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EAN : 9782359050554
192 pages
Ecriture (09/01/2013)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Un homme se retire à Richelieu, dans la maison de sa tante défunte, dont il fut, plus jeune, l'amant. Le narrateur découvre peu à peu les étranges habitants de cette ancienne « ville nouvelle », aujourd'hui enserrée dans ses murailles. Entre Touraine et Poitou, cette ville close fondée en 1642 par le Cardinal, dont le fantôme hante encore les rues désertées, est le théâtre de faits divers troublants : suicides, rumeurs, morts suspectes, meurtres...

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Julien Collardeau, critique gastronomique réputé, décide un beau jour de quitter Paris Il largue tout , se retrouve à la rubrique nécrologique de son magazine.le roman débute par son arrivée dans cette ville construite vers 1631 par le Cardinal Duc de Richelieu aux abords de son château.Ville close entourée de remparts. Julien s'installe dans la maison que lui a léguée sa tante Micol.
Très vite , Julien va tourner en rond, le bistrot le Cardinal où on le regarde d'un drôle d'air, Jacques-Kléber Aubier l'antiquaire, couturier, décorateur veuf de son seul amour John assassiné il y a de cela 2 ans,Serge Grémille le libraire, étrangement marié à une femme plus âgée, aristocrate imbue d'elle même .
Heureusement il y a Jeanne qui vient s'occuper de la maison.
Bizarre l'ambiance dans cette ville au fin fond de nul part et qui se meurt à petit feu.
Bizarre ces lettres anonymes, bizarre , bizarre....
Le thème était plaisant,l'écriture intéressante , facile ,mais voilà si j'ai lu avec plaisir ce livre c'est plus pour l'histoire de Richelieu et de cette époque que pour celle des héros .
Je referme le roman sans savoir qui est Julien , pourquoi il lui a fallu quitter Paris dans l'urgence .Franck Maubert a semble t 'il délibérément choisi de créer un personnage sans passé qui n'est guère attachant, dommage.je dirais que je suis restée sur ma faim et qu'avoir découvert la recette de la purée soubise ne m'a suffi.

Merci aux éditions Ecriture et à Babelio de m'avoir permis de découvrir la Ville close
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Méfiez-vous de la ville qui dort...

Julien Collardeau ex-parisien, ex-critique gastronomique s'est retiré à Richelieu, ville fortifiée d'Indre et Loire, ville érigée par le Cardinal de Richelieu. Dès son arrivée, il plane sur la ville comme un air de ville fantôme, les rues sont inanimées, les habitants à la limite de l'immobilisme. Alors que tout semble lui dire de fuir ce lieu où de tristes et sombres évènements ont eu lieu, Collardeau décide de faire fi de tous ces avertissements et parcourt la ville afin d'en refaire connaissance mais aussi par accès de curiosité. Ses pas vont le conduire à de drôles de zigotos qui incarnent à eux seuls l'atmosphère pesante, sombre et glaciale de Richelieu.

Drôle de livre que ce Ville close, à l'atmosphère étrange et pénétrante. Dès les premières pages j'ai été prise par cette ambiance presque irréelle qui plane en ce lieu. Il semble que Richelieu vive de sombres moments sous les dehors d'une cité endormie, ennuyeuse comme peuvent l'être les petites villes de campagne. Il semble qu'elle cache en son sein quelque chose de malsain, indiciblement mauvais mais quoi? Franck Maubert joue à coup de phrases courtes, presque tranchées sur cette pesanteur qui assomme Richelieu. Il règne une chape de plomb faite de mystères que l'auteur appesantit encore plus par la description de ces ruelles que parcourt Collardeau à la tombée de la nuit ou par mauvais temps, dans le brouillard mais aussi par ses figures qu'il nous donne à voir à travers le regard du narrateur.
Si la ville en elle-même apparaît lugubre aux yeux de Julien Collardeau, que dire de ces visages qu'il rencontre et qu'il nous décrit en détail. Un cafetier à la mine de musaraigne peu avenant, un antiquaire décorateur homosexuel parkinsonien dont le petit ami a été trucidé derrière l'église et dont le crime reste irrésolu, un libraire ex-taulard marié à une couguar aristo qui donne froid dans le dos, le maire de la ville accessoirement médecin et surtout homme à femmes, des jeunes aux allures de skinheads désoeuvrés, un corbeau qui sème la rumeur, la terreur par ses missives...
Et puis il y a ces morts : une jeune femme qui s'est "suicidée", une vieille femme retrouvée morte chez elle, un homosexuel assassiné, un homme vivant à l'état quasi sauvage retrouvé mort au petit matin... Autant de drames qui suscitent la curiosité de Collardeau, qui le mènent à poser des questions auxquelles ils ne trouvent aucune réponse. Les voix se taisent, les visages se ferment, les murs ont des oreilles... chut... mieux vaut sortir de la ville pour se laisser aller à des confidences. [...]
Suite de l'avis sur le blog, merci :)
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ulien Collardeau est un critique gastronomique mis sur le banc de touche, relégué aux viandes froides, joli terme désignant la rubrique nécrologique. Suite à ce changement de carrière forcé il décide de quitter Paris et d'aller s'installer à Richelieu, ville sombre et loin de tout où il possède une maison léguée par sa tante Micol.

