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EAN : 9782253029540
Le Livre de Poche (05/10/1995)
4.3/5   61 notes
Résumé :
Dans un appartement minable de La NouvelleOrléans, Stella Du Bois, descendante d'une vieille famille aristocratique, vit avec son mari Stanley Kowalsky, un Polonais pour les beaux yeux duquel elle a abandonné la plantation familiale. Survient Blanche, la sueur de Stella : une créature de feu et de chair.
Ce ménage à trois diabolique a fait le triomphe que l'on sait dans le monde entier de la plus célèbre des pièces de Tennessee Williams, adaptée à l'écran ave... >Voir plus
Que lire après Un tramway nommé désir : suivi par : La chatte sur un toit brûlantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Depuis le temps que ce bouquin traînait sur mes étagères, il avait fini par prendre la poussière. C'est en faisant du rangement que je l'ai retrouvé, avec un plaisir indéniable. C'est mon premier livre de cet auteur et vu tout le tapage médiatique fait autour (le film a beaucoup aidé), j'avoue que j'y suis allée à petits pas. Enfin, les deux premières pages seulement car Tennessee Williams a le don de vous absorber et de vous faire oublier qu'il existe un monde en dehors de votre livre.

L'histoire est pourtant somme toute banale : Une famille d'un riche planteur se réunit pour l'anniversaire du grand-père. On y trouve la grand-mère, Gooper, le fils aîné, son épouse Edith et leurs cinq enfants, le fils cadet, prénommé Brick et sa femme Margaret, un docteur et un révérend, amis de la famille. Tout y passe : alcoolisme, héritage, mal-être sexuel... bref, tout ce que l'on pourrait trouver dans la rubrique faits divers. Margaret et Brick ont du mal à s'entendre et se chamaillent. Brick préfère se réfugier dans l'alcool plutôt que d'affronter les véritables problèmes, notamment son inactivité sexuelle. Et pour cause... Brick aime t-il les femmes ? Avait-il eu une relation avec son ami Skipper, mort d'abus de drogue et d'alcool ? Margaret, quant à elle, justifie le titre de cette pièce. Elle se sent comme "une chatte sur un toit brûlant". Elle ne supporte pas son beau-frère et sa belle-soeur et encore moins leurs enfants. Elle présume qu'ils vont faire main basse sur l'héritage.

La violence et le mensonge sont également présents et structurent la pièce. Ainsi, alors que l'on croyait le grand-père condamné, la grand-mère annonce que les résultats de ce dernier sont bons. Et zou, que fait ce dernier ? Il dit à son épouse qu'elle n'a plus à le commander et fiche tout le monde à la porte avec pertes et fracas. Tout le monde sauf Brick à qui il veut faire avouer qu'il est responsable de la mort de Skipper. Sur ce, Margaret annonce qu'elle est enceinte... On se croirait presque dans un vaudeville mais la tension est si grande qu'on en oublie vite l'idée... surtout lorsqu'on se rend compte que la grand-mère n'a pas dit toute la vérité. Allez, je n'en dis pas plus pour ne pas tout déflorer.

Il faut absolument lire cette pièce, elle est grandiose !
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UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

Relire La Chatte sur un toit brûlant m'a poussé naturellement à en faire de même avec Un Tramway nommé Désir, hélas cette fois, sans avoir eu l'opportunité d'assister à sa représentation au théâtre.
C'est toujours un peu frustrant, une pièce se devant d'être jouée par des acteurs et devant un public

Pour pallier à cette absence de représentation, il est indispensable de lire également les didascalies insérées par Tennessee Willliams, elles permettent de suivre les indications qu'il donne au metteur en scène et de bien comprendre ses intentions

J'ai donc lu ainsi cette pièce, même si ces didascalies en fracturaient la lecture, et ai tenté de visualiser au mieux les scènes.

La pièce est forte, on y assiste à l'arrivée de Blanche, jeune femme aristocratique et désemparée tant pécuniairement que moralement chez sa soeur Stella.
“Ils m'ont dit de prendre un tramway pour la rue du Désir, puis de changer, d'en prendre un autre pour la rue du Cimetière, de laisser passer ces stations et de descendre aux Chams -Elysées “

Elle est vite heurtée par le quartier misérable, les deux pauvres pièces du logement, le caractère bestial et le comportement de Stanley Kowalsky, le mari de Stella.

L'auteur nous fait entrer dans la psychologie de ses personnages avec talent :

Blanche tout d'abord, cultivée, “douée de grandeur et de poésie”, prenant soin d'elle, fière, recherchant l'amour, blessée par la vie, au bord du déséquilibre, alcoolique, tentant de dissimuler sa condition et ses humiliations par des mensonges.
“Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité! “

Stanley Kowalsky ensuite, homme frustre, adepte du jeu, des soirées avec alcool, très animal dans sa sexualité, ne pensant qu'à lui, et brutal avec sa femme.

