de draguer tous les hommes blancs pour se sauver, elle tient à travailler et à se faire connaitre par elle-même. Mais quand elle rencontre Alexandre, c'est le coup de foudre. Très vite ils se mettent ensemble mais l'orgueil de Ngazan l'empêche de suivre tout de suite Alex en France car elle ne veut pas dépendre de lui. Elle finit par céder et la suite vous la découvrirez, je l'espère, par vous même en lisant ce roman.

L'héroine avec sa force et son courage donne d'emblée l'envie de connaitre ce qu'il va lui arriver et sutout comment elle va atteindre ses buts, ses rêves. Ses énervements légitimes ou exagérés rajoutent un réalisme à l'histoire qui n'empêche pas d'aimer ce personnage. Alex par contre ne m'a pas spécialement touchée. Si au début on en parle beaucoup, après l'arrivée en France il est toujours important mais un peu moins, on voit moins les détails de sa personnalité, j'ai trouvé ça un peu dommage.

J'ai apprécier l'histoire entre la fille noire et sa belle-famille blance. On y sent les tensions alors que la famille se dit non raciste. C'est un combat acharné que mène Ngazan tous les jours pour survivre au racisme mais aussi a l'absurdité de la vie en France. Par exemple voir un clochard dans la rue lui parait inconcevable. Au Cameroun tout le monde s'entre-aide même si ils sont pauvres.

L'histoire est bien écrite et accroche. Si le thème principale est le racisme, on y voit d'autres thèmes interressant comme la vie actuelle dans les pays Européens, le rêve européen (car si ce n'est pas le cas de Ngazan, certaines de ses amis viennent en France en espérant un avenir plein d'étoiles) et comment se faire connaitre dans la société actuelle, chacun ayant sa méthode bonne ou mauvaise.

Bref, un livre que je recommenderais certainement. Trop méconnu à mes yeux, je l'ai dévoré et je ne suis pas mécontente du tout de mon achat. A connaitre et à faire connaitre !
Lien : http://lalynx.over-blog.com/..
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Ngazan, une jeune femme camerounaise rêvant de devenir écrivain, vit dans une famille pauvre à Yaoundé. Elle vivote en tenant dans la rue une petite call-box (1 parasol, 1 carton, 2 téléphones portables) et en étant serveuse le soir dans le petit restau de Tantine Good Chop. Pauvre mais fière. Contrairement à de nombreuses filles de sa génération, comme Hortense, elle avait trop d'orgueil pour faire boutique mon cul pour se faire éditer, avoir un diplôme ou séduire un blanc qui l'enmènerait vivre en Europe. Et pourtant, Alexandre aimera cette fierté insolente, n'hésitera pas à rentrer chez lui à Paris accompagné de la rebelle Ngazan. Pour elle, un exil pour le meilleur et pour le pire.



Non vraiment, ce livre est bon ! Un plaisir à lire à ne pas se refuser. Et quelle verve dans l'écriture ! On y retrouve la chaleur, la couleur, l'humour du langage courant de Yaoundé, ses expressions imagées et cocasses, ses intonnations.

Une histoire comptée sans temps mort, avec beaucoup de clins d'oeil, de fraîcheur pour un roman léger au premier abord. Mais néanmoins, on sent qu'Elisabeth Tchoungui a eu à coeur d'évoquer ces rêves déchus d'émigration en Europe, ces décalages et ces complexes que l'on s'empresse de gommer, ces concessions (physiques) qu'elles sont nombreuses à pouvoir faire, cette solitude, ces conflits entre générations, entre cultures.


J'ai aimé sa façon d'évoquer assez finement ce léger malaise à découvrir un environnement inconnu et mal imaginé, à redécouvrir aussi l'homme que Ngazan aime mais dans un nouveau contexte : ce n'est plus le touriste européen, c'est le fils - chômeur - de ses parents qui joue de la game boy pendant que le repas dominical se prépare. Moins glamour quand même.
Mais après la sécheresse, la pluie vient. Un beau roman que j'ai eu grand plaisir à lire.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Je me suis procuré ce livre après avoir vu un documentaire-TV réalisé par E. Tchoungui sur un sujet qui n'avait rien à voir avec la choucroutre (l'Autisme , en l'occurrence ...).
J'ai voulu en savoir plus sur Elizabeth Tchoungui et de clic en clic j'ai vu qu'elle écrivait des livres ... celui qui nous concerne aujourd'hui étant le plus cité je me suis donc lancée dans sa lecture avec curiosité ...

Malheureusement je suis passée totalement à côté (je dis bien que c'est moi qui suis passée à côté , et non le livre qui ne vaudrait pas le détour , car je lis de nombreuses critiques dithyrambiques et je sens bien que c'est moi qui n'ai pas le bon rythme, mamie n'a pas le tempo ...).

Les 70 premières pages j'ai l'impression d'avoir lu des mots sans parvenir à retenir les phrases (j'ai traversé le truc comme on traverse un lieu bruyant en saisissant quelques bribes de dialogue dans un brouhaha général où tout se mêle ... ).

Par la suite ça devient plus linéaire et j'ai pu raccrocher un peu les wagons mais je suis restée spectatrice/extérieure au récit (notamment tous les passages qui évoquent les fêtes/soirées en boîte au Cameroun ou en France , les défilés, les passages à la tv etc : la vie "nocturne/mondaine" c'est un domaine qui me saoule tant que par extension j'ai eu l'impression que c'était 70 % du bouquin alors que non mais bon ...).