Après son arrivée il découvre une flopée de personnages intrigants qui semblent tous plus ou moins liés. Plusieurs meurtres ont eu lieu ces dernières années sans que le ou les coupables ne soient jamais écroués. de plus, certaines personnes reçoivent des lettres de menaces écrites avec des lettres découpées dans des journaux, lettres à la prose très élégante parsemées de salope et autres joyeusetés.

Cette série de meurtres, qui pourraient avoir l'air d'être le centre de l'histoire ne l'est néanmoins pas du tout à mon sens. J'ai plutôt ressenti ce roman comme une chronique d'une ville oubliée, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver dans un huit-clos sombre et mélancolique.

La mélancolie, voici le sentiment avec lequel je ressors de cette lecture que j'ai appréciée par sa singularité.

Le livre est parsemé de chapitres plutôt courts qui relatent des instants de la vie de Richelieu, fondateur de cette petite ville, à travers la lecture d'une très vieille biographie lue par notre héros. Ces chapitres pourraient sembler inintéressants ou sortis de nulle part mais moi j'ai apprécié ces petites touches d'Histoire qui nous apportent des connaissances en plus sur ce lieu si important.

La vie doit-elle se soumettre aux lois inflexibles de la symétrie ? J'espère que non pour celle des hommes. Celle du cardinal, sa politique aussi, sans aucun doute, illustrent la dureté, l'harmonie et l'ordre. Ici, sa présence est partout perceptible. Présent et absent, à la fois, sous chaque pierre. Et chaque pierre étouffe, un peu plus chaque jour, la vie de chacun des habitants de la ville. Ce lieu est un témoin, un conservatoire idéal pour un architecte des monuments historiques ou pour un historien. A voir. Même eux l'ont délaissé et n'en font guère cas dans leur – nombreux – ouvrages consacrés au cardinal. Ils pourraient pourtant s'amuser à déchiffrer chaque symbole et donner un sens à ce projet de pharaon. Il y a fort à faire. Mais, dès son achèvement, ce lieu a toujours semblé à l'abandon. Et ce qui fut considéré, ce qui fut pensé comme une ville idéale par ses architectes et son concepteur, n'est resté en fait qu'une forteresse au milieu d'un marécage. Richelieu n'a d'autre raison d'exister que celle de n'avoir pas été détruite.

Pour en revenir aux personnages, ils m'ont tous semblé très.. perturbants. Tous ont l'air de portés de lourds secrets, de lourds non-dits et de cacher de grandes choses. J'aurais aimé en apprendre plus. L'auteur ouvre des portes, des détails qui révèlent des petites choses mais on ne nous dit rien et j'ai trouvé cela un peu frustrant.

J'ai lu quelques critiques qui trouvaient dérangeant de ne rien savoir à propos du passé du personnage principal, Julien. Étonnement cela ne m'a pas plus touchée que ça, il ne me semble pas devoir connaître le passé d'un homme pour pouvoir apprécier son présent.

Ces meurtres, dont l'un se passe à peine deux jours avant l'arrivée de Julien, apportent encore une touche plus étrange à cette ville où l'on sent des ombres derrière chaque fenêtre. L'endroit semble presque éteint, il m'a semblé pouvoir y entendre le silence. Les rues y sont constamment désertes, les habitants renfermés sur eux-même. J'ai eu un sentiment de microcosme retiré du monde, abandonné de tous.

