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Sylvie Durastanti (Traducteur)
EAN : 9782251454061
200 pages
Les Belles Lettres (03/03/2023)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Jane Austen, Charlotte et Emily Brontë, Katherine Mansfield et Dorothy Richardson osèrent tour à tour entrer en un jardin interdit, afin de cueillir à l’arbre de la connaissance les fruits étranges et brillants de l’art.
Leurs oeuvres offrent, telle la grenade, sous une écorce parfois âpre, une chair douce et succulente emprisonnant en grains transparents la quintessence même de la vie ensoleillée, la substance sublimée de l’expérience.
Les essais réun... >Voir plus
Que lire après De la lecture et de la critique - Les fruits étranges et brillants de l'artVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'un recueil d'articles et d'essais consacrés, dans la première partie, à la littérature anglaise, surtout celle des femmes, à la critique, au métier d'écrivaine, et dans la deuxième, intitulée Les fruits étranges et brillants de l'art, à une quinzaine de romancières britanniques.
Ces essais, parus dans différentes revues littéraires, complètent à merveille Une chambre à soi / Un lieu à soi, pamphlet dans lequel Virginia Woolf, livre une brillante démonstration sociale et historique sur les femmes dans la littérature et sur les conditions qui doivent être réunies pour leur permettre d'écrire et d'être reconnues à l'égal des hommes.
La tonalité, la vivacité, la précision de l'analyse du contexte historique et sociologique y sont de la même teneur.
Je suis à chaque fois éblouie, par la rigueur avec laquelle Virginia Woolf, qui n'a pas suivi de cursus scolaire et universitaire, et qui s'est formée en autodidacte dans la bibliothèque de son père, Leslie Stephen, éminent historien et biographe, étudie, avec acuité et finesse, la question de la place des femmes dans la société anglaise, et milite en faveur de leur émancipation et de leur réhabilitation.
Elle poursuit ces réflexions en s'appuyant sur sa propre trajectoire. Elle se souvient de ces journées de lecture et de labeur à sa table de travail, de l'envoi et de la réception de son premier texte critique, de la joie de découvrir qu'écrire pouvait lui permettre de gagner de l'argent, et de la décision de faire de l'écriture un métier, accessible aux femmes souhaitant développer une activité artistique, car tout le monde peut acheter du papier dit-elle. le raisonnement est imparable.
Dotée d'une culture phénoménale, acquise auprès de son père, Virginia a également un solide sens du concret, et est très sensible aux questions économiques, ce qui confère à ses écrits une modernité incroyable. Elle connait tout du fonctionnement du monde de l'édition. N'oublions pas qu'elle co-dirige, avec son mari, les éditions Hogarth Press, et qu'elle participe elle même à la fabrication des livres.
Virginia compare la littérature des femmes à celle des hommes. Celle-ci présente des spécificités du fait des conditions dans lesquelleselles écrivent, des activités domestiques qui les accaparent, et en écho à ses préoccupations sur le genre, Virginia avance l'idée d'une littérature androgyne.
Dans la deuxième partie du livre, nous observons une Virginia admirative de ses prédécesseures, soucieuse de se situer dans une lignée d'écrivaines, reconnaissant les apports de celles qui ont ouvert la brèche et innové sur le plan formel. Parmi les essais sur ces pionnières, je retiendrais bien sûr les très beaux textes relatifs aux soeurs Brontë, celui sur Katherine Mansfield avec qui elle entretenait une ambivalente relation mêlant affection, rivalité et jalousie, ainsi que le texte consacré à Dorothy Richardson, créatrice méconnue du courant de conscience.
Un magnifique ouvrage qui permet de se familiariser avec une Virginia Woolf essayiste, critique, féministe, artiste aux multiples talents.


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quelle authenticité, quelle finesse, quelle vérité peut-il y avoir dans des hommes et des femmes si différents de ceux qu'on connait ? Mais, tout en se le demandant, on voit en Heathcliff le frère imaginaire d'une fille de génie. Invraisemblable, peut-être. Mais plus vivant qu'aucun autre jeune homme de toutes les littératures. Il en va de même pour les deux Catherine. jamais femme ne réagirait comme elles dira-t-on. Et pourtant, il n'est pas de femme plus séduisante dans toute la littérature anglaise. A croire qu'Emily Brontë détruit tout ce que l'on sait des êtres humains et remplit ces méconnaissables et transparentes apparences d'une telle soif de vivre que la réalité s'en trouve transcendée. Elle possède donc le plus rare des dons : elle savait affranchir la vie de tout asservissement au réel ; suggérer en quelques touches l'âme animant un visage, dès lors libéré de la nécessité d'avoir un corps ; et en évoquant les landes, faire hurler le vent et gronder le tonnerre.
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Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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