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EAN : 9782845635944
241 pages
XO Editions (07/02/2013)
3.15/5   43 notes
Résumé :
En ce mois d’août 440, Galla Placidia, fille, sœur et mère d’empereurs romains, ne craignait pas la mort. Entourée de sa garde personnelle, elle parcourt la voie pavée qui traversait la ville de Ravenne.
Les peuples barbares déferlaient, depuis des décennies, par vagues successives surgies des forêts obscures d’au-delà du Rhin ou du Danube. Les légions romaines tentaient de les contenir, de les refouler, et dressaient un mur derrière lequel la civilisation ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La lecture du livre de Max Gallo me laisse perplexe.


Nous sommes en 440. Galla Placidia, fille, soeur et mère d'empereur se trouve face au déclin de Rome. Impuissante, fatiguée, elle se tourne vers son passé offrant ainsi au lecteur le déroulement des évènements ayant conduit à la fin inéluctable de l'empire romain. Dans la torpeur de l'été 440, Galla Placidia se souvient.
De son enfance où la domination de Rome lui semblait immortelle, de ses vingt ans lors desquels elle assiste au saccage de Rome par les Wisigoths, de sa prise en otage par ces derniers, de son mariage avec Athaulf, roi des Wisigoths, des alliances, des mésalliances entre les romains et les peuples barbares qui affluent à la frontière et que l'armée romaine n'arrive plus à repousser, des luttes contre Attila ...
Galla Placidia se souvient mais elle s'interroge aussi. Elle cherche les causes de la chute de son monde qu'elle croyait, qu'elle espérait inébranlable.
Et avec elle, on s'interroge.


Si l'on suit les pérégrinations de la pensée de Galla Placidia, on pourrait imputer la chute de l'Empire romain aux seules invasions barbares. Et c'est là que je reste perplexe. Il me semble que Max Gallo ne met pas assez l'accent sur les autres causes du déclin de la civilisation romaine : la crise économique, la dépravation des moeurs, des sénateurs qui n'agissent que par intérêt, une armée qui recrute des mercenaires barbares...
Certes, ces problèmes sont évoqués mais j'aurais aimé qu'ils soient plus développés.


D'autant plus que Max Gallo nous invite dès le prologue à faire un parallèle entre la fin de la civilisation romaine et la crise profonde de notre monde occidental actuel. Je le cite " Nous, les lointains héritiers de Rome, marchons-nous - comme autrefois vers notre mort ? "
Question à laquelle il ne répond pas.
Il effleure les sujets, fait des allusions lointaines, mais laisse le lecteur se dépatouiller avec tout cela ! Il laisse surtout une impression d'inéluctabilité qui fait froid dans le dos !


Moi qui ne suis pas du tout historienne, qui ne possède que très peu d'éléments pour analyser le monde complexe dans lequel nous vivons, il me semble cependant que le parallèle suggéré par Max Gallo et la suite qu'il en donne à travers l'histoire de Galla Placidia reste trop simpliste et trop radical.



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« Chronique d'une mort annoncée » , tel pourrait être le deuxième titre de cet excellent livre de Max Gallo .
Les derniers instants de l'Empire romain nous apparaissent par le regard de Galla Placidia, fille du grand empereur Théodose 1er le Grand, qui a décidé de partager son Empire entre ses deux fils. Arcadius reçoit la partie orientale de l'Empire et Honorius la partie occidentale.
Galla Placidia va voir sa vie bouleversée peu après le terrible sac de Rome par les guerriers wisigoths d'Alaric en 410. Elle sera emmenée comme otage chez les Goths pendant six ans, où elle subira de mauvais traitements, elle sera l'épouse d'un p arent du roi Alaric, Athaulf, après avoir refusé d'épouser le généralissime Stilicon, général en chef d'Honorius, et d'origine vandale.
Ensuite elle épousera le général Constance avec qui elle aura un fils, le futur Valentinien III, qui sera le « dernier empereur effectif » de Rome, les derniers empereurs qui viendront après lui ne seront plus ou moins que des empereurs fantoches.
A travers cette destinée mouvementée, Max Gallo nous montre avec un incroyable talent, les dernières convulsions de l'Empire romain.
A retenir : l'Empire romain ne s'est pas défait d'un coup, l'avancée des Barbares a été régulière et s'et « étalée » sur plus d'un siècle.
Max Gallo situe le commencement du déclin de l'Empire romain en 378, lors de la défaite d'Andrinople où les Romains ont été vaincus par les Ostrogoths et les Huns.
Au départ, ces Barbares constituaient des peuples fédérés. Ils signaient avec Rome un foedus, un traité. Ils gardaient leurs coutumes, leurs croyances et fournissaient, en échange des terres que l'empereur leur accordait, des hommes jeunes, qui servaient Rome.
Tout allait « à peu près » bien jusqu'à ce que de nouvelles vagues de populations ne déferlent.
C'est ainsi qu'on voit les Huns attaquer les Alains, Alains qui à leur tour, attaquent les Goths, les Goths ensuite attaquent les Romains…
Encore faut-il relativiser ce mot de « Barbare », selon Max Gallo il y a barbare et… barbare.
Certains « se frottent » à la civilisation romaine et deviennent plus ou moins « fréquentables » comme les Wisigoths, qui deviennent les alliés des Romains, ensuite il y a les Barbares vraiment barbares, la palme dans ce triste domaine revenant aux Huns et leur mémorable chef Attila, qui n'était pas que Barbare, puisqu'il a passé quelques années à Rome comme otage chez les Romains, et était aussi un homme cultivé, malgré la babarie.

