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Brigitte Hébert (Traducteur)Jean-Claude Colbus (Traducteur)
EAN : 9782742768578
465 pages
Actes Sud (03/05/2007)
3.57/5   139 notes
Résumé :
Au début des années 2000, dans un lycée allemand de la dernière chance, le jeu pervers de deux élèves s'est terminé dans un bain de sang. L'avocate à laquelle on confie l'affaire est bouleversée, tant elle a du mal à juger cet acte. Elle entreprend alors d'écrire l'histoire des trois protagonistes, leur rencontre, les prémices du jeu, son déroulement jusqu'à l'irruption de la violence.

Ada (quatorze ans) et Alev (dix-huit ans) sont nés pendant la guer... >Voir plus
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Dans ma Pal depuis deux ans, la fille de la 1ere de couv. , m'a fait de l'oeil à chaque fois que j'ai croisé son regard. Ce n'est pas elle, la fille sans qualités. C'est indéniablement une princesse à savoir une ado typée jeune pouliche à chevelure soyeuse, peau parfaite, silhouette déliée, fringues à la mode portées avec un naturel nonchalant.
Non, la fille sans qualités est Ada, 14 ans, un physique un peu ingrat, une intelligence affutée comme un couteau à viande. Elle se tient à l'écart des autres élèves. Asociale, arrogante, chacun craint ses réparties incisives.
Et pourtant Ada va se lier à Alev, un jeune homme de 18 ans, aussi suffisant et arrogant qu'elle mais disposant d'un charisme qui va rapidement faire de lui un personnage incontournable du lycée.
Très lentement un rapprochement s'opère jusqu'à la mise en place d'un « jeu » dont Smutek, le prof d'allemand est contraint de participer comme victime désignée par Alev, le maître du jeu.
Je pensais ne jamais venir à bout de ce récit qui a pourtant des qualités d'écriture certaines, une construction efficace. le choix de confier la narration à la juge chargée de statuer sur cette affaire car tout finira par un procès annoncé d'entrée, est judicieux…
Et pourtant.
Que ce roman est long…………………
Que la présentation des personnages est lonnnnngue……… Qu'Alev, populaire mais suffisant, manipulateur, amoral est détestable.
Que la mise en place de l'intrigue est longuuuuuuue….
Que les introspections des uns, des autres m'ont semblé oiseuses, que les interminables échanges sur le Bien, le Mal, Dieu, le Diable, le passé, le présent « le présent n'est jamais qu'un présent futur » qui s'appuient certainement sur des références philosophiques (mais sur ce point je suis mauvais juge étant limitée dans ce domaine) m'ont fatiguée.
L'insistance à souligner la supériorité de l'intelligence des deux ados m'a également épuisée. J'ai été dérangée d'ailleurs par la thèse sur laquelle repose tout le récit. Des ados intelligents seraient forcément comme se réclament eux-mêmes Ada et Alev « les arrière-petits-enfants des nihilistes ».
Un roman dont j'attendais beaucoup et qui finalement, après tant d'efforts pour en venir à bout, s'est révélé démoralisant.

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Un roman psychologique où des personnages s'interrogent sans cesse de ce qu'ils sont ou de ce qu'ils devraient être. Ils se font d'examens de personnalités à tort ou à raison et non pas pour trouver en eux une forme de qualité ou de défaut plutôt quelque chose de plus excitant, de plus passionnant qui pourrait peut-être apaiser leurs inquiétudes ou leur faiblesse. Si bien qu'on arrive à la violence. Une violence en milieu juvénile où le sentiment de vengeance est toute noble. Elle peut parfois devenir plus violente. Ce sont des adolescents qui ont assistés aux atrocités de la barbarie humaine pendant les guerres, depuis lors, ils sont traumatisés...
Un roman violent, troublant et très touchant !
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Lorsqu'on a ce pavé entre les mains, à l'écriture serrée qui rappellerait les romans de Proust (je parle ici de l'édition poche) on a l'impression que La Fille sans qualités va être une lecture fastidieuse même si le résumé nous pousse à ouvrir l'ouvrage. Au final, et après une lecture longue mais acharnée, je dois dire que le roman ne se referme pas aisément car au fil des pages nous nous sommes totalement immergés dans le quotidien d'Ada, Alev et Smutek, dans l'atmosphère pesante qui se dégage de la Fille sans qualités.

Le livre n'est pas pour les âmes sensibles, clairement à destination d'un public au moins âgé de 15 ans et averti de son contenu. Certaines scènes sont assez explicites en matière du jeu sexuel qui s'installe entre les trois protagonistes. Juli Zeh n'hésite pas à employer un langage cru, à la limite du roman très érotique (pour ne pas dire pornographique), sans pour autant raconter ces scènes juste pour le plaisir de les écrire. le but est affiché : tourmenter le lecteur, susciter la polémique, la protestation, le dégoût voire le rejet. Et surtout comprendre le personnage ambigu d'Ada qui ne ressent dans ces moments là absolument rien.

