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EAN : 9782262028923
544 pages
Perrin (08/10/2009)
3.17/5   3 notes
Résumé :

Le xxe siècle a été le temps des grandes violences collectives : deux guerres mondiales, apogée et effondrement des régimes totalitaires, génocides, drames de la décolonisation et crises économiques. C'est donc peu de dire que les certitudes d'avant 1914 ont été ébranlées : la démocratie libérale à forme parlementaire, le patriotisme, la nation ou la stabilité des monnaies com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

« le XXe siècle idéologique et politique » de Michel Winock a été publié en 2009. L'auteur a rassemblé 25 thèmes qu'il a présentés dans les revues et conférences.
Le livre présente l'histoire des grandes idéologies qui se sont affrontées au cours du XXe siècle : Terreur et révolution, totalitarisme, fascisme. Il aborde la définition de la démocratie dont il précise le sens avec la démocratie gouvernée (le peuple élit ses représentants qui dirigent, font les lois…) et la démocratie gouvernante (le peuple gouverne par l'implication d'un grand nombre de citoyens dans la vie politique …). le socialisme et le communisme, la fin du mythe soviétique lui permettent de resituer les débats ouverts par la publication des livres de Kravchenko, les articles des Lettres Françaises, Aragon, Sartre…des revues anticommunistes « Preuves » …
La seconde partie étudie les variations de l'idée nationale : la nation (dont la conception a bien évolué depuis le XIX ème siècle), les nationalismes français (différent du nationalisme allemand..), les populismes, Jeanne d'Arc ….Michel Winock replace le nationalisme français dans l'histoire des années 30 et l'exclut de l'idéologie fasciste. Il étudie le «nationalisme radical» défendu par Barrès et Maurras, le «nationalisme des nationalistes», apparu à la fin des années 1880 et qui s'affirme avec l'affaire Dreyfus, et le «nationalisme républicain» de Clémenceau, issu du nationalisme révolutionnaire, celui du général De Gaulle, marqué par la France ancienne, chrétienne et monarchique. Tous les deux exaltent la patrie et se rencontrent dans la définition de la République française.
Dans une troisième partie, Michel Winock aborde les grandes controverses qui ont enflammé l'historiographie contemporaine depuis l'affaire Dreyfus. le parcours du colonel de la Rocque permet à Michel Winock de répond aux ouvrages de Michel Dobry et Robert Soucy qui incluent la France dans l'idéologie fasciste. L'auteur classe le mouvement du colonel de la Rocque dans la vague antiparlementariste. L'approche de la période se poursuit avec l'esprit de Munich, dû aux capitulations successives de la droite, de la gauche. « Vichy et Emmamuel Mounier » permet à Michel Winock de casser la légende d'un Mounier vichyste. Puis, il cerne les prises de position des catholiques face à la droite, de la presse et du colonialisme pendant la guerre d'Algérie, et il analyse les positions et réactions en mai 68.
Au final, le livre est une synthèse riche, parfois dense car elle s'affirme (avec références) dans les débats récents. L'ouvrage peut se lire par thème .Les précisions de vocabulaire, la présentation des différentes versions qui font débat éclairent un siècle complexe et tumultueux.





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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce sont les élections qui rendent la loi légitime, en permettant le renouvellement des magistrats et les changements de la loi au gré des variations de l’opinion. Elles introduisent dans la société politique la légitimité de la concurrence, elles la canalisent, elles la simplifient. Le système électoral, le mode de scrutin, exercent un rôle capital dans ce domaine. Plus la société est hétérogène, et plus le principe de proportionnalité dans le système représentatif devient dangereux.
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Le droit permet au pouvoir politique de légiférer. C’est par la loi que se manifeste la régulation la plus courante dans les États modernes. Elle s’oppose, comme le droit, à la force pure, au droit du plus fort. Elle s’oppose aussi au privilège, c’est-à-dire à la loi particulière : elle est impersonnelle et s’applique à tous. L’histoire politique, c’est aussi l’histoire de la promotion du principe juridique contre les simples rapports de force. Cependant, la loi, si elle est de pure circonstance, peut être l’expression d’un rapport de force et apparaître comme inique, injuste, quand bien même elle se réclame de principes supérieurs.
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La société est composite et contradictoire. Elle est le champ de la concurrence des intérêts (économiques notamment, mais pas exclusivement), des volontés de puissance, des désirs de domination… Mais, tout en jouant son jeu personnel, chaque individu sait fort bien qu’il n’est rien en dehors de la société. « L’homme, nous dit Aristote, est un animal politique. Et celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des circonstances, est ou un être dégradé ou au-dessus de l’humanité. »
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Videos de Michel Winock (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Winock
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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