Des luttes intestines vont éclater dans ce climat plus que délétère.
On voit ainsi des sénateurs romains proposer des alliances à des chefs barbares, des hauts dignitaires romains faire des alliances matrimoniales avec des filles de chefs barbares, sans parler de la fille de Galla Placidia, Honoria, qui va jusqu'à s'offrir carrément à Attila !!

Sans compter l'Empereur d'Orient qui signe un traité avec Attila, donnant les mains libres à ce dernier pour attaquer la Gaule et l'Italie…

Fin difficile donc pour ce glorieux empire romain dont les citoyens semblent avoir oublié depuis longtemps la fameuse Virtus romaine.
Quelles dates importantes sont à retenir ?
La fin du ravitaillement en 439 ? le roi Vandale Genséric s'empare de Carthage (quel symbole !!!) et coupe les Romains de leur approvisionnement « naturel » en céréales.
451 ? La victoire des Champs Catalauniques sur les Huns, demi-victoire en fait car Attila continue ses saccages un peu plus loin.
455 ? sac de Rome par le chef Vandale Genséric , d'après Max Gallo, ce serait plutôt cette date à retenir, comme date de la chute de l'Empire romain, plutôt que la date « officielle » de 476, année où le dernier empereur, Romulus Augustule (petit Auguste…) est chassé de son semblant de pouvoir.