J'ai aimé le style de l'auteur qui m'a fait pensé à de vieux romans policiers français. Cette ambiance ajoutée à son écriture et j'avais l'impression de me retrouver dans un vieux Maigret que ma mère regardait quand j'étais enfant. Je me souviens de ce malaise persistant, exactement comme dans ce livre.

Dans la maison, j'entends le goutte-à-goutte à peine perceptible d'un robinet, et peut-être aussi le grattement d'un loir, sous le comble. J'ai beau tendre l'oreille, chercher un son, le silence s'étend, toujours plus difficile à percer. Ce silence exprime la mesure du proche et du lointain. Cette nuit, on ne décèle même pas le roulis d'un camion. Tout ce silence et ce vide ne m'étonne plus. J'essaie de donner des formes à ce silence, dans l'attente qu'il se referme. Je ne sais ni qui je suis, ni ce que je fais ici. Je ne me sens ni jeune, ni vieux. Sans âge. le froid se glisse par les interstices des fenêtres, et lorsque je m'approche, les vitres se couvrent de buée.

En bref, j'ai aimé ce roman par son ambiance où l'air semble constamment brumeux et les gens tous plus ou moins suspects. J'ai aimé cette ville seule et abandonnée. J'ai été intriguée et je regrette que certaines choses n'aient pas été plus aboutie, notamment la fin qui semble un peu bâclée par sa rapidité. Une bonne découverte malgré cela.

Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Franck Maubert nous emmène à Richelieu cette ville surprenante aux confins de la Touraine et du Poitou. Comme les pierres immuables, tout est y figé, dès la première page dans le taxi qui le conduit vers cette éternité aux effluves oppressantes. le temps se cristallise. Joyau d'architecture Richelieu, ville dessinée, selon les directives du cardinal par l'architecte du Palais-Royal, Jacques Lemercier. La géométrie rectangulaire de la ville est parfaite, et pourtant on tourne vite en rond entre ces murs d'enceintes qui exhalent une atmosphère inquiétante. Julien Collardeau le narrateur quitte ses affaires à Paris afin de s'exiler à Richelieu, dans la maison de Micol sa tante défunte dont on devine qu'il fût son jeune amant nostalgique. Journaliste, il vient de passer de la chronique gastronomique à la rubrique nécrologique. A son arrivée il apprend qu'une jeune femme vient de se défenestrer de la mairie. En tournant les pages je n'ai pu m'empêcher de penser au Richelieu machiavélique et manipulateur dans « Les trois mousquetaires » de Dumas comme si l'âme du cardinal hante sa ville comme un mausolée où s'ourdissent de sibyllines intrigues. Entre le bistrot où il suscite d'étranges regards, et les rues glacées le narrateur croise d'insolites et intrigants personnages. Dans ce maelström, un corbeau égraine et saupoudre l'effroi par ses missives anonymes… Des décès s'enchaînent. Ces nébuleux drames attisent la curiosité du narrateur, au lieu de le faire fuir…. Une énigme sans réponse. Et puis il y a Jeanne qui s'occupe de la maison…
Entre ellipse et eclipse, l'auteur poinçonne ses délicates pages de la monographie de cette ville et c'est passionnant. " Il y a du polar de Simenon" comme l'évoque Modiano en quatrième de couverture.
Inspiré de fait réel, l'atmosphère cryptique est différente des autres livres de Franck Maubert que j'ai lus mais on reconnaît sa plume à l'encre élégante teintée de mélancolie, ses comparaisons drôles qui nous font sourire, ses fulgurances poétiques. Et l'émotion qui s'évapore d'une phrase comme un murmure qui nous étreint et nous touche. Lu presque d'une traite, c'est un subtil équilibre où oscille le suspens du polar, et l'étourdissement nostalgique comme devant ce paquet de Kent mentholé, qui m'a fait penser à Caroline la dernière muse de Giacometti dans " le dernier modèle" de Franck Maubert prix Renaudot essai 2012 que j'ai lu récemment. Un trésor. La première de couverture illustrée par un émouvant dessin de Pierre Le- Tan est une belle invitation à découvrir ce livre ensorcelant. A lire !!!
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J'avais choisi « Ville Close »de Franck Maubert, parce que le titre a du Modiano et Modiano le recommande. Tout pour me séduire donc. Ville Close raconte l'histoire d'un homme, anciennement chroniqueur gastronomique, qui revient dans la maison de sa tante décédée, à Richelieu. Il y reste un mois environ, le roman raconte ses quelques semaines en ville close.

