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EAN : 9782849903759
182 pages
Editions des Equateurs (05/03/2015)
3.95/5   29 notes
Résumé :
« Pour nous, la nature est d’abord un spectacle. Pour le Moyen Âge, un contact : la nature est ce qu’on touche, ce qu’on sent, ce qu’on entend, ce qui borne le regard et baigne le corps entier. Rien d’étonnant si les chansons d’amour du Moyen Âge commencent par dire les sensations de la nature avant de passer aux émotions de l’amour. »

En quarante chapitres vivants et imagés, Michel Zink nous invite à plonger dans l’aventure du Moyen Âge. À travers l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je pense que Michel Zink fait partie de ceux qu'on aurait aimé avoir comme prof d'histoire dans nos jeunes années.
C'est un auteur passionné qui a est derrière ces chroniques diffusées sur France Inter , pas de doute possible.

Avec cet ouvrage qui compile justement toutes ses chroniques, Michel Zink nous présente un Moyen Âge dont l'héritage est presque palpable aujourd'hui encore. Ainsi, les expressions du type "c'est moyenâgeux !" perdent tout leur sens car on découvre de façon surprenante, une époque très moderne dans ses propos sur l'amour, le courage, la loyauté, la rébellion contre l'ordre établi et bien d'autres valeurs qui aujourd'hui nous apparaissent fondamentales.
On comprend donc très aisément comment ces mythes ont pu parvenir jusqu'à nous et trouvent toujours un écho, devenu bien plus large grâce à la culture "populaire de masse" qui a intégré ces mythes dans ses fictions (dans la fantasy, entre autre).

Bien sûr certains thèmes m'ont plus plu que d'autres (quelle banalité même de le dire !). J'aurais aimé par exemple un développement plus conséquent sur les emprunts de la culture moderne au Moyen Âge (là je chipote, non ?). Enfin, ce petit détail ne m'empêche pas de me sentir tout à fait enchantée à l'issue de cette lecture. Et elle m'a même donnée envie de découvrir la poésie de François Villon (moi qui ne suis pourtant pas une adepte du genre).
On peut donc dire que l'objectif de l'auteur est atteint ! Merci pour ce voyage dans le temps, si lointain et si proche pourtant. J peux même dire que je suis fière de porter une partie de cet héritage historique maintenant. (double merci professeur Zink !)
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J'avais écouté les émissions de Michel Zink sur France inter mais j'en étais ressortie un peu frustrée par la durée beaucoup trop courte à mon goût de ses chroniques.
L'ancien français pour moi c'est un peu continent inconnu et les romans du Moyen âge idem.
A l'écouter et aujourd'hui à le lire j'ai une envie forte de me plonger dans ces textes qui demandent certes un effort mais qui sont autant d'ouvertures vers le merveilleux et l'imaginaire et notre histoire littéraire.
Ce petit livre est parfait, des chapitres courts avec des extraits d'oeuvres, des vers des poèmes des troubadours, des héros de la Table ronde et les amours enflammées des chevaliers.
Un petit livre à emporter si vos vacances vous portent vers Brocéliande.
Que trouverez-vous dans ce petit opuscule ? D'abord un spécialiste de la littérature médiévale gage de sérieux et d'excellence.
Ensuite des textes mis en français moderne donnant envie d'en savoir plus et qui éveillent en nous des visions d'un monde ancien mais attirant.
De Sainte Eulalie (oui oui ) à François Villon en peu de pages Michel Zink parvient à éveiller notre curiosité, à nous donner à lire suffisamment pour nous appâter.
Je me suis vue en compagnie de troubadours écouter des chants d'amour courtois ou de redoutables récits et faire ainsi la nique à cette idée reçue « Il n'a pas bonne presse, ce pauvre Moyen Âge. Qualifier un régime politique ou un système judiciaire de moyenâgeux est rarement un compliment. » et bien Michel Zink prouve ici le contraire.



Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Lu dans le cadre de Masse Critique.

Il s'agit ici de la transcription de 40 chroniques que Michel Zink a animées en juillet 2014 sur France Inter.
Le titre ;Bienvenue au Moyen Âge résume parfaitement la volonté de l'auteur. le livre invite, en 40 étapes, a un voyage dans le temps. Pour ce faire , Michel Zink ne recourt ni à l'archéologie , ni à la recherche historique proprement dite. le parcours est littéraire et offre une (re)découverte des textes médiévaux entre le VIIIème et le XVème siècle. Point de latin ni de liturgie , on se plonge dans les délices des langues vernaculaires. Chansons de geste et fin'amor , troubadours et chroniqueurs , quête du St Graal et Ballade des pendus , langue d'oc et langue d'oïl, ... Dans un foisonnement d'extraits (traduits en français moderne pour la commodité du lecteur ), Michel Zink fait ressurgir, succinctement compte tenu de la brièveté de ses chroniques radiodiffusées, le contexte historico- littéraire de l'époque.