Une analyse un peu longue pour ce livre, cela m'arrive rarement, mais vraiment ce court livre est un concentré d'informations captivantes..
Max Gallo fait plus que nous informer, il nous aide à nous interroger sur ce qui provoque la décadence des peuples et le mécanisme inéluctable qui conduit à la chute d'une civilisation.
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L'effondrement de l'Empire Romain est un sujet fascinant qui a été étudié par de nombreux historiens célèbres, avant Max Gallo. Ce qui a motivé ma lecture, c'est cette phrase sur le quatrième de couverture: « Nous, lointains héritiers de Rome, marchons-nous - comme autrefois - vers notre mort ? ». Je me suis alors demandé si l'auteur croyait vraiment à la destruction prochaine de cet Occident dont chacun est peu ou prou solidaire. Dans son livre Gallo ne répond évidemment pas à sa propre question; nous sommes parfaitement libres de transposer (ou non) l'histoire à l'époque présente.
Je le dis tout net: je n'ai pas aimé ce livre, qui se situe à mi-chemin entre l'ouvrage d'un historien et le roman historique. De plus, le texte est haché, comme des petits bouts juxtaposés. Sans raison impérative, l'auteur a choisi de placer en 440 le présent de Galla Placidia; il fait d'incessants retours en arrière pour raconter la vie passée son héroïne, ce qui alourdit le récit; on a du mal à suivre le fil chronologique.
On sait bien que Galla Placidia - fille, soeur et mère d'empereur - a joué un rôle politique très important au cours des dernières décennies de l'Empire d'Occident. Les péripéties compliquées de son existence se confondent avec le devenir de l'Etat: intrigues et complots, guerres contre les ennemis intérieurs et extérieurs, massacres et exactions, décadence des valeurs romaines… Horrible ! Mais surtout l'Empire, comme vidé de son énergie propre, était obligé de s'appuyer sur certains des Barbares qui avaient pris les manettes de l'Etat: la chute de l'Empire romain a donc été moins une explosion qu'une implosion. Ceci est bien connu. Galla Placidia semble avoir été en faveur d'une alliance structurelle entre les Barbares et les Romains (ou ce qu'il en restait...). On sait que sa conception ne s'est pas réalisée.
Le sujet m'a donc un peu intéressé, mais je pense que l'auteur aurait dû beaucoup mieux présenter les choses.
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Galla Placidia, fille, mère et soeur d'empereur erre dans les rues de Ravenne et se souvient de ce qui fut la grandeur de l'empire romain qu'elle rêve de reconstruire et qui aujourd'hui, lutte contre les invasions des barbares qui sont à ses portes.
Le destin mouvementé et la vie hors du commun de cette héroïne sont tout à fait bouleversants.
Max Gallo nous plonge dans les chaos, dans les luttes de pouvoir aux côtés des élites complètement dépravées, dans des jeux d'alliance et nous fait vivre la perversion du système, le tout dans un climat délétère. Cet état de déliquescence rend la chute de l'empire inéluctable.
Max Gallo est un historien reconnu et ce qu'il écrit est toujours très fiable. Néanmoins, et c'est sans doute l'effet pervers de sa grande culture, il n'est pas forcément l'écrivain que je préfère pour décrire l'histoire car je me perds toujours un peu dans sa manière répétitive d'énumérer les noms, les dates et les événements même si ce roman est très court et contient des informations intéressantes.
Je suis également un peu déçue car ce roman n'aborde pas les raisons réelles de la chute de cet empire romain. Il semblerait que l'auteur impute le déclin aux seules invasions barbares. Ill amorce, certes, une réflexion sur les raisons de la fin de cet l'empire et des civilisations en général sans vraiment approfondir l'analyse.
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Moui... Bof, je dois dire que l'écriture de Max Gallo, pourtant primé aux oscars littéraires de l'Académie Française, m'a toujours laissée assez indifférente, malheureusement... ça semble simpliste, presque bête. Jamais un bon mot ou une bonne phrase ne parvient vraiment à m'émouvoir.

Le livre est divisé en deux parties, chacune décrivant la chute de l'Empire romain selon le point de vue d'un protagoniste plus ou moins important ou attachant. C'est historiquement passionnant mais en terme d'émotion, c'est très plat.
On sent également la propension manifeste de l'auteur à faire passer la religion chrétienne pour "le clan des gentils et/ou des innocents". Ce qui me semble historiquement discutable ou du moins qui aurait du être nuancé de la part d'un auteur d'habitude si rigoureux.

Bref, vite lu et globalement décevant, c'est dommage.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L'armée d'Aetius, composée des peuples barbares fédérés, annonçait que sa victoire n'était pas une résurrection de l'Empire, mais la naissance d'un nouvel ordre du monde.
Ce n'était pas le patriotisme romain qui l'avait emporté, mais l'attachement à leurs nouveaux territoires de ces peuples fédérés, des Wisigoths aux Francs, des Armoricains aux Burgondes.
Ceux-là seraient les acteurs de l'avenir.
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Miroir romain, annonces-tu aujourd'hui
la chute de notre civilisation ?
Nous, les lointains héritiers de Rome,
marchons-nous - comme autrefois-
vers notre mort ?
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Galla Placidia se souvient alors de ce propos du sénateur Symmaque: "Nous sommes protégés par des armées composées d'hommes qui sont de la même race que nos esclaves.
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« Ainsi le Barbare laboure pour nous, écrivait l’un de ces chroniqueurs. Lui qui nous a si longtemps ruinés par ses pillages, il s’occupe maintenant à nous enrichir ; le voilà vêtu en paysan qui s’épuise à travailler, fréquente nos marchés et y apporte ses bêtes pour les vendre. En Gaule, de grands espaces incultes reverdissent maintenant grâce aux Barbares. »
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Mais je ne m'illusionnais pas.
L'armée d'Aetius, composée de peuples barbares fédérés, annonçait que sa victoire n'était pas une RÉSURRECTION de l'Empire, mais la NAISSANCE d'un nouvel ordre du monde.
Ce n'était pas le patriotisme romain qui l'avait emporté, mais l'attachement à leurs nouveaux territoires de ces peuples fédérés, des Wisigoths aux Francs, des Armoricains aux Burgondes.
Ceux-là seraient les acteurs de l'avenir.
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