J'ai lu autrefois "
Résurrection" de
L. Tolstoï et, loin de considérer que c'était un chef d'oeuvre, j'avais été très critique sur ce (trop) long roman. Je viens de lire "
Un cas de conscience", qui se réfère exactement aux mêmes personnages et aux mêmes situations que "
Résurrection". Sa parution a été posthume et ce texte reste méconnu.
Dans la comparaison que je fais, l'immense avantage de "
Un cas de conscience" me semble être sa concision. de plus, on sent plus nettement la sincérité et le caractère autobiographique de cette
confession.
Rappelons en quelques mots le sujet: un noble russe, convoqué comme juré dans un procès, découvre qu'une accusée n'est autre qu'une jeune femme qu'il a aimée, séduite, mise enceinte et abandonnée. Ayant définitivement perdu sa pureté, chassée de la maison où elle était domestique, elle s'est prostituée et elle se trouve maintenant condamnée pour complicité de meurtre. le héros décide de lui demander pardon, de l'épouser et de l'accompagner dans sa déportation en Sibérie. Il avait une existence facile d'aristocrate, il accepte à présent de devenir un paria.
Comme toujours, il y a un excès chez
Tolstoï. Pour lui, il n'y a pas de moyen terme entre le vice et la sainteté. La "commutation" de l'un à l'autre est soudaine et absolue. Dieu merci, "
Un cas de conscience" nous épargne le détail des péripéties mélodramatiques pendant le voyage de la condamnée et de son nouveau mari: ici, le voyage et l'exil forcé en Sibérie sont expédiés en quelques pages. J'apprécie que l'auteur ait abrégé cette histoire un peu abracadabrantesque. Mais, tous comptes faits, je ne suis vraiment pas "fan" de l'écrivain - surtout dans la dernière période de sa vie.