Stella malmenée et battue par son mari mais soumise, éperdue de lui, et n'attachant aucune importance aux coups reçus. Elle aime sa soeur mais son mari passera avant tout.
“Mais il y a des choses qui se passent la nuit entre un homme et une femme et qui font que tout le reste n'a plus aucune importance !”

Mitch enfin, qui montrera plus de profondeur et de tact, qui s'occupe de sa mère malade mais hélas se fera manipuler par Stanley et la rejettera non sans avoir essayé d'en profiter
“MITCH, cherchant à l'embrasser
Ce que j'ai attendu tout l'été …
BLANCHE
Alors épousez-moi, Mitch!
MITCH
Je ne peux pas vous emmener chez moi, chez ma mère… Vous n'êtes pas assez pure.”

J'ai admiré le déroulement de la pièce, la montée progressive de l'animosité entre Stanley et Blanche, et bien entendu, la même progression des mensonges de Blanche la menant à un déséquilibre complet.

C'est une pièce dramatique, d'une tension sans faille, l'atmosphère est étouffante, on y trouve des thèmes intemporels : le désir, la violence conjugale, les troubles mentaux, la ségrégation sociale.

La finale est tragique.

J'attends avec impatience l'occasion de voir cette pièce au théâtre !
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Brick en veut à son épouse Margaret : pour lui, elle est responsable de la mort de Skipper, son meilleur ami. Mais la jeune femme refuse cette accusation et veut retrouver l'amour de son mari. « On est plus solitaire avec un homme qu'on aime et qui ne vous aime pas que si l'on vit toute seule. » (p. 99) Elle veut aussi faire barrage à son beau-frère et à son épouse qui, avec leur tripotée de marmots, voudraient faire main basse sur la fortune du Grand-Père. le vieil homme est persuadé d'avoir échappé au cancer, mais regrette de ne pas avoir mieux profité de la vie.

Attention, soirée explosive ! Venez assister au bal des hypocrites, des indiscrets, des aigris, des jaloux, des rancuniers, des avides et des tristes ! Les portes claquent, les mots blessent et personne ne se gêne pour annoncer tout haut ce qu'il attend vraiment. Au moment de la répartition finale, reste à savoir qui obtiendra quoi.

On est ici très loin de la comédie de boulevard à la française. Ici, c'est plutôt drame antique dans la chaleur étouffante du Sud américain. Ce n'est pas de tout repos, ni pour les nerfs ni pour les oreilles. Âmes sensibles, pensez à prendre un éventail et un tonique !

De Tennessee Willimas, j'avais déjà vu et lu et adoré Un tramway nommé désir. Si les romances mièvres vous laissent froid, jetez un oeil du côté de cet auteur sulfureux !
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Seconde pièce de ce recueil que j'ai tout simplement dévorée en une soirée, La chatte sur un toit brûlant évoque les tensions et les non-dits qui sommeillent entre Brick et Margaret Pollitt, un jeune couple vivant dans une plantation familiale dans le sud des Etats-Unis. Au soir de l'anniversaire du père de Brick, que la famille surnomme le Grand-Père, toutes les haines et les ressentiments de chacun parviennent à leur apogée au centre d'une réunion de famille qui s'annonçait joyeuse mais qui va sombrer dans la tragédie.

Pour la seconde fois, je constate que Tennessee Williams condense toutes les formes de sentiments les plus absolus dans ses pièces : la violence, la douleur, l'amour bien sûr, mais aussi la haine et la détresse qui motive les actes les plus désespérés. Brick Pollitt est un ancien joueur de football reconverti en chroniqueur sportif, mais le récent décès de son meilleur ami, Skipper, et la révélation plus ou moins avouée de l'homosexualité de cet ancien camarde de jeu, le détruisent à petit feu, et c'est dans l'alcool qu'il puise son réconfort. A la suite de cette tragédie et de la part qu'a apparemment prise Margaret dans la mort de Skipper, Brick refuse ses avances et se détourne d'elle. Malgré les tentatives de réconciliation de sa femme, rien, pas même les promesses d'héritage de son père ne parviennent à le faire se ressaisir. Déchirée entre sa passion absolue pour son époux et le désespoir de le voir sombrer, Margaret incarne cette chatte qui oscille sur un toit brûlant, jusqu'au moment où la chaleur de la tôle la fera basculer. Mais le personnage emblématique de la pièce, c'est sans conteste Brick. Il est l'être le plus tourmenté et le plus ambigu de toute cette histoire. On s'interroge comme lui sur ses inclinations et la force des sentiments qu'il éprouve pour son meilleur ami décédé. Son désespoir est tangible, tout lui est indifférent, jusqu'à l'annonce de la maladie de son père qui ne semble pas le toucher.

