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Djénane Kareh Tager (Collaborateur)
EAN : 9782259211543
200 pages
Plon (19/11/2009)
3.5/5   8 notes
Résumé :

Le 3 juillet dernier, Loubna Ahmad Al-Hussein dîne dans un grand restaurant de Khartoum avec des amies, quand la police des moeurs fait irruption et l'interpelle, ainsi que onze autres femmes pour "port de tenue indécente": un saroual ample, assimilé à un pantalon, sous la tunique traditionnelle et le voile islamique. Elle est condamnée à 40 coups de fouet administrés en public. Son cas n'est pas unique: pour la ... >Voir plus
Que lire après 40 coups de fouet pour un pantalonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Début de ma lecture : 02 février 2024
Fin de ma lecture 06 février 2024

Un livre autobiographique, où on apprend les conditions imaginables qui ont pu se passer dans le Soudan. Lubna Ahmad al-Hussein est journaliste et choisi de lutter pour les droits des femmes. Elle a décidé de se révolter et a porté son procès devant le monde entier. Elle a été condamnée avec risque de 40 coups de fouet, pour avoir porté un pantalon ! Et cela se passe au 21e siècle !

Le 3 juillet 2009, à Khartoum, dans un restaurant, Lubna avec onze autres femmes, sont arrêtées pour avoir enfreint l'article 152 du code pénal (celui qui veille sur les moeurs). Lubna pour avoir porté un pantalon !
Ceux qui n'avaient pas d'avocat, la sanction fut immédiate : si on se déclare coupable, c'est 10 coups de fouet, si on déclare non coupable, c'est 40 coups de fouet. Pour Lubna qui a un avocat, son procès fut reporté.

Elle va nous raconter ses années d'enfance, avant l'introduction de la charia, où toutes ses lois n'étaient pas encore appliquées, on pouvait s'habiller librement...
A l'école, les sanctions punissaient des fautes réelles, mais sans gravité, telle une étourderie, un cahier oublié... Auxquelles elles étaient considérées comme juste et en connaissance de cause du « tarif »

Un jour, alors qu'elle était en primaire, la classe était un peu agitée, la nouvelle institutrice, une stagiaire, a puni aléatoirement 9 filles, dont Lubna parmi les 40 élèves pour prendre « légèrement » des coups de règles. Si « normalement » c'est donné sur la paume en alternant gauche et droite, cette stagiaire à dit de mettre une seule main coté dos. La règle s'abattait lourdement. Au tour de Lubna, elle mit ses mains dans sa poche et refusa cette sanction là, si elle ne présentait pas ses deux mains coté paumes. Elle fut mise au coin et convoquée. Elle avait 8 ans et elle a osé se rebeller.
Elle avait gagné.

En septembre 1983 et l'arrivé au pouvoir de Gaafar Mohammed Noumeiry, introduit la charia, la loi islamique telle qu'il l'interprétait, dans le code pénal.
A partir de ce moment-là, des hommes étaient amputé d'une main pour vol, des coups de fouet, condamnation à mort, interdiction d'alcool... Tel fut le quotidien des soudanais.

En 1989 (la nuit du 30 juin), le général Omar el-Béchir a prit le pouvoir.

Mais se fut en 1991 lorsqu'Omar al-Bachir secondé par Hassan Tourabi que ce fut le début du cauchemar : improvisant des lois (dont l'article 152 du code pénal), alourdissant les peines déjà existantes, en rajoutant d'autres et instituant (pour plaire à Allan), une police de l'ordre public : la police des moeurs. On ne savait plus comment s'habiller.

C'est justement en 1991 que Lubna acheva ses années lycées, et comptait partir à l'étranger pour une filière scientifique, mais avec ce nouveau gouvernement, cela a rendu tout déplacement impossible car hors de prix (plus de bourse entre autres).
Elle fit un cursus agronomie et aussi celui de communication, en donnant en priorité à la première, tout en récupérant les cours de la seconde. Les examens de fin d'année étant le même jour, elle passa celui d'agronomie et le réussit. Et elle a pu passer en rattrapage celui de communication qu'elle obtint aussi.
En 1998, elle réussit le concours de journaliste. Après plusieurs refus, elle fut embauchée au Al-Raï al-Akhar en tant que pigiste.