Indubitablement, Maubert sait rapporter une ambiance, toute fantomatique soit-elle. Richelieu est la ville créée par le cardinal éponyme. Une ville ex-nihilo. Ces villes nées au XVIIe siècle cherchaient encore leur âme cinquante ans après, et Richelieu la cherche toujours trois-cents ans après.

Ce qui me gêne, c'est de présenter Richelieu comme le "bout du monde". le bout du monde, c'est l'extrémité de la terre, c'est le Finistère à l'horizon ouvert (Penn-ar-Bed : bout du monde en breton). Richelieu coincé entre la Touraine et le Poitou, c'est le creux du monde, tout se passe à côté, mais rien entre ses murailles où plane encore l'ombre méprisante du Cardinal. Maubert fait de Richelieu une ville déjà perdue, vidée de ses habitants et qui ne peut produire que du mauvais tant elle est sans perspective et sans espoir. Evidemment, c'est une problématique qui me plaît : "Richelieu n'a d'autre raison d'exister que celle de n'avoir pas été détruite" (p.170).

J'ai aimé sa galerie de personnages désespérés, dont aucun ne sort indemne de cette histoire : un libraire glauque et libidineux, tout juste sorti de prison, un médecin-maire volage, un homme-à-tout-faire inquiétant, un bistrotier à tête de musaraigne, un vieil acteur de théâtre et surtout un antiquaire, reclus en solitude, la soixantaine digérée, dont le compagnon a été assassiné et qui se meurt de paranoïa. Qui connait l'oeuvre de Modiano ne peut ignorer le clin d'oeil.

J'ai évidemment apprécié la place que tient la cuisine dans ce livre : la purée Soubise qui cuit pendant 36 heures, les perdrix qui attendent de l'accompagner, l'assiette des restaurants qu'un critique jauge d'un coup d'oeil. J'aime qu'un romancier s'étale un peu dans ses préparations culinaires, j'aime que les oignons frémissent.

En revanche, je trouve que le roman manque de coeur, le narrateur semble n'avoir aucun passé, il raconte mais ne se met pas en scène. Pourquoi n'est-il plus critique gastronomique? Que vient-il faire à Richelieu? Qu'a-t-il fait jusqu'à ses 50 ans? Bref, je trouve qu'il y manque un certain supplément d'âme. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages- même Jeanne- que je n'ai pas trouvés suffisamment denses. Peut-être est-ce un choix littéraire concordant avec le parti-pris de faire un roman glacial. Dans ce cas, c'est réussi: les personnages ressemblent à la citée, qui d'ailleurs est bien plus qu'un décor dans ce roman.

La fin, qui glace les sangs, donne une étonnante cohérence au propos de l'ensemble du livre, elle met en perspective tous les chapitres précédents. Inspirée de faits réels paraît-il, cette histoire fait une publicité très défavorable à Richelieu, où je ne pense pas que Maubert y serait bien accueilli.

Moi j'y ai retrouvé l'ambiance des villes qui s'éteignent depuis trois siècles, entourées de vieilles pierres qui pèsent plus qu'elles ne rassurent.

Merci à Babélio et aux éditions Ecriture de m'avoir permis de lire Ville Close.

Lien : http://souslesgalets.blogspo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je tente de m'endormir avec la ferme intention d'oublier tout ce qui s'est passé. Comme on tranche avec une lame. Mais la vie ne se tranche pas si facilement, la vie est d'un bloc.
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Je marche dans l'obscurité sans croiser âme qui vive. Les rares habitants se cloîtrent, et derrière les pierres, on peut percevoir le bourdonnement des rumeurs, comme une ville qui couve la peste. Le soir bascule dans la nuit, et ce bourdonnement infeste chaque rue, chaque demeure.
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