Les personnages secondaires - son frère Gooper et son épouse Edith à la tête d'une nombreuse progéniture - viennent sans cesse se heurter au couple Brick-Margaret qui, eux, n'ont pas d'enfants et ne partagent d'ailleurs plus le même lit. Tous forcés de cohabiter sous le même toit, chacun connait les secrets et les moindres détails de l'intimité des autres, et dans ce huit-clos étouffant les révélations fracassantes vont jaillir et bouleverser des vies jusque là bien réglées. Celle de Grand-Mère d'abord, qui ne peut pas croire à l'évocation du cancer du Grand-Père, et qui voit plus de cinquante années de vie commune remises en question. Celle de Grand-Père, ensuite, a qui on a menti au sujet de sa maladie. Celles de Gooper et d'Edith, enfin, venus spécialement pour cette soirée, persuadés d'hériter de la propriété grâce au récent alcoolisme de Brick, le fils préféré, et dont la cupidité et l'hypocrisie ne nous sont pas épargnées.

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Je viens de terminer la première pièce de ce recueil, Un Tramway nommé Désir, et je vais d'ailleurs tout de suite enchaîner avec La Chatte sur un Toit brûlant.
Il m'a fallu un peu de temps pour faire abstraction des détails scéniques, et me familiariser avec un style auquel je ne suis pas tellement habituée puisque je lis très peu de pièces de théâtre. Mais il faut dire qu'une fois plongée dans cette histoire brûlante, je n'ai eu aucun mal à suivre le récit et à observer l'évolution des protagonistes.

L'atmosphère de la Nouvelle-Orléans est admirablement recréée : les accords de jazz présents entre chaque scène, la foule bigarrée qui s'agite dans les rues, la violence sous-jacente qui hante le quartier. Et toutes les émotions les plus fortes et les plus absolues se retrouvent dans cette histoire tragique : la passion, le désir, la folie, la fureur... le quartier français, qui sert de décor à la pièce, offre un panorama aux accents lascifs et dépravés. Tennessee Williams a soigné chaque détail et approfondi chaque caractère pour faire de sa pièce une tragédie colorée, ardente et sombre, une ode à la démence et à l'extravagance. Vous l'aurez compris, j'ai été conquise !

La suite ici :
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Brick : Je n'ai pas l'intention de demander le divorce. Et ça me soulagerait que tu prennes un amant.

Margaret : Je ne veux pas prendre des risques. Je préfère rester sur ce toit de tôle brûlant...

Brick, se levant : Ce n'est pas très confortable.
(Il se met à siffler doucement.)

Margaret : Non, mais j'y resterai aussi longtemps qu'il le faudra.

Brick : Pourquoi ne me quittes-tu pas ?
(Il siffle)

Margaret : Je n'en ai aucune envie. (Brick est face à la porte au premier plan. Au loin, trois cris de faucon. Au fond, Grand-Père traverse la pelouse de droite à gauche suivi de Grand-Mère qui chantonne "She came to my window". Grand-Père fume un gros cigare dont elle écarte la fumée en agitant son mouchoir. Ils disparaissent. Margaret va à la porte au fond à droite. Margaret à Brick.) D'ailleurs, pour divorcer, il faut beaucoup d'argent et tu n'as pas un sou. (Elle traverse la chambre et rejoint Brick.) Tu n'as que ce que ton père te donne et ce n'est guère. S'il mourait demain...
(Elle remonte vers la porte du fond.)

Brick, s'assied sur la marche de la véranda : Mais pourquoi mourrait-il ? Maman vient de nous dire qu'il n'avait rien.
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UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR.


BLANCHE
La vie d’un homme peut être considérablement enrichie par la présence d’une femme intelligente, cultivée, bien élevée. Je peux lui offrir tout ça, le temps n’use pas ces choses : la beauté est passagère, c’est un bien provisoire… mais la beauté de l’esprit, la richesse de l’intelligence… et la tendresse du cœur… j’ai tout ça… ça ne flétrit pas, au contraire; ça s’améliore… avec les années… C’est drôle de passer pour une femme sans le sou… avec tous ces trésors scellés dans mon cœur. (Elle retient un sanglot.) Je suis une femme riche… très riche… J’ai été folle de dilapider mes perles au hasard.
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UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

BLANCHE
Je n’ai peut-être pas été très sage pendant ces deux dernières années. Quand Belle Rêve a commencer à me filer entre les doigts, tu sais, quand on est seule, quand on n’a rien, il faut être séduisante, miroiter, briller, savoir mettre une lanterne japonaise sur la lumière, simplement pour payer une nuit à l’abri. Mais il ne suffit pas d’être facile, il faut être douce et séduisante à la fois, et maintenant je commence à me faner. Pendant combien de temps pourrai-je encore jouer ce jeu-là?…
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UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

STANLEY
Je ne marche pas pour ce truc-là, moi !

BLANCHE
Quel truc ?

STANLEY
Oh ! Faire des compliments aux femmes ! J’ai jamais rencontré une poule jolie et qui ne le savait pas ! Pas besoin qu’on lui dise… Mais y en a beaucoup qui se croient mieux qu’elles ne sont.
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Blanche :

Oui ! oui ! de la féerie ! C'est ce que je cherche à donner aux autres ! Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité ! Que je sois damnée si c'est un péché !
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