(edit : en relisant ma critique je me trouve dure car avec le recul je reconnais que pas mal de passages sont "immersifs" et on perçoit physiquement le décalage/les malentendus culturels, la violence/le racisme , etc)(...mais bon ... je ne sais pas ...ça ne l'a pas fait "globalement" )(bref).

(Une réussite : le titre du bouquin. Il est génial, je trouve qu'il inspire mille histoires selon le sens qu'on lui donne... )


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J'ai vraiment adoré ce livre : le style d'écriture, l'humour tout en ne négligeant pas la richesse des réflexions, et du regard porté sur l'Afrique et le Cameroun plus précisément .
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Je suis tombée sur ce livre comme on prend un chemin non prévu au programme : par hasard. Comme le hasard peut être bienveillant ! J'ai été saisie d'abord par l'étrangeté du titre, puis par le style élégant et dynamique de l'écriture, par l'histoire menée tambour battant et enfin par l'humour de l'auteure. Féroce, parfois, mais humour tout de même. Ce livre n'est pas assez connu à mon goût et n'a pas le destin qu'il devrait (selon moi) alors je lui souhaite, à mon tour, la pluie !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le Whitie sourit, ayant probablement trouvé un repère, enfin, dans ce tube ivoirien qui cartonne jusqu'à Paris. Ngazan l'observe d'un oeil amusé. Vraiment, les Blancs étaient où quand Dieu distribuait le sens du rythme ? Son déhanché est grotesque. Ses bras esquissent des mouvements syncopés et gesticulatoires, comme si tous les moucherons du Cameroun s'abattaient sur lui. Pourtant il a un bon potentiel au niveau des reins. Contrairement à la plupart des Blancs dont la fesse est au mieux absente, au pire, rétractile, le joli Whitie est joliment fessu, et même délicatement cambré.
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Les portes vitrées s'ouvrent, vomissant dans l'aérogare une bourrasque glaciale. Ngazan est autant saisie par le froid que par la sensation qui l'a troublée lorsqu'elle a quitté l'avion, et dont elle vient de trouver l'origine : la France n'a pas d'odeur. Ngazan n'en croit pas ses narines. Est-ce la température polaire qui paralyse ses sens ? En s'y reprenant à deux fois, en tentant une nouvelle inspiration, en convoquant toutes ses terminaisons nerveuses, Ngazan finit par en identifier une, radicalement éloignée de la fragrance africaine, capiteuse, organique, enveloppante, épicée, nourrie d'un terreau de fruits et de fleurs, d'un humus de vie en devenir ou en déliquescence plus ou moins avancée. Oui, c'est bien cela : la France sent l'acier. Froid et tranchant.
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Minuit, Dieu qu'il fait chaud, son pagne colle aux moindres replis de son corps. Une heure, un nourrisson diarrhéique hurle dans la case voisine. Deux heures, les chiens galeux du quartier s'étripent dans une rixe nocturne. Trois heures, un coq détraqué chante en pleine nuit. Quatre heures, un orage s'abat sur la ville, martelant les tôles de la case tel un roulement de tambour cosmique. Cinq heures, l'amant de sa tante rentre au bercail soûl comme un goûteur de bière à la cour du roi Tsongor, parvient contre toute attente à saluer les entrailles de sa compagne, jouit bruyamment et s'écroule en un râle éthylique. Six heures, Manou l'extirpe d'un sommeil rachitique.
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Quand Dieu vous a concédé la plus belle chute de reins du quartier Essos, les pommettes les plus saillantes de Yaoundé 4e arrondissement, le sourire le plus dévastateur de la province du Centre, et la peau la plus veloutée du Cameroun, ne pas écarter ses cuisses fuselées à qui mieux mieux, c'est se fermer les portes du paradis, se faire reléguer au purgatoire par un saint Pierre énervé, tout en désapprobation lippue :

— Vois-moi cette fille-là! Elle croit même que quoi? Vrai de Dieu, elle n'a rrrrien compris! Mouf! rentre alors chez toi, au quartier.
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Ne vous laissez pas terrasser par la malveillance de ceux qui ne voient pas plus loin que leur ombre. Tu es blanc, elle est noire, on vous le reprochera sans cesse. Ignorez les vautours, soyez forts et fertiles. Chez nous les peuples du désert, l'eau est ce qu'il y a de plus précieux. Alors, je vous souhaite la pluie. Qu'elle vienne à bout de la sécheresse des coeurs, et qu'elle irrigue votre foyer.
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Vidéo de Elizabeth Tchoungui
Intégrale 6 à la maison - 31 mars 2021 Philippe Besson, Lorànt Deutsch, Samuel le Bihan, Hélène de Fougerolles, Sophie Cluzel, Élizabeth Tchoungui, Eddy de Pretto Artistes, humoristes, intellectuels, acteurs de l'actualité : chaque mercredi, nos invités se réunissent autour d'Anne-Elisabeth Lemoine et Patrick Cohen pour proposer aux téléspectateurs une émission à la fois sérieuse et légère autour de la culture et de l'actualité, dans une ambiance chaleureuse et moderne.
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