La lecture de ce recueil est très agréable. Anecdotes et extraits rendent le texte dynamique. L' auteur suscite une belle envie de se replonger dans le Moyen Âge, cette longue période qui a longtemps souffert de préjugés sur son obscurantisme.
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Pour Michel Zink, c'est faire un mauvais procès au Moyen Äge que de l'imaginer "moyenâgeux". Cette période de presque 10 siècles, de la chute de l'empire Romain au XVIème siècle, est deux fois plus longue que celle qui sépare notre époque De La Renaissance. C'est le seul fait de notre ignorance que de croire qu'il ne s'y est rien passé. Les historiens modernes (Duby, le Goff, Le Roy Ladurie, Pernoux...) ont fait redécouvrir sa richesse et sa diversité.
En nous y souhaitant la bienvenue, Michel Zink nous invite à une relecture de cette littérature qui a laissé tant de mauvais souvenirs à des générations d'écoliers ! Sans cacher que la langue est un obstacle. Il y en a tant : langue l'oïl, que l'on devine, langue d'oc qui nous échappe, langue latine, la plus pratiquée et de moins en moins savante, mais aussi langues romanes, germaniques, celtiques dialectes de toutes sortes : c'est Babel ! Un dictionnaire est nécessaire, ou une traduction. Mais le professeur au Collège de France conseille l'édition bilingue, pour jeter un coup d'oeil au texte original et "en saisir la saveur, l'habileté, le charme, le rythme". Il nous en met des échantillons, à chaque chapitre, dans une belle encre de couleur bordeaux. Et le charme opère.

De courtes évocations, réécrites d'après une série d'émission diffusées sur France Inter durant l'été 2014, font défiler poètes, troubadours, chroniqueurs, chansons de geste, romans, avec la ritournelle finale : "C'était au xième siècle". Mille facettes scintillantes qui nourrissent encore notre imaginaire par le cinéma, les séries et les jeux de rôle. Territoire rêvé de l'enfance, nous dit l'auteur.

L'olifant de Roland, les troubadours de langue d'oc, les trouvères de langue d'oil, les ménestrels, les jongleurs. Tous chantent "la fin'amor", l'amour courtois, qui n'est pas un amour facile.

On aime ce Jaufré Rudel, prince de Blaye, qui s'éprend de la comtesse de Tripoli dont on lui a vanté la beauté, au point de s'embarquer pour la croisade pour la rejoindre et mourir dans ses bras : sest'amor de lonh : cet amour de loin est admirable !

Robert de Ventadour voit l'alouette battre des ailes face au soleil et et se laisser tomber "per la doussor c'al cor li vai": "à cause de la douleur qui entre dans son coeur" ! Ce n'est pas la mort qu'évoque le poète "mais la petite mort, la jouissance amoureuse" commente le malicieux et savant professeur. "Ai ! tan grans enveya m'en ve de cui qu'eu voya jauzion" : "Hélas, quelle envie me vient de quiconque je vois jouissant" ! ajoute le poète.

On apprend au passage que le chevalier errant est pure fiction : qui aurait pu chevaucher en armure jours après jours. Autant utiliser une formule 1 pour courir les chemins creux, ou plutôt un cheval de combat (destrier) plutôt qu'un cheval de voyage (palefoi). Mais le chevalier resplendissant du Conte du Graal de Chrétien de Troyes et de tous ses semblables chevauche dans la légende plus que dans L Histoire.

Voici l'émouvant poète lépreux, Jean Bodel, qui prend ses Congés d'un monde qui fuit l'horreur de sa pourriture. Il se moque de son mal qui le tue puisque Dieu l'appelle à la vie "car il m'ajourne et si m'anuite" : "pour moi le jour se lève alors que la nuit tombe".

Michel Zink a ses préférences. Il n'apprécie guère le pauvre Ruteboeuf aux "vers à la lassitude avachie" (p. 140) ni le style de notaire des Lais de ce vrai mauvais garçon qu'est ce François de Montcorbier, qui se fait appeler Villon.

On pourrait ne pas être convaincu du titre un peu touristique "Bienvenue à ..." de ce petit livre à la couverture chromo (église en ruine sous ciel étoilé). Et l'on aurait bien tort, car on sort aussi ravi qu'instruit de cette lecture pleine des charmes de son époque
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Voici une heureuse surprise. Ce livre recueille les textes d'émissions radiodiffusées sur France-Inter au cours de l'été 2014. En 40 courts chapitres, Michel Zink, spécialiste du Moyen-Age et professeur au Collège de France, donne une idée d'ensemble de la littérature médiévale. La période, du IXème au XVème siècle, est longue et mal reconnue. Michel Zink nous rappelle des auteurs dont les noms ne nous sont quand même pas inconnus, comme Chrétien de Troyes, Rutebeuf, Joinville, Froissart, Charles d'Orléans, Villon. Il consacre plusieurs chapitres aux troubadours, aux poètes de l'amour courtois, aux romans de la Table Ronde et à la quête du Graal. L'amour fou de Tristan et Iseut, par exemple, est un mythe qui n'a jamais été oublié.