Ada, c'est sans doute elle le personnage le plus étrange de la Fille sans qualités, et c'est pour cette raison que c'est sur elle que le titre est centré. Froide, nihiliste, au caractère bien trempé et dérangeant, elle affronte la réalité avec un manichéisme à glacer le sang. Lorsque les événements se produisent, elle a 15 ans, ne ressent rien lorsqu'elle fait l'amour et semble dans les bras de Smutek une poupée de chiffon. Sous l'emprise d'Alev, personnage tout aussi troublant par son caractère pervers et son amour pour le jeu, Ada est une marionnette, comme la désigne les autres élèves du lycée au début de sa première année à Ernst-Bloch. C'est lui qu'Ada aime, plus que Smutek, du moins jusqu'à voir qu'elle ne représente rien d'autre pour lui qu'un pion sur un échiquier.

Enfin, Smutek, le dernier personnage principal de ce roman, d'origine Polonaise, marqué par L Histoire et dont la vie dérape petit-à-petit tandis que sa femme sombre dans la dépression et que son collègue d'Histoire et ami Höfi se suicide. Ada et Alev profitent de ce moment de faiblesse pour mettre à exécution leur plan machiavélique et l'enfermer dans une boucle de chantage dans lequel on ne sait pas s'il prend ou non plaisir à entrer. D'abord forcé d'obéir aux lois du jeu des deux lycéens, il tombe amoureux d'Ada ce qui le conduira sur les bancs du tribunal.

D'ailleurs revenons un peu sur la construction de la Fille sans qualités. le roman est introduit par un préambule dans lequel une juge, Sophie, prend la parole. C'est elle qui est en charge de l'instruction de l'affaire dont le lecteur ignore encore tout. Une chose est sûre, le cas est difficile à juger et la fin de ce prologue pose une question qui devra alimenter toute la réflexion autour du récit : "Si tout cela n'est qu'un jeu, nous sommes perdus - Sinon, c'est pire". Et il est vrai que l'histoire racontée dans La Fille sans qualités à de quoi pétrifier le lecteur, tant tout semble n'être que le produit d'un jeu froid et inventé que pour le simple divertissement de son créateur, Alev, qui manie les ficelles de chaque personnage évoluant autour de lui. Pour le reste, le récit se construit autour de chapitres brefs, d'une dizaine de pages, qui permettent une lecture fluide et qui rythme en même temps les événements.

La Fille sans qualités ne laisse donc pas de marbre : soit on est conquis par le texte, l'écriture brillante de Juli Zeh, soit au contraire on est révulsé par tant de perversité et par cette écriture au couteau. Pour ma part j'ai aimé cette histoire même si certains côtés m'ont dérangée, malmenée, mais c'est aussi ce qui fait la force de la Fille sans qualités.

Le roman en dépit de son épaisseur se lit bien et captive car après une présentation détaillée de la vie et du caractère très singulier d'Ada, la rencontre avec Alev et la première "séance" avec Smutek, on a envie de continuer à suivre le parcours que Juli Zeh nous propose jusqu'au final. Ce dernier est traité rapidement, et nous malmène plus encore que tout le roman, par une condamnation qui aura de quoi surprendre. La Fille sans qualités est un livre dont on se souvient, qui marque l'esprit, jouant avec le sentiment amoureux, à la manière moderne des Liaisons Dangereuses de Laclos. le fond de tout ce roman reposerait sur l'existence et la définition du juste et de l'injuste, questions éminemment philosophiques, à l'image des personnages d'Ada et Alev. Quoi qu'il en soit cette auteur m'a plu et je pense que je me laisserais tenter un jour par la lecture de ses autres romans, je vous invite donc à la découvrir à votre tour.
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Au début des années 2000, dans un lycée allemand de la dernière chance, le jeu pervers de deux élèves s'est terminé dans un bain de sang. L'avocate à laquelle on confie l'affaire est bouleversée, tant elle a du mal à juger cet acte. Elle entreprend alors d'écrire l'histoire des trois protagonistes, leur rencontre, les prémices du jeu, son déroulement jusqu'à l'irruption de la violence.
Ada (quatorze ans) et Alev (dix-huit ans) sont nés pendant la guerre du Golfe ; ils étaient enfants pendant la guerre des Balkans et au moment du 11 Septembre. Les images du conflit en Irak ainsi que celles de l'attaque terroriste de Madrid ont accompagné leur adolescence. Cantonnés dans leur monde de confort, les parents ignorent tout de ce qui se passe dans l'esprit de leurs enfants – qui s'avère le terrain d'exploration de la romancière. Leur attirance pour les jeux de rôle, les drogues, une musique apocalyptique et des comportements maléfiques, d'où vient-elle ?
Ada, enfant autoproclamée du nihilisme, se désigne elle-même comme un “prototype” incarnant l'air du temps, une “fille sans qualités”, sans identité, et qui ne cherche qu'à se comporter avec la plus grande efficacité possible.
Ce roman ambitieux et parfaitement maîtrisé sur la détresse d'une certaine jeunesse a immédiatement propulsé son auteur sur le devant de la scène littéraire européenne.