Tout article passé par des censeurs, des phrases furent rayer, les mots qui ne plaisaient pas était entourer. Cela perdait toute signification de l'article. Pour dire, même une recette locale : oum roukeyka, les tomates et courgettes ont été censurées.

En 2007 elle postulait un diplôme supérieur de journalisme. le jour de l'examen, comme habit, elle avait choisi le salvar kameez pakistanais, la police universitaire lui refusant l'entré. Elle leur demanda, si elle a le droit de prier avec cette tenue, on lui répond oui. Elle répond du tact au tact : si je peux prier avec, je peux passer l'examen. Elle a eu gain de cause. Par contre, d'autres étudiantes s'est vu refusée l'accès pour des détails insignifiants telle une infime transparence du voile. Tandis que pour les étudiants, ils peuvent se présenter en tee-shirt court et serré et du gel aux cheveux, ils entrent librement. Il n'existe aucune règle pour leurs habillements.

Abdel-Rahman Mokhtar, fondateur du grand quotidien Al-Sahafa, très respectueux des femmes approchait les soixante-dix ans, Lubna 25 ans, en 1999 lorsqu'il lui demanda en mariage. Vu qu'elle aimait une autre personne, elle refusa. Mais 5 ans plus tard, en septembre 2003, elle accepta sa deuxième demande, malgré le handicap de l'âge. Ce fut un mariage d'amour en décembre 2003, mais trop court, vu qu'à 35 ans elle fut veuve.

Il existe tant d'autres articles de ce genre tel l'article 148 qui punit les homosexuels de 100 coups de fouet, quant au tarif de l'amour entre deux adultes consentants, mais non marié : c'est la lapidation.

Le titre de ce livre a ouvert ma curiosité, car pour moi imaginable qu'on puisse arriver à cet extrême. Cela m'a fait apprendre des choses que j'ignorai dans ce pays.
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Il s'agit plus d'une autobiographie que d'un essai sur la situation des femmes au Soudan. L'auteure nous raconte son parcours, en passant par ses études, ses emplois, son mariage et le décès de son mari... Mais elle le fait de manière assez détachée, et il faut le dire un peu présomptueuse (je ne connais pas cette journaliste et son parcours a l'air admirable, je parle seulement de son style d'écriture). J'ai quand même appris beaucoup de choses sur le Soudan, que je ne connaissais pas, mais j'ai de loin préféré Foulards et Hymen de Mona Eltahawy sur ce sujet.
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Dans une langue simple, Lubna Al-Hussein témoigne de sa vie de femme, journaliste et musulmane au Soudan.
Dans un esprit constructif, elle dénonce les excès d'un pouvoir autoritaire, servi par des sbires fanatiques.
Par l'écriture, elle combat cet intégrisme absurde et nous fait découvrir le Soudan, un pays particulièrement riche culturellement.
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Dure réalité que la vie au Soudan, ce livre au fond politique, normal vu l'histoire fait prendre conscience de la vie des femmes dans ces pays dictateurs,
Dur à lire et pourtant tellement instructif
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je compris qu’il était impossible de satisfaire tout le monde, et qu’il ne m’était d’ailleurs pas demandé de satisfaire tout le monde. Cette leçon m’est restée : depuis cet épisode, j’ai décidé de mener ma vie comme je l’entends. Sans heurter nos traditions, sans me laisser emprisonner par elles.
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J’en déduis que le port d’un pantalon au Soudan est un crime tellement grave qu’il se situe au dessus es lois.
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Vidéo de Lubna Ahmad al-Hussein
Djénane Kareh Tager, journaliste et co-auteur avec Lubna Ahmad al-Hussein de Suis-je maudite ? La femme, la charia et le Coran (Paru le 17 février 2011/ Editions Plon), est l’invité d’Audrey Pulvar dans le 6/7 de France Inter (6h50 - 1 mars 2011)
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