Non content de mettre en perspective cette littérature, l'auteur donne aussi des extraits des textes en version bilingue: en vieux français (avec une orthographe fantaisiste) et le français contemporain. On mesure l'énorme distance entre ces deux langues, mais on se familiarise un petit peu avec la langue de l'époque médiévale. C'est stimulant.
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critiques presse (2)
LeFigaro
27 mars 2015
Michel Zink donne une fabuleuse leçon sur les grandes œuvres du Moyen Âge.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
25 mars 2015
La poésie est partout, dans cet ouvrage sérieux et fantaisiste, écrit avec la volonté de transmettre une passion. Un pari réussi.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les poètes arabes et juifs d'Espagne pratiquaient une forme de poème appelée 'muwwashah' ou 'zadjal' qui se terminait par une sorte de pointe finale, le 'khardja'. Certaines de ces 'khardjas' sont restées longtemps incompréhensibles, car on pensait qu'elles étaient, comme le reste du poème, en arabe ou en hébreu. Or on s'est aperçu qu'elles étaient en langue romane - en vieil espagnol : ce sont des emprunts à la poésie mozarabe, celle de la population chrétienne de souche ibérique conquise et dominée. Même alors, on ne les a pas comprises sans mal : elles offrent un état de la langue si ancien qu'on n'en a guère d'autres exemples et elles sont transcrites phonétiquement dans un alphabet mal adapté à cette langue. Mais quand on y est parvenu, on a constaté que ce sont toutes des chansons de femmes. C'est presque toujours, en un ou deux vers très simples, la plainte mélancolique, discrète et sensuelle d'une jeune fille qui se languit de son bien-aimé. Les poètes des cours arabes d'Al-Andalus jugeaient piquant cet effet de citation, cette rupture linguistique et poétique. Le 'khardja' qui concluait leur poème brillant et sophistiqué devait paraître fragmentaire, balbutiante, venue du fond des âges et du fond de l'âme, d'une simplicité insistante, celle de la langue des simples et des vaincus, celle d'une poésie rudimentaire, celle de la jeune fille ignorante et de l'amoureuse inquiète qui fait entendre sa voix.


(dans "En passant par l'arabe : à la recherche d'une poésie perdue ")
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Le cor de Roland à Roncevaux est une des images les plus fortes de notre imaginaire national. Un emblème de l'héroïsme et, plus encore, celui d'un sacrifice dont le sens dépasse la question de son utilité immédiate. Un emblème du sursaut victorieux quand tout paraît perdu et alors même qu'on ne peut plus espérer sauver sa propre vie. Un emblème de la France elle-même, tant cette situation s'est souvent répétée au cours de son histoire.

(dans " "Roland a mis l'olifant à sa bouche" ")
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La lèpre était une maladie honteuse, non seulement parce qu'elle frappait d'exclusion celui qui en était atteint, parce qu'elle le défigurait et le condamnait à pourrir tout vivant, mais aussi parce que s'y attachait le soupçon d'une punition du Ciel pour une faute commise soit par le lépreux, soit par ses parents, faute que l'on soupçonnait d'être de nature sexuelle : on disait que les enfants conçus pendant les règles couraient le risque d'être un jour lépreux ; on disait que les lépreux avaient un appétit sexuel insatiable.


(dans "Le poète lépreux")
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Le succès, l'obtention de ce que l'on convoite ne sont rien si l'on n'en mesure pas le prix. Il est facile de tomber amoureux et de se marier. Il est difficile de prendre conscience de l'engagement que l'on prend et de ce qu'il implique.

(dans "L'amour conjugal est-il romanesque ?" )
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Villon a bel et bien frôlé le gibet. C'était un vrai mauvais garçon. D'ailleurs il a écrit des ballades dans le langage codé dont usaient les mauvais garçons pour ne pas être compris des mouchards. Mais les vrais mauvais garçons utilisent-ils leur langage codé pour écrire des ballades ? Écrivent-ils la 'Ballade des pendus' ? Il faut la distance de la poésie pour nous faire toucher le vrai.
C'était au XV° siècle.

(dans " "Le laisserez-vous là, le pauvre Villon ? " ")
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Videos de Michel Zink (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Zink
Leçon inaugurale de Michel Zink prononcée le 24 mars 1995. Michel Zink fut professeur du Collège de France, titulaire de la chaire Littératures de la France médiévale.
Dans les lettres médiévales se cristallisent toutes les associations entre le passé et la littérature, tous les indices qu'un lien essentiel unit la notion de littérature au sentiment du passé. La curiosité qu'a éveillée la littérature du Moyen Âge depuis sa redécouverte à l'aube du romantisme suppose de telles associations. Les formes de cette littérature elle-même recèlent de tels indices. Ils invitent à embrasser d'un même regard l'intérêt de l'époque moderne pour le passé médiéval et les signes du passé dont le Moyen Âge marque sa propre littérature. Bien plus, ils invitent à chercher dans la relation avec le passé un critère de définition de la littérature, tâche tout particulièrement nécessaire s'agissant d'une époque où le mot ne s'entend pas dans son acception moderne et où l'existence même de la notion correspondante n'est pas assurée.
Texte intégral de la leçon inaugurale : https://books.openedition.org/cdf/1114
Retrouvez ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/fr/chaire/michel-zink-litteratures-de-la-france-medievale-statutory-chair
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