Merci à la revue Lire d'avoir éveillé en moi une vive curiosité à l'égard de ce livre, celle-ci fut vivement récompensée. L'auteure s'est librement inspirée d'un fait divers allemand. Une sorte de conte philosophique mais pas que, une histoire parfaitement maîtrisée où la psychologie des personnages se révèle au fil des pages, une histoire pleine d'empathie à l'égard de l'Homme, une histoire sans voyeurisme, sans jugement... Bref, vous l'aurez compris, La Grosse Claque.......
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La fille sans qualités a un nom et elle s'appelle Ada. Âgée de 14 ans, elle vient d'intégrer le lycée privé Ernst Bloch. C'est une jeune fille à part, pas vraiment jolie, d'une grande intelligence. Elle apparaît froide, indifférente au monde qui l'entoure, détachée de ses proches, voire d'elle-même. Au lycée, elle va faire la rencontre d'Alev, 18 ans. Ce dernier est séducteur, sûr de lui, populaire et a trouvé rapidement sa place au sein de l'établissement.
A priori, rien ne devrait réunir ces deux adolescents si ce n'est leur sentiment de supériorité et leur croyance absolue en l'instinct et à la toute puissance du jeu, qui prévaut sur tout. le titre d'origine Spieltrieb signifie d'ailleurs « pulsion du jeu». Ces deux là ne croient plus en rien, ou quasi, et se déclarent de manière répétée arrière-petits-enfants des nihilistes et de Nietzsche.
Ada aime courir, et elle le fait très bien. Au point qu'un de ses professeurs, féru de courses lui aussi, va lui proposer de l'entraîner. Mais ce dernier, leur professeur d'allemand qui leur enseignera entre autre L'homme sans qualités de Musil, ignore que cette initiative va le faire basculer dans le piège tendu par les deux élèves. Un jeu machiavélique et pervers qui va bouleverser leurs vies…

Un drôle de roman, dur, à l'écriture exigeante et au contenu dérangeant. Les personnages sont difficiles à cerner et à comprendre, et demeurent peu attachants. L'intrigue se déroulant dans le début des années 2000, c'est là un portrait noir et pessimiste que nous dresse Juli Zeh d'une jeunesse désoeuvrée que j'ai eu beaucoup de mal à reconnaître. Je l'ai lu comme s'il s'agissait d'un roman dystopique, pour illustrer l'ampleur du décalage… Mais il prend aussi l'allure d'un thriller pour certaines scènes, glaçantes et cruelles, tout en ayant un aspect d'essai philosophique par fulgurances.

A me relire, je constate que je suis encore incapable de déterminer si j'ai apprécié cette lecture...

Indéfinissable et déroutant.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Je regrette d'avoir employé en ta présence ces termes anachroniques. Les mots ne doivent jamais être réduits à l'état de machine à remonter le temps. Et surtout pas quand ils nous transportent dans une époque antérieure à Nietzsche.
- Antérieure au homo est deus?
- Ada, j'aime ta rapidité. L'enthousiasme le faisait parler de plus en plus fort. Seuls ceux qui sont lents à comprendre pensent que la lenteur est nécessaire à la compréhension.
- Ça aussi, c'est Nietzsche, non?
- Cela va de soi. Nietzsche est l'arrière-grand-père dont aujourd'hui encore nous dilapidons l'héritage.
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Dès que les gens ne pouvaient comprendre, ils étaient victimes de la superstition, comme si le Siècle des lumières, la recherche scientifique et le progrès n'avaient été qu'un enduit superficiel, capable pendant les temps heureux seulement de détourner l'être humain de la tragique réalité de sa condition.
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Ada croyait se souvenir que, quand elle était petite, sa mère lui avait appris une phrase : "Aucun événement n'est aussi grave que la peur qu'il vous inspire d'avance."
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Veux-tu venir avec moi? Oui, non, peut-être. Comme la plupart des gens, il estimait que l'option "peut-être" était la seule réponse possible, présentant un haut degré de sincérité et convenant à toutes les questions.
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La vraie beauté s'ignorait elle-même : c'était là une manifestation de l'étage humour du créateur.
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Videos de Juli Zeh (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Juli Zeh
Juli Zeh parle de son nouveau roman *Brandebourg*
L E S I T E ?? http://www.actes-sud.fr/brandebourg/
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