AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

François Durkheim (Illustrateur)
EAN : 9782738107374
341 pages
Odile Jacob (30/11/-1)
3.68/5   25 notes
Résumé :
On n'imagine pas un biologiste assez fou pour réaliser les électroencéphalogrammes de Roméo et Juliette. L'amour, le désir, la peur, le plaisir... sont autant d'émotions essentielles qui semblent appartenir davantage au domaine de l'art et de la littérature qu'à celui de la science. La neurobiologie, pourtant, sait décrire certaines de nos émotions au moyen d'interactions entre les neurones et d'échanges de substances chimiques particulières, les neurotransmetteurs,... >Voir plus
Que lire après Biologie des passionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un ouvrage qui dépasse nettement le cadre des passions qui font l'objet du titre.

Y sont également convoqués pour passage au crible des hormones et autres synapses: le désir, le plaisir, l'amour!

Simple juxtaposition? Evidemment non! Ainsi JD Vincent avance par exemple que "peut être n'y a t-il pas très loin du désir à ce que d'autres appellent l'amour" ( tout en précisant plus loin " . Ou via Bossuet: " ôtez l'amour, il n' y a plus de passion, reposez l'amour, vous les faites toutes naître."

Mais sans surprise l'essentiel est consacré à la "chimie" comme en témoignent plusieurs sou titres:
- la chimie des passions
- la chimie du plaisir....
Avec cet extrait comme illustration: "il suffit de l'injection dans une région déterminée de l'encéphale, d'une infinitésimale quantité d'un certain peptide pour déclencher chez l'animal la séquence complète de son comportement amoureux depuis les travaux d'approche jusqu'à la consommation de l'acte".

Revenons aux passions:réduites un moment au rôle de simple rappel à la norme, de rétablissement d'un équilibre antérieur, selon les principes de l'homéostasie, elles voient leur rôle étendu plus loin en celui d'un régisseur des rapports de l'être avec le monde, ayant pour dénominateur commun le désir et le couple plaisir / aversion. Elles assurent la gestion de la vie et la survie de l'espèce".
Les parallèles avec les expériences sur les animaux sont nombreuses... et peu flatteuses pour l'ego humain... qui voit sa spécificité réduite à quelques exceptions dans l'explication de nos comportements.
L'intérêt de ce livre réside aussi dans la forme du questionnement et de sa discussion, de propositions qui viennent se compléter même si elles peuvent parfois si ce n'est se contredire, du moins mitiger le principe que l'on croyait établi quelques lignes avant.

Enfin l'auteur, Jean Didier Vincent prend du recul et ne cherche pas à nous proposer une thèse expliquant les passions par la neurobiologie. Certes il montre des proximités étonnantes.. et qui suscitent la réflexion, mais à maintes reprises il montre aussi les limites voire les erreurs et contresens que provoqueraient des explications exclusivement neurobiologiques. Et souvent avec humour, ce qui rend la lecture ... plus facile!
Commenter  J’apprécie          90
Une sacré somme, ma foi. Ne vous trompez pas, ce livre est bel et bien un ouvrage scientifique, rempli de références, à renforts d'études et théories, et rigoureux. Mais ce qui est intéressant, c'est que Jean-Didier Vincent a un ton personnel, ses idées et ses opinions. Et il en parsème son livre, ce qui rend la lecture possible, et plaisante par moments, au-delà de l'apport informatif !
Il est poète aussi ce Jean-Didier, ses intros et outros respirent littérature. Là aussi, fait du bien par où ça passe.
Concernant le contenu, je ne vais pas m'appesantir, le propos est en tout cas de démystifier, démythifier tout un tas d'idées sur les émotions et les passions. Redonner une juste place à la recherche en laboratoire sur les rats et sur la recherche tout court. Et encore plus essentiellement, de casser l'idée selon laquelle ce serait soit l'esprit-cerveau qui dirige tout, soit les hormones, soit le contexte culturel, soit la génétique; Non pas du tout, pas de "machines solitaires", mais bien une sorte de système central fluctuant qui accumulerait l'ensemble pour donner ceci ou ça.
Il brasse plein de choses, les sens, la sexualité, le désir... en partant de la biologie, de la cellule jusqu'à l'anthropologie et des aspects philosophiques et poétiques.
Bref, je me répète une somme, assez passionnante (jeu de mot facile), au minimum très intéressante, mais pointue et exigeante, comme son auteur, je crois.

Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (173) Voir plus Ajouter une citation
Le mot désir est aussi joli que vague. Sa définition est une soupe conceptuelle, une garbure sémantique qui offre à chaque coup de louche un nouveau et savoureux morceau. Alors, indéfinissable, le désir ? Le biologise, en tant que scientifique, ne peut tolérer une absence de définition : il connaît et mesure. [...] Les savants qui étudient les comportements parlent [...] de motivation [...] mais [ce terme] est impropre à désigner les conduites de l'animal ou de l'homme dans son milieu naturel, où le motif n'est pas toujours apparent, malgré l'évidence de l'action. Pour les mêmes raison qui nous on fait préferer le mot passion à ceux de comportement élémentaire et d'émotion, nous parlerons du désir au lieu de motivation pour désigner l'état sous-jacent aux passions. Tandis que la motivation suppose l'acte, le désir désigne un état interne, une tendance vécue par le sujet sans le conduire nécessairement à l'action.

Commenter  J’apprécie          80
Il existe, pour ainsi dire, une hiérarchie de trois cerveaux dans un ; ce que j'ai appelé un cerveau tri-un. On peut en déduire que chaque cérébrotype a sa propre forme d'intelligence, sa propre mémoire spécialisée et ses propres fonctions motrices et autres. Bien que les trois cerveaux [reptilien, paléo-mammalien-limbique, néo-mammalien] soient étroitement interconnectés et dépendent fonctionnellement l'un de l'autre, il est prouvé que chacun est capable d'opérer indépendamment des deux autres.
Commenter  J’apprécie          50
Il n'est ni de notre propos ni de notre compétence d'analyser les différentes phases du comportement amoureux de l'homme et de la femme. On conviendra tout de même qu'il présente quelques caractères répétitifs et qu'une fois déclenchée la séquence motrice est souvent irrésistiblement menée jusqu'à son but. La douloureuse cohorte des éjaculateurs précoces est là pour en témoigner. Est-il besoin de suggérer que l'attrait impérieux qui pousse l'amant dans les bras de sa maîtresse peut parfois - à ce que l'on dit - avoir le caractère inéluctable et irrépressible du rut animal ?
Commenter  J’apprécie          40
A la différence des crises intéressant le néo-cortex, l'épilepsie limbique est souvent caractérisée par des sensations de nature affective : impression de déjà-vu, sentiment de conviction sans assertion du réel, étrangeté, dépersonnalisation, etc. A ces sentiments flottants s'associent souvent des composantes viscérales, nausées, palpitations et des sensations déformées de goût; d'odeur ou de vision. La crise comporte également fréquemment une activité motrice faite de gestes ou actes automatiques bien coordonnés mais sans rapport avec l'environnement.
Commenter  J’apprécie          40
Cette socialité de la faim se retrouve dans la différence entre plaisir de manger et plaisir de la table : "Le plaisir de manger est la sensation actuelle et discrète d'un besoin qui se satisfait. Le plaisir de la table est la sensation réfléchie qui naît de diverses circonstances, de faits, de lieux, de choses et de personnages qui accompagnent le repas." Le repas est une cérémonie conviviale par excellence, même s'il se réduit à la distribution hâtive d'une pâtée à un guichet de cafétéria. Les aliments proposés, leur mode de présentation sont l'expression de nos modes de vie et de nos cultures. Nos goûts sont les reflets de notre éducation et des habitudes qui nous ont été transmises. A propos de la faim, une dimension supplémentaire s'ajoute donc à l'état central fluctuant, celle de l'espace interindividuel ou social.

Commenter  J’apprécie          20

Lire un extrait
Videos de Jean-Didier Vincent (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Didier Vincent
Il n'est pas exclu que la planète Terre vive les prémices d'un basculement historique : la transition d'une gouvernance ancestrale fondée sur la peur et la violence ? dictatures et terrorismes prolifèrent ? vers le pouvoir numérique bien plus subtil, et en apparence démocratique, qui s'affirme de jour en jour. Pourtant, sous des formes nouvelles, c'est le même pouvoir qui se perpétue. C'est pourquoi Jean-Didier Vincent pose ici la question des bases biologiques du pouvoir. Dès le plus jeune âge, notre cerveau est aux prises avec les notions d'imitation, d'empathie et de charisme, de désir de justice et d'humiliation, de violence et d'apaisement, que gèrent les flux de quelques molécules cruciales ? des hormones baptisées ocytocine et vasopressine ? sous le contrôle de la célèbre testostérone. Passionnant, et inquiétant, car cette étrange cuisine moléculaire s'applique aussi bien aux circuits du désir amoureux qu'à ceux qui mènent à la fabrication des monstres politiques. Auteur d'une célèbre « Biologie des passions » (1986) qui a révélé au plus grand nombre les mystères du cerveau, et de bien d'autres ouvrages, Jean-Didier Vincent, professeur à l'Institut universitaire de France et à la faculté de médecine de Paris-Sud, est membre de l'Académie des sciences.
+ Lire la suite
>Sciences médicales, médecine>Physiologie humaine>Neurophysiologie et physiologie sensorielle (59)
autres livres classés : passionsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (86) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
854 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}